QUELQUES THEMES DU LIVRE DES PROVERBES (2)
LA PARESSE
« Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies, et sois sage »(Prov. 6 : 6).
Personne n'admet aisément qu'il manque d'énergie ou qu'il est paresseux ! Cependant Dieu connaît nos prédispositions et nos penchants mieux que nous-mêmes. C'est pourquoi sa Parole, et spécialement le livre des Proverbes, contient plusieurs exhortations à l'intention du paresseux. Peut-être cela nous concerne-t-il !
Ne nous arrive-t-il pas de céder à la tentation de nous laisser aller ? Bien sûr, la paresse ne se montre pas toujours de façon ouverte. Elle peut porter plusieurs masques ; mais la Parole de Dieu les dévoile.
1. Délai ou renvoi. On repousse à plus tard les devoirs inintéressants ou fatigants ; mais ce n'est rien d'autre qu'une forme de paresse. Et pour cela, les bonnes excuses ne manquent pas. « A cause de l'hiver, le paresseux ne laboure pas » - il préfère repousser ce travail à une meilleure saison (Prov. 20 : 4).
2. Excuses. Quand il s'agit de devoirs difficiles ou désagréables, nous trouvons des excuses. « Le paresseux dit : Il y a un lion rugissant sur le chemin, un lion dans les rues » (Prov. 26 : 13).
3. Listes de priorité faussées. Nous entreprenons d'abord les choses faciles et agréables et ensuite les plus difficiles - comme l'homme qui court après les fainéants, au lieu de labourer sa terre (Prov. 28 : 19).
4. Pas le temps. Nous n'avons jamais le temps pour ce que nous ne voulons pas faire, bien que nous en gaspillions beaucoup pour des choses inutiles. « Celui-là aussi qui est lâche dans son ouvrage est frère du destructeur » (Prov. 18 : 9).
5. Pas de don. Je ne peux pas accomplir cette tâche, je ne suis pas doué pour cela ! dit-on. En présentant cette excuse, beaucoup en restent à se demander quels sont les dons que le Seigneur leur a confiés, au lieu de faire simplement ce qu'Il place sur leur chemin.
Souvenons-nous des paroles de l'apôtre Pierre, au début de sa seconde épître. Il nous appelle à l'empressement dans notre vie chrétienne.
« Pour cette raison même, y apportant tout empressement, joignez à votre foi, la vertu ; à la vertu, la connaissance ; à la connaissance, la maîtrise de soi ; à la maîtrise de soi, la patience ; à la patience, la piété ; à la piété, l'affection fraternelle ; à l'affection fraternelle, l'amour : si ces choses sont en vous et y abondent, elles ont pour effet de ne pas vous laisser inactifs ni stériles pour ce qui concerne la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ... C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant cela vous ne faillirez jamais » (2 Pier. 1 : 5-10).
La parabole des mines, en Luc 19, montre que le zèle que nous avons pour le Seigneur et pour accomplir les tâches qu'Il nous confie sera récompensé en son temps. N'avons-nous pas tous le désir de l'entendre nous dire : « Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est très peu de chose, aie autorité sur dix villes » (Luc 19 : 17) ? Alors, prenons à coeur son injonction : « Faites-les fructifier jusqu'à ce que je revienne ! » (v. 13).
M. Graf - « Messager évangélique » 1998 p. 48-50
Le livre des Proverbes nous adresse de sérieux avertissements au sujet de la paresse. Mais la Parole de Dieu blâme aussi la paresse dans d'autres livres :
- Matt. 25 : 26 (paresse consistant à ne pas faire valoir le don qui nous a été confié)
- Rom. 12 : 11 (paresse dans le service)
- Héb. 5 : 11 (paresse à écouter)
- Héb. 6 : 11-12 (paresse à propos de l'espérance chrétienne).
En revanche, de nombreux versets exhortent à l'activité :
- Eccl. 9 : 10
- Act. 20 : 33-34
- Eph. 4 : 28 ; 1 Thes 2 : 9 ; 2 Thes. 3 : 10 à 12.
Ces exhortations concernent aussi bien le domaine de la vie matérielle que celui de la vie spirituelle.
