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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (14)
 
 
14 - Le baptême
             
    
            Chers amis,
 
            Je voulais m'entretenir avec vous de la Cène, mais je pense maintenant à une question qui doit précéder ce sujet : Etes-vous baptisés ?
            C'est une question de toute importance. La Parole de Dieu dit : « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé » (Marc 16 : 16a). L'apôtre Pierre rappelle que dans les jours de Noé, huit personnes « furent sauvées à travers l'eau » et il ajoute : « c'est la figure correspondante qui vous sauve aussi maintenant : le baptême» (1 Pier : 3 : 20-21). En d'autres termes, dans ces passages et ailleurs, il est parlé d'un salut qui est lié au baptême.
            Cette pensée vous est sans doute étrangère et semble être en contradiction avec ce que j'ai écrit précédemment au sujet de la nécessité de la repentance envers Dieu et de la foi au Seigneur Jésus Christ pour être sauvé. La difficulté vient de ce que la plupart du temps quand on parle de « salut », on pense seulement à « aller au ciel » ou « avoir le pardon de ses péchés ». Mais les Saintes Ecritures lient également au mot « salut » une autre pensée. Cela apparaît très clairement en Actes 2 : 40 : « Sauvez-vous de cette génération perverse ». Il est ici impossible de donner comme signification : « aller au ciel » ou « recevoir le pardon des péchés ».
            Le baptême n'a rien à voir avec le fait d'aller au ciel. Notre relation éternelle avec Dieu, la position que nous aurons dans l'éternité, dépend de la confession de nos péchés devant Dieu et de notre foi au Seigneur Jésus. Le brigand sur la croix n'a jamais été baptisé et pourtant le Seigneur lui dit : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43). Et après lui, des milliers d'hommes ont été convertis sur leur lit de mort et sont allés vers le Seigneur Jésus sans avoir jamais été baptisés.
            Mais quant à notre position sur la terre, le baptême a une signification de toute importance. Les Juifs qui avaient cru à la parole annoncée par Pierre le jour de la Pentecôte se sont séparés extérieurement du peuple juif par le baptême, tandis que celui-ci, à cause du rejet de Christ, restait sous le jugement de Dieu. Ce jugement partiel a été exécuté par les armées romaines sous Titus, en l'an 70 de notre ère. Mais la Parole de Dieu annonçant le jugement s'applique aujourd'hui encore à son peuple. La colère du ciel va bientôt tomber sur ce monde coupable. Ceux qui croient et sont baptisés se dissocient de ce monde et de son jugement. Le baptême, en figure, nous sauve maintenant, nous met à part, comme nous l'avons lu en 1 Pierre 3 : 21.
 
 
Que signifie le baptême ?
 
            Le baptême était reconnu d'une manière générale parmi les Juifs. Par ce qui était appelé le baptême des prosélytes, un païen se séparait de son peuple et se joignait à Israël. Nous trouvons également cette pensée chez Jean le baptiseur. Il annonçait que le jugement sur les Juifs était à la porte (Luc 3 : 7-9, 17). Ceux qui recevaient sa Parole étaient baptisés pour s'identifier au résidu croyant entré par la porte (Christ) dans la bergerie (Jean 10 : 1-3).
            Nous trouvons cette même pensée très clairement exprimée dans ce qui est appelé le baptême chrétien.
            Dans l'évangile selon Matthieu, le Seigneur est présenté comme le Roi d'Israël. Lorsqu'Il a envoyé ses disciples prêcher, Il leur a dit par conséquent : « N'allez pas sur le chemin des nations, et n'entrez pas dans une ville de Samaritains ; mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël » (Matt. 10 : 5-6).
            Israël a rejeté son Roi. Alors le Seigneur dit que le « royaume des cieux » ne serait pas encore établi dans la gloire, mais qu'il le serait seulement dans une forme provisoire ; en effet, c'est un royaume dont le roi est absent et dans lequel l'ennemi a encore la possibilité de déployer son activité. Cette disposition divine ressort des paraboles de Matt. 13. En même temps, le Seigneur montre que le royaume ne doit plus maintenant être limité à Israël seul : « Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ; le champ, c'est le monde » (v. 37-38). Après son rejet, sa mort et sa résurrection, le Seigneur a rassemblé ses disciples en Galilée, loin de Jérusalem. Là, il leur a donné la mission de prêcher désormais l'évangile à toutes les nations. Tous ceux qui reçoivent cet évangile n'ont plus à être ajoutés à Israël, mais doivent être baptisés « pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » (Matt. 28 : 16-19). Le royaume étant maintenant venu dans la Personne du Roi, la Trinité est parfaitement révélée, et ainsi il n'y a pas d'autre chemin pour venir à Dieu. Mais parce que, sur la terre, Dieu n'est connu que dans le Seigneur Jésus, l'Ecriture dit à maintes reprises que les croyants sont baptisés pour son nom.
 
