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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (16)
 
 
16 - La Table du Seigneur
             
 
          Chers amis,
 
     Dans ma dernière lettre, nous avons vu ce que la Parole de Dieu, dans les Evangiles et en 1 Corinthiens 11, nous dit de la Cène du Seigneur. Nous avons vu que c'était un repas en mémoire de la mort du Seigneur Jésus. J'aimerais maintenant parler d'un autre côté de la Cène, que nous trouvons développé en 1 Corinthiens 10 : celui de la communion.
     Dans la première épître aux Corinthiens, l'apôtre Paul répond à différentes questions qui lui avaient été posées. Ainsi, on lui avait demandé, si un chrétien pouvait manger de la viande des bêtes qui avaient été offertes en sacrifice aux idoles. Il répond à cette question au chapitre 8, et poursuit l'examen de ce sujet au chapitre 10.
     Il y avait, à Corinthe, des croyants qui estimaient qu'ils pouvaient manger des choses sacrifiées aux idoles, car ces dernières n'étaient rien d'autre que des morceaux de bois ou de pierre. Ils pouvaient, pensaient-ils, aller en toute quiétude dans le temple des idoles et manger là, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu, et par conséquent les idoles n'avaient aucune valeur. Il ne s'agissait pour eux que d'habitudes sans aucune importance quelconque et ils pouvaient donc manger ces viandes, pour ne pas froisser les païens.
     L'apôtre reconnaît qu'une idole n'est rien. Mais il attire leur attention sur le fait que derrière les idoles sont cachés des démons, comme Dieu l'avait déjà dit en Deutéronome 32 : 17. En réalité, les sacrifices sont donc offerts aux démons. Or, tant pour les sacrifices païens que pour les sacrifices israélites, l'homme a communion avec l'autel sur lequel il offre ou duquel provient ce qu'il mange. On peut avoir part au mal même si on ne le pratique pas soi-même. La vraie sagesse en de tels cas consiste à éviter de telles situations troubles et ambiguës car ce serait une erreur de penser que de s'associer sciemment à de fausses doctrines en donnant l'apparence d'y participer même qu'extérieurement ne revêt aucune importance. Il ne faut pas alléguer que le coeur ne participe pas à ce que l'homme fait extérieurement ; non seulement c'est là un manque de droiture, mais c'est méconnaître que Christ est méprisé et ne pas prendre au sérieux les ruses de Satan. Le chrétien n'a-t-il pas été délivré de la puissance de Satan pour servir le Dieu vivant et vrai ? N'a-t-il pas été acheté à prix pour glorifier Dieu ?
     Le Saint Esprit se sert de ce principe comme point de départ pour nous parler de la Cène et en présenter un aspect que nous ne trouvons pas dans les Evangiles. Ce côté ne pouvait pas y être présenté, car l'Assemblée n'existait pas encore et la doctrine de l'Assemblée n'avait pas encore été révélée.
     L'importance de ce sujet de la communion « avec ceux qui servent à l'autel » ressort du fait qu'il est traité par l'apôtre Paul avant celui de la célébration même de la Cène. L'ordre dans lequel les sujets sont présentés dans l'Ecriture est toujours très significatif. Si l'on méconnaît l'enseignement de 1 Corinthiens 10 : 14-22, il est tout à fait impossible de prendre part, selon la pensée du Seigneur, au mémorial de ses souffrances et de sa mort.
 
