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LES SACRIFICES DU LEVITIQUE (3) - L'OFFRANDE DE PAIX ou DE PROSPERITES
 
 
Lire Lévitique 3 :1-5, 16, 17 ; 7 : 11-18, 31-34
 
            Le terme employé (« offrande de paix ») ne donne pas une pensée juste du sacrifice dont il est question. Beaucoup de personnes croient que cette offrande représente Christ faisant notre paix avec Dieu. Ce n'est pas exact : l'offrande de paix est plutôt une offrande d'actions de grâces ou de louange. Parler de « sacrifice de prospérités » exprime donc mieux la pensée.
            Nous trouvons dans le sacrifice de prospérités l'expression de notre communion, comme saints de Dieu, sur la base de la valeur de l'oeuvre et du sang précieux de Christ devant Dieu. Notre communion est avec Dieu lui-même et avec le Seigneur Jésus. Et nous avons communion les uns avec les autres comme sacrificateurs pour Dieu. C'est réellement un sacrifice de communion, et les actions de grâces et de louange découlent naturellement de la communion, d'où cette expression : « si quelqu'un le présente comme action de grâces » (Lév. 7 : 7). 
            La louange et l'adoration sont nécessairement liées à la communion. Tout est basé sur la valeur de l'oeuvre de Christ aux yeux de Dieu. C'est pourquoi, nous apprenons que les sacrificateurs faisaient fumer le sacrifice de prospérités sur l'holocauste (Lév. 3 : 5) : « Et les fils d'Aaron feront fumer cela sur l'autel, sur l'holocauste qui est sur le bois qui est sur le feu ». L'holocauste, nous le savons, représente Christ s'offrant lui-même à Dieu dans sa mort en odeur agréable, au lieu même où il a été fait péché pour nous, apportant à Dieu toute la gloire. C'est donc bien là que se trouve également le fondement de toutes nos joies, de toute notre communion, de toute notre adoration, et de toute notre louange : tout repose sur l'holocauste.
            Nous pouvons trouver une illustration de cette pensée en 2 Chroniques 7 : « Et quand Salomon eut achevé de prier, le feu descendit des cieux et consuma l'holocauste et les sacrifices ». L'holocauste est offert et Dieu montre qu'il l'accepte en envoyant le feu du ciel. C'est une image de Christ s'offrant lui-même, par sa mort, à Dieu, en parfait sacrifice. Il montre qu'il l'agrée et y a trouvé son plaisir, en faisant asseoir Christ à sa droite dans la gloire. « Et tous les fils d'Israël, voyant descendre le feu, et la gloire de l'Eternel sur la maison, s'inclinèrent le visage en terre sur le pavement, et se prosternèrent » (2 Chr. 7 : 1-3).
            De même, quand nous voyons cette offrande merveilleuse du Seigneur Jésus et que nous connaissons la place que Dieu lui a donnée dans la gloire, nous adorons comme étant agréés dans toute la valeur infinie de cette seule offrande. Ainsi, la base sur laquelle nous sommes adorateurs est l'offrande de Christ à Dieu en odeur agréable.
 
            Il y a une autre pensée à retenir en relation avec l'offrande de paix. Si cette offrande représente la communion, l'action de grâces et l'adoration, ce n'est pas sous un caractère individuel, mais collectif. C'est très précieux de le voir comme lié à la Table du Seigneur et à la place que nous y avons en tant qu'adorateurs. Les choses sont très claires et distinctes dans l'offrande de prospérités. La communion est réalisée en ce que toutes les personnes concernées prennent part à un même sacrifice. Dieu a sa portion, le sacrificateur a la sienne, Aaron et ses fils ont la leur, et le reste de l'animal est mangé par celui qui l'apporte et par ceux qui l'accompagnent.
            Nous désirons nous référer à ces versets, afin qu'ils puissent se graver dans notre esprit. « C'est un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable. Toute graisse appartient à l'Eternel » (Lév. 3 : 16).  « La graisse qui couvre l'intérieur » en particulier, mais aussi toute graisse était offerte à Dieu sur l'autel. C'était la part de Dieu dans le sacrifice ; ou comme il est admirablement exprimé, « un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable ». Quel pain ? Le pain de Dieu, dont il peut se nourrir, qui est sa portion.
