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Groupés autour de la tente d'assignation
 
 
« Les fils d'Israël campèrent chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères ; ils campèrent autour de la tente d'assignation, à distance, vis-à-vis » (Nombres 2 : 1-2).
            Quel spectacle ! Près de trois millions de personnes, demeurant dans quelque six cent mille tentes, alignées dans un ordre bien défini, tout autour du tabernacle, surmonté par la nuée, témoin de la gloire de l'Eternel. C'est cette « nuée de l'Eternel » qui, en se levant, déterminait les départs (Nom. 10 : 11, 34). A l'intérieur du tabernacle, se trouvait l'arche. L'ensemble du camp d'Israël s'étendait sur un espace de 4 ou 5 km, tout autour !
            Les douze tribus devaient partir aussi dans un ordre précis (Nom. 2 : 9, 16, 24, 31). Nous pourrions penser que partir toujours le premier ou s'arrêter toujours le dernier impliquait des contraintes pénibles. Mais Dieu ne voyait pas les choses de cette manière. Sa puissance et sa grâce étaient à l'oeuvre pour soutenir la foi et encourager une obéissance joyeuse chez ceux qui, en apparence, étaient les plus défavorisés. Mais personne n'avait le droit de choisir sa place selon ses idées personnelles !
            En un endroit bien déterminé, les familles des Lévites campaient, à proximité du tabernacle du témoignage, formant le cercle intérieur. Ils jouaient ainsi le rôle d'une « garde rapprochée », située entre la tente d'assignation et le peuple d'Israël (Nom. 1: 53). « L'étranger qui en approchera sera mis à mort » (Nom. 1 : 51). Les Kehatites campaient au sud, les Guershonites à l'ouest et les Mérarites au nord. Chacune de ces familles de Lévites avait la responsabilité de transporter à travers le désert une partie, bien définie, du tabernacle. Moïse, Aaron et ses fils campaient, quant à eux, à l'est.
            Tout le reste du peuple d'Israël campait aussi autour du tabernacle, dans un ordre voulu par Dieu, mais à distance. Dieu a toujours désiré vivre au milieu de son peuple. Israël était groupé autour de l'Eternel. Ils campaient « chacun près de sa bannière » (Nom. 1 : 52). Cette expression rappelle à nos coeurs les affections pour le Seigneur : « Sa bannière sur moi, c'est l'amour », dit la bien-aimée (Cant. 2 : 4) ; et elle affirme aussi : « Il est un porte-bannière entre dix mille » (Cant. 5 : 10). Les Israélites campaient « sous les enseignes de leurs maisons de pères », ce qui rappelle que nous avons à reconnaître l'autorité du Seigneur, et aussi dans une mesure celle des « pères » dans la maison de Dieu. Ils étaient autour de la tente d'assignation, ce qui suggère l'attachement à la présence du Seigneur chez ceux qui aiment à se rencontrer autour de lui.
            Cette place « autour de la tente d'assignation » maintenait alors les fils d'Israël « à distance » de Dieu, mais maintenant, suite aux conséquences bénies de la mort de Christ à la croix, le racheté peut s'approcher sans crainte de Dieu, « avec un coeur vrai, en pleine assurance de foi » (Héb. 10: 22). Quel privilège de pouvoir aujourd'hui se réunir et « entrer en toute liberté dans les lieux saints », assurés de la présence du Seigneur (Matt. 18 : 20). Elle était déjà précieuse au milieu d'Israël (Ps. 148 : 14), elle l'est encore davantage dans l'Assemblée : notre proximité de rachetés est plus grande encore ! 
 
