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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (13)
 
 
13 - La prière
             
    
            Chers amis,
 
            Dans ma dernière lettre, j'ai attiré votre attention sur la lecture de la Parole de Dieu. Je désire maintenant vous demander ce qu'il en est de votre vie de prière. Ces deux ressources de notre vie chrétienne sont d'une importance capitale, en particulier parce qu'elles sont étroitement unies l'une à l'autre.
            Si nous lisons la Parole de Dieu en négligeant la prière, il n'en résultera qu'orgueil et prétention. Si nous nous contentons de prier, sans jamais lire la Parole, nous deviendrons spirituellement aveugles et incapables de discerner les pensées de Dieu. Ce comportement démontrerait à l'évidence que nous n'y portons que peu d'intérêt. Notre soi-disant « vie de prière » sera dominée par la volonté propre ; le « moi » en sera le centre, aussi pieux qu'il puisse paraître.
            Mais si la prière va de pair avec une lecture approfondie de la Parole de Dieu, il s'ensuivra une réelle bénédiction dans notre vie spirituelle et une intelligence accrue de ce que le Seigneur attend de nous.
 
            Dans les Ecritures, un accent très marqué est mis sur la prière. Le Seigneur Jésus a commencé son service par la prière (Luc 3 : 21). L'assemblée a été formée et trois mille hommes se sont convertis après dix journées de prières (Act. 1 : 13-14) ; le grand travail parmi les païens a commencé par le jeûne et la prière (Act. 13 : 2-3). De même, l'introduction de l'Evangile en Europe a été étroitement liée à la prière (Act. 16 : 9-13). Les douze apôtres ont laissé à d'autres une partie du travail qu'ils avaient accompli jusque-là, pour pouvoir persévérer dans la prière et dans le service de la Parole (Act. 6 : 4).
            Lorsque nous lisons les Actes des apôtres, il semble que Paul ne faisait que prêcher ; mais les épîtres mettent plutôt l'accent sur l'importance de la prière dans son ministère (voir par exemple : Rom. 1 : 9-10 ; 1 Cor. 1 : 4 ; Eph. 1 : 16 ; 3 : 14 ; Phil. 1 : 4 ; Col. 1 : 3, 9 ; 1 Thes. 1 : 2).
            La Parole nous engage à prier : « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps » (Eph. 6 : 18). « Priez sans cesse » (1 Thes. 5 : 17).
 
 
Prier est le signe de la nouvelle naissance
 
            Prier, ce n'est pas simplement « réciter une prière ». Des milliers de prières sont récitées tous les jours. Une fois même, on a pu lire dans un journal américain relatant un service religieux : « Sa prière a été la plus harmonieuse qui ait jamais été prononcée devant une assemblée à Boston ». Le Seigneur a indiqué que les pharisiens faisaient, « pour l'apparence, de longues prières » (Marc 12 : 40).
            Seuls les vrais chrétiens peuvent véritablement prier. C'est l'expression de la nouvelle vie qui est de Dieu et qui dépend de Lui. Cela ne veut pas dire que Dieu n'entend jamais la prière d'un incroyant. Il entend même le croassement des jeunes corbeaux et leur donne leur nourriture. De même, Dieu écoute parfois aussi la prière d'un incrédule, lorsqu'elle est sincère. Pensons seulement à Genèse 21 : 17 et Jonas 1 : 14.
            Mais bien que Paul, en tant que pharisien, ait prononcé des centaines de prières, et sans doute souvent avec sincérité, le Seigneur dit à Ananias, après la conversion de Paul : « Voici, il prie » (Act. 9 : 12). C'était la preuve de sa conversion : il avait reçu une vie nouvelle, dépendante de Dieu.
            La nouvelle vie est consciente de sa dépendance ; elle s'exprime comme un enfant nouveau-né parfois, par des cris ou des onomatopées incompréhensibles pour les adultes. Mais Dieu comprend les prières incohérentes que nous estimons parfois insensées. Elles sont pour son coeur de Père un signe que la nouvelle vie est consciente de sa dépendance. Et selon la richesse de son amour de Père, Il « donne de bonnes choses » à celui qui prie.
 