 
            Le chapitre 7 du Lévitique détermine la part de chacun. Nous avons vu, au chapitre 3, que toute la graisse appartenait au Seigneur. Ici, on trouve que le sacrificateur fait fumer cette graisse sur l'autel et que la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils (Lév. 7 : 31). Aaron et ses fils sont toujours des types des croyants, de tous les croyants en Christ. Ici, ils ne sont pas vus comme un seul corps, mais chacun comme un sacrificateur pour Dieu. Quand Aaron est seul, il est un type de Christ : « Et vous donnerez au sacrificateur, comme offrande élevée, l'épaule droite de vos sacrifices de prospérités. Celui des fils d'Aaron qui présentera le sang et la graisse des sacrifices de prospérités aura pour sa part l'épaule droite » (Lév. 7 : 32-33).
            En considérant tous ces versets, nous avons donc vu que, premièrement, la graisse appartenait à Dieu et fumait sur l'autel en odeur agréable. Deuxièmement, la poitrine appartenait à Aaron et ses fils. Troisièmement, l'épaule droite était pour le sacrificateur (type du Seigneur Jésus). Enfin, le reste de l'animal était mangé par celui qui l'apportait et par ses amis.
            Ainsi, Dieu lui-même, le sacrificateur qui offrait, Aaron et ses fils, la personne qui avait apporté l'animal pour le sacrifice, tous se nourrissaient de la même chose, du même animal. Tout devient donc un type simple de la communion avec Dieu, avec le Seigneur Jésus Christ (il est lui-même le sacrificateur qui offre), et les uns avec les autres, comme croyants. Nous pourrions ajouter qu'elle concerne toute l'Eglise, car lorsque nous pensons à nos joies, nos bénédictions, notre communion, notre louange, notre adoration (celles-ci étant réellement réalisées dans la puissance du Saint-Esprit), tous les saints sont nécessairement inclus. Il est évident que tous ont un salut commun, une portion commune et des joies communes.
 
            Pour avoir une compréhension plus complète du sujet, nous en venons maintenant à un passage de la première épître aux Corinthiens: « Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-même de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. Considérez l'Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n'ont-ils pas communion avec l'autel ? Que dis-je donc ? Que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? Ou qu'une idole soit quelque chose ? Non, mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons » (1 Cor. 10 : 15-20). Le verset 18 (« Considérez l'Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n'ont-ils communion avec l'autel ? ») se réfère à l'offrande de prospérités. Ainsi, pour saisir la signification de ce passage, il faut le considérer en rapport avec cette offrande du Lévitique : « Et les fils d'Aaron feront fumer cela sur l'autel, sur l‘holocauste » (Lév. 3 : 5).
            Nous avons vu que l'holocauste parle de l'oeuvre merveilleuse par laquelle Christ s‘est offert lui-même à Dieu sans tache. A la place exacte où il était fait péché pour nous, il a pris tous nos péchés, de sorte qu'ils sont tous ôtés pour toujours de devant Dieu ; et comme croyants, nous pouvons ajouter que nous sommes morts avec Christ. Ainsi, il a été mis fin à tout ce que nous sommes en tant qu'enfants d'Adam. Il ne reste rien, sinon l'odeur agréable de ce que ce sacrifice était pour Dieu, et c'est ainsi que nous pouvons être agréés ; en d'autres termes, il n'est pas question de nos pensées, de notre appréciation de l'oeuvre de Christ, ni de sa valeur à nos yeux.
            Il est précieux de savoir que le croyant le plus faible qui soit -n'ayant regardé qu'une fois vers le Christ comme Sauveur- est agréé dès ce moment devant Dieu, selon sa propre estimation de la valeur infinie de l'oeuvre du Seigneur Jésus sur la croix. Bien que nous soyons peu capables de la comprendre, cette précieuse vérité demeure. La façon dont Dieu nous a reçus peut-elle s'altérer ? L'odeur agréable peut-elle changer ? Jamais. De même, notre acceptation ne peut jamais changer non plus, chers croyants en Christ.
