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LES SACRIFICES DU LEVITIQUE (2) - L'OFFRANDE DE GATEAU
 
Lire Lévitique 2 ;  6 : 14-18
 
            Nous avons vu que l'holocauste présenté en premier lieu dans le livre du Lévitique est un type du Seigneur Jésus s'offrant pour accomplir, quel qu'en soit le prix, jusqu'à sa mort même, la volonté de Dieu. On y trouve l'effusion du sang et la pensée de la propitiation. En effet, bien que le Seigneur Jésus soit allé jusqu'à la mort, par obéissance à Dieu, il s'est offert aussi à cause de ce que nous sommes par nature, de notre condition comme enfants d'Adam, morts dans nos fautes et nos péchés.
            L'offrande de gâteau est tout à fait différente. Il n'y a pas ici d'effusion de sang. Elle est composée de fleur de farine ou encore d'épis nouveaux de blé. Dans une telle offrande, la mort n'a pas sa place. Cette fleur de farine doit être pétrie et ointe d'huile, et de l'encens doit être placé dessus. Le sacrificateur levait, de l'offrande de gâteau, « son mémorial » (ainsi qu'il est appelé en Lév. 2 : 9), avec tout l'encens, et il l'offrait sur l'autel en odeur agréable à Dieu.
            Ainsi donc c'était tout à fait différent de l'holocauste. Ce dernier montait tout entier vers Dieu, exceptée la peau, qui appartenait au sacrificateur (Lév. 7 : 8), tandis qu'Aaron et ses fils mangeaient le reste de l'offrande de gâteau.
            Alors que l'holocauste représente Christ s'offrant lui-même à Dieu en odeur agréable dans sa mort, l'offrande de gâteau parle de son humanité parfaite et sans péché. C'est ce qu'il a été en tant qu'homme ici-bas. Il s'est offert aussi à Dieu  comme « une offrande faite par feu ». Ce feu parle de l'épreuve : le Seigneur a été constamment éprouvé, dans son sentier ici-bas, sur la croix ensuite et par la mort. Mais, plus il a été mis à l'épreuve, plus sa perfection infinie est montée devant Dieu.
            Chaque pensée, chaque parole, chaque action était en bonne odeur pour Dieu. Le Seigneur a été parfait à chaque pas de son chemin, en obéissance, en dépendance, en douceur, en sympathie, en humilité. Il n'y a pas la moindre grâce, à laquelle nous puissions penser, que le Seigneur n'ait montrée en perfection pendant sa vie. C'est ce que l'offrande de gâteau met en évidence. Tout l'encens devait être brûlé, avec l'offrande de gâteau, et son parfum excellent est l'expression de toutes les grâces du Seigneur Jésus : tout était une odeur parfaitement agréable à Dieu.
            Certains peuvent se demander pourquoi l'holocauste vient en premier, puisque la vie du Seigneur, du point de vue chronologique, précède sa mort. Mais la sagesse divine est évidente, en présentant l'holocauste avant l'offrande du gâteau. En effet, le Seigneur aurait pu se rejeter en arrière, au seuil de la mort, au moment de porter ce jugement dans lequel il a été fait « péché » pour nous. Il aurait pu reculer au moment de cette dernière épreuve, celle du jardin de Gethsémané. A ce moment-là, était placée devant lui toute l'épouvantable souffrance qu'il devait traverser en portant le jugement de Dieu à notre place. S'il avait dit : « C'est trop, malgré toute mon obéissance à Dieu, je ne peux aller jusque là », son obéissance n'aurait pas été parfaite.
            Dans sa perfection, il a été obéissant jusqu'à la mort (Phil. 2 : 8). L'obéissance a caractérisé toute sa vie, mais à la fin, elle a été mise à l'épreuve au suprême degré. Il a donné sa vie en propitiation : l'holocauste présente sa mort comme cette base qui est le fondement de tout. Dans l'offrande de gâteau, on voit que toute sa vie, comme homme ici-bas, a été aussi une offrande à Dieu.