La paresse dans notre vie matérielle n'a pas comme compensation certaine une plus grande activité dans le domaine spirituel. C'est même généralement le contraire : les croyants les plus actifs dans les choses de Dieu sont parfois ceux qui le sont aussi le plus dans leurs occupations journalières. La réciproque n'est pas toujours vraie d'ailleurs, tant le danger est grand, pour chacun de nous, de nous laisser accaparer par nos travaux d'ordre professionnel ou domestique, comme si nous étions pris dans un engrenage dont nous ne pouvons nous dégager, et de négliger ainsi l'activité la plus importante, celle que nous avons à exercer pour le Seigneur.
Les conditions de la vie deviennent telles que l'on a de moins en moins de temps à consacrer à la lecture de la Parole et aux différentes tâches qui sont placées devant nous. Qu'il y ait là un effort de l'adversaire, cela ne fait aucun doute ! Satan cherche à nous faire vivre pour la terre, à nous empêcher ainsi de nous nourrir de Christ, afin que nous ne puissions ni Le suivre ni Le servir. Dans une existence si absorbée, celle des grandes villes notamment, comment trouver le temps nécessaire pour remplir un service particulier, pour étudier la Parole avec persévérance, et même pour lire et méditer ? « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut... pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre » (Col. 3 : 1-2). Comme il est difficile de réaliser cela, alors que ces choses de la terre nous assaillent et nous obsèdent constamment !
Cependant, si nous méconnaissons les mises en garde de la Parole contre la paresse dans le domaine spirituel, nous ferons une perte pour nous-mêmes et nous serons une entrave à la prospérité de l'Assemblée, car il est bien vrai que « à cause de la paresse, la charpente s'affaisse ; et à cause des mains lâches, la maison a des gouttières » (Eccl. 10 : 18).
Que Dieu veuille nous réveiller à une sainte activité dans le domaine spirituel, à la place où Il nous veut et selon la mesure de foi qu'Il a départie à chacun (Rom. 12 : 3-8).
« Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies, et sois sage. Elle qui n'a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, elle prépare en été son pain, elle amasse pendant la moisson sa nourriture. Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir..., et ta pauvreté viendra comme un voyageur, et ton dénuement comme un homme armé » (Prov. 6 : 6-11).
Le paresseux est invité à considérer la fourmi, l'une des « quatre choses petites sur la terre, qui sont sages entre les sages » (Prov. 30 : 24 à 28). Ces « quatre choses petites » nous sont présentées au milieu d'une scène où le désordre est partout (v. 21-23), image du monde où nous avons à vivre. Croyants, nous y sommes tous comme des fils de la Sagesse et, en ce sens, comme des « sages ». Mais sommes-nous tous des « sages entre les sages », c'est-à-dire de ceux qui, parmi les fils engendrés par la Sagesse, font preuve dans leurs voies de la sagesse qui est selon Dieu ?
Les premiers caractères de ces « sages entre les sages » sont ceux de la fourmi : la faiblesse (« peuple sans force ») et l'ardeur au travail (les fourmis « préparent en été leurs vivres »). Le sentiment de notre extrême faiblesse ne doit pas faire de nous des paresseux ! Il convient certes que nous en ayons toujours conscience - c'est un des traits de Philadelphie (Apoc. 3 : 8) - mais seulement pour chercher la force en Christ seul, afin que nous soyons rendus capables de travailler avec zèle, tandis que c'est encore le temps de servir. « La nuit vient, où personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4). Sachons utiliser pour Dieu les capacités physiques et intellectuelles qu'Il nous donne. Quand les forces déclinent, quand la mémoire fait défaut, le temps n'est plus où l'on peut étudier la Parole et servir activement, comme il est possible de le faire dans les années de la pleine vigueur.
Que Dieu nous garde de la paresse qui recule devant l'effort à faire pour se pencher sur le Saint Livre, le lire patiemment, le méditer avec prière, y cherchant les vraies richesses, Christ Lui-même. Qu'Il nous préserve aussi de la paresse qui recule devant le service à accomplir !