 
Prier n'est pas réservé aux croyants expérimentés
 
            Si de jeunes convertis ne savent pas exactement encore comment prier, ne feraient-ils pas mieux d'attendre ? direz-vous.
            Les Thessaloniciens n'étaient convertis que depuis quelques mois, lorsque Paul leur a écrit sa première épître ; et pourtant il leur dit : « Priez sans cesse » (5 : 17). L'apôtre, par la prédication duquel ils avaient été convertis et qui maintenant leur enseignait les pensées de Dieu, appréciait l'importance de leurs prières ! Il leur dit : « Frères, priez pour nous » (5 : 25).
            De tels passages mettent en évidence la valeur de la prière et montrent clairement combien Dieu l'estime. Pourrait-il y avoir des parents qui aimeraient que leurs enfants ne leur demandent rien, simplement parce qu'ils ne peuvent pas encore parler correctement, ou parce qu'ils demandent parfois des choses nuisibles ? Dieu n'est-Il pas réjoui de voir ses enfants, « nés de nouveau », s'approcher de Lui avec confiance, pour lui présenter toutes leurs difficultés ? C'est sa joie de répondre aux prières, et si son amour ne peut pas répondre dans tous les cas - parce qu'une réponse serait préjudiciable pour celui qui a formulé la prière -, Il donne pourtant la paix à son coeur. Cette « paix de Dieu… surpasse toute intelligence » et, ajoute Paul, elle « gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 7).
 
 
L'assurance de l'exaucement
 
            « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8 : 31-32). Le Seigneur Jésus a dit : « Le Père lui-même vous aime » (Jean 16 : 27).
            Le Dieu Tout-puissant est pour nous (Rom. 8 :33). Il nous aime et Il veut tout nous donner : quelle puissance il y a dans la prière !
            Ce n'est cependant pas tout ! En Jean 14 : 13-14, le Seigneur Jésus nous permet de prier en son nom, et Il promet qu'il entendra la prière (Jean 14 : 13-14). Il dit aussi : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera » (Jean 16 : 23). Il n'y a donc dans cette promesse aucune restriction, aucune incertitude.
            Considérons la vie du Seigneur Jésus. Il s'est « adonné à la prière »  (Ps. 109 : 4). C'est ce qui Le caractérisait. Il était véritablement Homme et la vraie humanité est entièrement dépendante de Dieu. Le Créateur n'a pas créé l'homme pour être indépendant, et si l'homme ne veut pas être dépendant de Dieu, il l'est du diable.
            Le Seigneur Jésus, Homme vrai et parfait, a marché dans une dépendance absolue. Il dit de Dieu : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4).
            Dans les Evangiles, nous avons un aperçu de la vie de prière du Seigneur Jésus. Luc Le présente en particulier comme vrai Homme, comme Fils de l'homme ; dans cet évangile, nous voyons huit fois le Seigneur prier, et parfois passer même toute la nuit à prier (3 : 21 ; 5 : 16 ; 6 : 12 ; 9 : 18, 29 ; 11 : 1 ; 22 : 41 et 23 : 34). Sept fois nous le voyons prier pendant son service, avant la croix, et une fois alors qu'Il va donner sa vie sur la croix. Il est merveilleux de considérer les circonstances dans lesquelles le Seigneur Jésus prie. Elles sont pleines d'enseignements importants pour nous, et remplissent notre coeur d'adoration.
            Le Seigneur Jésus priait de telle manière qu'Il pouvait dire : « Moi je savais que tu m'entends toujours » (Jean 11 : 42). Chacune de ses prières était entendue, et le Seigneur Jésus le savait par avance, même lorsqu'il s'agissait de ressusciter un mort qui était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre (Jean 11 : 42).
            Deux fois, Dieu a rendu témoignage de lui : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir », et les deux fois en relation avec le fait que le Seigneur priait (Luc 3 : 21, 22 et 9 : 35, comp. Matt. 17 : 5). Il a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean 4 : 34) ; « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29). Aussi Dieu pouvait-Il exaucer exactement chacune de ses prières, car tout ce qu'Il demandait répondait parfaitement aux pensées de Dieu et avait sa gloire comme but (1 Jean 5 : 14-15).
            Si nous prions vraiment « au nom du Seigneur Jésus », ce n'est pas pas une simple formule; notre prière monte devant Dieu comme si c'était celle du Seigneur Jésus lui-même. Une telle prière porte le caractère de la prière du Seigneur Lui-même : elle implique d'abord une dépendance parfaite, elle n'a pour but que la gloire de Dieu et elle est donc en accord avec Sa volonté.
 