« Et les fils d'Israël firent selon tout ce que l'Eternel avait commandé à Moïse : et ainsi ils campèrent sous leurs bannières, et ainsi ils partirent, chacun selon leurs familles, selon leurs maisons de pères » (Nom. 2 : 34).
            Après avoir racheté Israël de l'Egypte, Dieu avait choisi au milieu d'eux un lieu où Il pouvait habiter. L'arche du témoignage était au centre de ces dispositions divines. Dieu avait enseigné à son peuple choisi comment s'approcher de lui avec des sacrifices acceptables.
            Il est intéressant de considérer cet ordre du peuple terrestre de Dieu, en relation avec ce qui concerne l'Eglise, qui est « une habitation de Dieu par l'Esprit » (Eph. 2 : 22). Il est vraiment triste de constater que la disposition primitive voulue par Dieu dans l'Assemblée a si rapidement disparu. Des influences provenant de l'extérieur ont détruit le magnifique ordre spirituel que Dieu avait établi.           
            Beaucoup de chrétiens ont élevé des bannières selon leurs idées et à leur convenance : le nom d'un homme (ou d'une doctrine) est devenu une sorte de drapeau, un signe de ralliement, qui les distingue des autres chrétiens ! On ne saurait comparer les nombreuses « dénominations », en compétition constante entre elles, avec l'ordre harmonieux des tribus d'Israël, rangées autour du tabernacle, au début des Nombres.
            La tendance continuelle à se diviser, parmi les chrétiens, est clairement condamnée dès le début de la première épître aux Corinthiens. Soyons sur nos gardes, appuyés sur l'Ecriture. Refusons d'écouter ceux qui cherchent à substituer un simple ordre humain, avec des règles humaines, à l'ordre spirituel selon Dieu (1 Cor. 14 : 33). N'oublions pas que les manifestations de rébellion contre l'ordre divin sont toujours sérieusement punies.
            Dieu a contraint les ennemis d'Israël, comme le faux prophète Balaam, à déclarer : « Que tes tentes sont belles, ô Jacob ! et tes demeures, ô Israël ! Comme des vallées elles s'étendent, comme des jardins auprès d'un fleuve, comme des arbres d'aloès que l'Eternel a plantés, comme des cèdres auprès des eaux » (Nom. 24 : 5-6). Arrêtons-nous un peu sur la belle description que l'Ecriture donne de ce camp. Dieu l'avait établi de façon harmonieuse, avant le début de la marche à travers le désert, autour d'un centre : l'arche qui est une figure de Jésus, le vrai tabernacle.
 
            Les différents camps se situaient aux quatre points cardinaux : est, sud, ouest et nord. Les influences extérieures sont susceptibles de se faire sentir de ces différents côtés. Et dans le monde où nous vivons, elles ne peuvent avoir qu'un effet malfaisant ! C'est seulement en restant appuyés sur le bras puissant de Celui qui veut bien habiter au milieu de son peuple, que la résistance est possible ! Le voyage dans le désert suppose de soutenir un combat constant : chacun doit veiller à rester à sa place dans le camp. L'ennemi, sous les traits d'Amalek en particulier, excelle à tomber en queue sur tous les faibles qui se traînent derrière. Il profitait sans hésitation de leur lassitude, car il n'avait aucune crainte de Dieu (Deut. 25 : 17-18).
 
            Pour comprendre les relations établies par Dieu entre les tribus, cherchons à entrer un peu plus dans les détails que la Parole nous donne ici.
 