 
La communion du sang et du corps de Christ
 
     « Je parle comme à des personnes intelligentes ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction pour laquelle nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ » (1 Cor. 10 : 15-16) ?
     L'Ecriture en appelle d'abord à notre entendement spirituel. Nous avons reçu une nouvelle vie et « l'onction de la part du Saint » (1 Jean 2 : 20) : le Saint Esprit qui nous conduira dans toute la vérité (Jean 16 : 13 ; 1 Cor. 2 : 9-15). La Parole de Dieu suppose que chaque chrétien agit avec discernement, qu'il sait ce qu'il fait. Un chrétien qui fait ce qu'il ne comprend pas ou agit selon des impulsions aveugles est en totale contradiction avec l'esprit du christianisme.
     Ainsi, celui qui participe à la Cène déclare qu'il a part à ce dont le pain et le vin sont les symboles : au corps et au sang du Seigneur Jésus. Mais ce n'est pas tout. Il est également uni à tous ceux qui ont la même part. Dans ces versets, communion signifie : participation commune à tous les droits et à tous les devoirs de la chose en question.
     Le sang et le corps sont séparés l'un de l'autre. C'est donc le Sauveur mort qui nous est présenté. Dans ce passage le sang est nommé en premier contrairement à l'ordre dans lequel la Cène est célébrée, nous rappelant ainsi que le sang du Seigneur Jésus est le fondement de tout.
     Il y a donc une communion établie entre des croyants qui ont part au corps et au sang du Sauveur mort. Ils participent à son sang ; quel privilège ! Nous sommes lavés dans son sang (Apoc. 1 : 5) ; rachetés (Eph. 1 : 7 ; 1 Pierre 1 : 19) ; justifiés (Rom. 5 : 9) ; sanctifiés (Héb. 13 : 12) ; achetés pour Dieu (Apoc. 5 : 9) ; approchés (Eph. 2 : 13). Son sang nous purifie de tout péché (1 Jean 1 : 7), et par son sang nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints (Héb. 10 : 19) ; par le sang de Christ, Dieu s'est acquis l'Assemblée (Act. 20 : 28).
     L'expression « corps de Christ » se trouve en 1 Corinthiens 10 : 16 ; 12 : 27 et Ephésiens 4 : 12 comme désignant l'Assemblée. On la trouve encore en Romains 7 : 4 et Hébreux 10 : 10 ; dans ces passages, elle semble être en relation avec le fait qu'à la croix, l'homme selon la chair a trouvé sa fin dans la mort de Christ. « Vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à vos pensées, dans les mauvaises oeuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort » (Col. 1 : 21).
     Il s'agit donc d'une communion réalisée par des hommes qui ont tous part aux glorieuses conséquences de l'oeuvre du Seigneur Jésus, mais qui sont aussi morts avec Christ et qui maintenant, comme hommes nouveaux, sont unis ensemble. Bien que cette communion ait lieu sur la terre, le « vieil homme », ce que nous sommes par notre nature adamique, n'y a pas de place.
 
