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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (5)
 
 
 
5 Dieu a-t-il prédestiné des hommes à la perdition ?
 
 
            Chers amis,
 
            Vous avez été quelque peu troublés parce que quelqu'un a dit devant vous qu'on ne peut pas savoir, ici-bas sur la terre, si l'on est sauvé, parce qu'on ne sait pas si l'on est élu.
            Vous auriez pu répondre très simplement par la Bible. La Parole de Dieu dit : « Afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16). Si donc Dieu dit la vérité, nous pouvons être assurés de notre salut. Personne ne niera que la Parole de Dieu dit la vérité. J'ai demandé une fois à quelqu'un qui se posait la même question s'il croyait peut-être que l'apôtre Paul avait été auprès de Dieu et avait consulté le livre de ses conseils. Naturellement, il me répondit non. Je demandai alors : Comment donc peut-il écrire aux Thessaloniciens : « Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection » ; et comment peut-il, dans toutes ses épîtres, nommer ceux auxquels il écrit saints ? Mon interlocuteur ne trouva pas de réponse, mais le jour suivant, il vint vers moi et me dit : « Maintenant moi aussi je sais que je suis sauvé ». En fait, la Parole de Dieu parle très clairement d'une élection. Quel enfant de Dieu n'a-t-il encore jamais lu avec respect des passages comme Ephésiens 1 : 4, 5 ; Romains 8 : 29, 30 ; 1 Pierre 1 : 2 etc., et adoré ensuite son Dieu de lui avoir accordé une telle grâce ?
 
 
Prédestination
 
            L'homme malheureusement ne s'en est pas tenu à ce que la Parole de Dieu dit, mais s'est permis de pousser ses raisonnements plus loin pour tirer ce qu'il appelle des conclusions logiques. Le résultat s'est manifesté dans des déclarations qui sont en opposition avec la Parole de Dieu et qui en réalité jettent du déshonneur sur son nom. La doctrine de la prédestination de tous les hommes est une caricature de l'image glorieuse que nous donne l'Ecriture de l'élection.
            Selon cette doctrine de la prédestination, Dieu aurait choisi quelques-uns pour le salut éternel, mais Il aurait décidé, quant aux autres, de les rejeter ; cet enseignement se fonde sur Romains 9 : 8-23. Lisons ce passage et considérons-le.
 
 
La grâce n'est pas limitée aux Juifs
 
            Dans les huit premiers chapitres de l'épître aux Romains, nous avons la description de la condition de l'homme et la réponse que Dieu y donne. L'homme est irrémédiablement perdu : « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23, 24). Tous ceux qui croient sont sauvés uniquement par la grâce (v. 24). Cela n'est pas limité uniquement aux Juifs : la grâce est aussi envers les nations – ceux qui ne sont pas Juifs.
            Mais les Juifs ne voulaient pas de cela. Ils avaient une place privilégiée et entendaient la conserver. Aussi leur grande inimitié se manifeste-t-elle plus particulièrement lorsque cet évangile fut annoncé aux païens ; voir par exemple : Actes 13 : 45-50 ; 15 : 1 ; 17 : 5 et 28 : 25-29.
            Dans les chapitres 9 à 11 de l'épître aux Romains, l'apôtre s'occupe de la question suivante : comment concilier la position commune des Juifs et des païens, en ce qui concerne l'Evangile, avec la position particulière que les Juifs avaient reçue de Dieu ?
 
 
La semence d'Abraham
 
            La première chose dont se réclamaient les Juifs c'était d'être la semence d'Abraham. « Bien », dit l'apôtre, « mais alors il vous faut aussi reconnaître Ismaël, car lui aussi était un fils d'Abraham ». Et même si l'on peut objecter que la mère d'Ismaël n'était qu'une esclave dont descendent les Arabes, il y a encore Esaü. Jacob et Esaü avaient un même père et une même mère et ils étaient jumeaux. Pourtant Esaü, bien qu'étant l'aîné, ne fut pas l'ancêtre du peuple de Dieu. Non pas parce que Jacob était meilleur. Déjà avant leur naissance Dieu avait dit que le plus grand serait asservi au plus petit.
            Ce n'était donc pas par droit que les Juifs avaient cette position privilégiée, mais en vertu de la libre puissance et de la libre grâce de Dieu. S'ils voulaient faire appel à leur droit, ils devaient alors aussi reconnaître les Arabes et les Edomites comme peuple de Dieu, et c'est précisément ce qu'ils ne voulaient pas. Mais s'ils n'étaient le peuple de Dieu qu'en vertu de l'oeuvre de libre grâce et libre puissance de Dieu, Dieu n'avait-il pas le droit d'étendre la bénédiction à d'autres aussi ?
            Nous voyons donc qu'il ne s'agit pas, ici, d'une élection ou d'un rejet pour l'éternité, mais exclusivement d'une position privilégiée sur la terre.
 