            1 - Le premier groupe présenté est celui de Juda, avec, unies sous sa bannière, les tribus d'Issacar et de Zabulon. Ces tribus campaient et avançaient ensemble. La place occupée par leur camp est désignée de deux manières : « à l'orient » et « vers le levant »
(Nom. 2 : 3) ; il ne s'agit pas ici, pas plus qu'ailleurs dans l'Ecriture, d'une sorte de répétition inutile ! En fait, ces deux expressions mettent plutôt un contraste en évidence. Toutes deux concernent l'est, le lieu où le soleil se lève, mais l'orient évoque le lever du soleil, qui est toujours synonyme de joie et de bénédiction, en relation avec l'aurore du jour (2 Sam. 23 : 4), tandis que l'autre terme a plutôt une signification inverse. En effet, le mot  « qedem » désigne ce que je dois affronter (ou ce qui me fait face, qui m'est hostile). Le « qadim » est un vent d'Est, du désert, dont l'effet est desséchant (Gen. 41 : 6 : Ezé. 19 : 12), à l'inverse du vent d'Ouest, venu de la mer, qui apporte de l'humidité, souvent sous forme de pluie.
            Du fait de sa position en flèche, Juda se trouvait donc en contact avec deux choses opposées : le monde, avec son influence pernicieuse, et la perspective du lever glorieux du Soleil de justice (Mal. 4 : 2) ! Celui qui fait face, avec droiture, au mal qui a tout envahi dans ce monde, est constamment encouragé par la pensée que l'apparition du Seigneur fera cesser le grand désordre actuel ! La nuit est fort avancée, et le jour s'est approché. Si nous croyons au Seigneur, nous devenons par grâce des fils du jour. D'où l'exhortation de l'apôtre à rejeter les oeuvres des ténèbres, et à revêtir les armes de la lumière (Rom. 13 : 11-12) !
            Mais pourquoi Juda est-il désigné comme le leader de tout Israël dans cette marche à travers le désert ? Son nom signifie louange (Gen. 29 : 35) et le désir continuel du Seigneur concernant ses rachetés réunis autour de lui, c'est qu'ils le glorifient par la louange (Ps 50 : 23).
            Lisons ce que Jacob avait annoncé au sujet de Juda (Gen. 49 : 8-12). Les Psaumes montrent à quel point cette prophétie s'est accomplie avec David qui était un descendant de la tribu de Juda. Quand un réveil se produit en Israël, la louange s'élève à nouveau à l'Eternel ! Et si Juda est désigné pour être à la tête, c'est pour y remplir les mêmes fonctions que les chantres établis plus tard par Josaphat. Ce roi les avait placés devant les troupes équipées pour le combat, mais c'est Dieu finalement qui va combattre à leur place ! Mais d'abord les chantres louent l'Eternel « en sainte magnificence et disent … Célébrez l'Eternel, car sa bonté demeure à toujours » (2 Chr. 20 : 21). Et « au moment où ils commençaient le chant de triomphe et la louange », l'Eternel met des embûches devant l'ennemi et il est battu (2 Chr. 20 : 22) !
            L'esprit de louange va de pair avec l'obéissance. Juda est qualifié pour être le législateur, celui qui fait connaître la loi (Ps. 60 : 7). L'obéissance sans réserve au très sage « chef de notre salut » (Héb. 2 : 10) donne aux combattants une force irrésistible. Quel ennemi pourrait vaincre l'armée du Roi des rois, aussi longtemps que ses troupes se montrent obéissantes à ses ordres ? La louange jaillit d'un coeur que Dieu remplit ! Juda peut s'écrier avec le psalmiste : « Tes statuts m'ont été des cantiques, dans la maison de mon pélerinage » (Ps. 119 : 54).
            S'il est parfois difficile, dans l'Ancien Testament, de préciser le vrai sens d'un nom,   ce n'est pas du tout le cas pour celui d'Issacar qui signifie : «  il y a salaire » (Gen. 30 : 18) : ce mot suggère donc la pensée de l'accomplissement d'un travail. Quant au nom du prince des fils d'Issacar (Nethaneël), il signifie : « don de Dieu ». Le laboureur est digne de son travail. Si un chrétien est indolent et paresseux, il ne sera jamais un chrétien heureux. Celui qui ne travaille pas pour le Seigneur n'a pas de joie, ni de place dans son coeur pour la louange. Le Seigneur a un travail à confier à chacun d'entre nous. Toutefois, il possible qu'au lieu d'avoir le Seigneur devant nous, nous ayons plutôt notre service : alors, nous ne serons pas heureux non plus. Marthe était distraite par beaucoup de service ; ainsi, mécontente, elle se plaint de sa soeur, mais le Seigneur justifie Marie !
            Considérons le nom de l'autre tribu liée à Issacar, savoir Zabulon : son nom signifie « habitation » et celui de son prince, Eliab, « Dieu est un Père ». Le terme « Zabulon » pourrait être traduit par « asile » ou « repos », d'où la pensée d'habitation. Il doit y avoir une juste mesure de travail mais de repos aussi. Marie, assise aux pieds de Jésus, savait où trouver le vrai repos en recevant la bénédiction du Seigneur. Jésus était l'invité de Marthe, mais Marie était son invité ! Il nous faut trouver aussi un tel asile aux pieds du Seigneur pour être un chrétien heureux qui jouit de la communion avec lui : alors la louange sera notre occupation principale, et une activité heureuse pour notre Maître en découlera.                           .
            Ces deux tribus étaient gardées de la recherche de leurs propres intérêts et de s'égarer dans le monde, aussi longtemps que Juda gardait la direction ! Considéré dans son ensemble, le camp de Juda apparaît comme celui de la justice : les tribus sont bien unies sous cette bannière. Elles sont animées par une disposition d'esprit, déjà évoquée, qui estime que les statuts de l'Eternel sont des cantiques.
 