 
Le corps mystique de Christ, l'Assemblée
 
     « Car nous, qui sommes un grand nombre, sommes un seul pain, un seul corps » ou comme cela peut aussi être traduit : Parce que le pain est un, nous, qui sommes plusieurs, sommes un seul corps ; car nous participons tous à un seul et même pain (1 Cor. 10 : 17).
     Nous trouvons ici clairement exprimé ce que nous avons déjà vu au verset 16. Tous ceux qui ont part au sang du Seigneur Jésus et à son corps donné pour nous sont en communion, constituent un corps. Dans ces versets, la doctrine du corps n'est pas développée davantage, car le sujet est ici la communion et le caractère exclusif de celle-ci. Au chapitre 12, dans l'épître aux Ephésiens et dans d'autres passages, il en est parlé en détail.
     En 1 Corinthiens 12 : 13, il nous est montré comment cette communion s'est instaurée. La base, le fondement est l'oeuvre accomplie par le Seigneur Jésus à la croix. Mais elle est constituée par le baptême du Saint Esprit. L'Ecriture nous dit clairement quand cela s'est produit. Jean le Baptiseur avait annoncé que le Seigneur Jésus baptiserait de l'Esprit Saint. En Actes 1 : 4-5, le Seigneur Jésus dit aux apôtres qu'ils recevraient ce baptême dans peu de jours, lorsque le Saint Esprit serait répandu.
     L'Ecriture parle de deux manières de l'Assemblée comme corps de Christ. Parfois, telle qu'elle est selon le conseil de Dieu, c'est-à-dire telle qu'elle sera un jour dans le ciel (Eph. 1 : 22). Elle sera alors constituée de tous les croyants qui, au jour de la Pentecôte (Actes 2), ont été baptisés en un seul corps, et de tous ceux qui y sont ajoutés par la suite (Act. 2 : 47), jusqu'au moment où elle sera enlevée dans la gloire. A ce moment, en l'espace d'un clin d'oeil, l'Assemblée tout entière sera complète sur la terre. Les morts en Christ sont ressuscités, et nous, les vivants, nous serons changés. Mais ce n'est qu'un très court instant (voir à cet égard 1 Thes. 4 : 15-17 et 1 Cor. 15 : 51-54).
     En général - et toujours lorsqu'il est question de notre responsabilité, de notre marche sur la terre - l'Ecriture considère l'Assemblée comme étant l'ensemble des croyants vivant sur la terre à un moment donné. Ceux qui s'en sont allés, qui se sont endormis dans le Seigneur, n'ont plus besoin d'exhortation. Ils ne sont plus sur la terre.
     En 1 Corinthiens 12 : 27, le caractère du corps de Christ, vu sous cet angle, est présenté très explicitement. Il est dit aux Corinthiens : « Vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier ». Nous pourrions en déduire qu'ainsi les croyants en un certain lieu constituent le corps de Christ. Il y aurait alors autant de corps de Christ qu'il y a d'endroits où demeurent des croyants. D'après ce que nous avons vu en 1 Corinthiens 10 : 16, 17, il est évident qu'il ne peut pas en être ainsi. Le verset 28 du chapitre 12 le montre clairement. Lorsqu'il y est parlé des dons que Dieu a donnés à l'Assemblée, les premiers nommés sont les apôtres ; et nous savons bien qu'ils n'étaient pas à Corinthe. L'Assemblée de Dieu à Corinthe était donc une expression locale du seul corps, ce qu'on pouvait alors voir à Corinthe de la seule Assemblée, du corps de Christ.
     Revenons maintenant à 1 Corinthiens 10 : 16.
 
