CONSOLATIONS ET ENCOURAGEMENTS (2)
LA CONSOLATION DES ECRITURES
« Car tout ce qui a été écrit auparavant l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des Ecritures, nous ayons espérance » (Rom. 15 : 4).
La patience des Ecritures, c'est la patience de Christ. La Parole nous le présente, homme parfait ici-bas, souffrant avec patience. Elle retrace également la vie de ceux qui ont marché à la suite de « Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l'accomplissement » (Héb. 12 : 2), endurant avec patience de grandes souffrances et se réjouissant dans l'espérance de la gloire à venir. Lire la Parole pour y contempler le parfait Modèle, pour y considérer ceux qui nous sont donnés comme exemples, constituera pour nous une exhortation à la patience et nous sera en consolation. C'est la consolation des Ecritures ; elle fortifie l'espérance dans le coeur des rachetés.
La foi appuyée sur les promesses de la Parole
Alors que tant de « fardeaux » nous empêcheraient d'avancer et que « le péché nous enveloppe si facilement », la Parole nous donne les forces spirituelles nécessaires pour « courir avec patience la course qui est devant nous, les yeux fixés sur Jésus... assis à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12 : 1-2). L'espérance du croyant, c'est la gloire avec Christ déjà entré « comme précurseur pour nous » dans les lieux célestes. Bien qu'il n'y ait aucun élément d'incertitude dans cette espérance, elle n'aura sa réalisation qu'à la venue du Seigneur. Afin que « nous ayons un puissant encouragement » en attendant que notre espérance devienne une réalité, Dieu a voulu nous donner deux choses : la promesse et le serment (Héb. 6 : 11-20). Il accomplira les promesses de sa Parole car Il n'est pas « un homme pour mentir » (Nom. 23 : 19) et à ce point de vue, le serment n'était pas nécessaire. Il est ajouté en raison de la faiblesse de notre foi. Cela nous montre, d'une part, que Dieu a compassion de nous ; d'autre part, qu'Il désire pénétrer nos coeurs de la certitude de ce qu'Il a promis. La foi du croyant repose ainsi sur un fondement inébranlable : appuyés sur les promesses de la Parole, que confirme le serment, nous avons « un puissant encouragement ».
Des promesses de ta Parole,
Seigneur Jésus, tu te souviens ;
Et ton Esprit d'amour console
Guide et réjouit tous les tiens.
« C'est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole m'a fait vivre » (Ps. 119 : 50).
Quand notre espérance sera réalisée, le temps de l'affliction aura pris fin à jamais. Mais c'est encore aujourd'hui le temps de l'affliction. Heureux sommes-nous de n'être pas sans ressources ! Nous trouvons dans la Parole la nourriture spirituelle par le moyen de laquelle nous sommes tenus debout. En la lisant, nous entendons Dieu nous parler et nous expérimentons qu'au travers de tout, c'est la Parole qui nous fait vivre. Elle acquiert du prix pour nos coeurs et nous goûtons en cela même une riche consolation : « C'est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole m'a fait vivre » (Ps. 119 : 50).
Les incrédules ne peuvent pas comprendre que le croyant trouve de pareilles consolations dans le Saint Livre, ils ne peuvent concevoir son obéissance patiente et confiante et souvent, ils se moquent de lui. Mais précisément, la Parole enseigne que ceux qui vivent pieusement sont l'objet des moqueries du monde et même, parfois, de ses persécutions (2 Tim. 3 : 12). Ce que le chrétien souffre constitue donc la preuve qu'il marche dans la crainte de Dieu et cela n'a d'autre résultat que de l'attacher davantage encore à la Parole : « Les orgueilleux se sont moqués de moi excessivement : je n'ai pas dévié de ta Loi » (Ps. 119 : 51). Cet attachement à la Parole le garde dans le chemin dans lequel il doit marcher. L'âme peut ensuite rappeler ce que Dieu a décrété depuis longtemps : le méchant sera jugé, le juste délivré et béni. Elle trouve là une nouvelle consolation - consolation donnée par la Parole qui nous dit ce que Dieu s'est proposé, « ses ordonnances de jadis » : « Je me suis souvenu de tes ordonnances de jadis, ô Éternel ! Et je me suis consolé » (Ps. 119 : 52). La Parole nous conduit jusque dans le sanctuaire : c'est là qu'Asaph, éprouvé au milieu des méchants, a été amené - c'est là qu'il a été instruit, fortifié et consolé (Ps. 73).