            L'odeur agréable est aussi fraîche devant Dieu maintenant qu'elle l'était quand Christ s'est offert lui-même, et c'est dans cette odeur agréable que vous et moi sommes trouvés devant Dieu. C'est sur ce terrain que notre paix repose.
Bien sûr, à moins qu'une personne n'ait la paix avec Dieu, à moins que toute question concernant le péché ne soit réglée, il ne peut y avoir aucune communion, ni aucune adoration en esprit et en vérité. Le fondement de toutes ces choses est la valeur de l'oeuvre du Seigneur Jésus, son efficace aux yeux de Dieu.
            Beaucoup de chrétiens ne semblent pas avoir très à coeur de regarder de près dans la Parole de Dieu pour y découvrir les choses précieuses qu'elle contient. Ces croyants ne semblent pas non plus très intéressés par ce qui touche aux intérêts du Seigneur, ni par ce qui concerne sa Personne. La raison, dans la plupart des cas, c'est qu'ils n'ont pas vraiment la paix avec Dieu ; la grande question de leurs péchés n'a pas été réglée. C'est pourquoi, lorsqu'ils viennent dans la présence de Dieu ou qu'ils pensent aux choses de l'éternité, une question surgit toujours dans leur conscience : Suis-je après tout vraiment accepté? Suis-je réellement un enfant de Dieu ? Ou me suis-je leurré tout ce temps ? Une telle âme n'est pas libre pour être occupée des pensées de Dieu au sujet de Christ, ni de Christ lui-même. Cette âme doit d'abord penser à elle-même, à son acceptation ; et donc la première grande question pour elle est : Suis-je en mesure de me tenir dans la pure lumière de la présence de Dieu, dans cette gloire où l'on ne peut pas trouver une seule trace de péché ? Puis-je m'y tenir ? Puis-je me sentir à l'aise dans ce lieu ? Tout homme, quel qu'il soit, regardant à lui-même, doit confesser qu'il ne peut s'y tenir un seul instant ; mais s'il détourne ses regards de lui-même et voit Christ s'offrant lui-même à Dieu, il entend ces mots si précieux : « Et il sera agréé pour lui ». Nous apprenons que tous nos péchés ont été expiés à la croix et effacés. Maintenant, il n'en reste rien, sinon l'odeur agréable du sacrifice. Nous nous tenons devant Dieu selon la valeur infinie qu'iltrouve dans l'oeuvre de Christ. Quelle paix en découle ! « Et le sacrificateur les fera fumer sur l'autel : c'est un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable. Toute graisse appartient à l'Eternel » (Lév. 3 : 16). La graisse, en particulier celle qui couvre l'intérieur, appartenait à l'Eternel, comme il est dit au verset 3. La graisse représente l'énergie de la volonté intérieure. Quand la volonté est en opposition à celle de Dieu, dressée contre lui, elle est appelée péché par les Ecritures. Le simple fait d'avoir une volonté propre, indépendante, s'appelle péché. C'est le sens dans 1 Jean 3 : 4 : « Quiconque pratique le péché, pratique aussi l'iniquité ; et le péché est l'iniquité ».
            Manifester notre volonté propre en opposition à Dieu, c'est l'iniquité. Ainsi, si l'un d'entre nous a une volonté indépendante de la volonté de Dieu, il s'agit pour Dieu d'un péché. Aussi réclame-t-il toute la graisse pour lui ; car ne pas se soumettre à la volonté de Dieu, c'est pécher. Le Seigneur Jésus pouvait dire : « Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 6 : 38). Il dit : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb.10 : 9). Il est venu l'accomplir à tout prix, ce qui l'a conduit à la mort et à la mort de la croix. Il n'a pas reculé, même dans le jardin de Gethsémané, où il a prié : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Matt. 26 : 39). Toute la graisse, donc, était pour l'Eternel ; tout montait vers Dieu en odeur agréable. L'énergie de la volonté du Seigneur Jésus était en parfait accord avec la volonté de Dieu. C'est une remarquable expression que celle du verset 16 : « C'est un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable ». Combien de choses sont contenues dans ces quelques mots ! Où ce sacrifice a-t-il eu lieu ? A la croix. Pourquoi a-t-il été fait par feu ? L'épreuve du jugement de Dieu a eu lieu là, mais plus Christ a été éprouvé, plus la perfection de celui qui était venu pour accomplir uniquement la volonté de Dieu a été démontrée.
