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NOTES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS (12)
 
 
ROMAINS : chapitre 12
 
 1 – La consécration et l'obéissance du chrétien : v. 1-2
 2 – La vie du corps de Christ : v. 3-8
 3 – Les exhortations pour la conduite des croyants : v. 9-21


1 – La consécration et l'obéissance du chrétien : v. 1-2
 
            1.1 : La source d'une vraie consécration
 
                        « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent » (v. 1). Nous avons vu depuis le début de cette épître qu'il n'y a rien de bon en nous, rien qui puisse plaire à Dieu, aucune oeuvre dont nous puissions nous glorifier devant Lui. Et pourtant nous sommes exhortés à glorifier Dieu dans notre corps, et même à le présenter comme un sacrifice vivant, en marchant sur les traces du Seigneur et en suivant l'exemple que lui-même nous a laissé par sa marche parfaite sur la terre. C'est le service intelligent auquel nous sommes appelés, dans le discernement de la volonté de Dieu. Mais pour cela nous avons besoin encore des compassions de Dieu, de sa grâce constante.
                        Le « donc » que nous trouvons au début de ce paragraphe montre qu'il y a un ordre. Il serait illusoire de penser offrir son corps en sacrifice agréable à Dieu sans avoir d'abord réalisé ce que les chapitres précédents présentent. Il faut premièrement comprendre quel est notre état devant Dieu, passer par la repentance et saisir par la foi la grâce offerte. Nous pouvons alors élever notre coeur en reconnaissance et en louanges à Dieu, et servir comme Dieu nous appelle à le faire, d'une manière intelligente, conforme à la Parole. Mais c'est seulement la conscience de l'amour infini dont nous sommes aimés et de la grâce qui nous a sauvés, qui produit en nous le désir d'aimer et de servir.
                        « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu… et vos membres à Dieu comme instruments de justice » (6 : 13). C'est notre être tout entier que Dieu veut pour Lui. D'abord notre coeur, un coeur engagé pour le Seigneur Jésus, parce que c'est l'amour qui doit être le mobile de tout ce que nous faisons. « Même si je distribuais en aliments tous mes biens, et si je livrais mon corps pour être brûlé, mais que je n'aie pas l'amour, cela ne m'est d'aucun profit » (1 Cor. 13 : 3). Dieu veut aussi que nous le servions d'une manière intelligente afin de discerner quelle est Sa volonté pour nous. Enfin nous ne devons pas oublier que notre corps est le temple du Saint Esprit ; aussi sommes-nous appelés à glorifier Dieu dans notre corps (1 Cor. 6 : 19-20).
 
 
            1.2 : La volonté de Dieu et l'obéissance
 
                        Auparavant nous vivions pour nous-mêmes, mais nous avons été rachetés de notre vaine conduite, achetés à prix pour que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais pour celui qui est mort pour nous ! Deux exhortations importantes sont placées devant nous : « Ne vous conformez pas à ce monde » et « soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence » (v. 2). Si nous laissons la chair agir en nous, amorcée par les convoitises du présent siècle mauvais, elle produira de mauvais fruits. Mais par le sacrifice de Christ nous avons été sanctifiés, c'est-à-dire séparés, mis à part pour Dieu, comme des enfants qui lui appartiennent, rendus capables de discerner la volonté de Dieu.
                        Les foules suivent « la façon de vivre de ce monde » (Eph. 2 : 2), espérant toujours trouver quelque chose de meilleur, mais Dieu nous demande de ne pas nous conformer à ce siècle !
                        « Notre Seigneur Jésus Christ… s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous retirer du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père » (Gal. 1 : 4). L'oeuvre de Christ à la croix nous retire moralement du présent siècle, et c'est la volonté de Dieu de nous mettre ainsi à part de ce monde, bien que nous soyons encore obligés d'y vivre. C'est ce que le Seigneur Jésus disait de ses disciples : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal » (Jean 17 : 14-16).
                        Il est bien remarquable aussi de voir que le discernement de la volonté de Dieu implique d'une part de ne pas se conformer au monde, et d'autre part d'être renouvelé dans son intelligence spirituelle. C'est ce que nous lisons encore en 1 Jean 2 : 15-17 : « N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde… le monde s'en va, lui et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ».
                        Comment être renouvelé dans son intelligence ? En nous nourrissant de la Parole de Dieu, en ayant nos pensées occupées de Christ et des choses célestes, en contemplant Christ dans sa gloire (2 Cor. 3 : 18). C'est bien dans la mesure où nos coeurs sont remplis de Lui, où nous jouissons de sa communion que nous pouvons alors discerner la volonté de Dieu.
                        Celle-ci ne se plie pas à nos caprices ni ne varie pas au gré des circonstances! La Parole de Dieu est la vérité ; c'est à nous d'être obéissants pour que nous puissions refléter quelques traits de la nature divine.
 