Certainement, chers jeunes frères, auxquels nous voulons nous adresser en particulier, nul ne vous contraint à cette étude persévérante des Ecritures ou à tel service pour le Seigneur. Pas plus que la fourmi n'est contrainte de préparer en été son pain et à amasser pendant la moisson sa nourriture ! Elle le fait sans que personne la commande, la surveille et l'oblige à ce patient labeur : « Elle n'a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur », elle agit ainsi tout naturellement, malgré la peine occasionnée par ce travail, car son instinct lui dit qu'il faut préparer son pain et amasser sa nourriture. De même pour nous, croyants, il n'y a d'autre contrainte que l'amour du Seigneur pour nous et notre amour pour Lui. « Avoir » ses commandements et les « garder », telle est la véritable preuve de notre amour pour Christ (Jean 14 : 21, 23). Il faut d'abord aimer pour servir et l'on ne peut vraiment servir que celui que l'on aime.
Travailler en été est pénible ; d'autre part, amasser de la nourriture pendant la moisson semblerait d'autant plus rebutant pour la fourmi que cela paraît si peu utile : la moisson est tellement abondante ! Que sont, en comparaison, les quelques grains enlevés, un à un, par la fourmi ? N'est-il pas vrai que notre petit service nous semble insignifiant à un point tel que nous sommes parfois tentés de croire à son inutilité ? C'est l'ennemi qui nous suggère cette pensée pour nous décourager et nous conduire à la paresse ! Ne nous laissons pas abattre et retenons l'enseignement contenu dans ces versets.
« Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? ». Contraste saisissant entre le sommeil du paresseux et l'incessante activité de la fourmi ! Peut-être y a-t-il quelque croyant « couché », en sommeil depuis bien des années ? Peut-être s'est-il laissé gagner par le sommeil spirituel, alors qu'il est au début de la vie chrétienne ? Pour celui-là, comme aussi pour tous, car nous sommes tous en danger de nous laisser entraîner à l'inactivité, il y a un avertissement sérieux : « Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir..., et ta pauvreté viendra comme un voyageur (ou : un rôdeur) et ton dénuement comme un homme armé ».
Il suffit d'un peu... Un peu de sommeil ? Même pas. Un peu d'assoupissement ? Moins encore : simplement, un peu « croiser les mains pour dormir » ! Comme il suffit de peu de chose, dans notre vie spirituelle, pour nous amener au dénuement le plus complet ! Le rôdeur, l'homme armé profitent du sommeil de celui qui a manqué de vigilance et d'énergie ; tandis que le paresseux dort, eux agissent. C'est ainsi que les petits commencements conduisent aux grands désastres ! Débuter dans la vie chrétienne par « un peu » de paresse, si peu que ce soit - ou encore, s'y laisser aller, à un moment quelconque de notre pèlerinage - nous conduira, si la grâce de Dieu n'intervient, à une ruine totale : pauvreté d'abord, dénuement ensuite.
S'il est indispensable de se nourrir de la Parole, d'y chercher, sous la direction du Saint Esprit, les richesses qui y sont contenues, il faut aussi employer, au service du Maître, ce qu'Il nous a ainsi donné. Cela fait partie de la « mine » que chacun a reçue. Nous ne voudrions sans doute pas ressembler au « méchant et paresseux esclave » (Matt. 25 : 26) qui, ne connaissant pas celui qu'il aurait dû servir, a gardé sa mine « mise de côté dans un linge ». Imitons, au contraire, l'exemple de ceux qui ont servi fidèlement : l'un apporte dix mines, un autre cinq et tous deux, ayant fait fructifier ce qu'ils avaient reçu, obtiennent une récompense ! (Luc 19 : 12 à 27). Pour le serviteur fidèle, il y a une bénédiction présente (Prov. 11 : 25) et une récompense au jour où chacun recevra « selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (2 Cor. 5 : 10).
« Celui qui agit d'une main lâche devient pauvre, mais la main des diligents enrichit. Celui qui amasse en été est un fils sage ; celui qui dort durant la moisson est un fils qui fait honte » (Prov. 10 : 4-5).
Le contraste est établi entre la « main lâche » et celle « des diligents », entre la pauvreté et la richesse. La paresse conduit à la pauvreté, dans le domaine spirituel tout autant que dans les choses matérielles, tandis que celui qui désire avec ardeur les vrais biens et manifeste de la diligence à les rechercher sera spirituellement enrichi - et en enrichira d'autres : « La main des diligents enrichit ».