            C'est un sujet très précieux, mais on se sent incapable de s'entretenir en détail des perfections du Seigneur Jésus ici-bas. Nous avons beaucoup à recevoir, d'une façon pratique, en considérant les pensées de Dieu au sujet de son Fils.
            En contemplant la valeur de sa mort, on voit combien tout cela a été infiniment agréable à Dieu. On a déjà vu que chaque croyant est agréé devant Dieu du fait de cette même odeur agréable.
            Evidemment, c'est seulement après sa mort et sa résurrection que nous avons pu être en lui. Celui en qui nous sommes maintenant rendus agréables a été lui-même l'objet des délices de Dieu ici-bas. Plus nous connaîtrons les pensées de Dieu à l'égard de Christ, plus nous comprendrons ses pensées à notre égard, puisque nous sommes en Christ. « Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde » (1 Jean 4 : 17) Il n'y a pas une grâce, pas une beauté, pas une des perfections du Seigneur présentées dans les évangiles de laquelle nous ne puissions dire, comme croyants : elle m'appartient.
            Comment est-ce possible ? Christ est notre vie ! « Quand Christ qui est notre vie sera manifesté... » (Col. 3 : 4). « La vie a été manifestée » (1 Jean 1 : 2). Quelle vie ? La vie éternelle ! C'est la vie que vous et moi possédons, en tant que chrétiens. Combien de fois ce verset, si simple mais si précieux : « Qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jean 3 : 36), n'a-t-il pas été cité et présenté ! Combien d'âmes ont obtenu la paix  par ce moyen, la certitude qu'elles étaient sauvées.
            Mais on peut se demander : Quelle est donc cette vie éternelle que je possède?  On touche alors à une question plus profonde que celle du salut des âmes. Ce n'est pas moi qu'il faut regarder pour la découvrir. Car bien souvent, ce qui se manifeste, ce n'est pas la vie de Christ mais plutôt la nature adamique, le péché. Si donc je souhaite voir cette vie éternelle que je possède en perfection, il me faut regarder au Seigneur Jésus Christ, dans sa marche comme homme sur la terre.
            L'offrande de gâteau met en évidence cette vie de l'homme Christ Jésus. Il s'offre aussi à Dieu de cette manière. Il est maintenant notre vie, en tant que ressuscité d'entre les morts. Cette vie a été manifestée dans sa personne ici-bas. Plusieurs se souviennent du verset où nous trouvons précisément cette expression: « la vie de Jésus » (2 Cor. 4 : 10). « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps ».
            Les Ecritures ne parlent pas de la vie du Seigneur dans la gloire, où il se trouve présentement. Nous savons seulement qu'il s'y trouve et intercède pour nous. Mais dans les Evangiles, Dieu donne un aperçu de la vie du Seigneur Jésus sur la terre sous quatre aspects distincts, exactement comme il y a quatre sacrifices différents dans le Lévitique, ce que nous avons déjà noté en parlant de l'holocauste. Cette vie de Jésus qui est la vie éternelle, était auprès du Père, et elle a été manifestée.
            Le Seigneur étant mort et ayant porté nos péchés, ayant été « fait péché » pour nous, il y a maintenant une fin à ce que nous étions en tant qu'enfants d'Adam. Ressuscité, le Seigneur nous communique sa vie de résurrection.
            Au chapitre 20 de l'évangile de Jean, on voit qu'il souffla en eux et dit à ses disciples: « Recevez l‘Esprit Saint ». C'est ainsi qu'il leur communiqua la vie de résurrection, dans la puissance de l'Esprit Saint. Ceci ne devient-il pas plus intéressant encore quand on s'en souvient en regardant à la vie du Seigneur Jésus sur la terre?
 
            Revenant à ce chapitre 2 du Lévitique, on y lit : « Et quand quelqu'un présentera en offrande une offrande de gâteau à l'Eternel, son offrande sera de fleur de farine » (Lév. 2 : 1).
