MARCHER AVEC JESUS CHRIST (4)
4 - Délivré de la puissance du péché
Cher ami,
Vous avez donc trouvé le repos de votre conscience dans l'oeuvre accomplie de Christ. Vous avez confessé vos péchés devant Dieu et avez cru ce que Dieu a dit du Seigneur Jésus et de son oeuvre. Vous savez maintenant que vous ne viendrez pas en jugement et vous pouvez dire : « Son sang m'a lavé de tous mes péchés ! ».
Vos paroles ne traduisent cependant pas une grande joie. Vous l'avez peut-être connue, mais en ce moment vous ne l'avez plus. Je n'ai pas besoin de vous demander ce qui est arrivé. Ma propre expérience me le dit et la parole de Dieu le confirme.
Vous êtes déçu de vous-même. Vous pensiez que votre vie serait toute différente maintenant que vous êtes converti et que votre conscience a trouvé la paix. Et vous êtes amené à constater le contraire. Les mêmes mauvaises pensées vous viennent encore à l'esprit. Votre caractère et ses défauts sont les mêmes qu'avant votre conversion. Vous vous fâchez et vous irritez aussi facilement qu'auparavant. Vous vous dites bien que cela ne devrait pas être (et vous avez raison) et que Dieu ne peut pas l'approuver. Vous-même vous ne le voulez pas non plus et vous cherchez à lutter. Mais en vain. Les choses vont de mal en pis. Parfois vous croyez qu'il y a un léger mieux, et voilà que bientôt cela se gâte tout à fait. Vous avez beaucoup prié afin que le Seigneur vous aide à triompher. Mais cela n'a servi à rien. Peut-être avez-vous expérimenté vous aussi ce que m'a dit une fois une croyante : « Plus je prie le matin, plus les choses vont mal pour moi ! ».
Je connais cela pour l'avoir moi-même vécu. Les deux premières années qui suivirent celle où je trouvai le repos pour ma conscience, je me sentais si misérable que je n'osais parler à personne de ma conversion. Pendant ces années, plus d'une fois ma mère me dit : « Il te faut te convertir ». Et je n'osais pas lui dire que je l'étais déjà. Il me semblait qu'elle ne pourrait pas me croire, en voyant comment je me comportais.
Comment expliquer cela ? Il n'est pourtant pas normal que la vie d'un enfant de Dieu ne soit pas transformée par la conversion, qu'un croyant, bien qu'il ne le veuille pas, continue à pécher et en soit profondément malheureux.
Il y a deux causes à cet état de choses :
- Nous ne connaissons ou ne saisissons pas la pleine signification de l'oeuvre du Seigneur Jésus, telle que la Parole de Dieu nous la révèle.
- Ou, si nous connaissons quelque chose de cette vérité, nous ne nous l'approprions pas, ne la réalisons pas, parce que nous ne la recevons pas comme telle, simplement parce que la Parole de Dieu le dit.
L'état de l'homme
Dans ma dernière lettre, je vous montrais d'après les premiers chapitres de l'épître aux Romains que tous les hommes ont péché et par conséquent sont coupables devant Dieu, mais aussi que tous ceux qui acceptent le Seigneur Jésus reçoivent le pardon de leurs péchés, car Dieu les justifie (Rom. 3 : 24 ; 8 : 34). Aussi, tous ceux qui sont convertis peuvent dire : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 5 : 1).
Dieu est pour le coupable et a tout réglé pour lui, afin qu'il puisse être sauvé.
A partir de Romains 5 : 12, un nouveau sujet est développé. Il n'est plus parlé de nos péchés, c'est-à-dire de nos mauvaises actions, mais de notre état. Pourquoi l'homme ne fait-il rien d'autre que pécher ? Parce que sa nature, son coeur est mauvais. « Le coeur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? » (Jér. 17 : 9). « Car du dedans du coeur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les vols, la cupidité, les méchancetés, la fraude, l'impudicité, l'oeil méchant, les injures, l'orgueil, la folie », dit le Seigneur Jésus (Marc 7 : 21). En Tite 3 : 3 l'apôtre Paul fait un portrait de notre état : « Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l'envie, haïssables, nous haïssant l'un l'autre ». Nous n'avons pas ici l'énumération de nos mauvaises actions, mais la description de nos sentiments, de notre état, de notre nature.