            2 - Le camp suivant est celui de Ruben. Celui qui a été rejeté comme premier-né, occupe maintenant humblement la seconde place. Le principe qui le conduit est illustré par son prince, Elitsur, dont le nom signifie : « Dieu est mon rocher ». On trouve en lui force et stabilité pour résister à une attaque. La place de Ruben au sud signifie littéralement : « à la main droite ». C'est une place de puissance et de dignité, mais de dépendance également ; c'est aussi celle qui est occupée par un enfant (Ruben signifie : « Voici, un fils ! »). Toutefois le Saint Esprit veut toujours attirer nos regards sur le Fils, le seul dont Dieu veut que nous soyons occupés, le seul qui se soit montré toujours attentif à obéir à la voix du Père (Matt. 3 : 17 ; Es. 50 : 4). L'amour trouve son délice à servir !
            Les influences qui veulent s'exercer ici viennent du sud. Elles poussent les pélerins au relâchement. Seule la fermeté de la foi peut résister à ce que les hommes dans ce monde recherchent avant tout, savoir la prospérité. L'exemple de Moïse à cet égard est remarquable. « Etant devenu grand, (il) refusa d'être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte, car il regardait à la rémunération » (Héb. 11 : 24-26) ! Combien ont fait, hélas, l'expérience douloureuse et néfaste qu'atteindre la prospérité dans ce monde exerce un effet destructeur sur le fruit spirituel !
            Le camp de Ruben, s'il est bien gardé, se trouve à une place d'honneur. La soumission à Dieu de la volonté d'un Rubénite est nécessaire pour ne pas céder à la tentation constante de se relâcher (Prov. 6 : 10). Dans ce camp, Ruben occupe donc la première place, et sous ses ordres se trouvent Siméon et Gad. Siméon, dont le nom signifie « écouter », apprend la dépendance, et à se reposer sur un Dieu qui écoute la prière. Le nom du prince de Siméon, Tsurishaddaï, signifie : « Mon rocher est le Tout-Puissant ». Ce prince est une heureuse compagnie pour Elitsur. Mais pour qu'ils goûtent la communion, Siméon doit rester sous la direction de Ruben.
            Gad (« la bonne fortune ou une troupe ») doit rester, avec son prince Eliasaph (« Dieu ajoutera »), dans le chemin de la dépendance. La croissance spirituelle est liée à ce que la foi saisit. Ainsi le camp de Ruben est complet et bien fourni. Sur sa bannière, on peut lire ce maître mot : la foi !
 
            3 - Si l'on s'approche maintenant du centre du camp, on y trouve la tente d'assignation, placée sous la garde des Lévites. Il sera dit plus tard de la ville de Jérusalem : « Dieu est au milieu d'elle ; elle ne sera pas ébranlée » (Ps. 46 : 5). Les Lévites, dévoués au sanctuaire qu'ils entourent de très-près, donnent l'exemple de la consécration, qui est le secret de la victoire dans les combats de la foi. La Parole contient ici peu de détails à leur sujet. Leur heureuse part est de s'effacer devant la gloire de Dieu. C'est un caractère moral que revêt toute vraie consécration. « Votre vanterie n'est pas bonne », écrit l'apôtre Paul (1 Cor. 5 : 6). « Le camp des Lévites était donc au milieu des camps » ; pour chaque étape, ils étaient prêts au départ, chacun à sa place, selon leurs bannières (Nom. 2 : 17).
 