            La fleur de farine est un type de l'humanité sans tache et sans péché du Seigneur Jésus. Le Seigneur parle une ou deux fois de lui-même dans les évangiles comme étant le blé et aussi le pain. En Jean 6 : 33, il dit : « Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde ». Là, on voit un Christ dans l'humilité : celui qui est descendu du ciel est appelé  « le pain de Dieu ». Et Jean 12 : 24 déclare : « En vérité, en vérité, je vous dis: à moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ». A ce moment-là, le Seigneur parle de lui-même comme étant ce grain de blé. Au chapitre 6, il parle de lui-même comme le pain de Dieu. Ainsi, il n'est pas très difficile de comprendre la signification des types lorsque nous lisons le livre du Lévitique à la lumière du Nouveau Testament. Nous voyons que l'une de ces offrandes, connue comme un type du Christ, est composée de fleur de farine. Elle représente Celui qui est descendu du ciel, l'homme Christ Jésus, dans son humanité sans tache et sans péché.
            Combien cette fleur de farine est belle ! Lorsqu'on passe la main dessus, on n'y trouve aucune rugosité, aucune inégalité ; tout est parfaitement lisse. Tel était le Seigneur Jésus. Il n'y avait pas de variation en lui, rien dans ce Bien-aimé qui ne soit absolument en accord avec la pensée de Dieu ! Dans certains cas, la fleur de farine était pétrie à l'huile, dans d'autres, ointe d'huile.
            « Et si ton offrande est une offrande de gâteau cuit sur la plaque, elle sera de fleur de farine pétrie à l'huile, sans levain » (Lév. 2 : 5). « Pétrie à l'huile » : quelle est la signification de cette expression ? On sait que le Seigneur Jésus a été conçu du Saint Esprit, comme annoncé par l'ange à Marie : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). Ainsi, dans sa nature humaine, il a été conçu du Saint Esprit et tout ce qu'il faisait l'a été par la puissance du Saint Esprit. Le pétrissage avec de l'huile a certainement cette signification.
            Certaines offrandes de gâteau étaient ointes d'huile, ce qui a une signification évidente. A plusieurs d'entre nous, ce verset est familier : « Comment Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance » (Act. 10 : 38). Le Seigneur a été oint par l'Esprit Saint, alors qu'il avait environ trente ans. Au baptême de Jean, l'Esprit Saint est descendu sur Jésus, sous la forme d'une colombe et il y est demeuré. C'est son onction !
 
            Il y a autre chose à noter dans cette offrande : l'absence totale de levain. Il ne devait pas y avoir de levain dans les offrandes. « Aucune offrande de gâteau que vous présenterez à l'Eternel ne sera faite avec du levain ; car du levain et du miel, vous n'en ferez point fumer comme sacrifice par feu à l'Eternel » (Lév. 2 : 11). Le levain dans les Ecritures est un type ou un symbole constant du mal. Il n'y a pas un seul endroit dans les Ecritures où il représente quelque bien. Je sais bien que certaines personnes, ne pouvant nier qu'il représente le mal dans beaucoup d'endroits, soutiennent que dans un passage, il représente ce qui est bon ! Ce passage, qui est supposé avoir un caractère exceptionnel, se trouve dans Matthieu 13 : 33 : « Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme prit et qu'elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout fut levé ». Ces personnes disent que c'est une image de l'expansion graduelle du bien dans ce monde, jusqu'à ce qu'il soit tout entier converti. On sait toutefois qu'il n'en est rien. Dans chaque cas où se trouve ce mot levain, il représente le mal. Il suffit de citer ici deux passages. Dans 1 Cor. 5 : 8, il est question du « levain de malice et de méchanceté » et dans Luc 12 : 1, le Seigneur dit : « Tenez-vous en garde contre le levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie ». Dans l'évangile de Matthieu (16 : 12), le Seigneur montre à ses disciples