A l'image et selon la ressemblance de Dieu
Romains 5 : 12-21 nous donne à connaître pourquoi nous avons cette nature pécheresse : parce que nous sommes tous des descendants d'Adam.
Adam fut fait à l'image et selon la ressemblance de Dieu (Gen. 1 : 26 ; 5 : 1). « A l'image de Dieu » indique la position qu'il reçut dans la création. Comme administrateur de Dieu, il représentait Dieu sur la terre et comme tel, était le chef de la création terrestre. Malgré la chute et la confusion qui ont suivi, en dépit du grand changement qui s'est opéré, Adam – et l'homme en tant que son descendant – reste dans la création l'image de Dieu (1 Cor. 11 : 7).
« Selon la ressemblance de Dieu », indique la pureté et l'innocence d'Adam. Il y avait entente morale entre le Créateur et sa créature. Malheureusement cela ne dura pas longtemps. Adam transgressa le commandement de Dieu, perdit sa pureté et devint un pécheur coupable. Jamais, après la chute, il n'est dit d'Adam ou de ses descendants qu'ils soient à la ressemblance de Dieu. Cette expression n'est employée qu'en rapport avec ce que Dieu avait fait de l'homme lors de la création (Gen. 1 : 26 ; 5 : 1 ; Jac. 3 : 9).
A la ressemblance et selon l'image d'Adam
Le chapitre 5 de la Genèse est très clair sur ce point. Au verset 1 nous lisons que Dieu fit l'homme à sa ressemblance. Mais au verset 3, lorsque Adam engendra un fils, ce fut à sa ressemblance, selon son image ; à la ressemblance d'un pécheur coupable, d'une créature tombée loin de Dieu. Ainsi, tout enfant qui naît est à sa naissance déjà un être pécheur, parce qu'il a la nature de ses parents.
Job a dit : « Qui est-ce qui tirera de l'impur un homme pur ? Pas un ! » (Job 14 : 4). Et David : « Voici, j'ai été enfanté dans l'iniquité, et dans le péché ma mère m'a conçu » (Ps. 51 : 5). En Romains 5 : 12-21, nous trouvons la conclusion tirée de cet état de choses : par la faute d'Adam, plusieurs sont morts, car par la faute d'un seul, la mort a régné (v. 15, 17). Les conséquences de la faute d'Adam sont donc envers tous les hommes en condamnation (v. 18) et par la désobéissance d'Adam, tous ses descendants ont été placés dans la position de pécheurs (v. 19). En d'autres termes : l'état de tout homme, à sa naissance, est celui de son premier père, Adam, après la chute : un pécheur attendant la mort, chassé du jardin d'Eden et de la proximité de Dieu.
Il est donc parlé ici de l'état de l'homme et non pas des péchés qu'il a commis. Avant qu'un homme ait commis un seul péché, son état est le suivant : il est un pécheur qui recevra la mort en jugement. Non pas qu'il soit coupable en naissant ; il ne le deviendra que plus tard, par ses actions, par les péchés qu'il commettra. En Apocalypse 20 : 12 nous voyons que les morts seront jugés selon leurs oeuvres et non pas selon leur état. Et pourtant, l'état de l'homme le rend incapable de parvenir au ciel. Dieu ne peut supporter dans sa présence un homme ayant une nature pécheresse. Le Dieu saint doit éloigner à jamais de Lui l'homme possédant une telle nature. Dieu qui est Lumière et en qui il n'y a aucunes ténèbres (1 Jean 1 : 5), ne peut admettre aucunes ténèbres dans sa présence (Eph. 5 : 8). Il les jettera dans les ténèbres de dehors : « Là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matt. 8 : 12 ; 22 : 13). Si donc le Seigneur Jésus n'avait pas accompli l'oeuvre de la rédemption, aucun homme n'aurait pu entrer dans le ciel, pas même les enfants morts tout de suite après leur naissance et n'ayant pas, par conséquent, commis un seul acte de péché.
Le pardon des péchés n'est pas suffisant !
