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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (17)
 
 
17 - L'adoration
                  
     Chers amis,
 
     Dans mes deux dernières lettres, je vous ai entretenus de la Cène et de la Table du Seigneur. J'aimerais maintenant, en quelques mots, vous parler du sujet de l'adoration, certes très étroitement liée à la Cène, mais cependant distincte de celle-ci. La célébration de la Cène, telle que l'Ecriture nous la présente, conduit à l'adoration, mais n'est pas elle-même l'adoration.
     Qu'est-ce que l'adoration ? Nous pourrions la définir comme étant l'hommage rendu à Dieu en vertu de ce qu'Il est en Lui-même et pour ceux qui l'adorent. Le terme hébreu le plus souvent employé pour « adoration » dans l'Ancien Testament, signifie « se prosterner ». Nous le trouvons par exemple en Genèse 18 : 2. Le mot grec revenant souvent dans le Nouveau Testament : « proskuneo » désigne un « acte de respect », tant à l'égard de Dieu qu'à l'égard des hommes.
     Il est clair que c'est le devoir de toute créature intelligente d'adorer Dieu. Les anges l'adorent (Néh. 9 : 6). Ses saints l'adorent. A l'ouïe de l'évangile éternel, des hommes sont invités à donner gloire à Dieu et à Lui rendre hommage (Apoc. 14 : 7). Et bientôt tout sur la terre se prosternera devant Lui (Soph. 2 : 11 ; Zach. 14 : 16 ; Ps. 86 : 9 par exemple) car si les anges se prosternent devant Dieu parce qu'ils savent qui Il est, les hommes qui ne sont pas nés de nouveau se prosterneront bientôt aussi devant Lui quand ils auront fait l'expérience de sa puissance au travers des  jugements. Mais cette adoration extérieure n'est pas ce que Dieu demande de l'homme aujourd'hui. Il veut l'adoration du coeur, l'hommage produit par des sentiments d'amour à l'égard de Dieu. Sa Parole nous enseigne le caractère, la puissance et la vraie place de l'adoration. En Jean 4, le Seigneur en parle dans des expressions simples et claires (v. 21-24).
 
