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La tentation de Jésus Christ au désert

Matthieu 4 : 1-10

Le premier homme succombe à la tentation dans le jardin de délices
Tenté par Satan dans le désert, Jésus victorieux lie l'homme fort
La première tentation
La deuxième tentation
La troisième tentation
Et ensuite


            Le Seigneur Jésus était venu « de Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui », prenant place volontairement au milieu des pécheurs repentants (Matt. 3 : 13-15). L'évangile retrace ensuite son activité en grâce, mais auparavant il a été emmené par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Il était le second Homme, l'homme obéissant, le dernier Adam, qui venait pour prendre la place du premier, cet homme désobéissant (1 Cor. 15 : 45, 47).
 

Le premier homme succombe à la tentation dans le jardin de délices

            Dieu avait préparé un lieu de délices où Il avait placé le premier Adam, établi chef sur la création. Celui-ci aurait pu y jouir d'un grand bonheur dans l'innocence, à condition de rester obéissant à la parole de Dieu : il ne devait pas manger du fruit défendu (Gen. 2 : 17). C'est dans de telles conditions que Satan est venu tenter nos premiers parents, en prétendant leur offrir ce que Dieu ne leur avait pas accordé. Abordant Eve par la question « Quoi, Dieu a dit…? » (3 : 1), Satan les engage à faire ce qui leur était interdit. Il réussit à introduire insidieusement dans leur esprit un doute sur la bonté de Dieu.
            Ensuite, le « père du mensonge » (Jean 8 : 44) ne tarde pas à affirmer, en contradiction absolue avec l'avertissement divin : « Vous ne mourrez point certainement » (Gen. 3 : 4). Il prête à Dieu l'intention de priver Adam et Eve de ce qui est vraiment souhaitable. Il réussit à les séduire en affirmant : « Vous serez comme Dieu » (v. 5). Hélas, ils désobéissent et tombent sous l'esclavage de Satan, sous lequel seront aussi leurs descendants. Comme le dit le Nouveau Testament : « La convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort » (Jac. 1 : 15).
            Alors Dieu annonce à Satan que la « semence de la femme » lui brisera la tête (Gen. 3 : 15). Son pouvoir lui sera ôté. Cette « semence de la femme », c'est le second Homme, venu du ciel. De Lui Dieu a pu dire, lors de son baptême et de la descente de l'Esprit sur Lui sous la forme d'une colombe : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 16, 17). Le plan de Dieu est que Christ reçoive la domination sur toutes choses, ce qui doit avoir lieu bientôt (1 Cor. 15 : 25).
 

Tenté par Satan dans le désert, Jésus victorieux lie l'homme fort

            Avant que Jésus commence son ministère ici-bas, Satan se présente pour le tenter, comme il l'avait déjà fait avec Adam. Celui-ci ne manquait de rien dans le jardin où il vivait, où Dieu lui-même venait lui parler au frais du jour. Pourtant, lors de la tentation placée devant lui par l'ennemi, l'homme avait essuyé une défaite complète.
            Le diable s'est aussi efforcé de faire sortir l'Homme Christ Jésus du chemin de l'obéissance à la volonté de Dieu. Il a exercé sur lui tous ses efforts de séduction, en lui présentant des choses désirables. Mais il a été entièrement vaincu par l'Homme parfaitement obéissant.
            Jésus a donc été « emmené par l'Esprit » pour être tenté par le diable. La scène se déroule au désert, en présence de bêtes sauvages (Marc 1 : 13). C'est là qu'Israël avait multiplié les murmures et les convoitises (Ps. 106 : 14).
 

La première tentation

            Jésus jeûne d'abord durant quarante jours et quarante nuits ; « après cela il eut faim » (Matt. 4 : 2). La privation devient une souffrance susceptible d'ouvrir la porte à la tentation. C'est à ce moment-là que le tentateur s'approche et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains » (v. 3). Satan veut l'inciter à agir de son propre gré, à user de sa puissance divine pour assouvir sa faim.
            Or, si le Seigneur était de toute éternité le Fils de Dieu, Il était aussi devenu un homme. A ce titre, Il ne voulait obéir qu'à Dieu seul, et Il n'accordait aucune place à sa propre volonté (Matt. 26 : 39). Au lieu d'entamer – comme Eve – une discussion avec Satan, Il lui répond en se servant d'une ressource parfaite : l'Ecriture, que Dieu a donnée à l'homme pour se diriger dans le monde et pour repousser l'ennemi. Jésus dit à Satan : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 4; Deut. 8 : 3). Il met en évidence cette vérité fondamentale: l'homme a une âme qui a besoin de nourriture. Celle-ci ne se trouve que dans la Parole de Dieu. Quant à produire des pains et à les manger, Jésus ne le ferait que si telle était la volonté de son Père. Cette attitude admirable se retrouve tout au long de sa vie : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8 : 29). 
            Pour Christ, la priorité était d'obéir à Dieu. Ce devrait être notre ligne de conduite : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez… faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31). Si Satan vient nous proposer d'accomplir quelque chose qui est incompatible avec la pensée de Dieu telle qu'il l'a révélée dans sa Parole, il faut apprendre à lui répondre, comme le Seigneur, au moyen de cette Parole. C'est par l'obéissance que nous pourrons être « plus que vainqueurs ». Appuyons-nous sur la victoire de Christ et nous aurons part aux bénédictions de ceux qui s'attendent à Lui (Rom. 8 : 37). La vie d'un homme ne dépend pas uniquement de la satisfaction de ses besoins physiques, mais avant tout de l'accomplissement de la volonté de Dieu.
 

