bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
MARCHER AVEC JESUS CHRIST (8)
 
 
8 -  La nouvelle naissance
         
 
            Chers amis,
    
            Dans une des lettres précédentes, nous avons vu que les chrétiens sont morts avec Christ. La nature du vieil homme est si mauvaise que Dieu n'a plus qu'à la juger. C'est cela, avec la réponse divine qui y est donnée, que le Seigneur Jésus expose à Nicodème, en Jean 3. Le sujet commence en fait à la fin du chapitre précédent. Nous voyons là le Seigneur à Jérusalem. « Lors de la Pâque, pendant la fête, beaucoup crurent en son nom, contemplant les miracles qu'il faisait » (Jean 2 : 23). Mais il est ajouté : « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes, et qu'il n'avait pas besoin que quelqu'un rende témoignage au sujet de l'homme ; car lui-même connaissait ce qui était dans l'homme » (v. 24-25). Ensuite, lorsque l'un de ces hommes, Nicodème, vient le voir, le Seigneur prononce des paroles solennelles : « Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 : 3).
 
 
Le Fils de l'homme qui est dans le ciel
 
            En Jean 3 : 13, le Seigneur montre qu'Il est « le Fils de l'homme qui est dans le ciel ». Nous trouvons ici le merveilleux mystère de sa Personne. Il est Dieu Lui-même, l'Eternel (Jean 1 : 1). Mais nous lisons : « La Parole devint chair, et habita au milieu de nous » (v. 14). « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). Dieu et l'homme en une Personne, quel mystère inscrutable !
            Le Seigneur Jésus est le Dieu éternel. Il s'est abaissé Lui-même et Il est devenu homme. Mais cela ne veut pas dire qu'Il n'était plus Dieu. Il a participé au sang et à la chair (Héb. 2 : 14) ; Il est devenu véritablement homme (Gal. 4 : 4 ; 1 Tim. 2 : 5). Mais Lui, qui était homme, était en même temps le Dieu éternel (Es. 9 : 6). Petit enfant couché dans la crèche, Il était en même temps le soutien et le conservateur de toutes choses (Héb. 1 : 3b). Lorsque fatigué du voyage, ayant faim et soif, Il demandait un peu d'eau à la femme samaritaine, Il se révélait aussi comme le Tout-puissant et Celui qui donne le Saint Esprit (Jean 4 : 5-14). Celui qui sait tout pouvait découvrir la vie de cette femme. Comme vrai homme, Il dormait dans la nacelle, puis Il se levait et reprenait le vent et les vagues (Matt. 8 : 23-26). Il prononçait son nom et les soldats tombaient à terre (Jean 18 : 6). Mais immédiatement après, ces hommes le liaient, Lui crachaient au visage et se moquaient de Lui ; mais Il les laissait faire.
            Alors qu'Il était sur la terre, Jésus parlait avec Nicodème ; cependant Il était aussi « dans le ciel ». Il pouvait dire : « Nous disons ce que nous connaissons » (Jean 3 : 11). Il savait, car Dieu seul sait, dans le vrai sens du mot « savoir ». Personne d'autre ne pouvait donc parler des choses célestes. Mais Lui, le Fils de l'homme, était descendu du ciel. Lorsqu'Il parlait des choses célestes, Il parlait de ce qu'Il avait vu et de ce qu'Il voyait encore. Il parlait de ce qu'il connaissait ; car c'était Son ciel et Sa gloire. En Lui, Dieu et l'homme étaient unis ; car Il était Dieu et homme en une Personne. C'est pourquoi à sa naissance les anges pouvaient dire : « Sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes » (Luc 2 : 14) ! Il connaissait Dieu et sa gloire, et Il connaissait aussi l'homme.
 