            Dieu a trouvé sa nourriture en Jésus, il a pu prendre son plaisir en lui. Nous pouvons dire qu'il n'a jamais été autant l'objet des délices de son Père qu'au moment où il est venu mourir pour nos péchés, à l'heure même où il a été abandonné de Dieu sur la croix. Les Ecritures ne disent jamais, comme le font certaines personnes, que le Père a abandonné Christ. Jésus a dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».
            L'unique fois où il s'est servi de cette expression avant sa résurrection, c'est au moment où il était sur la croix, quand il a pris la place d'un pécheur devant le Dieu saint. Mais, lui-même n'avait jamais été autant en odeur agréable qu'à ce moment-là. Le sacrifice de Christ nous place, sans la moindre faute, dans la gloire de Dieu, et cette gloire peut nous sonder entièrement, sans trouver la moindre souillure, la moindre tache. Pourquoi ? Parce que nous sommes là dans toute la valeur de l'oeuvre de Christ ! Si Dieu devait découvrir une tache sur l'un de ceux qui se tiennent devant lui, selon toute la valeur de l'oeuvre de Christ, il devrait dire que cette oeuvre n'est pas parfaite ! Cela signifierait que la valeur de ce sacrifice n'est pas suffisante, qu'elle efface certains péchés, mais ne les efface pas tous !  Dieu pourrait-il être amené à parler ainsi ? Jamais.
 Plus nous nous trouvons dans la lumière de cette gloire, plus elle montre à quel point nous sommes nets, étant lavés dans le précieux sang de Christ. C'est le pain du sacrifice par feu qui est en odeur agréable : toute la graisse est à l'Eternel, elle lui appartient. N'est-ce pas une pensée très bénie pour nous, que ce merveilleux sacrifice, soit ce en quoi Dieu trouve toutes ses délices ? C'est justement cette oeuvre qui nous a placés sans tache, en présence de sa gloire !
 
            Référons-nous maintenant au chapitre 7 du Lévitique : « Et le sacrificateur fera fumer la graisse sur l'autel » (Lév. 7 : 31). Comme nous l'avons compris, c'était le pain du sacrifice par feu qui pouvait produire une odeur agréable. Nous le comparons à la Table du Seigneur. C'est là que notre adoration devrait jaillir, elle devrait atteindre son sommet quand nous sommes assemblés autour du Seigneur, avec le mémorial de sa mort devant nous. Son corps livré et son sang versé montrent que la rédemption est accomplie.
            Assurément, si nous devons adorer quelque part, c'est bien là ! Nous lisons dans 1 Corinthiens 10 : « Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ ? ». Il est regrettable qu'une grande partie du peuple du Seigneur lise ce verset sans réellement penser à sa signification. Un frère priait en demandant au Seigneur que le pain que nous rompions puisse être la communion du corps du Christ pour nos âmes ! L'apôtre ne dit pas : « Puisse le pain que nous romponsêtrela communion du corps du Christ ». Il l'est ! Ce n'est pas dubitatif, il exprime une certitude : « Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion du corps du Christ ? » et « la coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas la communion du sang du Christ ? » (1 Cor. 10 : 16). Ensuite, il se réfère aux sacrifices qui étaient prescrits sous la loi (voir Lévitique 7). Il dit : « Considérez l'Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n'ont-ils pas communion avec l'autel ? » (1 Cor. 10 :18). Les expressions ‘'communion avec'' ou ‘'participants de'' sont des traductions différentes de la même expression dans le texte original. Le mot est aussi utilisé en rapport avec les sacrifices des païens ; c'est ce dont l'apôtre parle ici. « Or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons » (1 Cor. 10 : 20). Mais il est merveilleux de savoir que c'est la communion au corps de Christ ! Avons- nous déjà eu cette pensée pendant que nous rompions le pain à la Cène du Seigneur ? Que faut-il entendre par là ? Cela signifie, je crois, que par notre acte, nous professons devant les anges et les principautés, les autorités et les puissances, que nous sommes identifiés devant Dieu à toute la valeur de l'oeuvre du Seigneur Jésus, quand il s'est offert lui-même à Dieu en odeur agréable. Nous sommes identifiés à toute la valeur du sacrifice sur l'autel, nous sommes en communion avec le Dieu auquel ce sacrifice a été offert et avec le Seigneur Jésus, qui s'est offert lui-même.