La confiance en Dieu et en sa Parole est une grande consolation dans l'affliction. Entouré d'ennemis, n'ayant rien ici-bas sur quoi il puisse s'appuyer, le croyant peut toujours compter sur Dieu qui est fidèle pour accomplir ce qu'Il a promis. Le verset 82 du même Psaume 119 nous montre l'âme au sein de la fournaise, traversant la détresse extrême. Elle attend le secours d'en-haut et soupire après les consolations divines : « Quand me consoleras-tu ? ». C'est une parole de Dieu qui lui apportera cette consolation, elle le sait bien - les expériences déjà faites le lui ont appris (v. 50-52). Aussi, elle s'écrie : « ... Mon âme languit après ton salut ; je m'attends à ta parole. Mes yeux languissent après ta parole... » (v. 81-82). Elle exprime sa confiance dans la parole divine qui, seule, peut apporter de la consolation à un coeur éprouvé.
La voix de Celui qui console
La Parole nous est en consolation parce qu'elle nourrit nos âmes et les fortifie, parce qu'elle occupe nos coeurs de l'espérance qui est devant nous - mais surtout, parce qu'elle nous fait entendre la voix de Celui qui console. Il vaut la peine d'avoir été dans l'affliction si l'on a appris à connaître le Seigneur sous ce caractère !
Le peuple d'Israël traversera les grandes eaux ; il fera alors l'expérience que si les souffrances abondent, la consolation abonde aussi (voir 2 Cor. 1 : 5). Le livre du prophète Esaïe nous le montre de façon particulière : « Et tu diras en ce jour-là : je te célébrerai, Eternel, car tu étais en colère contre moi, et ta colère s'est détournée, et tu m'as consolé » (Es. 12 : 1). Le chapitre 12 contient les dernières strophes du cantique commencé au chapitre 5, dans lesquelles la bénédiction finale du peuple est célébrée. Maintenant, la colère de l'Éternel s'est détournée et Israël savoure la douceur de la consolation. Son temps de détresse est accompli, son iniquité est acquittée, Jérusalem a reçu, de la main de l'Eternel, le double pour tous ses péchés, et le jour de la consolation est venu : « Consolez, consolez mon peuple... » (Es. 40 : 1). Ce sont les jours glorieux du règne : « Des rois verront, et se lèveront - des princes, et ils se prosterneront, à cause de l'Éternel qui est fidèle... ». Le pays de Canaan est rétabli, les captifs délivrés, le temps de l'affliction n'est plus : « Ils n'auront pas faim, et ils n'auront pas soif, la chaleur et le soleil ne les frapperont pas ; car celui qui a compassion d'eux les conduira et les mènera à des sources d'eau ». Tout ce passage décrit la consolation apportée par l'Éternel à son peuple : « Car l'Eternel console son peuple et fera miséricorde à ses affligés » (Es. 49 : 7-13). Dans le chapitre 51 et les douze premiers versets du chapitre 52, nous avons les exercices d'âme du résidu fidèle auquel sept appels successifs sont adressés. Le premier est pour ceux qui « poursuivent la justice » et « cherchent l'Eternel ». Dieu a toujours une précieuse consolation pour ceux-là, dans tous les temps. Leur grande faiblesse pourrait être une cause de découragement - n'en est-il pas ainsi pour nous-mêmes ? Mais Dieu est puissant et fidèle. Abraham en a fait l'expérience, « étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir » (Rom. 4 : 21). C'est un encouragement pour ce résidu, faible, peu nombreux, douloureusement éprouvé. Dieu les bénira et les multipliera, comme Il l'a fait autrefois pour le « père de tous ceux qui croient ». Et la promesse divine est là pour fortifier la foi de ces fidèles : « L'Eternel consolera Sion ; il consolera tous ses lieux arides, et fera de son désert un Eden, et de son lieu stérile, comme le jardin de l'Éternel. L'allégresse et la joie y seront trouvées, des actions de grâces et une voix de cantiques » (Es. 51 : 1 à 3). Le quatrième appel (v. 9) commence par une prière du résidu : il demande l'intervention puissante de l'Eternel en sa faveur et rappelle ce que « le bras de l'Eternel » a opéré dans le passé pour délivrer son peuple. Remplis de confiance, les fidèles saluent ensuite la délivrance future (v. 11). Au verset 12, c'est l'Eternel qui prend la parole : « C'est moi, c'est moi qui vous console ! ».