La nature de l'homme
 
            En Jean 2 : 23-25, nous trouvons le jugement du Seigneur sur l'homme. Il n'avait pas affaire là  à des impies qui l'auraient rejeté en montrant une inimitié ouverte. Non, ils le reconnaissaient, le respectaient ; ils avaient été convaincus par ses miracles qu'Il était le Messie. Ils « croyaient en son nom ». Une lecture superficielle pourrait amener à penser qu'ils faisaient partie de ces hommes dont il est dit au chapitre premier qu'Il leur a donné « le droit d'être enfants de Dieu » (v. 12). Mais, s'ils étaient convaincus, ils n'étaient pas pour autant convertis. Ils croyaient en son nom ; mais ils ne l'avaient pas reçu (1 : 12). Ils avaient vu ses miracles ; leur intelligence et leurs sentiments avaient été convaincus par ce moyen qu'Il était le Messie. Il y avait alors beaucoup de personnes comme eux, et il y en a des millions aujourd'hui. Ils ne mettent pas en doute les vérités chrétiennes. Leur « intelligence » et leurs sentiments leur font éprouver ce que ces vérités ont de logique et d'élevé, et c'est ainsi qu'ils ont accepté les principes du christianisme. L'homme naturel veut bien de cela, car il est ainsi placé au-dessus de la vérité et au-dessus de Dieu. Il se flatte d'avoir jugé ce qui est juste. Il croit ce que son intelligence et (ou) ses sentiments ont reconnu être valable.
            Tout est différent si une conscience est amenée dans la lumière de Dieu ! On voit alors son état de perdition et de culpabilité. On ne pense plus à juger Dieu ou ce qu'Il a révélé. Il ne subsiste que le jugement de soi-même et la supplication : « O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur ! » (Luc 18 : 13).
            Qu'une nouvelle naissance soit nécessaire pour des païens et des hommes qui vivent dans des péchés grossiers, l'homme naturel veut bien l'admettre. Mais il n'accepte pas que tous doivent être nés de nouveau, y compris les Juifs, les pharisiens, et même ceux qui étaient bien disposés à l'égard du Seigneur, qui croyaient (intellectuellement) en son nom !
            Nicodème était un pharisien, un chef des Juifs, le docteur d'Israël, un homme qui rendait au Seigneur Jésus le plus grand honneur qui peut être fait à un homme, en disant : « Tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n'est avec lui » (Jean 3 : 2-3). Pourtant un tel homme devait être né de nouveau (v. 7) ; c'est Jésus qui le déclare. Il exige cette nouvelle naissance de tous les hommes, non seulement de ses ennemis, mais aussi de ceux qui Le reconnaissent. Cela ne met-il pas en évidence l'état de complète perdition de l'homme, sa totale incapacité à s'approcher par lui-même de Dieu ?
 
 
« Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu »
 
            Le Seigneur parle ici du royaume tel qu'il avait été révélé « en ce temps-là ». Bientôt, Il sera manifesté en gloire. Alors toute la terre le verra. Mais maintenant, dans ce que l'on peut appeler le caractère « chrétien » du royaume, tel qu'il est présenté dans tant de paraboles, Il se présente sous un caractère tout différent.
            Lorsque le Seigneur Jésus est venu sur la terre, c'est le royaume qui est venu en Lui, le Roi. Seuls ceux qui L'ont reconnu comme le Fils de Dieu, qui L'ont vu tel qu'Il était, ont vu le royaume. Ceux-là seuls sont nés de nouveau.
            N'avons-nous jamais été frappés d'apprendre que les frères du Seigneur Jésus ne croyaient pas en Lui ? Oui, il est même dit en Marc 3 : 21 : « Ses proches sortirent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il n'a plus son bon sens » (voyez aussi Jean 7 : 5).
            Ils connaissaient pourtant le Seigneur ! Ils avaient vu, pendant tant d'années à Nazareth, sa vie parfaite et sainte. De jour en jour, d'année en année, Marie et Joseph ne leur avaient-ils pas parlé de l'Ange qui avait annoncé sa naissance et de toutes les choses merveilleuses décrites par exemple en Luc 2 ? N'avaient-ils pas entendu le témoignage de leur cousin, Jean le baptiseur ? Ne voyaient-ils pas ses miracles ? Jean écrit : « Nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père » (Jean 1 : 14) ; et tandis que le ciel s'ouvrait sur Lui et que la voix divine Lui déclarait : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir » (Marc 1 : 11), ses proches affirmaient qu'Il était hors de sens, et voulaient s'emparer de Lui. Quelle preuve à l'appui de la véracité des paroles du Seigneur Jésus : « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut pas voir le royaume de Dieu » (Jean 3 : 3) !