Il ressort de ce qui vient d'être dit qu'il ne suffit pas d'avoir le pardon des péchés. Si le Seigneur avait porté tous mes péchés sur la croix, mais n'avait rien fait de plus pour moi, je ne serais certes plus jugé à cause de mes péchés et pourtant je serais perdu pour l'éternité. Dieu peut pardonner des péchés, mais il ne peut pas pardonner un mauvais état, une nature mauvaise et pécheresse. Il a donné à l'homme toutes les occasions possibles de montrer s'il y avait quelque chose de bon en lui. Ce fut le cas avant le déluge, alors que Dieu n'avait encore donné aucun commandement, aucune interdiction ; après le déluge, lorsque Dieu eut établi l'autorité pour réprimer le mal (Gen. 9 : 5, 6) ; et ensuite, lorsqu'il mit Israël à part, comme son peuple, lui donna ses commandements et ses ordonnances et, dans sa bonté, consentit à habiter au milieu de lui (Deut. 4 : 6-8). Puis Il leur donna des juges, des prophètes et des rois. Il les éleva sous sa discipline. Finalement, Il vint Lui-même, « Dieu... manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16), en grâce, sur la terre. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5 : 19). Et que se passa-t-il ? « Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » (Jean 1 : 11). « La lumière brille dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l'ont pas comprise » (Jean 1 : 5) « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière » (Jean 3 : 19). Les hommes étaient tellement mauvais qu'ils allèrent même jusqu'à rejeter Dieu qui se révélait en grâce et à crucifier Jésus, « Dieu... manifesté en chair ». La croix a clairement montré que l'homme est entièrement corrompu et mauvais et que Dieu ne peut rien faire d'autre avec lui que de le juger.
C'est pourquoi, en Jean 3, le Seigneur Jésus ne dit pas : « Si quelqu'un n'a pas ses péchés pardonnés, il ne peut voir le royaume de Dieu », mais il dit : « Si quelqu'un n'est né de nouveau... ».
La réponse de Dieu
Romains 5 : 12-21 nous donne la réponse divine à cette difficulté. Le premier homme, le premier Adam, a transmis la position qui est devenue sienne après sa chute à tous ceux qui appartiennent à sa famille (donc à tous les hommes par la naissance). Alors Dieu a placé sur la terre le Seigneur Jésus, comme le second homme, le dernier Adam (1 Cor. 15 : 45-47), afin qu'il donne la position qu'il s'est acquise par son oeuvre (l'oeuvre de la croix), à tous ceux qui sont unis à Lui. Cela nous amène à la question : De quelle sorte est cette position ?
Le Seigneur Jésus « a porté nos péchés en son corps sur le bois », sous le jugement de Dieu (1 Pier. 2 : 24). Mais ce n'est pas tout. Romains 8 : 3 dit que « Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair ». Et en 2 Corinthiens 5 : 21, nous lisons : « Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui ».
Ces deux passages ne nous parlent pas de nos péchés, de nos mauvaises actions, mais du péché, du principe du mal, de la source du péché, de notre mauvaise nature. Romains 8 : 3 parle de « chair de péché » et du « péché dans la chair ». Notre mauvaise nature est définie par ces expressions en Romains 5-8.
Dans ces passages, nous voyons donc que Dieu a fait le Seigneur Jésus péché, quand il était sur la croix. Là le Seigneur a non seulement porté nos péchés, mais Il a pris la place de notre nature pécheresse. Dieu a jugé celui qui n'avait pas connu le péché, comme s'il avait été un homme pécheur ayant une nature pécheresse. Dieu a jugé à la fois la nature pécheresse de l'homme et ses péchés (ses actions mauvaises), et le jugement des deux s'est abattu sur le Seigneur Jésus. Ainsi le Seigneur est mort et a été enseveli.
Le dernier Adam
Mais la puissance de Dieu l'a ressuscité d'entre les morts (Eph. 1 : 20), prouvant ainsi que sa justice est pleinement satisfaite, en ce qui concerne tant nos péchés que notre mauvaise nature. Le Seigneur Jésus est ressuscité et le jugement est passé. Il se tient maintenant devant Dieu dans une nouvelle position : comme Celui qui a parfaitement enduré le jugement sur les péchés et sur le péché, mais qui a été ressuscité par Dieu, comme preuve qu'il avait pleinement satisfait au jugement divin ; et maintenant, il vit une vie de résurrection. Voilà la position du Seigneur Jésus, comme le second homme, le dernier Adam, depuis qu'il est devenu chef de la nouvelle famille, la famille de Dieu.
