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La course
 

« Pourvu que j'achève ma course... ».
                                                            Actes 20 : 24
« Et quoi qu'il arrive, je veux courir ».
                                                           2 Sam. 18 : 23
 
            La Parole de Dieu désigne la vie du chrétien par ce terme de « course ». La course chrétienne commence à un carrefour qui s'appelle la conversion et qui signale la croix. Celui qui jusqu'alors errait sans but, comme une brebis, se trouve arrêté par Dieu. La croix où mourut son Sauveur devient le point de départ de sa course vers le ciel.
            Si par la grâce de Dieu nous en sommes arrivés là, arrêtons-nous quelques instants. Devant nous la route, la route étroite, se déroule vers le but céleste. Allons-nous courir puisque dès maintenant le salut nous est acquis ? La course paraît redoutable et rester sur place serait plus sûr et plus agréable. Bien des chrétiens s'en sont accommodés. Assurément, comme pour toute entreprise, il faut commencer par s'asseoir et calculer la dépense. Mais il faut compter aussi les ressources et les gains.
            C'est donc une sorte de « compte de pertes et profits » qu'il va nous falloir établir. La différence nous dira s'il vaut ou non la peine de se mettre en route. Car il ne faut pas nous faire d'illusion, dans la première colonne, celle des pertes, nous allons être obligés de compter bien des épreuves, peut-être même des persécutions si l'Ennemi en suscite à nouveau contre les enfants de Dieu. Elles peuvent aller, la Parole ne nous le cache pas, jusqu'au sacrifice de notre vie. Allons-nous penser alors qu'il est inutile d'aller plus loin, que la partie est par avance perdue ? Non, regardons plutôt dans l'autre colonne, celle des profits ; qu'y lisons-nous en lettres d'or ? « Une mesure surabondante, un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4 : 17). Nous pouvons poursuivre.
 
            Voici maintenant, dans la colonne des dépenses, un autre verset qui nous dit que la course devant nous est à courir avec patience (Héb. 12 : 1). C'est là quelque chose de plus pénible que de subir l'épreuve seulement de temps à autre. Certes, mais la patience a sa contrepartie dans l'espérance qui ne rend point honteux (Rom. 5 : 5).
            Puis il y a, toujours parmi les dépenses, la dépendance et tous les exercices de foi qui s'y rattachent : aurons-nous ce qu'il faut demain ? Que nous arrivera-t-il après une telle décision ? A ce poste, la grâce de Dieu répond en surabondance dans la colonne des profits. Il y a l'obéissance, mais du côté des gains nous trouvons aussitôt le Maître débonnaire que nous avons le privilège de servir et sa bannière sur nous, c'est l'amour (Cant. 2 : 4).
            Il y aura des obstacles certains, mais pensons au Divin Guide qui a tracé notre chemin, au Sacrificateur dont l'intercession devancera les moments difficiles.
            Ajoutons aux pertes la fatigue, malgré laquelle il faudra poursuivre toujours, d'un effort persévérant, mais souvenons-nous aussi, en contrepartie, de la nourriture et de l'eau qui ne manqueront pas, la Parole inépuisable de Dieu et l'Esprit de puissance dont la plénitude est promise à celui qui s'en laisse remplir.
 
            Maintenant nous abordons un autre chapitre de notre budget. Il s'agit de la vie de régime et de privations qu'impose la course chrétienne (1 Cor. 9 : 25), c'est-à-dire une abstention volontaire de toute une série de choses considérées comme indispensables par ceux qui vivent autour de nous. Il y aura d'abord un coûteux renoncement aux plaisirs variés que le monde aux mille sourires propose à la jeunesse moderne. Mais du côté des profits nous ne manquerons ni des joies du coeur, ni de cette paix que procure une bonne conscience.
            Il y aura l'abstention de fréquentations non profitables, mais ce sera pour jouir de la compagnie de chers frères et soeurs dans la famille de la foi.
            Il y aura cette sobriété intellectuelle, « ceinture à notre entendement » (1 Pierre 1 : 13) que nous sommes invités à porter et qui nous engagera à ne pas laisser notre intelligence et notre mémoire s'adonner à tous les domaines où elles aimeraient pouvoir s'exercer. Mais en contrepartie nous entrerons plus avant dans « l'excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Phil. 3 : 8) à cause duquel ces choses, tant estimées pour le monde, sont regardées comme étant une perte, comme des ordures.
            Oui, il y aura d'un côté le renoncement non seulement à ce qui est nuisible, mais peut-être même à des choses justes et légitimes qui, comme le manteau de Bartimée, pourraient entraver la course vers le Seigneur. Par contre, sur l'autre face, nous pourrons lire en caractères de feu : « afin que je gagne Christ ». Christ lui-même, gain suprême qui surpasse tous les autres. A présent nous sommes bien d'accord que, tout compte fait, la somme des ressources l'emporte de bien loin sur celle des dépenses, parce que, nous l'avons chaque fois vérifié, ces ressources sont totalisées dans la Personne de Christ et dans ce qu'Il donne. Dans de telles conditions il vaut vraiment la peine de se mettre en route !
 
            Mais ce n'est pas tout. On peut être convaincu de la valeur de ce qui vient d'être rappelé et ne pas courir, soit en restant à ce point de départ, soit en marchant sa vie durant à un pas de promenade ! Parfois, peut-être après avoir couru un moment, on se sera assis fatigué au bord de la route. Il y a donc une décision à prendre maintenant, à l'endroit où nous sommes, un choix irrévocable à faire. Ensuite il faudra maintenir l'effort dans une persévérance souvent éprouvante. Cependant par nous-mêmes nous n'y parviendrons pas. Comment cela peut-il donc devenir possible ? Chers amis, en nous occupant beaucoup de la « colonne des profits » qui a été évoquée, c'est-à-dire de Celui qui est à la fois le but et la ressource pour y parvenir.
             Un coureur court autant avec sa tête qu'avec ses jambes, disent les athlètes. A cette maxime, le chrétien pourrait ajouter « et autant avec son coeur ». Voilà son secret. C'était celui du jeune Akhimaats qui voulait retourner vers son roi et que rien n'a pu dissuader : Quoi qu'il arrive, dit-il, je veux courir. Pourvu que j'achève ma course, déclare Paul inébranlable. Pourtant, ils étaient avertis, l'un comme l'autre, qu'il y aurait des moments difficiles. Mais l'amour les portait en avant. Si Christ est vraiment notre trésor, une sainte énergie conduira nos pas naturellement là où notre coeur se trouve déjà. Puissions-nous donc, dès le départ et jusqu'au bout de notre course, faire nôtres ces derniers mots prononcés par un fidèle témoin du temps de la Réforme, alors qu'il montait au bûcher : « Je ne veux que Christ, je ne veux que Christ ».
 
 
                                                                J. K - article paru dans "Feuille aux jeunes"