 
Le vrai lieu de l'adoration
 
     La femme samaritaine dit au Seigneur : « Seigneur, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer » (Jean 4 : 20).
     Semblable à tant de personnes de nos jours, elle ne se fie qu'aux pensées des hommes : « vous dites ». Elle ne dit pas un mot de la volonté de Dieu dans cette affaire. Il ne lui vient même pas à l'esprit de demander si le Seigneur n'a pas fait connaître sa pensée et s'Il n'a pas peut-être choisi un lieu ou un autre. N'avait-Il pas expressément indiqué Jérusalem ? David l'a appris lorsque Dieu a accepté son sacrifice dans l'aire d'Ornan (1 Chr. 21 : 28). Salomon connaissait le choix de Dieu quand il a commencé à bâtir le temple (2 Chr. 3 : 1). Lorsque la construction a été achevée, Dieu a donné à ce roi l'assurance qu'il avait agi justement et que son nom serait là à jamais (2 Chr. 7 : 16).
     La femme samaritaine était manifestement tout à fait ignorante des déclarations positives de l'Ecriture. Mais à qui en attribuer la faute ? La position qui était la sienne dès sa naissance explique peut-être son ignorance. Ce n'était cependant pas une excuse. Elle se réclamait de sa relation avec le Dieu de Jacob, mais elle ne savait pas, ni ne recherchait s'Il avait révélé ses pensées à ce sujet.
     Elle pouvait en appeler à ce que « nos pères » avaient fait. Pendant des siècles, le temple sur la montagne de Garizim avait été le centre de l'adoration des Samaritains ; mais ce fait ne pouvait en aucune manière justifier la « prétention » de ce temple à être le vrai lieu de l'adoration. Certes, la femme marchait dans les traces de ses pères en adorant comme eux l'avaient fait. Pourtant la question subsistait : « Est-ce le lieu choisi par Dieu pour que son peuple s'approche de Lui pour l'adorer ? ».
     Sans doute, véritablement ignorante de la révélation concernant Jérusalem, cette femme pouvait-elle tout de même apporter sur la montagne de Garizim une adoration acceptée par Dieu. Beaucoup de Samaritains, probablement, étaient honnêtement persuadés qu'ils adoraient Dieu de la « bonne manière ». Mais une telle adoration était-elle pour autant acceptable devant Dieu ? La conscience de l'homme est-elle au-dessus des déclarations de la Parole de Dieu ? En aucun cas ! Le Seigneur Jésus rejette par conséquent expressément les prétentions de la femme samaritaine : « Vous, vous adorez, vous ne savez quoi. Nous savons, nous, ce que nous adorons ; car le salut vient des Juifs » (v. 22).
     Trois choses sont placées devant nos yeux dans cette déclaration :
         - Si Dieu, dans sa Parole, nous a communiqué sa pensée sur un sujet déterminé, il est grave, et même dangereux, d'y mêler sa propre opinion.
         - Adorer Dieu comme l'ont fait nos pères n'est nullement une garantie que nous le faisons de la bonne manière.
         - Même si nous agissons en toute bonne conscience, ce n'est pas un motif pour Dieu d'accepter ce que nous faisons. La bonne conscience n'est pas une garantie de vérité. Ce que Dieu a dit est la seule chose qui compte lorsqu'une question se soulève. Le simple devoir des enfants de Dieu est d'aligner leurs pensées sur celles de Dieu. « Si quelqu'un a péché, et a fait, à l'égard de l'un de tous les commandements de l'Eternel, ce qui ne doit pas se faire, et ne l'a pas su, il sera coupable, et portera son iniquité » (Lév. 5 : 17).
     Le Seigneur ne parle plus de Jérusalem. Il présente la vérité d'une façon claire et évidente pour donner ensuite à connaître quelque chose de nouveau.
     Sous la loi, Jérusalem était, de par l'autorité divine, le lieu de l'adoration. Mais ensuite, le Fils de Dieu est venu sur la terre. « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). « Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (Jean 1 : 18). « Personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Matt. 11 : 27). De telles déclarations devraient-elles rester sans effet sur l'adoration que les hommes rendent à Dieu ? L'adoration n'est-elle pas fondée sur la connaissance de Dieu ?
 
 
L'essence du christianisme
 
     En Jean 4 : 10, le Seigneur Jésus donne déjà à connaître en quelques mots le caractère propre de la nouvelle dispensation divine : le temps de l'Assemblée.
     « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurait demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive » (v. 10).
     « Le don de Dieu ! ». Nous trouvons ici la pleine révélation de Dieu. Sous la Loi, Dieu n'était pas connu comme Celui qui donne. Il était Celui qui exigeait que les hommes le servent, et donnait sa bénédiction sur la base de l'obéissance à ses commandements. Il demeurait dans l'obscurité profonde (Deut. 4 : 11 ; 5 : 22, 23 ; Ps. 18 : 12) ; c'est-à-dire qu'Il ne se révélait pas, mais cachait son Etre véritable. Non pas que la loi ait été mauvaise ; au contraire elle est sainte, juste et bonne. Mais l'homme est pécheur. Et plus l'accent était mis sur les justes exigences de la Loi, plus les péchés des hommes devenaient évidents. S'il est vrai, - comme l'affirment certains - que la Loi est l'image de Dieu, l'homme serait irrémédiablement perdu et abandonné. Mais ce n'est pas la vérité. La Loi – bien qu'étant de Dieu – n'est pas Dieu Lui-même, ni l'image de Dieu. Elle n'est que la mesure morale de la manière dont un homme pécheur doit se conduire devant Dieu.
     Dieu est lumière et Il est amour. Lorsque l'homme gît dans sa plus profonde misère, Dieu donne librement et parfaitement. Celui qui a pleinement révélé Dieu sur la terre, a dit une fois : « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20 : 35). Dieu manquerait-Il à ce que Lui-même qualifie de « plus heureux » ?
     Sous la Loi – si celle-ci n'avait pas été transgressée – Dieu aurait été Celui qui reçoit. Mais dans l'Evangile, Il est toujours Celui qui donne. Plus encore : Il a donné ce qu'il avait de meilleur à des êtres qui n'avaient rien mérité d'autre que la perdition éternelle.
     Dans l'épître aux Hébreux, la position d'un Israélite sous la loi est mise en contraste avec celle d'un chrétien. Pour l'Israélite, le chemin des lieux saints n'était pas encore manifesté (9 : 8). Les sacrifices qui étaient offerts, ne pouvaient pas ôter les péchés (9 : 9 ; 10 : 4, 11). Le souverain sacrificateur était enveloppé de faiblesse et devait aussi offrir des sacrifices pour ses propres péchés (5 : 3).
     Le chrétien est rendu parfait à perpétuité (10 : 14) et il a une conscience purifiée (9 : 14). Il a ainsi une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints, le voile étant déchiré et le chemin à Dieu, ouvert. Il a un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, qui est accompli - propre à remplir un office - pour l'éternité (10 : 19-22 ; 7 : 28). Dieu est Celui qui donne !
     Mais une telle révélation n'a été possible que par la gloire et l'abaissement du Fils de Dieu qui est venu sur la terre et qui a tout enduré pour des pécheurs ennemis. La femme ne le connaissait pas ; tout au plus voyait-elle en Lui un prophète ; mais elle ne pensait nullement que c'était le Seigneur Lui-même, le Dieu du ciel et de la terre, le Fils unique qui est dans le sein du Père. Si elle l'avait tant soit peu saisi, elle Lui aurait demandé et Il lui aurait donné de l'eau vive. Selon Jean 7 : 39, l'eau vive est une image du Saint Esprit qui habite dans les croyants.
     Nous avons donc ici la grâce de Dieu, comme la source de tout, puis la gloire de la Personne du Fils et sa présence dans un abaissement profond parmi les hommes sur la terre.
     Enfin, nous avons le Fils Lui-même qui, en vertu de sa propre gloire, donne aux âmes assoiffées de l'eau vive : le Saint Esprit.
     Ces révélations divines constituent le fondement nécessaire de l'adoration chrétienne.
 