« Comme quelqu'un que sa mère console, ainsi moi, je vous consolerai ; et vous serez consolés... » (Es. 66 : 13).
Goûter la consolation divine après des jours de détresse est une bienheureuse part, mais plus encore de Le connaître, lui, comme Celui qui console ! Nous avons la même pensée dans le chapitre 61 d'Esaïe : le premier verset et le début du deuxième annoncent prophétiquement la première venue de Christ (voir Luc 4 : 16 à 19). Nous avons ensuite son apparition en puissance et la description du règne. Son apparition amènera tout à la fois le jugement de ses ennemis et la délivrance du résidu fidèle. Ceux qui ont le coeur brisé, les captifs et ceux qui mènent deuil connaîtront la consolation divine (v. 2). Mais ils auront ce qui est plus précieux encore que la consolation elle-même : « Je me réjouirai avec joie en l'Eternel, mon âme s'égayera en mon Dieu... » (v. 10). C'est la connaissance de Celui qui console et devient ainsi, pour les siens, le sujet de l'allégresse et de la joie. Esaïe 66 : 13 nous dit avec quelle douceur Il les consolera : « Comme quelqu'un que sa mère console, ainsi moi, je vous consolerai ; et vous serez consolés... ». C'est avec la même tendresse que le Seigneur veut consoler aujourd'hui ceux qui sont affligés !
Tandis qu'il aura l'espérance de cette consolation, le résidu éprouvé sera l'objet de la miséricorde divine et aura, dans sa tribulation même, le secours et la consolation que seul l'Éternel peut donner. « Car toi, ô Éternel ! tu m'auras aidé, et tu m'auras consolé » (Ps. 86 : 17).
La promesse de la consolation, donnée au résidu de la fin, était déjà pour le faible résidu remonté de la captivité de Babylone. Leurs circonstances étaient un sujet de découragement, c'est pourquoi Dieu se plaît à les consoler. L'Eternel fait entendre « de bonnes paroles, des paroles de consolation ». Il avait été indigné envers Jérusalem et les villes de Juda pendant soixante-dix années, mais le temps était venu où Il allait user de miséricorde : « Je suis revenu à Jérusalem avec miséricorde ; ma maison y sera bâtie... l'Eternel consolera encore Sion, et choisira encore Jérusalem ». L'accomplissement de ces promesses aura lieu quand le Messie sera manifesté en gloire ; cependant, ces paroles étaient pour la consolation du résidu qui remontait de Babylone ; elles devaient l'encourager à reprendre la construction de la maison de l'Eternel. C'était peu de chose aux yeux des hommes et pourtant rien dans ce monde n'avait plus de prix aux yeux de Dieu. Encouragement pour nous, encore aujourd'hui, dans l'accomplissement de tant de services qui peuvent paraître sans grande valeur à beaucoup, mais que le Seigneur apprécie, s'ils sont selon sa pensée. Dieu considérait son peuple, Il voyait sa souffrance, comprenait ses douleurs... Au milieu des nations « en repos et tranquilles », le peuple de Dieu était affligé. Mais Dieu ne l'oubliait pas ! Il lui montrait sa fidélité par un accomplissement partiel des promesses. Ses paroles étaient pour lui « des paroles de consolation » (Zach. 1 : 11-17).