Né de nouveau
 
            « Naître de nouveau » n'est pas ce que pense Nicodème, ou ce qui ressort de tant de philosophies et de fables païennes ; un homme âgé ne peut pas naître de nouveau, comme enfant ou être simplement transformé en un jeune homme. Un nouveau-né a la même nature que ses parents - elle n'est en rien meilleure. Seth, le fils d'Adam déchu, était à la ressemblance et selon l'image de son père pécheur (Gen. 5 : 3). Job dit : « Qui est-ce qui tirera de l'impur un homme pur ? Pas un ! » (Job 14 : 4). Et Romains 5 : 19 déclare que par la désobéissance d'Adam, tous ses descendants ont été constitués pécheurs. « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3 : 6). Nicodème fût-il né dix fois de la même façon que la première fois - c'est-à-dire de parents pécheurs -, rien n'aurait été changé en ce qui concerne sa relation envers Dieu.
            Un homme doit être né de nouveau (v. 3), d'une manière tout à fait naturelle, d'une nouvelle source de vie ; le mot grec employé ici n'est pas le même qu'en Tite 3 : 5, où il est parlé de la régénération et du renouvellement de l'Esprit Saint. Le Seigneur Jésus explique ce qu'est cette source de vie : « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (v. 5). L'eau, dans l'Ecriture, est l'image bien connue de la Parole de Dieu, appliquée par le Saint Esprit aux hommes. Ephésiens 5 : 26 le dit expressément ; de même que Jean 13 : 10 en rapport avec Jean 15 : 3.
            L'eau purifie ce sur quoi elle est appliquée. La Parole de Dieu, appliquée par le Saint Esprit, purifie les penchants, les pensées et les actes de l'homme. En même temps, l'Esprit produit par la Parole une vie nouvelle en l'homme, une vie tout à fait autre, qui ne porte pas le caractère de ses parents naturels, mais qui a le caractère de Celui qui suscite la Vie. « Ce qui est né de l'Esprit est esprit » (Jean 3 : 6).
            La nouvelle naissance a lieu par le moyen de la Parole de Dieu ; c'est un fait confirmé maintes fois dans l'Ecriture. Paul écrit aux Corinthiens : « Je vous ai engendrés dans le Christ Jésus, par l'évangile » (1 Cor. 4 : 15). En Jacques 1 : 18, nous lisons : « De sa propre volonté il nous a engendrés par la parole de la vérité ». Pierre écrit : « Ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité... vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pier. 1 : 22, 23). En 1 Thessaloniciens 1 : 5, la Parole et le Saint Esprit sont nommés ensemble.
            Le Seigneur parle de la nécessité d'être né de nouveau pour pouvoir voir le royaume et y entrer. Il s'adresse à Nicodème, un chef des Juifs. La façon dont s'exprime le Seigneur permet de tirer un principe général, comme c'est presque toujours le cas dans les écrits de Jean. Dès la chute et jusqu'à la fin du monde, la nouvelle naissance est nécessaire pour entrer en relation avec Dieu.


« Il faut que le Fils de l'homme soit élevé »
 
            Lorsque, dès le verset 12 de Jean 3, le Seigneur se met à parler des « choses célestes », une autre nécessité vient au premier plan. Le Fils de l'homme qui est dans le ciel, connaît la gloire du ciel, la demeure de Celui qui « est lumière » et en qui il n'y a « aucunes ténèbres » (1 Jean 1 : 5). Si des hommes doivent entrer dans la gloire, il faut d'abord que la question du péché soit réglée. Dieu a été tellement offensé par le péché de l'homme, qu'Il doit ensuite être satisfait dans ses droits à l'égard du péché. L'homme doit être purifié de tout ce qui le rend incapable d'entrer dans la gloire de Dieu. Il est mille fois plus pécheur qu'au moment où il a été chassé du paradis terrestre à cause de son propre péché. Comment alors pourrait-il entrer dans la demeure de Dieu lui-même ? C'est impossible, à moins que Celui qui est Dieu et homme en une Personne n'accomplisse une oeuvre par laquelle soit fait tout ce qui est nécessaire. « Il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 14-15).
            Cette vie éternelle n'est-elle pas la chose la plus élevée que Dieu pouvait nous donner ? Que de choses y sont encore liées. Nous pouvons dire : « Abba Père ! » parce que le Saint Esprit, avec la vie nouvelle en nous, rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8 : 15). Nous sommes cohéritiers de Christ ; bientôt nous régnerons avec Lui sur l'univers et nous jugerons le monde (Rom. 8 : 17 ; Eph. 1 : 10, 11 ; 1 Cor. 6 : 2, 3). « Le monde ne nous connaît pas, parce qu'il ne l'a pas connu » (1 Jean 3 : 1) : nous sommes placés au même rang que le Seigneur Jésus. « Quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (v. 2). « Nous, nous aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19). Oui, nous avons la nature divine, qui est amour. Nous sommes victorieux du monde (5 : 4).
            Toutefois la communion avec le Père et avec le Fils n'est-elle pas la bénédiction la plus élevée de toutes (1 Jean 1 : 3) ? Selon les paroles du Seigneur Jésus en Jean 3, nous ne pouvions même pas voir le royaume terrestre ou y entrer. Nous étions des pécheurs perdus, nous n'avions devant nous que la perdition éternelle ; nous étions ennemis de Dieu et haïssables à ses yeux. Maintenant, ayant cru au nom du Fils de Dieu, nous sommes « dans le Véritable » et  nous connaissons le Père et le Seigneur Jésus (1 Jean 5 : 13, 20). Nous connaissons Dieu et le Seigneur Jésus, non pas comme une créature connaît son Créateur, mais nous connaissons les Personnes divines telles qu'elles sont en réalité. Oui, nous avons communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. C'est vrai - non pas seulement quand nous serons dans le ciel - mais maintenant sur la terre, alors que pourtant extérieurement rien ne nous distingue des hommes qui nous entourent et qui sont sous la puissance de Satan.
            Si nous comprenons cela, et de façon pratique, notre joie n'est-elle pas alors entière ?
 
            Avec mes affectueuses salutations.

                                                                                                                           H. L. Heijkoop

(A suivre)