qu'en les mettant en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens, il les met en garde contre leur doctrine. Et la parabole de Matthieu 13 que nous avons citée parle certainement de l'expansion de la religion chrétienne. Elle porte ce nom en contraste avec les autres religions ; cependant, il ne s'agit pas de la vraie foi, ni d'une réelle conversion, mais plutôt de la propagation de ses doctrines, de ses dogmes dans ce monde, avec pour résultat la formation d'une chrétienté professante. On retient de telles doctrines, sans qu'une véritable conversion s'ensuive, et toute cette religion, simplement extérieure, ne peut qu'être liée au mal. Par exemple, Babylone, dans le livre de l'Apocalypse représente cette religion universelle, qui sera jugée par Dieu, comme entièrement corrompue et plongée dans le mal. Lorsque nous comprenons, par la Parole de Dieu, que l'église professante sur la terre ira en se corrompant de plus en plus, que les méchants et les imposteurs iront de mal en pis, séduisants et étant séduits (2 Tim. 3 : 13), nous n'avons pas besoin de chercher à altérer la signification du mot levain dans Matthieu 13. Tout est simple et clair. Il ne devait pas y avoir de levain dans les offrandes à l'Eternel : la chose est facile à comprendre !
            Il n'y avait pas de péché dans la Personne du Seigneur Jésus : « La sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). L'exception, au verset 12 de notre chapitre, fait seulement ressortir de façon frappante la merveilleuse précision du Saint Esprit, dans la présentation des différentes offrandes. On y voit, de façon admirable, la preuve de l'inspiration. « Pour l'offrande des prémices, vous les présenterez à l'Eternel ; mais ils ne seront point brûlés sur l'autel en odeur agréable » (Lév. 2 : 12). On trouvera des détails sur l'offrande des prémices dans Lévitique 23 : 15-21. Cette offrande de gâteau est un type de l'Eglise, des chrétiens en tant que corps, sanctifiés par la présence du Saint Esprit, et agréés à cause de la valeur absolue de l'oeuvre de Christ. Dans ce seul cas, il y avait du levain. Les Ecritures sont admirablement précises ! Cette seule offrande, qui représente les croyants en Christ, contenait du levain. Nous sommes devant Dieu dans toute la valeur de l'oeuvre de Christ, mais nous avons encore du péché en nous. Si le livre du Lévitique avait été écrit par un homme « non inspiré », aurait-il pu établir une telle distinction ? Impossible. Ce sont des images de Dieu le Saint Esprit, touchant les choses célestes et Celui qui devait venir.
 
            Il ne devait pas non plus y avoir de miel dans le sacrifice. Le miel représente ce que nous trouvons doux au plan humain : l'affection familiale et des choses semblables. Elles sont bonnes à leur place, mais quand il est question d'être totalement consacré à Dieu ou de lui apporter une offrande, en employant le langage de notre type, tout cela doit être mis de côté.
            Quand il était encore sur la terre, le Seigneur reconnaissait pleinement les relations naturelles. Il pouvait dire : « Femme, voilà ton fils » et au disciple « voilà ta mère » (Jean 19 : 26) ; il pouvait parler ainsi même à l'heure terrible de la croix, au moment où tout allait être accompli. Mais il avait pu dire aussi : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme ? » (Jean 2 : 4), au moment où il accomplissait simplement son service.
            On sait peu de chose sur la vie du Seigneur avant le début de son ministère public. Une seule mention est faite : à l'âge de douze ans, il se trouve avec les docteurs dans le temple, les écoutant et les interrogeant. C'est à ce moment qu'il dit à sa mère : « Ne saviez vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon Père ? ». Il se savait parfaitement le Fils du Père, mais, dans le verset suivant, il repart avec ses parents et il leur est soumis (Luc 2 : 49-51) !