 
 
2 – La vie du corps de Christ : v. 3-8
 
 
            2.1 : L'humilité
 
                        Nous sommes exhortés « à avoir de saines pensées », c'est-à-dire ne pas avoir une haute opinion de nous-mêmes ! (v. 3). Nous n'avons pas à penser être au-dessus de nos frères, à vouloir diriger les autres ou les attirer autour de soi. Un seul est notre conducteur et il n'y a qu'un seul centre, c'est Christ ! L'apôtre Pierre parlant de ceux qui ont la charge de surveiller le troupeau dit : « Faites paître le troupeau de Dieu… en veillant sur lui non par contrainte… ni comme dominant sur des héritages mais en étant les modèles du troupeau » (1 Pier. 5 : 2-3).
                        Le verset 16 ajoute : « Au lieu de penser à ce qui est élevé, associez-vous à ce qui est humble ». Le Seigneur est présenté comme l'exemple parfait d'humilité, d'abaissement, de renoncement à lui-même : « Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, lui qui… s'est anéanti… il s'est abaissé lui-même… » (Phil. 2 : 5-8). Il a dit à ses disciples : « Qui est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » (Luc 22 : 27).
                        Que nous puissions faire des progrès à cet égard, apprenant à être humbles dans notre vie personnelle comme aussi dans le service et dans la vie collective de l'assemblée. En même temps, nous devons réaliser la valeur que nous avons pour Dieu, que nous sommes précieux pour Lui, parce qu'Il nous a acquis au prix du sang de Christ. 
 
 
            2.2 : Les croyants unis à Christ en un seul corps
 
                        « Nous… sommes un seul corps en Christ et, chacun individuellement, membres les uns des autres » (v. 5). Toute la chrétienté est constituée par des hommes qui professent être chrétiens. Certains ont la vie de Christ, ce sont de vrais chrétiens ; ils font partie du corps de Christ. D'autres se réclament de ce titre sans être véritablement enfants de Dieu et ne sont donc pas membres de ce corps.
                        De même qu'un corps fonctionne par l'action de tous ses membres, celui de Christ, image de l'assemblée, fonctionne de la même manière. Nous trouvons en particulier dans deux autres passages (1 Cor. 12 et Eph. 4) la manière dont le corps de Christ est appelé à fonctionner, notamment par le moyen « des dons de grâce » qui sont donnés pour l'édification du corps tout entier.
 
 
            2.3 : L'exercice des « dons de grâce »
 
                        Ces dons viennent de Dieu, communiqués à chacun par le Saint Esprit, non pour faire valoir celui qui l'a reçu, mais en vue du bien de l'assemblée. « Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, en bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu » (1 Pier. 4 : 10). Les dons sont différents parce qu'il y a une multitude de besoins, et la grâce variée de Dieu y répond.
                        Le mobile qui doit nous faire agir dans l'exercice des dons, c'est l'amour, l'amour pour le Seigneur, pour tous les saints et pour les hommes perdus.
 