            La même chose s'applique à la coupe. Quiconque boit de la coupe, déclare par cet acte : Je suis identifié pour toute l'éternité à la valeur, devant Dieu, du sang précieux du Christ, versé pour moi. C'est pourquoi, quoique le pain demeure du pain et le vin, du vin, ce n'est pas comme manger du pain ou boire du vin à la maison. Sinon, qu'en est-il alors ? Ce n'est plus rien qu'une forme creuse, une simple profession sans réalité. Nous voyons, en Lévitique 7, que n'importe quelle adoration, en dehors du sacrifice de Christ, n'est qu'une abomination devant Dieu ! « Et la chair de son sacrifice d'action de grâces de prospérités sera mangée le même jour où elle aura été présentée ; on n'en laissera rien jusqu'au matin » (v. 15). Et s'il en laissait, que se passait-il ? « Et si quelqu'un mange de la chair de son sacrifice de prospérités le troisième jour, le sacrifice ne sera pas agréé ; il ne sera pas imputé à celui qui l'aura présenté ; ce sera une chose impure et l'âme qui en mangera portera son iniquité » (v. 18). Si une adoration, une louange à Dieu n'est pas liée à la valeur de l'oeuvre de son Fils, c'est tout simplement une abomination à ses yeux. En d'autres termes, ceux qui n'ont pas été lavés dans le précieux sang de Christ ne sont pas agréés comme adorateurs devant Dieu. Il n'y a aucune chose sur laquelle Dieu se montre aussi jaloux que la manière dont il est adoré et c'est pourtant généralement la dernière chose à laquelle les chrétiens pensent. Pourvu, disent-ils, que nous soyons sauvés et que nous allions au ciel, notre façon d'adorer Dieu a très peu d'importance, c'est tout à fait secondaire !     Mais quand Nadab et Abihu apportèrent un feu étranger devant l'Eternel, ils furent frappés à mort, parce qu'ils ne s'étaient pas approchés de la façon que Dieu avait commandée. Et que dit alors Moïse ? « C'est là ce que l'Eternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s'approchent de moi et devant tout le peuple je serai glorifié » (Lév. 10 : 3).
            En effet, un incroyant qui prétend adorer Dieu, c'est, comme Caïn, ignorer le péché, et refuser d'accepter qu'il est une créature déchue. Quand nous sommes rassemblés autour de la table du Seigneur, le pain que nous rompons est la communion du corps du Christ. Nous sommes réunis au nom du Seigneur, identifiés, comme vrais croyants, avec toute la valeur de ce seul sacrifice, dont l'odeur agréable est devant Dieu dans toute sa fraîcheur. Nous sommes agréés devant Lui, dans la lumière de sa présence, sans aucune tache. Nous savons que nous sommes dans l'état qui convient pour y être, et nous rendons grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière (Col. 1 : 12).
            Dieu trouve son plaisir dans ce merveilleux sacrifice ; nous-mêmes, malgré notre faible et pauvre mesure, nous y trouvons nos délices. Nous voyons l'amour qui donna le Fils, la merveilleuse efficace de ce sacrifice et l'odeur agréable qui monta devant Dieu. Et nous comprenons alors que c'est justement ce en quoi Dieu a trouvé son plaisir qui nous établit, sans tache, dans sa sainte présence.