            Sa perfection se montre donc même à l'âge de douze ans : il est un fils soumis à ses parents terrestres. Ses perfections sont toujours aussi admirables, à chaque pas de son chemin ! Ce qui s'est passé, entre ce moment et l'âge de trente ans, n'est pas révélé par le Saint Esprit. Mais durant tout ce temps le regard du Père est sur lui et toutes ses pensées, ses actes, ses paroles et ses prières montent en odeur agréable devant Dieu.
            Ce qui concerne le commencement de son ministère public se lit dans Matthieu : « Et Jésus, ayant été baptisé, remonta aussitôt de l'eau, et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur Lui. Et voici, une voix qui venait des cieux, disant : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 16-17).
            Avons-nous remarqué la force de cette expression : « lui furent ouverts » ? Il n'est pas dit que « Ies cieux furent ouverts sur lui ». Il était lui-même, sur la terre, l'objet vers lequel les cieux se fixaient continuellement. Le Saint Esprit descendit alors sous une forme corporelle, celle d'une colombe, et se posa sur lui. Depuis qu'Adam avait péché et déshonoré Dieu, il n'y avait jamais eu un homme sur terre en qui Dieu ait pu trouver son plaisir. Jamais il n'y avait eu un homme sans péché ! C'est pourquoi les cieux, pour ainsi dire, ont s'ouvrir et la voix du Père se faire entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir ».
            Ces paroles ont été répétées plus tard sur la montagne de la transfiguration, pendant le ministère du Seigneur, peu avant sa mort. Une fois encore, une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique, comme le dit l'apôtre Pierre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir ». Il est précieux de penser au plaisir que le Père trouva en lui. On voyait en lui le fils du charpentier. On l'appelait Béelzébul ! (Marc 3 : 22). On disait : « Il a un démon, pourquoi l'écoutez-vous ? ». On ne savait pas qui il était, mais le Père le savait !
            Un grand nombre de personnes ne sont pas au clair sur la signification de la vie du Seigneur Jésus sur la terre. Beaucoup de chrétiens pensent que sa vie parfaite, sans tache sur la terre leur est comptée à justice. Ils pensent qu'il a gardé la loi durant toute sa vie sur la terre, en leur lieu et place et puis que sur la croix il a porté leurs péchés. Ils croient que la justice de sa vie est imputée à ceux qui croient. Mais rien dans l'Ecriture ne permet de croire que Christ a observé la loi à notre place, de sorte que sa vie juste sur la terre soit imputée au croyant. Jésus Christ nous a été fait justice de la part de Dieu (1 Cor. 1 : 30) et nous sommes devenus justice de Dieu en Lui (2 Cor. 5 : 21). Mais cela se réalise seulement en résurrection.   
            D'un autre côté, nous sommes tout à fait capables de tomber dans un autre extrême et d'attacher trop peu d'importance à la vie du Seigneur. Mais il est très clair que cette vie n'a pas eu pour résultat notre justification : il faut être précis à ce sujet. Si Jésus avait vécu dix mille ans ici-bas et s'il n'était pas mort, nous ne serions pas pour autant entrés dans la gloire de Dieu. C'est pourquoi l'on peut dire sans crainte de se tromper que la vie parfaite du Seigneur sur la terre n'a pas ôté les péchés. Sa mort seule pouvait faire propitiation pour nos péchés. Si l'on demande quel était donc le but de sa vie sur terre, c'est parce que, en considérant tout ce que Christ a accompli, nous nous montrons très enclins à nous préoccuper de ce qui est pour notre propre compte et pour notre propre profit ! 
            Avez-vous déjà réfléchi que l'histoire de ce monde, pendant 4000 ans, depuis le péché d'Adam jusqu'à la venue du Seigneur, était remplie de péché, de déshonneur fait à Dieu, de rébellion contre lui, d'indépendance et de propre volonté, et cela sous toutes les formes possibles ? Nous n'avons qu'à lire l'Ancien Testament pour voir que c'est le cas, aussi bien avant le déluge qu'après ! C'est toujours la même histoire – toujours seulement l'histoire du péché de l'homme, de son indépendance vis-à-vis de Dieu, sauf quand il y a une vraie foi produite par le Saint Esprit. Nous ne pouvons passer tout cela sous silence, sans en tirer des leçons. 