                        Dans ces versets 6 à 8, sept dons de grâce différents sont mentionnés :
                                   - Le premier don est le don de prophétie (v. 6). Le prophète n'est pas seulement celui qui annonce ce qui se passera dans l'avenir, mais il répond directement de la part de Dieu au besoin présent d'une âme. Ainsi le prophète Nathan, lorsqu'il a été envoyé vers le roi David, déclare : « Tu es cet homme ! » (2 Sam. 12 : 7). C'était une flèche destinée à transpercer la conscience de David et opérer en lui un travail de repentance salutaire. Dans l'assemblée, le don de prophète est donné « pour l'édification et l'exhortation et la consolation » (1 Cor. 14 : 3). Il s'agit aussi de « prophétiser selon la proportion de la foi », c'est-à-dire qu'il faut s'attendre au Seigneur et être dépendant de Lui pour ne pas dépasser la mesure de notre foi.
                                   - « Soyons occupés du service » (v. 7a). C'est un travail d'amour pour le Seigneur en faveur de ceux qui sont membres du corps de Christ. Hébreux 6 : 10 dit : « …ayant servi les saints et les servant encore ». Nous avons aussi l'exemple de Marthe et de Marie qui ont servi le Seigneur en le recevant dans leur maison. Le Seigneur Jésus fait remarquer à Marthe que le service ne doit pas passer avant le Seigneur Lui-même. Marie avait appris cette leçon en se tenant à Ses pieds. Nous savons comment elle a pu rendre ensuite au Seigneur ce service d'amour en répandant le parfum pour oindre ses pieds. Romains 16 donne une liste de plusieurs serviteurs et servantes distingués par le service qu'ils ont accompli pour le Seigneur. Mais ici, en Romains 12, il s'agit plutôt du service dans l'assemblée à propos duquel l'apôtre Pierre précise : « Si quelqu'un parle, qu'il le fasse comme oracle de Dieu ; si quelqu'un sert, qu'il serve comme par la force que Dieu fournit » (1 Pier. 4 : 11).
                                   - « Celui qui enseigne, qu'il s'applique à l'enseignement, celui qui exhorte, à l'exhortation » (v. 7b-8a). Celui qui enseigne, appelé ailleurs « docteur » (1 Cor. 12 : 28 ; Eph. 4 : 11), « expose justement la parole de la vérité » (2 Tim. 2 : 15), sans la frelater. Conduit par l'Esprit de Dieu, il en fait connaître les vérités, en donne le sens, et la fait comprendre. Il ne s'agit pas de prévoir un temps de parole pour parler si nous n'y sommes pas conduits par l'Esprit. Il se peut qu'il n'y ait que « cinq paroles » à donner par l'Esprit mais qui seront pour le bien et l'édification de l'assemblée. Nous ne devons pas être négligents, ni passifs, ni non plus agir si le Seigneur ne nous le demande pas. Nous avons besoin d'être tous attentifs pour que la Parole soit donnée par l'Esprit et qu'elle soit aussi reçue par l'Esprit par les auditeurs. 
                                   - « Celui qui distribue, qu'il le fasse avec simplicité » (v. 8b). Nous avons, dans le livre des Actes, l'exemple de ceux qui avaient été choisis pour servir aux tables. Il est remarquable de voir le soin avec lequel ce service avait été confié à des hommes qui avaient « un bon témoignage, pleins de l'Esprit Saint et de sagesse » (Act. 6 : 3). Il n'y a pas de « petit » service, mais il est important que chacun accomplisse le service qui lui a été confié avec dépendance et humilité.  Un tel dévouement sera pour le bien de tous.
                                   - « Celui qui est à la tête, qu'il conduise soigneusement » (v. 8c). C'est une tâche difficile, souvent dévolue aux anciens, pour laquelle il faut tout le secours du Seigneur. Nous sommes appelés à reconnaître ceux qui ont reçu cette autorité de la part du Seigneur. Hébreux 13 : 7 nous invite à nous souvenir de nos conducteurs. Pourquoi ? Parce qu'ils nous ont annoncé la parole de Dieu. Paul, dans la première épître aux Thessaloniciens (5 : 12-13) demande de reconnaître ceux qui travaillent et sont à la tête dans le Seigneur et de les estimer très haut en amour à cause de leur oeuvre.
                                   - « Celui qui exerce la miséricorde, qu'il le fasse joyeusement » (v. 8d). C'est dans la mesure où l'on reconnaît être soi-même un objet de la miséricorde divine que l'on peut aussi l'exercer envers les autres. Nous avons également besoin d'apprendre du Seigneur qui nous donne l'exemple d'un service dévoué en Jean 13 : il se baisse pour laver les pieds de ses disciples. Hélas, bien souvent, nous sommes plus disposés à pratiquer un lavage de tête de notre frère plutôt que de nous mettre à ses pieds pour exercer la miséricorde de la part du Seigneur !
 