            4 - Du côté de l'Ouest, se trouvait ensuite le camp d'Ephraïm, tout près de l'arche. En Hébreu, on lit : « du côté de la mer ». Or, dans l'Ecriture, la mer parle de trouble, d'agitation. La mer a revêtu ce caractère dès la création et représente, sous son aspect négatif, le mal (Es. 57 : 20). Celui-ci se trouve toujours en chacun de nous, même après la conversion. Mais son action est toutefois alors limitée par un des effets de la grâce divine (Job 38 : 11) ! Le vent de la mer diffère beaucoup de celui du désert. Il apporte de l'humidité qui revivifie et rafraîchit la terre. C'est une réponse du ciel à la misère de l'homme, même si, dans une grande mesure, cette misère est la conséquence du péché.
            Le camp d'Ephraïm se trouvait donc du coté de la mer : la signification du nom de cette tribu (« double fertilité ») se comprend donc facilement si l'on tient compte de sa situation. Si nous désirons porter du fruit, il faut demeurer près du Seigneur. La fertilité dépendait ici directement des ondées venues du ciel, ce qui est vrai tant au point de vue spirituel que naturel (Ps 84 : 6). Et la mer houleuse, toutefois toujours contrôlée par le Seigneur, rappelle les paroles de l'apôtre concernant ce chemin où passent les croyants : « La tribulation produit la patience et la patience l'expérience, et l'expérience l'espérance » (Rom. 5 : 3-4). L'expérience tient une place importante pour remporter la guerre dans le monde, considéré comme un désert pour l'âme : elle paraît marquer l'activité d'Ephraïm au milieu du peuple. Si c'est le cas, la signification du nom du prince d'Ephraïm, Elishama (« Dieu a entendu ») est tout à fait à sa place. Ce peut être soit la conviction de la foi dans un coeur, soit le résultat de l'heureuse expérience du croyant. Le nom du prince de Manassé, Gameliel, signifie : « Dieu récompense ». Ici aussi, ce peut être chez un racheté l'expression de sa confiance, mais aussi ce qu'il peut réaliser présentement. Manassé se trouve naturellement placé sous la direction d'Ephraïm, selon la prophétie de Jacob. Considéré seul, son nom qui se traduit « oubli », a plutôt un caractère négatif. Mais l'épouse est invitée à oublier son peuple et la maison de son père, afin que son coeur appartienne désormais tout entier au Roi qui est aussi son Epoux. (Ps. 45 : 10-11). De même, un enfant de Dieu entièrement engagé avec le Seigneur peut s'écrier : « Pour moi, vivre c'est Christ » (Phil. 1 : 21) ! Il a désormais l'attitude d'un descendant de Manassé, « oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant ». Ce n'est pas chez lui une forme d'ascétisme, mais la force expulsive d'une affection nouvelle, exclusivement tournée vers le Seigneur : « Les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées à cause du Christ comme une perte…afin que je gagne Christ » (Phil. 3 : 7-8).
            Benjamin (« fils de ma droite »), pour être animé d'un esprit qui convient, doit rester lui aussi sous la direction d'Ephraïm ; le nom de son prince, Abidan, signifie « mon père est juge », fonction qui implique de l'expérience pratique. Il faut se garder de tout esprit de controverse personnelle et manifester seulement un ardent désir de porter du fruit pour Dieu. Mais comment ne pas se rappeler aussi quel est le Fils de sa droite, celui auquel Dieu a dit : « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds » (Héb. 1 : 13) ? L'apôtre gardait les yeux fixés sur Christ à la droite de Dieu : il ne pouvait être satisfait tant qu'il ne l'avait pas atteint, car c'était le but vers lequel il courait. Oublions tout ce qui appartient à notre vie passée et pourrait nourrir notre orgueil (Phil. 3 : 4-5). Soyons remplis d'un zèle ardent pour gagner Christ, animés du désir de rechercher sa gloire !
      