 
J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü
 
            Ces paroles de Romains 9 : 13 sont spécialement utilisées pour appuyer la doctrine du rejet. Mais c'est confondre les versets 12 et 13. Ce que nous lisons au verset 12, Dieu l'avait effectivement dit alors que les enfants n'étaient pas encore nés, mais non pas avant la fondation du monde, comme cela est dit de nous en Ephésiens 1 : 4.
            Il s'agit ici d'une position terrestre, et Dieu prononça ces paroles peu avant la naissance des enfants (v. 10). Tandis que le verset 13 est une citation de Malachie 1 : 2-3. C'est une déclaration que Dieu a faite à peu près 1400 ans après la mort de Jacob et d'Esaü, une fois donc que leur vie et la vie de leurs descendants était connue. En Hébreux 12 : 16-17, il est parlé d'Esaü comme d'un fornicateur et d'un profane, qui pour un seul mets vendit son droit de premier-né et ne trouva pas lieu à la repentance. Est-il étonnant que Dieu dise d'un tel homme qu'il le hait : « Tu hais tous les ouvriers d'iniquité » (Ps. 5 : 5) ?
            Nous en venons ensuite au verset 15. « Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion ». C'est une citation d'Exode 33 : 19. Le peuple avait érigé le veau d'or et rejeté Dieu (Ex. 32 : 4). Il avait mérité le jugement (Ex. 32 : 10) ; mais Moïse pria pour lui. Dieu manifeste alors à nouveau sa grâce et épargne le peuple. Ces paroles donnent la preuve que Dieu se réserve le droit de déployer sa grâce alors même que le jugement est mérité. Qu'Israël fût le peuple de Dieu ne reposait donc que sur la grâce. Comment alors ce passage peut-il servir d'appui à la doctrine du rejet ? Le verset 15 établit fermement le principe de la grâce. Là où tous ont mérité le jugement, seule la miséricorde de Dieu peut encore indiquer une issue. A quoi servirait-il à un homme de ne plus pécher à partir d'aujourd'hui (si même il le pouvait !) ? Il n'en devrait pas moins subir le jugement pour les péchés commis jusqu'à ce moment-là.
 
 
Dieu endurcit certains hommes !
 
            Le verset 17 de Romains 9 est une citation d'Exode 9 : 16. Dieu dit au Pharaon qu'Il endurcirait son coeur, afin de montrer en lui toute la puissance. Mais il nous faut d'abord lire ce qui précède. En Exode 5 : 2, le Pharaon dit : « Qui est l'Eternel pour que j'écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? ». Et il fait peser le service sur le peuple (5 : 17). Malgré tous les signes et les jugements que Dieu envoya, il ne voulut pas se soumettre à la volonté de l'Eternel. C'est alors seulement que Dieu dit : Maintenant j'endurcirai ton coeur afin que tout le poids de mon jugement tombe sur toi.
            L'Eternel, il est vrai, avait dit préalablement qu'Il le ferait (Ex. 4 : 21), car Il savait d'avance que le Pharaon n'obéirait pas. Il connaissait le coeur du Pharaon (3 : 19). Mais ce n'est qu'après avoir parlé plusieurs fois au Pharaon et avoir envoyé de nombreux signes et plaies, et après que le Pharaon eut chaque fois refusé de laisser aller le peuple, et bien plus, n'eut pas tenu sa parole d'innombrables fois, que l'Eternel endurcit son coeur (9 : 12). Et alors Il lui adressa les paroles rapportées en Romains 9 : 17.
            Que Dieu endurcisse parfois un coeur est une vérité très sérieuse. Il l'a fait pour le Pharaon. Il le fait quelquefois aujourd'hui encore. Et tout de suite après l'enlèvement de l'Assemblée, il le fera pour tous ceux qui ont entendu l'Evangile, mais ne l'ont pas reçu (2 Thes. 2 : 11). Cependant Dieu ne le fait jamais avant d'avoir donné à l'homme l'occasion de se convertir (Job 33 : 14-30). C'est quelque chose de bien différent de ce qu'enseigne la doctrine du rejet.
 