            Voilà assurément ce qui fait déborder le coeur de louange et d'adoration. Ce n'est pas une prière pour demander à Dieu qu'il puisse y avoir de l'adoration, car ce serait confesser qu'elle fait défaut ! Quand nous sommes occupés de Christ et de sa beauté, les actions de grâces et la louange ne peuvent que jaillir ; impossible de l'empêcher ! C'est une erreur de supposer qu'on se rend à la Table du Seigneur pour adorer. Dans ce cas, on est préoccupé de l'adoration plutôt que du Seigneur. Pourquoi donc y allons-nous véritablement ? Les disciples se réunissaient pour rompre le pain. Ils ne se rassemblaient pas pour avoir une réunion d'adoration ou pour avoir un service. Ils se retrouvaient pour se souvenir du Seigneur dans sa mort : « Faites ceci, dit le Seigneur, en mémoire de moi » (Luc 22 : 19). Si nous nous souvenons de lui, nous réfléchissons à cette oeuvre ; nous pensons au pain que Dieu trouve dans cette offrande, aux délices qu'il goûte en elle ; nous méditons sur tous ses résultats infinis, sur la gloire à venir ! Alors nous nous réjouissons devant toutes ces bénédictions et les actions de grâces et la louange doivent jaillir. C'est la part de Dieu, la nôtre est mentionnée au verset 31 de Lévitique 7 : « Le sacrificateur fera fumer la graisse sur l'autel ; et la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils ».
            Aaron et ses fils sont des types de tous les croyants. La poitrine était leur portion. De quoi nous parle-t-elle ? C'est le lieu des affections et de l'amour inaltérable du Seigneur Jésus pour nous et notre portion pour toujours. Nous devons toujours nous rappeler que le Seigneur Jésus aime tout son peuple. Chacun peut dire : « Il m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20) ; mais collectivement nous disons : « Il a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle » (Eph. 5 : 25). C'est l'amour qui l'a fait venir du ciel, de cette gloire qu'il avait auprès du Père avant que le monde fût. Déjà alors, ses délices étaient dans les fils des hommes. L'amour l'a fait descendre dans une crèche et l'a conduit à travers ce monde jusqu'à la croix où il s'est livré pour nous.
            Il est bon de remarquer que les paroles du Seigneur, lors du dernier souper, touchant le pain et le vin, exprimaient ce que son oeuvre représente pour nous, plus encore que ce qu'elle est pour Dieu, sous l'aspect de l'holocauste. « Ceci est mon corps, dit-il, qui est livré pour vous, faites ceci en mémoire de moi » ; car, lors de la Cène du Seigneur, ce n'est sûrement pas tellement la doctrine qui nous occupe, mais ce sont le coeur et les affections qui sont exercés au moment où nous nous souvenons de Celui qui s'est livré pour nous. Nous pensons à tout l'amour du Seigneur Jésus se livrant lui-même, et nous nous en souviendrons toujours. Nous le connaîtrons dans toute sa plénitude quand nous le verrons tel qu'il est, quand nous le contemplerons dans toute sa gloire et sa beauté, lui en qui habite corporellement toute la plénitude de la déité. La gloire de Dieu resplendira sur sa face. Nous nous prosternerons devant lui dans l'adoration, et nous pourrons dire individuellement : « Il m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi ». « La poitrine sera pour Aaron et pour ses fils » !
            Ah, nous ne l'oublierons jamais ! Bien au contraire, le souvenir sera intensifié quand nous serons dans la gloire. Quelle réalité bénie ! Il nous a aimé, il s‘est livré lui-même pour nous. Dès maintenant, nous disons : « A Celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang – et il nous a fait un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père - à lui soit la gloire et la force aux siècles des siècles » (Apoc.1 : 5-6). Si nous le disons dès maintenant, à combien plus forte raison quand nous serons dans la gloire et semblables à lui !
            Dieu a donc sa part et nous avons la nôtre, dans le sacrifice de Christ. Mais il y en a un autre qui aura sa part aussi, et c'est Celui qui a apporté toutes ces bénédictions : le Seigneur Jésus lui-même. Nous en trouvons le type au verset 33 : « Celui des fils d'Aaron qui présentera le sang et la graisse des sacrifices de paix aura pour sa part l'épaule droite ».