« Tes consolations ont fait les délices de mon âme » (Ps. 94 : 19).
Bien des pensées nous assaillent quand le chemin est difficile, quand les vents sont contraires. Que de questions nous sommes conduits à nous poser ! Que de « pourquoi ? ». L'ennemi cherche à semer le doute dans nos coeurs, il lance ses « dards enflammés » pour ébranler notre foi. Quelle victoire il remporterait si, dans l'agitation de nos pensées, nous en arrivions à ne plus compter sur Dieu, à raisonner sur les déclarations de sa Parole, à douter qu'Il puisse accomplir les promesses qu'elle contient ! Ce sont sans doute des luttes et des exercices que la plupart d'entre nous ont eus parfois à soutenir, à des degrés divers. Les angoisses de la lutte ajoutent une souffrance nouvelle à celles qui ont donné naissance à cette multitude de pensées en nous. Qu'en serait-il si Dieu n'avait compassion de notre détresse et ne venait à nous pour nous secourir ! Sa Parole fortifie notre foi, elle nous fait entendre la voix si douce de Celui qui veut ramener la paix dans notre coeur troublé et nous apporter la consolation qui est comme un baume sur une plaie avivée. « Dans la multitude des pensées qui étaient au dedans de moi, tes consolations ont fait les délices de mon âme » (Ps. 94 : 19).
« Tu m'as consolée, et tu as parlé au coeur de ta servante... » (Ruth 2 : 13).
Ruth était l'une de ces trois veuves qui, affligées et dans l'amertume, avaient quitté les champs de Moab pour se rendre à Bethléhem. Orpa retourne chercher des consolations « vers son peuple et vers ses dieux », mais Ruth s'attache à Naomi « et elles marchèrent les deux jusqu'à ce qu'elles arrivèrent à Bethléhem ». Ruth va glaner dans le champ de Boaz, puis elle entendra la voix de Boaz lui-même et les grâces s'accumuleront sur elle comme autant de consolations pour son coeur meurtri. Quel accueil elle a trouvé ! Quelles richesses lui ont été dispensées ! C'est plus qu'elle n'aurait osé espérer. Si Orpa est allée chercher quelque consolation humaine dans les champs de Moab, Ruth a trouvé la vraie consolation dans le champ de Boaz : « Mon Seigneur ! que je trouve grâce à tes yeux ! car tu m'as consolée, et tu as parlé au coeur de ta servante... » (Ruth 2 : 13).
Méditons ces deux exemples. Que celui d'Orpa nous enseigne à nous détourner de ce que le monde peut offrir : il y a le deuil et l'amertume au pays de Moab, on n'y trouve ni vie pour l'âme, ni consolation pour le coeur. Que celui de Ruth, au contraire, nous stimule : la Parole, vrai champ de Boaz, est riche des vraies consolations. Mais encore, dans ce « champ » nous entendrons la voix de notre Boaz et, l'ayant entendu parler à notre coeur, nous pourrons lui dire aussi, en vérité : « Tu m'as consolé ».
Ta gloire, ô notre Dieu ! brille dans ta Parole ;
Elle est, pour tes enfants, un trésor précieux ;
C'est la voix d'un ami qui soutient et console ;
C'est la lettre d'amour écrite dans les cieux.
D'après Paul FUZIER – « Messager Evangélique » (1948 p. 169-176)
(A suivre)