            Il est plein d'intérêt de voir comment le Seigneur Jésus durant sa vie ici-bas a magnifié la gloire de Dieu partout où Adam, le premier homme, et sa race, ont failli. Il est important de voir qu'Adam et toute sa descendance sont caractérisés par la désobéissance : « Par la désobéissance d'un seul homme, plusieurs ont été constitués pécheurs » (Rom. 5 : 19).
            Par contre, qu'en était-il du Seigneur Jésus ? Il était obéissant, son obéissance était parfaite. L'indépendance a caractérisé le premier Adam. Toute sa race a suivi le même chemin descendant. Regardons par exemple la tour de Babel. Quelle expression frappante de l'indépendance !  « Ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne jusqu'aux cieux ; et faisons-nous un nom…Et l'Eternel dit : Et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu'ils pensent faire » (Gen. 11 : 4-6) ! L'homme cherche à s'exalter lui-même dans l'indépendance à Dieu.
            Mais le Seigneur Jésus a été caractérisé par une parfaite dépendance. Au désert, quand il a faim, et que le diable vient vers lui et dit : « Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains », il répond : « Il est écrit : l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 3-4). La dépendance parfaite, l'obéissance parfaite le caractérisaient constamment. Il apportait une gloire infinie à Dieu, là où le premier homme et sa race lui ont apporté uniquement du déshonneur. 
            Il est vraiment précieux de penser qu'il ne faisait que la volonté du Père, quoiqu'il lui en coûte ! Pensons-nous que contempler les pensées de Dieu à l'égard de Christ puisse être du temps perdu ? Voici un exemple qui prouve le contraire : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi : et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ». Pourquoi ? « Car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 6 : 37-38). La beauté de ce passage : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi », échappe généralement à la compréhension si on ne lit pas le contexte ; en effet, la première partie de ce verset que l'on cite rarement en entier présente admirablement l'obéissance de Christ !  « Tout ce que le Père me donne viendra à moi ». Nous lisons ensuite : «Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ». 
            C'est très réconfortant ! Si je demande à une personne qui n'a pas la paix avec Dieu : « Etes-vous venu à Christ ? » et qu'il puisse me répondre : « Oui », alors je peux lui dire : « Cela prouve que vous faites partie de ceux que le Père a donnés à Christ », car il dit : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi » et vous êtes venu à lui. Le Seigneur ajoute : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. ». Le Père envoie ses brebis à Christ, et en les recevant, Jésus fait la volonté de son Père. Comment ferait-il sa volonté, s'il mettait dehors ceux que le Père lui a donnés ?
            Quand nous sommes venus à Christ, nous ignorions ces choses, mais maintenant, Dieu en soit béni, nous les avons comprises ! C'est un exemple des résultats en notre faveur de la présence du Seigneur ici-bas, accomplissant de façon parfaite la volonté du Père. Certes la vie du Seigneur Jésus sur terre a été utile, même si en soi elle n'a pas eu de résultats pour nous, tant que nous restons des pécheurs. Mais maintenant, si nous sommes des saints de Dieu, c'est un émerveillement pour les rachetés de contempler cette vie sans tache du Seigneur Jésus ici-bas, de lire les Evangiles en se rappelant l'offrande de gâteau. On y voit l'homme Christ Jésus traverser ce monde, tout entier en odeur agréable à Dieu, et laisser ainsi un exemple pour que l'on suive ses traces (1 Pier. 2 : 21).