 
Baptisé pour le Seigneur Jésus crucifié
 
            1 Corinthiens 10 : 2 montre clairement que « baptiser pour » signifie être rattaché à quelqu'un, être placé dans la même position. Les Israélites ont été baptisés « pour Moïse dans la nuée et dans la mer ». De même nous sommes baptisés « pour le nom du Seigneur Jésus » (Actes 19 : 5). Mais nous ne sommes pas baptisés pour un Seigneur vivant, glorifié dans le ciel. Certes, nous sommes unis au Seigneur sous cet aspect-là aussi. Maintenant déjà nous pouvons avoir communion avec Lui et, dans l'éternité, nous partagerons sa gloire dans tout ce qu'Il possédera en vertu de son oeuvre à la croix.
            Mais ce monde ne le connaît pas comme le Ressuscité, l'Homme glorifié. Il l'a vu pour la dernière fois alors qu'Il mourait sur la croix et était enseveli. Pour le monde, Il est Celui qu'il a mis à mort sur une croix et qui a été enseveli.
           Si nous avons cru, nous avons reçu ce Sauveur crucifié ! Dieu nous a amenés à reconnaître que le salut ne pouvait être trouvé qu'en son nom, le nom de cet homme rejeté (Act. 4 : 11-12). Par Lui nous avons reçu le pardon des péchés et la vie éternelle. Nous partagerons éternellement avec Lui sa place dans la gloire. C'est aussi notre privilège de partager avec Lui sa place sur la terre, la place du rejet. Cette position répond à la pensée de Dieu : « Nous sommes… cohéritiers de Christ - si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui » (Rom. 8 : 17).
 
 
Le monde entier gît dans le méchant (1 Jean 5 : 19)
 
            Dieu a créé Adam dans l'innocence et la pureté. Mais Adam n'a pas obéi à Dieu et il est devenu un pécheur. Ses descendants se sont unis pour devenir grands, pour être forts contre Dieu et pour rendre inefficace la malédiction sur cette terre. Caïn bâtit la première ville. Ses descendants deviennent des inventeurs, qui cherchent à rendre la vie plus agréable. Et finalement les hommes s'allient pour être de plus en plus grands et puissants  (Gen. 11 : 4). C'est ainsi que s'est constitué le monde, la vie communautaire organisée des hommes.
            Dieu s'est occupé de ce monde et, par Noé, l'a averti du jugement qui allait s'abattre sur lui. Après le déluge, Il a établi un nouveau commencement sur la terre purifiée. Lorsque les hommes se sont détournés à nouveau de Lui et se sont adonnés à l'idolâtrie, Dieu a appelé Abraham. Il s'est manifesté à lui et Il a séparé sa famille de tous les peuples. Il lui a donné ses commandements et ses ordonnances, Il a conclu une alliance avec lui et l'a conduit dans son pays, dans le pays d'Emmanuel (Dieu avec nous).
            Nous connaissons la suite. Les descendants d'Abraham aussi se sont détournés de Dieu, bien qu'Il leur ait parlé par sa discipline, ses juges, ses rois et ses prophètes.
            Puis Dieu a envoyé son Fils unique. Il voulait leur pardonner leurs péchés et leur offrait le Seigneur Jésus comme Réconciliateur : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5 : 19). Mais au lieu d'accepter la main que Dieu lui tendait, le monde a rejeté le Seigneur Jésus. « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (Luc 19 : 14). Sa condamnation était fondée sur le fait qu'il était le Fils de Dieu. Les hommes le crucifièrent de la façon la plus honteuse. Quelle responsabilité est la leur !
            A la croix tout le monde s'est ligué contre le Seigneur. Hérode et Pilate sont devenus amis. Le souverain sacrificateur et les scribes, la puissance religieuse la plus élevée, se sont unis à l'empire romain, la puissance civile et politique la plus importante de l'époque. L'inscription sur la croix était rédigée dans les trois langues du monde d'alors. Dans leur lutte contre Dieu, ils étaient tous conduits par Satan.
            Là, à la croix, l'état du monde a été pleinement manifesté ; non seulement l'état de ceux qui étaient présents, mais aussi celui de toute la vie communautaire organisée des hommes. Tous les moyens dont disposait cette société ont été employés dans la lutte contre Dieu.
            Il n'y a maintenant plus de grâce pour le monde. Après la croix, Dieu n'a plus rien à offrir. Il ne reste pour lui que le jugement, et Dieu l'exécutera bientôt sans miséricorde ; le temps de la grâce sera terminé. C'est ce que nous décrivent les chapitres 6 à 20 de l'Apocalypse.
            Si Dieu n'exécute pas encore maintenant le jugement, c'est parce qu'Il offre encore sa grâce à tous les hommes. C'est à chacun d'eux qu'Il ordonne de se repentir (Act. 17 : 30), et qu'Il fait entendre cet appel : « Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20).
 