 
La Cène est l'expression de l'unité du corps de Christ
 
     Nous avons vu que l'unité du corps est formée par le baptême du Saint Esprit ; et non pas par conséquent par la participation de la Cène. S'il en était ainsi, seuls constitueraient l'Assemblée ceux qui participent à la Cène du Seigneur. C'est en contradiction absolue avec tout l'enseignement de l'Ecriture ; et notre verset ne dit pas cela non plus.
     De même que le Seigneur Jésus, lorsqu'il distribua le pain, dit : « Ceci est mon corps » donnant par là un signe visible, une présentation visible de son Corps donné pour nous, de même l'Écriture ajoute ici que le pain et le vin sont des signes visibles, l'expression du corps mystique de Christ, de l'Assemblée. Celui qui boit le vin et qui mange le pain exprime qu'il est du nombre de ceux qui ont part à tous les glorieux résultats du sang versé du Seigneur Jésus et au sacrifice de son corps sur la croix. Il est un membre du corps de Christ. Ici donc, en rapport avec la Cène, l'Ecriture nous enseigne ce que nous sommes, tandis qu'au chapitre 11 et dans les Evangiles, nous trouvons ce que nous faisons.
     Nous ne prenons pas la Cène individuellement, mais ensemble, comme membres du seul corps. Il est toujours dit « nous », alors que, dans le contexte, il est chaque fois parlé de « je ». Nous exprimons par la fraction même du pain notre unité avec tous les membres du corps de Christ. Il est donc clair que tous les membres doivent pouvoir prendre la Cène - mais aussi, eux seuls. Lorsque des inconvertis sont admis à participer à la Cène, c'est-à-dire lorsque, sur le pied d'institutions humaines, des hommes encore dans leurs péchés sont considérés comme membres du corps de Christ, ce n'est pas la Cène du Seigneur, mais la cène du groupement d'hommes qui a institué ce repas. Il en va de même lorsqu'on refuse la participation à des croyants qui appartiennent pourtant au corps de Christ et auxquels on n'a rien à reprocher de ce que Dieu Lui-même tient pour un empêchement, par exemple une mauvaise marche, une fausse doctrine ou la relation avec des choses impures. Aussitôt que d'autres « conditions » sont posées, on fait de la Cène son propre repas et on la dépouille de son caractère de Cène du Seigneur, telle que l'Ecriture la connaît.
     En revanche, la Parole de Dieu indique très clairement le caractère de la Cène, comme nous l'avons vu. C'est le repas de communion du Seigneur avec tous les siens. Ceux qui participent à cette communion sont tous morts avec Christ. Ce sont des hommes nouveaux, ayant reçu une vie nouvelle que l'Ecriture nomme « esprit » (Jean 3 : 6), et en qui le Saint Esprit habite. « Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5 : 17).
     La Cène du Seigneur n'est donc pas célébrée selon le vieil homme. C'est la Cène du Seigneur, de Celui qui est mort et ressuscité et que Dieu a fait et Seigneur et Christ (Actes 2 : 36). Le Seigneur ressuscité invite les siens à prendre son repas, comme ses invités. C'est Lui qui reçoit, et qui aussi est le seul qui a autorité. Un repas dans lequel cette place ne serait pas donnée au Seigneur, mais où les hommes régleraient tout, quant au principe, selon leurs propres pensées, un tel repas pourrait-il être la Cène du Seigneur ?
 