La deuxième tentation

            Satan revient à la charge, cette fois-ci avec une tentation d'ordre spirituel. Il cherche à imiter le Seigneur, en se servant lui-même de la Parole. Il cite un passage des Psaumes qui promet au Messie la protection divine.
            Le diable transporte Jésus sur le faîte du temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre » (Matt. 4 : 6).
            Mais Jésus répond à Satan : « Il est encore écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Matt. 4 : 7 ; Deut. 8 : 16).
            Le diable cite une partie de la Parole et il en omet d'autres, et c'est ce qui lui permet d'en tirer des conclusions abusives. Cette façon trompeuse de présenter l'Ecriture en la déformant se retrouve souvent chez les « agents » actuels de Satan. Ne séparons jamais un verset de l'ensemble des communications divines. Nous avons besoin de toute la Parole, car ses différentes parties se complètent mutuellement.
            Tenter Dieu, c'est chercher à le mettre à l'épreuve, à vérifier la véracité de ses promesses. Mettons entièrement notre confiance en lui ; nous recevrons une réponse d'amour, au moment convenable – mais restons dans le chemin de l'obéissance et de l'humilité.
            C'est donc de nouveau au moyen de l'Ecriture que le Seigneur est vainqueur de Satan.
 

La troisième tentation

            Après son deuxième échec, le diable transporte encore Jésus sur une fort haute montagne. Il lui montre, « en un instant » (Luc 4 : 5), tous les royaumes de ce monde et leur gloire. Puis il lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu me rends hommage » (Matt. 4 : 9). Luc précise : « Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux » (4 : 6).
            Si Satan, dans son orgueil – qui est la « faute du diable » – veut insinuer que c'est Dieu qui lui a livré cette puissance, c'est un mensonge et un blasphème. S'il veut plutôt dire que c'est l'homme qui la lui a indirectement donnée en lui obéissant plutôt qu'à Dieu (Gen. 3), il n'a hélas que trop raison. Jésus lui-même l'appelle le « chef du monde », ajoutant aussitôt qu'Il n'a rien en lui (Jean 14 : 30). L'autorité que le diable exerce sur les hommes devenus ses « enfants » (1 Jean 3 : 8-10) est usurpée. C'est pour détruire ces oeuvres de Satan que le Seigneur est descendu ici-bas, comme un homme, semblable à nous en toutes choses, à part le péché.
            Comme Fils de l'homme, Jésus recevra bientôt la domination, selon la promesse divine (Ps. 8 : 2); elle fait partie du pouvoir qu'Il va exercer sur tout l'univers. Il a un droit absolu à la gloire et à l'honneur des nations (Dan. 7 : 13, 14 ; Apoc. 21 : 26).
            En réponse, Jésus dit au Tentateur : « Va-t'en, Satan, car il est écrit : Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Matt. 4 : 10 ;  Deut. 6 : 13).
            A la fin de la période actuelle de la grâce, Satan se servira dans ce monde d'un homme que l'Ecriture appelle « l'inique ». Cet homme exercera un grand pouvoir sur la terre, mais au moment de l'apparition du Seigneur, il sera anéanti par le souffle de sa bouche (2 Thes. 2 : 8).
 

Et ensuite

            Satan est obligé de se retirer « pour un temps » (Luc 4 : 13). Jésus lui a résisté victorieusement et maintenant, ayant lié l'homme fort, Il va piller ses biens (Matt. 12 : 29). Il ira de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu est avec Lui (Act. 10 : 38). Les anges s'approchent alors du Vainqueur et servent Celui qui les a créés !
            La grande épreuve sous-entendue par les mots « pour un temps » se réalise quand viennent pour notre Sauveur les terribles heures de souffrances qui sont devant Lui, à Gethsémané par anticipation, et plus encore à la croix (Luc 22 : 53 ; Jean 14 : 30). C'est là que « ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d'elles en la croix » (Col. 2 : 14, 15).
            Ayant vu comment Satan peut se servir même de la Parole de Dieu pour parvenir à ses fins, soyons sur nos gardes. Il nous est indispensable, pour être vainqueurs de ses ruses, de nous nourrir abondamment de l'Ecriture, de sorte qu'elle se grave dans notre coeur. C'est ainsi qu'elle pourra « habiter en nous richement » (Col. 3 : 16). L'Esprit s'en servira pour nous donner au bon moment les paroles appropriées (Matt. 10 : 19, 20). Nous pourrons alors, par la foi, éteindre les « dards enflammés du méchant » (Eph. 6 : 16).
 
                                           Ph. L (article paru dans le "Messager Evangélique" - 2009)