« L'Eternel ne laisse pas l'âme du juste avoir faim » (v. 3). Cette promesse, qui est le côté de Dieu, inciterait-elle le paresseux à dire : Du moment que Dieu ne me laissera pas avoir faim, à quoi bon me dépenser pour rechercher de la nourriture ? J'attends que Dieu me la donne ; Il est fidèle et ne peut manquer à ses promesses. Les versets 4 et 5 sont là pour répondre aux raisonnements du paresseux ; ils nous présentent le côté de notre responsabilité.
Un double contraste est présenté aussi au verset 5 : « celui qui amasse en été » et « celui qui dort durant la moisson » - « un fils sage » et « un fils qui fait honte ». « Celui qui amasse en été » ressemble à la fourmi, « sage entre les sages », c'est un « fils sage » ; tout au contraire, « celui qui dort durant la moisson » manque de sagesse : non seulement il sera dans la pauvreté et le dénuement, mais encore - quelle douleur pour le coeur d'un père ! - c'est un « fils qui fait honte » ! Aucun enfant de Dieu ne voudrait délibérément « faire honte » à son Père céleste, mais peut-être est-il quelque paresseux qui « dort durant la moisson », alors que cependant « la moisson est grande... » (Luc 10 : 2), et qui ne sait pas qu'il est un « fils qui fait honte » ?
« Ce que le vinaigre est aux dents, et la fumée aux yeux, tel est le paresseux pour ceux qui l'envoient » (Prov. 10 : 26).
Le vinaigre est aussi désagréable aux dents que la fumée l'est aux yeux et « le paresseux pour ceux qui l'envoient ». Nous sommes envoyés dans le monde comme le Seigneur Lui-même y a été envoyé : Jean 17 : 18, 21. Et c'est Lui qui nous envoie ! Le paresseux est donc une cause de souffrance pour le Seigneur.
Au contraire, « la fraîcheur de la neige au temps de la moisson, tel est le messager fidèle pour ceux qui l'envoient : il restaure l'âme de son Maître » (Prov. 25 : 13). Christ a été, ici-bas, le vrai « messager fidèle » : Il a été, pour Celui qui l'a envoyé, tout à la fois, rafraîchissement (« fraîcheur de la neige au temps de la moisson ») et nourriture (« il restaure l'âme de son Maître »). Puissions-nous imiter un tel Modèle, afin de glorifier Celui qui nous envoie dans ce monde pour Le servir. Suivant que nous serons actifs ou paresseux, nous serons pour Lui un sujet de joie ( Prov. 25 : 13) ou une cause de souffrance (ibid. 10 : 26). Un coeur qui aime le Seigneur hésiterait-il ?
« Qui laboure sa terre sera rassasié de pain, mais celui qui court après les fainéants est dépourvu de sens » (Prov. 12 : 11).
Cultiver le sol était un privilège pour Adam, dans le jardin d'Eden (Gen. 2 : 15). Le travail n'est devenu pénible qu'après l'entrée du péché dans le monde : « Maudit est le sol à cause de toi », dit l'Éternel à Adam, « tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie... A la sueur de ton visage tu mangeras du pain... » (Gen. 3 : 17 et 19). Labourer sa terre est donc un dur labeur, il y faut de l'énergie et de la patience, mais c'est un travail qui porte du fruit, « le fruit précieux de la terre », et procure une nourriture abondante à celui qui n'a pas reculé devant la tâche à accomplir.
Dieu a donné à chacun des siens « une terre », un service à remplir dans la partie du vaste « champ » où Il l'a placé. Labourons-nous cette terre ou la laissons-nous en friche ? Sommes-nous actifs pour servir le Seigneur ou paresseux ? C'est être « dépourvu de sens », manquer de sagesse, que de « courir après les fainéants ». L'oisiveté est contagieuse comme tout mauvais exemple, et elle est, dit la sagesse des nations, la mère de tous les vices.
« Qui laboure sa terre sera rassasié de pain, mais qui court après les fainéants sera rassasié de pauvreté » (Prov. 28 : 19). Celui qui laboure sa terre « sera rassasié de pain », nourri avec abondance de la nourriture excellente dont nos âmes ont besoin pour croître et se développer : Christ, le pain de vie (Jean 6). Quel contraste avec ce qui attend le paresseux : il sera « rassasié de pauvreté » ! Cette expression est plus forte que celles de Prov. 6 : 11 ou 10 : 4. Quelle misère et quelle ruine elle dépeint !