 
Le caractère exclusif de la Cène
 
     Nous avons vu que seuls les vrais croyants peuvent participer à la Cène. D'autres passages, comme 1 Corinthiens 5 et 2 Jean : 9-11, mentionnent certains comportements qui empêchent des hommes, reconnus parfois pourtant comme de vrais croyants, d'y participer librement.
     En 1 Corinthiens 10 : 18-22 le Saint Esprit met l'accent sur le fait que des relations profanes, à la table des démons par exemple, constituent un empêchement absolu, même si personnellement le croyant n'a eu aucune part au mal.
     Nous avons vu qu'à Corinthe quelques frères avaient la pensée suivante : les idoles ne sont rien d'autre qu'un morceau de bois ou de métal, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu. Par conséquent cela ne fait rien que nous mangions des choses sacrifiées aux idoles ou que nous prenions un repas dans le temple des idoles.
     L'Ecriture démontre avec beaucoup de sérieux que de telles conclusions sont absolument fausses. D'une manière générale, les adorateurs ont part à quelque chose qui les distingue des autres hommes. Pour l'Assemblée, c'est le sang de Christ et le corps de Christ ; les croyants ne sauraient dès lors avoir communion avec ce qui serait incompatible avec ces signes de la mort de Christ. Le sacrifice de prospérités de Lévitique 3 et 7 est le seul sacrifice dont tout Israélite pur - quiconque est pur (7 : 19) - pouvait manger. L'Ecriture s'appuie donc sur ce sacrifice, et il est très remarquable que précisément cette offrande soit le type le plus parfait de la Cène et du culte de l'Assemblée qui y est lié.
     C'était une offrande volontaire ; personne n'était obligé de l'offrir. Mais lorsqu'un Israélite avait le coeur rempli de louange et de reconnaissance (Lév. 7 : 11) et voulait apporter un sacrifice, il y avait pour lui des instructions divines relativement à ce qu'il devait apporter pour être agréé de Dieu. Par-dessus tout, il était expressément spécifié il devait l'apporter : devant la face de l'Eternel, à l'entrée de la tente d'assignation, là où Dieu demeurait et où le peuple pouvait Le rencontrer, à l'autel. Nous voyons combien le service est inséparable de l'autel, il est un avec lui. Il était fait aspersion du sang autour de l'autel (3 : 2). La graisse et les rognons étaient offerts sur l'autel, après que l'Israélite avait fait tournoyer la poitrine comme offrande tournoyée devant l'Eternel (7 : 29-31), et Dieu les nomme : mon pain (3 : 3-5, 11, 16 ; Nom. 28 : 2). Le sacrificateur qui exerçait le service lors du sacrifice recevait l'épaule droite. Aaron et ses fils avaient la poitrine. Et celui qui avait apporté l'offrande pouvait manger la chair de son sacrifice avec tous ceux d'entre le peuple qui étaient purs.
     En Lévitique 7 : 19-21, nous avons d'importantes instructions quant à l'impureté. La chair qui avait touché quelque chose d'impur devait être brûlée au feu. Dans le lieu où nous apportons l'offrande, il peut aussi y avoir quelque chose d'impur par quoi l'offrande, pure en elle-même, sera souillée et ne pourra plus être mangée. Mais il était aussi absolument interdit à la personne à laquelle une impureté était attachée de manger du sacrifice, et il en était de même d'une personne qui n'avait aucune impureté en elle, mais qui avait touché l'impureté d'autrui (voir également Nom. 19 et Lév. 5 : 17). Le jugement est le même dans les deux cas, comme si toutes deux l'avaient fait : « Cette âme-là sera retranchée de ses peuples ». Quel jugement total de Dieu sur l'affirmation humaine : l'union avec une fausse doctrine ou un mal moral ne souille pas, si l'on n'a pas soi-même cette doctrine ou ce mal.
     Au sujet de l'union avec l'autel, nous trouvons plus encore. En Lévitique 7 : 15-18 nous lisons que la chair du sacrifice de prospérités ne pouvait être mangée que le jour où elle avait été présentée comme offrande à Dieu sur l'autel. La communion avec l'autel ne pouvait pas être interrompue, afin que le caractère du sacrifice ne soit pas perdu. L'offrande volontaire ou l'offrande pour un voeu pouvait encore être mangée le lendemain, car il y a là une plus grande énergie et une plus grande consécration de coeur, de sorte que  la communion avec l'autel durait plus longtemps. Dans les 9 premiers versets de Lévitique 17, nous trouvons l'interdiction absolue d'offrir un sacrifice de prospérités ailleurs qu'à l'entrée de la tente d'assignation pour faire aspersion du sang sur l'autel et pour y faire fumer la graisse. Celui qui passait outre devait être retranché.
     Dans le Nouveau Testament, nous avons un langage encore plus clair. Le Seigneur Jésus dit en Matthieu 23 : 19 que l'autel sanctifie le don. Ainsi, non seulement l'autel est plus important que le don, mais le don reçoit son caractère par le fait qu'il entre en relation avec l'autel !
 