 
Le Père cherche des adorateurs
 
     « Adorer le Père ». C'était pour la femme samaritaine quelque chose de tout à fait nouveau ! Israël était le fils de Dieu, son premier-né (Ex. 4 : 22) ; ils étaient les fils de l'Eternel, leur Dieu (Deut. 14 : 1) ; Dieu était le père d'Israël, et Ephraïm était son premier-né (Jér. 31 : 9). Mais jamais ils n'avaient adoré Dieu comme Père ; car « Personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Matt. 11 : 27). C'est là une partie intégrante de l'adoration chrétienne : connaître Dieu dans sa relation comme Père avec son peuple, celui-ci l'adorant comme tel. Mais cette révélation est une communication personnelle : « Celui à qui le Fils voudra le révéler ».
     Celui qui a cette connaissance l'a donc reçue par le Fils. « Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (Jean 1 : 18). Après avoir accompli son oeuvre, Il a introduit les siens dans sa relation personnelle avec le Père : « Je monte vers mon Père et votre Père ». C'est déjà la part du plus jeune croyant. Aux petits enfants dans la foi, l'apôtre dit : « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père » (1 Jean 2 : 13 ; comp. Jean 17 : 2, 3).
     Le Père cherche des adorateurs. Quelle grâce ! En Israël, tout mâle devait aller trois fois par an à Jérusalem pour y adorer (Deut. 16 : 16). Pendant le millénium, toutes les nations de la terre devront monter d'année en année à Jérusalem pour adorer et celles qui ne le feront pas seront punies (Zach. 14 : 16-19).
     Aujourd'hui, le Père cherche de vrais adorateurs ; une adoration qui ne se résume pas à une forme extérieure comme jadis, mais une affaire de consécration du coeur. Quelle valeur a pour nous ce que le Père cherche ?
 