 
La croix de Christ
 
            Pendant les heures de la croix, Dieu aurait pu laisser éclater sa colère sur ce monde rebelle, face au mépris et à la honte dont les hommes accablaient son Fils. Alors que le monde entier était là représenté par les Juifs et par les Gentils, assemblés contre Celui qui était sur la croix, Dieu a montré qu'à l'évidence, Il était du côté du Crucifié.
            Telle est la situation, sur la terre, depuis la croix : d'un côté, le monde qui a mis à mort Christ, et qui ne le connaît pas autrement que comme le Crucifié enseveli et, de l'autre côté, la croix et ceux qui, moralement, sont unis à elle. Dieu offre encore sa grâce à chacun, mais uniquement par la foi en l'oeuvre de Jésus. « Nous prêchons Christ crucifié, pour les Juifs occasion de chute, pour les nations folie, mais à ceux qui sont appelés, aussi bien Juifs que Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu », écrit l'apôtre Paul (1 Cor. 1 : 23-24).
            Si vous avez donc reconnu le Seigneur Jésus comme le seul chemin par lequel un pécheur peut s'approcher de Dieu et recevoir le pardon de ses péchés, vous serez éternellement unis à Lui ; et, dès maintenant vous participez à tous les résultats glorieux de Son oeuvre de la croix. Vous êtes passé du camp du monde à la famille de Dieu ; mais cette nouvelle situation doit être manifestée publiquement. Il ne suffit pas d'en jouir dans son coeur. Du reste, si la joie du salut nous remplit, nous serons aussi extérieurement séparés du monde.
            C'est pourquoi, il ne suffisait pas aux enfants d'Israël de se mettre à l'abri du sang de l'agneau pascal ; ils devaient  également sortir d'Egypte. C'est seulement après avoir traversé la mer Rouge que la Parole de Dieu déclare qu'Israël était racheté. Et en 1 Corinthiens 10, nous avons vu que le passage à travers la mer Rouge est une image du baptême.
            Ainsi, par le baptême, nous sommes introduits dans le cercle de la profession chrétienne, nous sommes placés publiquement du côté du Seigneur qui a été rejeté et crucifié par le monde. C'est là la vraie confession de foi du croyant qui reconnaît Jésus crucifié comme Seigneur : le baptisé est placé de Son côté, contre le monde. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? » (Rom. 6 : 3).
            Dieu, dans son gouvernement, nous voit alors comme sortis de ce monde placé sous le jugement et amenés sous l'autorité d'un Seigneur qui est le Sauveur mort, qui a porté le jugement pour nous. C'est le terrain où il n'y a plus de jugement, mais au contraire la délivrance de la puissance du péché, du monde, de Satan et de la Loi. C'est pourquoi Ananias a dit à Saul : « Lève-toi, sois baptisé, et lave-toi de tes péchés, en invoquant son nom » (Act. 22 : 16). Est-ce donc que Paul n'était pas alors lavé de ses péchés ? Pour ce qui en était de son salut éternel, pour Dieu, certainement. S'il était mort avant d'avoir été baptisé, il serait sans aucun doute allé au ciel. Ananias l'appelle frère. Mais, en ce qui concernait le gouvernement de Dieu ici sur la terre, ses péchés n'étaient pas encore ôtés. Extérieurement, Paul appartenait encore au monde qui est placé sous le jugement.
            De même que, à travers l'eau du jugement, Noé est passé du lieu du jugement au lieu de la faveur divine - la terre purifiée (Gen. 8 : 21), nous aussi, par l'eau du baptême qui parle du jugement de Dieu sur le péché à la croix, nous passons ouvertement sous la seigneurie d'un Jésus mort, sur lequel le regard de Dieu se repose avec satisfaction. A la suite de l'avertissement solennel adressé par Pierre aux Juifs, « ceux qui reçurent sa parole furent baptisés » (Act. 2 : 41).
            Si vous ne l'êtes pas, vous n'êtes pas encore ici-bas un chrétien mais toujours de fait un païen, car vous n'avez pas été introduits dans la profession chrétienne. Le baptême est la seule manière que la Parole de Dieu reconnaisse pour passer extérieurement du paganisme au christianisme. Si vous avez appris à connaître le Seigneur Jésus comme celui par la mort duquel vous avez reçu le pardon des péchés et la vie éternelle, Celui avec qui vous serez unis dans la gloire éternelle, ne voulez-vous pas ici-bas aussi Lui être associés publiquement ? Cela même si une telle place est méprisée et haïe par le monde ?
 
            Dans ce qui vient d'être dit, je n'ai évidemment pas traité tous les côtés du baptême. Je n'ai pas non plus parlé du désir des parents chrétiens de faire baptiser leurs enfants. Je me suis limité à la signification première, qui est bien la plus importante.
 
            Avec mes affectueuses salutations.
                                                                                               
                                                                                                         
                                                                                                  D'après  H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)