Romains 5 : 12-21 nous dit que tous ceux qui sont identifiés avec Lui partagent cette position avec Lui. « La grâce de Dieu et le don ont abondé envers beaucoup, par la grâce qui est d'un seul homme, Jésus Christ » (v. 15). « Le don de grâce, à la suite de nombreuses fautes, aboutit à la justification » (v. 16). « A plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ » (v. 17). L'oeuvre du Seigneur Jésus est suffisante pour la « justification de vie » et par son obéissance, nous avons été « constitués justes » (v. 18-19). La grâce règne « par la justice pour la vie éternelle » (v. 21). « Si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection » (Rom. 6 : 5). Ephésiens 2 va plus loin encore : « Dieu… nous a vivifiés ensemble avec le Christ, et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (v. 4-6).
Nous savons donc que l'oeuvre du Seigneur Jésus signifie davantage pour nous que le seul pardon des péchés. Lorsqu'un pécheur vient à Dieu en confessant ses péchés, et dans la foi au Seigneur Jésus, Dieu lui donne une place dans la famille de Dieu ; il appartient au Seigneur Jésus. L'oeuvre tout entière du Seigneur Jésus lui est imputée, ce qui signifie que le châtiment de ses péchés (actions pécheresses) a été porté sur la croix ; par conséquent ceux-ci sont expiés. Mais sa nature pécheresse a aussi été jugée et est morte dans la mort du Seigneur Jésus, à la croix. Maintenant il participe de la vie de résurrection du Seigneur Jésus ; le dernier Adam (« un esprit vivifiant » - 1 Cor. 15 : 45) a soufflé en lui et lui a donné sa propre vie de résurrection (Jean 20 : 22). Il possède la vie éternelle, le Seigneur Jésus Lui-même comme sa vie (Jean 3 : 15, 16 ; 1 Jean 1 : 1, 2 ; 5 : 11-13, 20).
Mort avec Christ
Celui qui a compris cela ne cherche plus à s'améliorer. Il comprend qu'il ne peut pas améliorer ce que Dieu a déclaré irrémédiablement perdu. Mais il sait encore que, sur la croix, Dieu l'a fait mourir dans le Seigneur Jésus ; c'est ce qu'exprime le baptême. Il a été baptisé pour la mort du Seigneur Jésus, a été enseveli avec Lui par le baptême, pour la mort (Rom. 6 : 3, 4). Cette vérité n'est-elle pas amoindrie, lorsque le baptême est administré par aspersion, et non par immersion ? Il sait que Dieu ne le voit que dans sa nouvelle vie, une vie qui ne veut ni ne peut pécher. Et il se voit, lui aussi, tel : il se tient lui-même pour mort au péché, mais pour vivant à Dieu dans le Christ Jésus (Rom. 6 : 11). Il ne peut combattre contre le péché en lui, nulle part nous ne lisons que le chrétien ait à le faire ; au contraire, il doit se tenir pour mort au péché. A noter ici que Hébreux 12 : 4 ne parle pas du péché demeurant en nous, mais du péché dans le monde qui nous est hostile. Certes, le péché qui se trouve en lui voudra se manifester. Il voudra montrer qu'il vit encore, mais le chrétien ne doit pas le permettre. Il ne doit pas lui prêter attention, mais il doit regarder au Seigneur Jésus. Lorsque le péché agit dans mon coeur et veut attirer mon attention sur lui, je ne dois pas prêter l'oreille, mais il me faut diriger mes pensées sur le Seigneur. Je ne penserai alors plus au péché. C'est lorsque nous fixons nos regards sur le Seigneur Jésus que la vie nouvelle peut se manifester en nous : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18).
Si je fais ainsi, le Saint Esprit qui habite en moi se charge du combat contre la chair (la nature pécheresse) (Gal. 5 : 17). Ce n'est pas à nous de lutter. « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6 : 11).