 
Conditions de l'exaucement
 
            Le Seigneur dit : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela sera fait pour vous » (Jean 15 : 7).
            Nous trouvons ici l'entière assurance que Dieu nous donne ce que nous demandons. Si de telles conditions préalables sont réalisées, il n'y a pas d'exception. La condition de l'exaucement est indiquée : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous ». Si nous demeurons dans le Seigneur Jésus, nous Lui deviendrons toujours plus conformes. Si ses paroles demeurent en nous, nos sentiments, les choses auxquelles nous attachons de la valeur, et ce que nous voulons, correspondront à Ses sentiments, à Ses intérêts et à Sa volonté ; nous discernerons que de telles dispositions répondent parfaitement à la volonté de Dieu.
            Hébreux 11 : 6 mentionne encore une condition : « Il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu est, et qu'il récompense ceux qui le recherchent ». Jacques exhorte à demander « avec foi, sans douter en rien ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève ; qu'un tel homme ne pense pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur » (Jac. 1 : 6-7).
            Dieu répond à la foi. Comment peut-Il exaucer une prière, lorsque celui qui demande n'a pas réellement confiance en Lui pour croire qu'Il le fera ? En Matthieu 21 : 21-22, le Seigneur dit quelque chose de semblable. Il ajoute cependant que la foi doit vraiment être présente.
            « Si vous avez de la foi et que vous ne doutiez pas… Quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez ».
            Un acrobate traversait une fois les chutes du Niagara sur une corde. Il passa une deuxième fois avec une brouette, puis encore une fois avec un mannequin grandeur nature. Il demanda ensuite aux spectateurs s'ils croyaient qu'il pourrait traverser en portant un homme vivant ; tous s'écrièrent : oui. Mais lorsqu'il demanda un volontaire, personne n'eut le courage de s'avancer.
            C'est pourquoi le Seigneur ne parle pas seulement de foi, mais aussi de la preuve de notre foi, manifestée lorsque nous disons à une montagne : « Soulève-toi et jette-toi dans la mer » (Matt. 21 : 21).
 
 
Obstacles à l'exaucement
 
            Comment se fait-il alors que tant de prières ne sont pas exaucées ? Les Ecritures en donnent plusieurs raisons.
            Daniel 10 montre que des prières, bonnes en elles-mêmes, ne sont parfois pas exaucées, car Satan cherche de toute sa puissance à en empêcher l'exaucement. Il ne peut pas le faire jusqu'au bout ; mais, si Dieu le permet, il peut retarder l'exaucement immédiat. Et Dieu le permet quelquefois pour mettre à l'épreuve notre foi et notre patience.
            Il peut cependant aussi y avoir des motifs en nous-mêmes, pour lesquels Dieu ne peut pas répondre à nos prières. « Vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu'il a caché de vous sa face, pour ne pas écouter », est-il dit à Israël (Es. 59 : 2). Le psalmiste déclare : « Si j'avais regardé l'iniquité dans mon coeur, le Seigneur ne m'aurait pas écouté » (Ps. 66 : 18).
            L'apôtre Jean écrit : « Si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance envers Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons ce qui est agréable devant lui » (1 Jean 3 : 21-22). L'Ecriture montre plusieurs raisons pour lesquelles notre coeur peut nous condamner et à cause desquelles nos prières ne sont pas exaucées :
                        - En Marc 11 : 25-26, le manque de disposition à pardonner est envisagé (voir aussi Eph. 4 : 32). Que nous puissions nous approcher de Dieu repose sur le fait que Dieu, en Christ, nous a pardonné tous nos péchés. Comment pouvons-nous avoir de l'assurance si nous ne pardonnons pas de tout notre coeur tout ce que d'autres nous ont fait ?
                        - Jacques dit : « Vous demandez, et ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés » (4 : 3). Si nous demandons à Dieu quelque chose qui doive satisfaire les convoitises de notre coeur, les désirs de la chair, comment Dieu peut-il nous donner de telles choses ? Dieu hait la chair et l'a condamnée à la croix (Rom. 8 : 3). Il nous appelle à nous tenir nous-mêmes comme morts au péché (Rom. 6 : 11) et à mortifier nos membres qui sont sur la terre (Col. 3 : 5-17). « Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5 : 24). Demander de telles choses est déjà la preuve que les paroles du Seigneur Jésus ne sont pas demeurées en nous (Jean 15 : 7) et que nos « opinions » sont en totale contradiction avec celles du Seigneur et avec les sentiments de Dieu ?
                        - L'apôtre Pierre donne encore un autre motif. Les relations dans la vie familiale, entre mari et femme, entre parents et enfants, entre les enfants eux-mêmes, peuvent être telles que les prières sont interrompues (1 Pier. 3 : 1-7). Comment pouvons-nous être « assurés » devant Dieu, lorsque tout n'est pas en ordre dans la famille, lorsqu'il subsiste des questions qui n'ont pas été réglées !
 