 
            Le Seigneur en tant qu'homme, a été soumis ici-bas à différentes intensités de souffrances. Tout est présenté en type dans les différentes manières dont l'offrande de gâteau est préparée. Dans un cas, elle est cuite dans le four (Lév. 2 : 4), dans un autre, sur une plaque (Lév.2 : 5) et dans un troisième, à la poêle (Lév. 2 : 7). Ces différentes façons d'offrir l'offrande de gâteau sous l'action du feu, mettent en évidence plusieurs degrés d'intensité des souffrances du Seigneur ici-bas.
            Le four peut représenter la partie cachée de sa vie, celle que les hommes ne pouvaient pas voir, où tout se passait entre lui et Dieu seul. Quelle bénédiction de pouvoir discerner un peu ces choses ! Ce sera la joie de notre âme, dans le jour si proche de la gloire avec lui, que de suivre et de considérer à nouveau le sentier du Seigneur, qui s'est lui-même humilié dans ce monde. Dans l'amour et la grâce de son coeur, il est venu faire la volonté de Dieu, se livrer pour nos péchés. Et pour accomplir cette oeuvre, il a pris la forme d'un homme.
 
            Au verset 13, il est dit que le sel ne devait jamais manquer dans l'offrande de gâteau (ceci étant vrai d'ailleurs pour n'importe quelle offrande). « Et toute offrande de ton offrande de gâteau, tu la saleras de sel et tu ne laisseras point manquer sur ton offrande de gâteau le sel de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu présenteras du sel ». Le sel, nous le savons, est un agent de conservation, et il se peut qu'il parle ici de ce qui est éternel, comme on peut le lire dans Marc 9 : 49 : « Car chacun sera salé de feu ; et tout sacrifice sera salé de sel ». Le jugement éternel est la part de tous les hommes qui meurent dans leurs péchés. Mais, dans le cas d'un sacrifice, son efficacité et ses résultats demeureront à toujours.
            C'est « le sel de l'alliance de notre Dieu » par laquelle, en fait, il s'engage à nous bénir, selon son propre coeur, sur la base de l'éternelle efficacité du sacrifice du Seigneur Jésus. A propos de cette offrande du gâteau, l'odeur agréable de ce que Christ a été pour Dieu ici-bas en tant qu'homme, n'est pas passagère, mais éternelle. Ainsi aussi sera notre joie : nous nourrir de lui, cet homme humilié ici-bas.
 
            En conclusion, nous nous référons simplement à la loi de l'offrande de gâteau (Lév. 6 : 9-11). Ce passage présente notre part dans cette offrande. Le mémorial de l'offrande de gâteau devait d'abord être brûlé sur l'autel, en odeur agréable à l'Eternel. « Et ce qui en restera, Aaron et ses fils le mangeront ; on le mangera sans levain, dans un lieu saint ; ils le mangeront dans le parvis de la tente d'assignation. On ne le cuira pas avec du levain. C'est leur portion que je leur ai donnée de mes sacrifices faits par feu. C'est une chose très sainte, comme le sacrifice pour le péché et comme le sacrifice pour le délit ».
            « Je la leur ai donnée ». C'est extrêmement beau que Dieu parle ainsi. Que leur a-t-il donné ? L'offrande de gâteau. A qui ? A ses sacrificateurs. « C'est leur portion de mes sacrifices ». L'offrande est pour Dieu, elle lui est entièrement donnée. Elle représente la vie du Seigneur Jésus ici-bas. Et pourtant nous en recevons une portion ! En tant que sacrificateurs de Dieu, on peut se nourrir de cette Personne dans son humilité ; notre âme trouve ses délices dans la perfection de cet Homme qui traverse ce monde. N'est-ce pas merveilleux ?
            Il est remarquable que chaque fois que ces écrits parlent d'Aaron et de ses fils mangeant de cette offrande, il est dit : « C'est une chose très sainte ». « Et le reste de l‘offrande de gâteau sera pour Aaron et pour ses fils : C'est une chose très sainte entre les sacrifices de l'Eternel faits par feu » (Lév. 2 : 3). Le verset 10 dit aussi : « Et le reste de l'offrande de gâteau sera pour Aaron et ses fils : c'est une chose très sainte entre les sacrifices de l'Eternel faits par feu ».