Expérience
Comment se fait-il alors que, comme je l'ai écrit au début de cette lettre, tant de croyants soupirent sous la puissance du péché ? Et qu'il n'y ait pas un seul croyant qui ne connaisse, de par sa propre expérience, cet état et le combat qui s'y rattache ? Je ne dis pas que ce combat doive durer pendant toute la vie du croyant. Le Seigneur en soit béni, il n'en est pas ainsi. Le Seigneur Jésus a vaincu Satan et le péché. Ainsi tous ceux qui ont leur part en Lui peuvent se tenir dans la liberté (Gal. 5 : 1, 13, 16) et vivre une vie de vainqueur (Rom. 8 : 1-4). Tous ceux qui réalisent pratiquement la position de Romains 8 : 1-11 sont délivrés de la puissance de Satan, du péché et de la mort. Le fruit de l'Esprit est trouvé en eux (Gal. 5 : 22) et la juste exigence de la loi sera accomplie en eux (Rom. 8 : 4).
Mais chacun connaît cette lutte, car ce n'est que par l'expérience que nous pouvons connaître l'affranchissement.
Lorsque quelqu'un se convertit, il voit ses péchés et en est occupé, parce que le jugement de Dieu est devant lui. Il reçoit la vie nouvelle et a une volonté renouvelée qui désire servir Dieu. Il recherche la volonté de Dieu et veut l'accomplir, comme une loi. Mais de cette manière il n'apprend qu'à connaître sa nature pécheresse, son état. Romains 7 nous décrit cette expérience.
Dans les quatre premiers versets, nous avons la doctrine, la position. Nous sommes morts quant à la loi et sommes unis à un autre, à Christ ressuscité. Les versets 5 et 6 introduisent l'expérience. La première constatation, c'est que la loi n'a aucune force. Elle est sainte, juste et bonne. Elle était « pour la vie », car « celui qui aura fait ces choses vivra ». Par expérience cependant, je sais qu'elle m'apporte la mort, car par le commandement, la convoitise est suscitée dans mon coeur ; or, la loi m'interdit de convoiter. Cela m'amène à la vraie connaissance de ma nature : « Je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien » (v. 18). Toutefois le fait que je veux le bien, mais que je pratique le mal que je hais (v. 15) me conduit à faire une différence entre le moi, ce moi qui veut pratiquer le bien, qui prend plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur (v. 22), et la puissance en moi, le péché, qui fait que je pratique pourtant le mal (v. 20). J'en arrive alors à reconnaître que je suis captif du péché qui habite en moi. Je pèche : c'est une « loi du péché », une règle inflexible. Je suis impuissant à cet égard. Je suis prisonnier de cette loi.
Le Saint Esprit m'amène alors à faire la terrible découverte de mon état désespéré, et je m'écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (v. 24). Mais la Parole de Dieu nous donne la réponse au verset 25 : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ».
Affranchissement
Je suis délivré de ce corps de mort ! Il a été condamné à la croix, en Christ (v. 3). « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20). Je suis « en Christ », dans la position même qu'Il a prise après la résurrection. Il n'y a donc aucune condamnation pour moi (Rom. 8 : 1). Le Saint Esprit a produit en moi une nouvelle vie, qui ne pèche pas, plus encore, qui ne peut pas pécher, mais qui est en plein accord avec Celui qui l'a donnée (Jean 3 : 5, 6). De plus, le Saint Esprit habite en moi et il est la puissance qui permet à la nouvelle vie d'agir selon sa nature (1 Cor. 6 : 14 ; Jean 4 : 14 ; 7 : 38, 39). C'est Lui également qui se charge du combat contre la chair (Gal. 5 : 17). Ainsi la loi (règle immuable) de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus m'a affranchi de la loi du péché et de la mort (Rom. 8 : 2 ; comp. 7 : 23). Je ne suis plus dans la chair (dans la vieille nature), mais dans l'Esprit. Ma position sera donc caractérisée par la possession de la vie produite en moi par le Saint Esprit à la nouvelle naissance (Jean 3) et par l'habitation en moi du Saint Esprit lui-même (Rom. 8 : 9). Cela implique que j'appartiens à Christ, donc que je suis chrétien.
L'état normal du croyant c'est d'être libre – affranchi de Satan, du péché et de la mort ; affranchi pour servir Dieu – libre pour jouir d'une communion ininterrompue avec Dieu et avoir une joie parfaite (1 Jean 1 : 3-4).
Veuille le Seigneur vous accorder, et m'accorder à moi aussi, d'être toujours dans cet état normal.
Avec mes affectueuses salutations.
H. L. Heijkoop
(A suivre)