 
Adorer « en esprit et en vérité »
 
     « Mais l'heure vient, et c'est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; et en effet le Père en cherche de tels qui l'adorent. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité » (Jean 4 : 23-24).
     Nous trouvons ici le caractère de l'adoration chrétienne. La vraie adoration n'est pas un culte formel, terrestre ; elle correspond à ce que Dieu est et suppose par conséquent qu'Il est pleinement révélé.
     Aucun incrédule ne peut adorer de cette manière ! C'est par la nouvelle naissance seulement que nous avons reçu cette vie nouvelle que l'Ecriture nomme « esprit ». « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l'Esprit est esprit » (Jean 3 : 6 ; Rom. 8 : 16). C'est une adoration spirituelle, selon le nouvel homme, en accord avec ce que Dieu est.
     Des croyants peuvent cependant ne pas être spirituels. L'apôtre Paul ne pouvait pas parler avec les Corinthiens comme avec des hommes spirituels, car ils étaient charnels (3 : 1). Ils n'étaient pas « dans la chair » ; ils l'avaient été avant leur conversion. Bien qu'étant nés de nouveau, possédant donc la vie nouvelle, qui est « esprit », ils marchaient et pensaient d'une manière charnelle, c'est-à-dire comme l'homme naturel pense.
     Le culte d'Israël était terrestre. Il était rendu dans un lieu géographique précis, dans un temple magnifique. Ce service était réglé jusque dans les plus petits détails, et l'homme, revêtu de vêtements précieux, accompagné des accords d'une belle musique, pouvait apporter ce que la terre offrait de meilleur et de plus élevé. Il n'y avait là rien de spirituel. Il n'était même pas prescrit que le sacrificateur, le chantre ou celui qui apportait une offrande, devait être né de nouveau. Mais toutes ces dispositions avaient été établies ainsi par Dieu Lui-même, car c'était le culte d'un peuple terrestre rendu à Celui qui ne s'était pas encore révélé, mais qui demeurait dans l'obscurité (Ps. 18 : 11).
     A la croix, cependant, Dieu a mis fin à l'homme naturel. Nous qui sommes nés de nouveau, qui avons cru au Seigneur Jésus, nous sommes « morts avec Christ » (Rom. 6 : 8). Nous avons à marcher selon la nouvelle vie que le Saint Esprit a produite en nous par la nouvelle naissance. Et le Saint Esprit qui habite en nous est la puissance divine qui nous rend capables de glorifier Dieu.
     Ainsi notre adoration doit-elle être spirituelle. C'est une nécessité morale de laquelle nous ne pouvons être libérés. Comme le Seigneur Jésus l'a clairement exprimé au verset 24, le Saint Esprit est la puissance de toute vraie adoration chrétienne.
     En parfait accord avec ce caractère spirituel, ni forme, ni cérémonie ne sont prescrites pour notre adoration. C'est d'autant plus remarquable que pour les Israélites tout était réglé jusque dans les moindres détails. Nous ne connaissons même pas les paroles que le Seigneur a exprimées quand Il a rendu grâces lors de l'institution de la Cène. Nous n'avons aucune description d'un apôtre rompant le pain. Les termes d'aucun cantique chanté aux jours des apôtres ne nous ont été conservés. Nous avons uniquement à rendre culte par l'Esprit de Dieu (Phil. 3 : 3). Si nous revenons aux formes de l'Ancien Testament pour y façonner l'adoration chrétienne, nous perdons ce caractère essentiel du christianisme.
     L'adoration ne doit cependant pas seulement être « en esprit », mais aussi « en vérité ». « Qu'est-ce que la vérité ? » a demandé Pilate. Il ne savait pas que Celui qu'il voyait devant lui, couronné d'épines était la vérité. La vérité est ce que Dieu a révélé de Lui-même, et c'est le Fils qui a révélé Dieu !
     Dans un certain sens, Israël a aussi adoré en vérité ; car son culte correspondait à la révélation de Dieu donnée à cette époque, comme l'Eternel. Mais maintenant Dieu s'est pleinement révélé, car Dieu, « manifesté en chair », a été vu sur la terre. Et par une grâce infinie, nous Le connaissons. « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable » (1 Jean 5 : 20).
     Il y a certes une croissance dans la connaissance de la vérité. L'Esprit de Dieu agit en nous pour nous conduire dans toute la vérité. Mais la différence de connaissance manifestée par les croyants est infiniment petite comparativement à celle qui existe entre quelqu'un qui n'est pas né de nouveau et le plus jeune des croyants. L'homme comme tel, incrédule, est absolument incapable de connaître Dieu. Il n'est en cela pas plus à même qu'un animal de comprendre la science ou la philosophie.
     Par la nouvelle naissance, nous avons reçu une vie qui est esprit et par laquelle nous sommes en mesure de connaître Dieu. C'est la « nature divine » (2 Pier. 1 : 4). Dans cette nouvelle vie agit l'Esprit Saint, cette puissance divine qui met notre nouvelle nature en relation avec Dieu lui-même. Aux petits enfants en Christ il est dit : « Vous avez l'onction de la part du Saint et vous connaissez tout. Je ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez » (1 Jean 2 : 20-21).
     Ainsi nous pouvons nous approcher de Dieu notre Père. Par la puissance du Saint Esprit, nous Le voyons et nous jouissons de Lui. Pouvons-nous voir Dieu, comme Il est, sans être remplis d'admiration et sans éprouver le besoin de l'exprimer devant Lui ? Tout enfant de Dieu qui ne s'est pas arrêté aux bénédictions reçues, mais a levé les yeux vers Celui qui donne, sait par expérience que c'est impossible. La gloire du Père, comme la gloire du Fils, est si grande que nos coeurs sont trop petits pour comprendre ce que nous en voyons. Et nous sommes encore bien moins à même de l'exprimer par des paroles ! Mais nous adorons « en esprit », aussi l'adoration ne s'exprime-t-elle pas, à proprement parler, par nos paroles qui n'en sont que le canal, mais par les sentiments spirituels qui montent de nos coeurs.
    