 
Prier selon sa volonté
 
            Oui, il nous faut d'abord nous juger nous-mêmes dans la lumière de Dieu, confesser tout ce qui n'est pas bon ; il convient de le faire devant le Seigneur, et s'il y a lieu, devant les hommes, et de nous purifier ainsi dans le jugement de nous-mêmes. Alors, nous aurons de l'assurance devant Dieu.
            Mais pour être sûr de recevoir ce que nous demandons, il nous faut ensuite prier selon sa volonté. Et comment savons-nous quelle est la volonté de notre Père ? Si nous vivons dans une communion journalière avec Lui, nous apprendrons à connaître ses pensées communiquées dans sa Parole, guidés par le Saint Esprit. Voilà pourquoi l'étude quotidienne de sa Parole est si importante.
            Comment Dieu peut-il exaucer une prière dans laquelle nous demandons quelque chose qu'il a déjà donné depuis longtemps ?
                        - Par exemple, l'effusion du Saint Esprit, alors que l'Ecriture enseigne expressément que le Saint Esprit a été répandu et qu'Il habite maintenant sur la terre, dans l'Assemblée et dans chaque croyant en particulier !     
                        - Ou la délivrance du péché qui habite en nous, alors que Dieu l'a jugé dans le Seigneur Jésus sur la croix (Rom. 8 : 3 ; 2 Cor. 5 : 21).
            Par la Parole et dans la communion journalière avec le Seigneur, nous apprenons à connaître la volonté de Dieu. Dès lors, nous pouvons prier selon sa volonté et avoir la certitude que nos prières sont exaucées.
 
 
Prier sans cesse
 
            Mais alors, est-ce que seuls les croyants avancés, ceux qui ont étudié à fond la Parole de Dieu, peuvent prier ? Non, heureusement ! Est-ce que des parents diraient à leur enfant de ne plus rien leur demander avant d'avoir grandi, parce que celui-ci s'exprime encore maladroitement et demande parfois des choses insensées ? Ils sont contents que l'enfant vienne à eux avec ses demandes ; c'est pour eux, la preuve que l'enfant est persuadé qu'ils sont ses parents et que sans eux il ne peut rien faire ! Il montre qu'il a confiance en eux et que, même inconsciemment, il compte sur leur amour et leurs soins.
            Dieu, notre Père, écoute notre voix avec une joie profonde lorsque nous nous approchons de Lui car nous sommes ses enfants. La preuve la plus évidente qu'un croyant progresse spirituellement réside sans aucun doute dans le fait qu'il ressent toujours plus l'importance de la prière et s'aperçoit que, sans elle, la vie chrétienne ne peut être vécue dans sa plénitude.
 
            Que le Seigneur nous accorde de discerner davantage la valeur de la prière et d'user davantage de cet immense privilège. Combien alors nos coeurs seront heureux et à l'aise devant Dieu !
                                                                                                         
     Avec mes affectueuses salutations.
                                                                        
                                                                                                         
                                                                                                   H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)