 
La Table du Seigneur
 
     L'autel sur lequel était offert le sacrifice de prospérités est appelé en Malachie 1 : 7, comme aussi en Ezéchiel 41 : 22 : la « table de l'Eternel ». Dans les deux passages, nous voyons que « table » et « autel » sont synonymes. L'expression « autel » fait plutôt allusion à l'offrande qui est placée dessus, tandis que « table » est en relation avec le repas et la communion qui y est liée. Le sacrifice de prospérités était un repas de communion de Dieu avec son peuple. Dieu recevait sa part. Aaron et sa maison (toujours un type de Christ et de l'Assemblée, vus comme une famille sacerdotale) avaient la leur. Et tous ceux d'entre le peuple qui étaient purs recevaient aussi leur portion.
     C'est ce que nous trouvons aussi dans le Nouveau Testament. Hébreux 13 : 10 dit : « Nous avons un autel dont ceux qui font le service n'ont pas le droit de manger » (ce sont ceux qui appartiennent au judaïsme). En 1 Corinthiens 10 : 18-21 les mots « table » et « autel » sont aussi employés l'un pour l'autre.
     Le Saint Esprit reprend l'appellation que lui-même avait donnée dans l'Ancien Testament à l'autel et la met en relation avec la Cène du Seigneur et avec le caractère de communion de ce repas.
     Quelles expressions : « Table du Seigneur », « Cène du Seigneur » ! C'est sa Table, à laquelle Il invite les siens à célébrer avec Lui son repas. Il n'est évidemment pas question ici de la table matérielle sur laquelle sont posés le pain et le vin. C'est la Table du Seigneur mort et ressuscité, où il invite les siens, qui sont morts avec Lui, à manger avec Lui. C'est une Table spirituelle, le lieu dans sa maison spirituelle où Il invite les siens à venir à Lui, et où ils peuvent être près de Lui. C'est là qu'est la Cène.
     Est-ce que quelqu'un pourrait encore douter qu'à la « Table du Seigneur » il n'y en a qu'Un seul qui a l'autorité ? Qu'Un seul peut décider qui peut participer à cette table ? Qu'Un seul peut dire comment le service doit se dérouler ? Qu'Un seul décide qui doit être employé pour le service ? Le Seigneur seul doit décider de tout et Lui seul veut tout diriger par son Esprit. Aucun homme n'a quoi que ce soit à dire, aucun homme n'a quoi que ce soit à faire, à moins que le Seigneur ne veuille l'employer.
     Ici précisément, le Saint Esprit met l'accent sur le caractère exclusif de la Cène. On ne peut pas participer à la Table du Seigneur et à la table des démons. L'amour divin est jaloux. Le Seigneur aime tant les siens qu'Il est allé pour eux à la mort, la mort de la croix, sous le jugement de Dieu. Il aime tant les siens que maintenant Il est toujours vivant pour intercéder pour eux (Héb. 7 : 25). Il les aime tant qu'il a préparé un lieu, sa Table, où Il les invite à venir à Lui pour prendre son repas. Il ne peut admettre aucune indifférence à l'égard de Lui-même, à l'égard des droits de son amour, et de sa sainte communion. Il a délivré les siens de la puissance de Satan et du monde. Il a été « fait péché » pour eux (2 Cor. 5 : 21), afin que l'homme selon la chair soit amené à sa fin, sous le jugement d'un Dieu juste et saint. Comment pourrait-Il alors tolérer chez les siens des relations avec Satan ou le monde, avec les principes de l'homme naturel ? Et par-dessus tout en ce lieu, où ils sont chez Lui, pour se souvenir de sa merveilleuse oeuvre d'amour, du don de Lui-même à la croix ; où son oeuvre à la croix est placée devant eux lorsqu'il leur donne le pain rompu et le vin versé en leur disant : « Buvez-en tous. Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour un grand nombre, en rémission de péchés » (Matt. 26 : 28) ; « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19).
     Est-ce qu'un coeur qui L'aime peut rester indifférent à ses droits, en ce lieu ? Peut-il agir sans demander avec prière : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Où est le lieu auquel tu m'invites ? Où est la Table, où je peux célébrer ta Cène ? ».
     Cependant, si un enfant de Dieu a toute liberté de s'approcher, le Seigneur reste le même dans sa sainteté. Il refuse d'avoir communion à Sa Table avec ceux qui, quant à ses droits, sont indifférents ou les méprisent. « Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi » (Matt. 12 : 30).
     « Provoquons-nous le Seigneur à jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui » (1 Cor. 10 : 22) ?
 
     Avez-vous déjà pris votre place à la Table du Seigneur, le seul endroit où la Cène du Seigneur peut être célébrée ?
    
      Avec mes affectueuses salutations.
                                                             
                                                                                                         
                                                                                                                            H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)
 
 
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