 
Où devons-nous adorer ?
 
     Sans doute, tout croyant doit adorer personnellement. Comment pouvons-nous considérer l'oeuvre du Seigneur Jésus, l'amour et la grâce du Père, sans que jaillissent de nos coeurs la reconnaissance et la louange ? Mais ces privilèges, nous les partageons avec tous les enfants de Dieu. De telles bénédictions ne nous conduisent-elles pas tout naturellement à l'adoration en commun ?
     Quand sommes-nous le plus plus portés à l'adoration, si ce n'est lorsque nous sommes réunis pour annoncer la mort du Seigneur Jésus et recevoir de sa main le pain rompu et le vin versé ? Nous le considérons alors, d'une manière particulière, dans la perfection de son oeuvre et de son amour. La contemplation de l'Agneau immolé nous amènera, dans le ciel, à Le célébrer et à L'adorer (Apoc. 5), service éternel que nous commençons déjà sur la terre.
     Oui, nous nous réunissons pour annoncer sa mort. La célébration de la Cène n'est pas en elle-même le culte, mais c'est notre part bénie, comme rachetés du Seigneur, de pouvoir rompre le pain avec des coeurs remplis de louange et d'adoration. Alors, nous pouvons réaliser combien la Cène du Seigneur est intimement liée au culte.
     En 1 Corinthiens 14, nous trouvons l'adoration liée à l'Assemblée. Nous apprenons là selon quel principe et par qui Dieu est adoré maintenant. C'est un complément important à notre connaissance de la volonté de Dieu. Nous voyons que chanter, rendre grâces et louer ont constitué dès le début les éléments de l'adoration. Nous voyons aussi que cela ne dépendait pas d'une seule personne, mais de l'ordre et de l'action de Dieu dans l'Assemblée, ce que nous voyons, en particulier, dans les versets 12 à 17. Le Seigneur apprécie à sa juste valeur l'adoration intelligente de son peuple.
     Les siens se réunissent avec la confiance que le Seigneur est le seul qui a autorité au milieu d'eux et qui peut décider qui Il veut employer. Le Seigneur exerce cette autorité par le Saint Esprit qui habite dans l'Assemblée. Ce qui importe n'est pas qu'un seul homme, ou dix, ou vingt exercent le service, mais que le Saint Esprit ait la liberté d'employer qui Il veut pour être la bouche de l'assemblée réunie.
     Connaissez-vous personnellement, par expérience, cette adoration ? Ce n'est pas une question d'intelligence humaine ! C'est la réponse de coeurs occupés du Père qui a donné son Fils unique pour eux, et du Sauveur, du Fils de Dieu qui les a aimés et s'est livré Lui-même pour eux.
    
      Avec mes affectueuses salutations.
                                                            
                                                                                                         
                                                                                                               D'après H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)