« La main des diligents dominera, mais la main paresseuse sera tributaire » (Prov. 12 : 24).
Au chapitre 10, « la main des diligents enrichit » (v. 4) ; ici, il est dit qu'elle « dominera ». Pour comprendre ces deux pensées, il faut lire les versets 42 à 44 de Luc 12 : il y est question d'un intendant fidèle donnant à ceux que le maître a placés sous son autorité « au temps convenable leur ration de blé ». En l'absence de son maître, il leur dispense le fruit d'une terre qui a été labourée ; il est non seulement rassasié de pain pour lui-même, mais encore, il « enrichit » ceux sur lesquels il a été établi (comp. Prov. 10 : 4 ; Luc 12 : 42 et 1 Pier. 5 : 2). Cette « domination », loin d'être celle du méchant esclave (comp. Luc 12 : 45 et 1 Pier. 5 : 3) en est tout l'opposé !
« La main des diligents dominera » : cela ne se limite pas à ce que nous présente Luc 12 : 42. Il y a encore, en dehors de la béatitude du verset 43, la promesse du verset 44 : « En vérité, je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens » (comp. 1 Pier. 5 : 4).
« La main paresseuse sera tributaire » : puisque « celui qui agit d'une main lâche devient pauvre » (Prov. 10 : 4), il est dépendant d'autrui pour sa nourriture. Il est par conséquent « tributaire » de celui qui, « diligent », a labouré sa terre et est « rassasié de pain ». Il reçoit continuellement sans jamais rien donner. N'est-ce pas l'image d'un croyant qui n'a pas l'énergie nécessaire pour lire, méditer, étudier les Ecritures, qui ne recherche pas la nourriture spirituelle indispensable à son accroissement et dépend ainsi, entièrement, de la « main des diligents » ?
« Le paresseux ne rôtit pas sa chasse ; mais les biens précieux de l'homme sont au diligent » (Prov. 12 : 27).
Le paresseux est allé « à la chasse » ; c'est pour lui un plaisir. En figure, c'est un croyant qui a entendu la Parole : la Parole est souvent écoutée avec satisfaction ; on a vraiment apprécié ce qui a été présenté, on sort heureux d'une réunion... Mais, comme le paresseux qui « ne rôtit pas sa chasse », le croyant ne retire pas grand profit de ce qu'il a entendu s'il n'imite pas l'exemple des chrétiens de Bérée qui « reçurent la Parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Ecritures pour voir s'il en était bien ainsi » (Actes 17 : 11). « Rôtir sa chasse » nécessite un effort ; celui-ci est indispensable si l'on veut être nourri. Le paresseux veut bien goûter le plaisir mais recule devant la peine, car il est rebelle à tout ce qui demande un effort.
Ce verset de Proverbes 12 nous permet de comprendre pourquoi certains croyants, ayant pourtant si souvent entendu présenter la Parole font cependant si peu de progrès spirituels : ils ne ressemblent pas à Ruth. Cette femme a glané dans les champs de Boaz et un témoignage est rendu à sa diligente activité : « Elle est venue, et est demeurée depuis le matin jusqu'à cette heure ; ce qu'elle a été assise dans la maison est peu de chose » (Ruth 2 : 7). La foi n'a aucun repos qu'elle n'ait récolté les bénédictions placées par Dieu sur son chemin ! Aussi Ruth a-t-elle été « rassasiée de pain » (comp. Ruth 2 : 14 ; Prov. 10 : 4-5 ; 12 : 11). Ayant non seulement glané, mais encore battu ce qu'elle avait glané, elle a recueilli un épha d'orge (Ruth 2 : 17). Mais ensuite, une récompense est assurée à l'énergie spirituelle, la « vertu » de 2 Pierre 1 : 5 qui permet de rôtir sa chasse, de battre le grain recueilli : Boaz donne à Ruth « six mesures d'orge » (Ruth 3 : 15). Elle a donc eu, avec celle qu'elle avait obtenue comme fruit direct de son labeur, sept mesures - une plénitude ! Le Seigneur multipliera toujours ce que nous aurons recueilli !
« La main des diligents enrichit » - elle « dominera » et obtiendra « les biens précieux » (Prov. 10 : 4 ; 12 : 24, 27).
D'après Paul Fuzier - « Messager évangélique » 1952 p. 141-171
A suivre