 
Dieu est libre d'agir comme Il veut
 
            En Romains 9 : 19-21, la question est traitée d'une manière tout à fait générale. Dieu n'a-t-il pas le droit de faire avec sa créature ce qu'Il veut ? Si Dieu voulait faire d'un homme un vase à honneur et d'un autre un vase à déshonneur, n'en a-t-il pas le droit ? Une créature peut-elle demander des comptes au Créateur ? Dieu, comme Créateur, a parfaitement le droit de faire ce qu'Il veut de ses créatures. Il a le droit de gracier l'un et de destiner l'autre à la perdition éternelle. Mais Dieu n'a pas fait usage de ce dernier droit. Il est lumière et amour et Il n'agit jamais en contradiction avec Lui-même.
            Le verset 21 parle précisément de cela. C'est une allusion à Jérémie 19. Là, Dieu mentionne son droit de faire ce qu'Il veut d'Israël. Le potier fait de l'argile un vase ; mais si le vase est gâté, Il en fait un autre vase.
            « Et la parole de l'Eternel vint à moi, disant : Ne puis-je pas faire de vous comme fait ce potier, ô maison d'Israël ? dit l'Eternel. Voici, comme est l'argile dans la main du potier, ainsi êtes-vous, ô maison d'Israël ! » (Jér. 18 : 5, 6).
            Mais comment Dieu a-t-il fait usage de ce droit ? « Au moment où je parle au sujet d'une nation et au sujet d'un royaume, pour arracher, pour démolir, et pour détruire, si cette nation au sujet de laquelle j'ai parlé se détourne du mal qu'elle a fait, je me repentirai du mal que je pensais lui faire. Et au moment où je parle d'une nation et d'un royaume, pour bâtir et pour planter, si elle fait ce qui est mauvais à mes yeux, pour ne pas écouter ma voix, je me repentirai du bien que j'avais dit vouloir lui faire » (Jér. 18 : 7-10 ; Gen.18 : 25).
            Si quelqu'un se détourne du mal, Dieu se repentira du jugement qu'Il pensait faire tomber sur lui et agira en grâce.
            Voilà comment Dieu fait usage de son libre pouvoir illimité, de sa souveraineté.
 
 
Les vases de colère tout préparés pour la destruction
 
            C'est ce qu'enseignent les versets 22 et 23 de Romains 9, bien qu'ils soient souvent employés pour appuyer la doctrine du rejet. En réalité ils fournissent une preuve inébranlable contre cet enseignement.
            Le verset 22 parle de « vases de colère, tout préparés pour la destruction ». Qui les a préparés ? Ce n'est pas dit ici. Mais d'après le contexte, il est très clair que ce n'est pas Dieu. Pourrait-on dire que Dieu les a supportés avec une grande patience, s'il les a Lui-même préparés pour la destruction ? Remarquez aussi ici la différence avec le verset 23, où il est bien indiqué que Dieu a préparé d'avance les vases de miséricorde. Il est clair que les vases de colère se sont préparés eux-mêmes : « Selon ta dureté et selon ton coeur sans repentance, tu amasses pour toi-même la colère dans le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu » (Rom. 2 : 5)
 
 
La Parole de Dieu ne connaît pas la prédestination à la perdition
 
            Non, il n'y a pas la moindre preuve dans l'Ecriture que Dieu aurait décidé la perdition pour certains, qu'Il aurait déterminé que certains hommes seraient perdus pour l'éternité. Au contraire, une telle assertion est en contradiction avec la révélation que Dieu a donnée de Lui-même dans sa Parole.
            « Notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés », et qui a donné son Fils unique, Jésus Christ, « en rançon pour tous », afin que tous puissent l'être, a-t-Il destiné une partie de ces « tous » à ne pas y avoir part, mais à être perdus pour l'éternité ? Pensons seulement à des passages tels que Jean 3 : 16 ; Romains 3 : 22 et 1 Jean 2 : 2, et il y en a de nombreux autres.
            Non, Dieu soit béni, il y a une élection, destinant de pauvres pécheurs à la gloire ; mais jamais la Parole de Dieu ne parle d'une élection pour la perdition. Au contraire, elle dit : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie (Apoc. 22 : 17), et « notre Dieu Sauveur... veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2 : 4).
            Et si nous n'arrivons pas à concilier ces deux choses : l'élection d'une partie, et l'invitation à venir adressée à tous, souvenons-nous que les pensées de Dieu sont élevées au-dessus de nos pensées (Es. 55 : 9). Quel homme oserait prétendre être à même, par sa raison, de comprendre ou même de porter un jugement sur la sagesse et les voies de Dieu ? La foi reçoit ce qu'Abraham exprimait déjà : « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (Gen. 18 : 25).
  
                        Avec mes affectueuses salutations.
                                                                      
 
                                                                                   H. L. Heijkoop
           
 (A suivre)