            Le verset 10 du chapitre 6, déjà cité, dit également : « On ne le cuira pas avec du levain. C'est leur portion, que je leur ai donnée de mes sacrifices faits par feu. C'est une chose très sainte, comme le sacrifice pour le péché et comme le sacrifice pour le délit ». On doit le manger sans levain, dans un lieu saint (Lév. 6 : 9). Le lieu saint, pour nous, c'est  la présence de Dieu.
            La portion du sacrificateur, sans levain, doit être mangée dans un lieu saint, avec du pain sans levain, en l'absence de tout péché supporté. Dans la présence de Dieu, la chair est jugée et tenue pour morte, et là seulement, nous pouvons en tant que sacrificateurs pour Dieu, nous nourrir de la sainte Personne, sans tache, du Seigneur Jésus Christ dans sa vie comme homme ici bas.
            L'offrande de gâteau et l'offrande pour le péché sont l'une et l'autre caractérisées par cette expression : « C'est une chose très sainte ». Tous les efforts et toutes les attaques de Satan contre la vérité, dans presque toutes les fausses doctrines, visent directement ou indirectement la Personne et l'oeuvre du Seigneur ; ce n'est pas tellement contre ce qu'il est maintenant en gloire, mais davantage contre ce qu'il a été en tant qu'homme ici-bas. Un Christ humilié semble être constamment l'objet des attaques de l'Ennemi.
            Il en a été ainsi dès le début. Considérons les troubles survenus dès les premiers jours de l'Eglise : la doctrine de l'arianisme, par exemple, qui cherche à porter atteinte à la Personne de Christ - et de nos jours la doctrine qui nie l'éternité des peines. Elle sape indirectement la vérité sur la Personne et l'oeuvre de Christ.
            Les sacrificateurs mangeront une partie de l'offrande de gâteau. Seule une personne convertie peut comprendre quelque chose concernant le Seigneur Jésus, être éclairée et se nourrir de lui dans son sentier à travers ce monde.
            Il est ensuite précisé qu'on le mange avec des pains sans levain. Il ne doit y avoir aucun péché en nous. Si le péché n'est pas jugé, le Saint Esprit est attristé et il ne peut pas déployer devant nous la beauté du Seigneur Jésus, dans son humiliation sur la terre ; lui seul est capable de le faire. D'autre part, rien n'est plus terrible qu'une personne inconvertie, qui critique et juge la vie du Seigneur Jésus, avec des pensées au sujet du Fils de Dieu provenant d'un coeur non renouvelé ! Les sacrificateurs de Dieu, eux, se nourrissent d'un Christ humilié, dans le lieu saint.
            Que le Seigneur nous rende capables, dans la puissance du Saint-Esprit, de nous nourrir de lui-même ! C'est certainement ce qui est demandé dans le message à l'Eglise de Pergame : « A celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée » (Apoc. 2 : 17). Que faut-il entendre par cette manne cachée ? Dans la gloire, dans la puissance du Saint Esprit, jetant un regard en arrière, nous entrerons pleinement dans ces délices que Dieu a trouvées dans la perfection du Seigneur, pendant le temps de son humiliation ici-bas.
            C'est dès maintenant notre part précieuse. La contemplation de son humiliation est plus merveilleuse encore que celle de son exaltation ; c'est l'humiliation de celui qui, étant en forme de Dieu, s'est anéanti lui-même, s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. Que le Seigneur, dans sa grâce, nous accorde de nous nourrir de lui de plus en plus !
                              « Là, de la manne cachée
                              De Christ - jadis humilié ici bas -
                              Du trésor de Dieu, nourrie à toujours,
                              Mon âme sera réjouie dans son amour.
 
 
                                                                                     D'après K.F. Kingscote