            Le sacrificateur qui offre est un type du Seigneur Jésus, qui s'est offert lui-même sans tache à Dieu (Héb.9 : 14). Il doit avoir sa part, certainement, dans toute cette communion bénie et dans la joie et l'adoration, parce que c'est par son moyen que tout nous a été acquis, comme nous le chantons : « Toute notre joie sur la terre et au ciel, nous la devons à ton sang ».
            Le Seigneur Jésus – combien il est merveilleux d'y penser - trouve sa joie et son plaisir, déjà maintenant, en voyant le fruit du travail de son âme. Combien peu nous pensons peut-être, lorsque nous sommes rassemblés, par exemple, autour de la table du Seigneur, à la joie qui est la sienne en nous voyant rassemblés autour de lui. Et quand nous serons dans l'éternité, tous semblables à lui et qu'il verra pleinement le fruit du travail de son âme et en sera satisfait, quelle joie ce sera pour lui! Si nous avons mené à bien un petit service, qui nous a coûté des peines et du trouble, quelle satisfaction de voir les résultats de ce travail ! Ne pensez-vous pas que le Seigneur Jésus a de la joie en voyant les résultats de son oeuvre parfaite? Ne sommes-nous pas les résultats de son labeur ? Quelle joie doit-il ressentir de nous voir rassemblés autour de sa Personne, pour nous souvenir de lui ! Et quand nous sommes ainsi rassemblés, et même constamment, nous devrions nous voir, et voir aussi tous les autres croyants, comme lui nous considère, selon toute la valeur de son oeuvre et de son acceptation devant Dieu.
 
            Nous ne pouvons pas clore ce sujet sans nous référer à une illustration de l'évangile de Matthieu (26 : 29). Elle est en rapport aussi avec la Cène du Seigneur. Le Seigneur dit : « Mais je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père ».
            Cet évangile parle ailleurs aussi du royaume : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Matt. 13 : 43). C'est le côté céleste du royaume ; il y aura également un côté terrestre, mais son côté céleste sera la gloire magnifique, comme Pierre l'appelle (2 Pier. 1 : 17).
            Le vin est le type de la joie. Que voulait dire le Seigneur quand il a dit qu'il le boira nouveau dans le royaume de son Père ? C'est que ce ne sera pas une joie terrestre, mais une joie nouvelle, appartenant au lieu de bénédiction dans lequel il nous a amenés.
            Il y a deux petits mots très précieux  dans ce verset : « avec vous ». Il partagera sa joie avec nous en ce jour de gloire. Et le Père aura aussi sa joie quand il nous verra bénis comme ses enfants bien-aimés, saints et irréprochables devant lui en amour, selon le désir de son propre coeur et selon son propre conseil avant que le péché n'entrât dans le monde.
            Le Seigneur pourra alors dire dans le langage du Cantique des Cantiques : « J'ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés ! » (5 : 1). En ce jour-là, nous n'aurons plus besoin de nous ceindre les reins ; nous n'aurons pas besoin de veiller. Il n'y aura plus de danger d'être souillés, mais nous partagerons des joies éternelles. Le Seigneur nous servira de ses propres mains. Il fera asseoir les siens aux places préparées, et s'avançant, il les servira des biens de son amour (Luc 12 : 37).
            Mais, bien-aimés frères, nous ne sommes pas obligés d'attendre jusqu'au moment où nous entrerons dans le ciel pour jouir de ces choses ! Nous le pouvons dès ici-bas, et la table du Seigneur est certainement liée à tout ceci. Quand nous sommes tous rassemblés autour de lui, nous pensons au corps du Christ donné pour nous, à l'amour qui nous est ainsi présenté, au sang versé que la coupe rappelle. « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang du Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ ? ».
 
            Que le Seigneur nous accorde, lorsque nous sommes réunis autour de lui, d'entrer dans toutes ces choses par le Saint Esprit : qu'il ne soit pas attristé, mais entièrement libre d'agir. Nous n'avons pas besoin de penser à l'adoration. Nous pouvons être assurés d'adorer, si nos coeurs sont remplis de Christ, du souvenir de ce qu'il a fait par une seule offrande, quand il s'est offert lui-même sans tache, en odeur agréable à Dieu.
 
                                                                               D'après K.F. Kingscote