            5 - La bannière du camp de Dan se trouve du côté du Nord, c'est là que devaient se grouper ses armées. Au nord, se trouve « ce qui est caché » : c'est le siège des ténèbres et un lieu mystérieux. Il est remarquable que le camp de Dan occupe, dans cette énumération, la cinquième place. Or ce nombre 5 est en relation avec les voies gouvernementales mystérieuses de Dieu. C'est du nord que sont venues principalement les attaques contre le peuple (Jér. 1 : 13). Et la dernière attaque en viendra bientôt aussi (Ezé. 38-39). C'est aussi du côté du Nord que siège la Babylone apostate, qui cherche à s'opposer au Tout-Puissant (Es. 14). Tout ceci n'est pas sans signification, comme d'ailleurs tout ce que dit l'Ecriture. C'est dans ce lieu plutôt invisible que l'apostasie et l'infidélité se trouvent tout à fait à l'aise. Même sur le front de la femme vêtue de pourpre et d'écarlate, un nom se trouve écrit : « Mystère, Babylone la grande » (Apoc. 17 : 4).
            Dan, qui se trouve donc ici en cinquième position, était le cinquième fils de Jacob. Fils de la servante, il évoque l'esprit de domination ou de jugement. De façon étonnante, dans la prophétie de Jacob, il revêt, semble-t-il, un caractère nordique. Les deux caractères d'assaillant et d'apostat se trouvent en effet réunis sous le symbole du serpent, qui est employé pour le désigner (Gen. 49 : 17-18). Sa position à l'extrême nord d'Israël le rendra-t-il plus vulnérable à l'influence de l'ennemi, de sorte qu'il sera dominé et entraîné ? Ici en tout cas, dans ce chapitre 2 des Nombres, c'est tout à fait différent. Il est à sa place, à tous égards, ainsi d'ailleurs que son prince, Akhiézer, dont le nom signifie  « le frère qui vient en aide ». Il rappelle Abidan, le prince de la tribu de Benjamin. L'un et l'autre évoquent le jugement, qui selon Dieu commence par sa maison, et dont nous avons tous besoin. C'est dans la mesure où l'on est animé de cet esprit de jugement de soi-même que l'on est en mesure de faire face aux mystères auxquels on est inévitablement confronté. Souvenons-nous qu'une conscience exercée est le vrai remède pour briser un esprit en danger de se laisser emporter par ses propres pensées.
            Akhiézer est tout à fait sa place, pour secourir en toute humilité ses frères. Près de lui, se trouve Aser, dont le nomsignifie « heureux » (Gen. 30 : 13). Ce caractère se manifeste en pratique seulement chez celui dont la conscience est en ordre et qui est désireux d'apporter une aide fraternelle : « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites », dit le Seigneur à ses disciples (Jean 13 : 17). Le prince d'Aser, Paghiel (« envoyé par Dieu »), rappelle les moyens dont Dieu se sert pour nous maintenir dans un état heureux : c'est par l'exercice de la discipline, à laquelle tous ceux qui lui appartiennent participent pour leur bien. Finalement, Nephtali (« ma lutte ») se trouve aussi associé sous la même bannière, et son prince Akhira est, semble-t-il, proche d'Akhiézer (« le frère qui vient en aide »). L'interprétation, bien qu'un peu délicate, pourrait être : « un frère né pour la détresse » (Prov. 17 : 17), ce qui peut aller de pair avec ces « belles paroles » prononcées par Nephtali (voir la prophétie de Jacob au sujet de ce fils en Gen. 49 : 21). En tout cas, nous rencontrons l'adversité et la lutte tout le long du chemin. 
 
 
            Ainsi l'ordre établi par Dieu dans le camp au milieu duquel il habite (Nom. 5 : 3) est maintenant complet. Tout est parfait, il n'y a pas la moindre erreur. Tout a une voix pour nous aider à porter des fruits bénis dans notre vie. Partout le cachet de la souveraineté de Dieu montre que rien n'est laissé à l'initiative de l'homme ! Le dernier verset du chapitre résume ce que l'on voyait dans le camp et la manière d'y vivre, dans le respect des commandements divins. Si une telle disposition à l'obéissance avait été conservée, le voyage aurait été beaucoup plus court et beaucoup plus heureux ! Et si nous nous appliquions à garder soigneusement les prescriptions du Seigneur,telles que nous les présentent les épîtres, la vie de l'Assemblée et celle des divers rassemblements serait beaucoup plus paisible et bien ordonnée, à la gloire de Dieu !
 
                                                                                                   Ph.L. le 20.03.06
 
                               Que l'unité de ton Eglise est belle !
                               Seigneur Jésus, qu'elle plaît à tes yeux !
                               Dans ton amour tu t'es livré pour elle :
                               Tu veux l'avoir près de toi dans les cieux.