 
 
3 – Les exhortations pour la conduite des croyants : v. 9-21
 
            A partir du verset 9, les exhortations concernent notre vie collective ; elles ont trait d'abord à nos relations fraternelles, puis elles touchent nos relations avec tous les hommes.
 
            3.1 : L'affection chrétienne et l'activité des croyants
 
                        Ces exhortations commencent par l'amour (v. 9-10), parce que l'amour est le seul mobile qui doit nous faire agir. L'exercice des dons pour le bien de l'assemblée, du corps de Christ, nécessite l'amour, et il en est de même dans nos relations fraternelles. « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour... » (Eph. 5 : 1).
                        Nous ne sommes pas naturellement portés à aimer d'un véritable amour. Au contraire la Parole nous dit que « nous étions... détestables, nous haïssant l'un l'autre » (Tite 3 : 3); mais parce que nous sommes maintenant des enfants de Dieu, « l'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (5 : 5).
                        L'amour doit être sans hypocrisie ; il doit être vrai car il « se réjouit avec la vérité » (1 Cor. 13 : 6). L'apôtre Jean aimait dans la vérité (2 Jean 1 ; 3 Jean 1). L'amour se vit dans la lumière, il ne supporte pas le mal, mais il n'impute pas non plus le mal ! Si nous gardons quelque racine d'amertume contre un frère, ce n'est pas de l'amour ! Apprenons à aimer comme le Seigneur nous l'enseigne et ce sera un témoignage vis-à-vis du monde. « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous » (Jean 13 : 35).
                        L'amour repose sur ces deux piliers : « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (v. 9b). Le mal est produit par la vieille nature. Le bien, c'est le fruit de la nouvelle nature. L'amour vrai ne peut pas s'accommoder du mal. C'est pourquoi il s'élève au-dessus de l'affection fraternelle. Pierre le dit bien au début de sa première épître : « Joignez... à l'affection fraternelle, l'amour » (1 : 5-7). Ainsi, nous voyons l'apôtre Paul reprendre Pierre auquel il était très attaché (2 Pier. 3 : 15), et lui résister en face quand celui-ci « se déroba et se mit à l'écart, craignant ceux de la Circoncision » (Gal. 2 : 11-14).
                        Nous lisons aussi en Lévitique 19 : 17-18 : « Tu ne manqueras pas à reprendre ton prochain, et tu ne porteras pas de péché à cause de lui… Tu ne garderas pas rancune… mais tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Réalisant cet amour dans la vérité, nous ne devons pas oublier d'être pleins d'affection les uns pour les autres, de nous aimer « l'un l'autre ardemment, d'un coeur pur » (1 Pier.1 : 22), et de nous « stimuler à l'amour et aux bonnes oeuvres » (Héb. 10 : 24).
 
                        « Quant à l'honneur, soyez les premiers à le rendre les uns aux autres » (v. 10b). Nous sommes particulièrement sensibles à la déférence de nos frères envers nous-mêmes. Mais nous devons considérer que chaque homme est une créature de Dieu, qu'il a une âme précieuse aux yeux de Dieu. Nous avons à honorer tout homme, même le plus misérable ! Le respect est une attitude que nous devons à l'autre, en particulier dans nos relations familiales, entre parents et enfants. La Loi disait : « Honore ton père et ta mère… ». Cette injonction est reprise dans la sphère chrétienne : « Enfants obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère… » (Eph. 6 : 1-2). Mais aussi dans ce même passage : « Père, n'irritez pas vos enfants... » (v. 4).
                        Apprenons aussi à découvrir le bien chez les autres, alors que nous sommes si prompts à voir et à relever le mal qui est chez notre frère !
 
                        « Quant à l'activité, pas paresseux ; fervents en esprit ; servez le Seigneur » (v. 11). Nous ne devons pas nous laisser aller à l'oisiveté, mais suivre l'exemple du Seigneur, lui qui n'avait pas un lieu où reposer sa tête mais qui, dans son dévouement inlassable, « a passé de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10 : 38). Le livre des Proverbes nous exhorte à maintes reprises à ne pas être inactifs ni paresseux. Il nous invite à considérer ce que Dieu a placé dans sa création pour notre instruction : « Va vers la fourmi, paresseux… » (Prov. 6 : 6).
                        Toute notre activité concourt au même but : servir le Seigneur ! « Quoi que vous fassiez, faites-le de coeur, comme pour le Seigneur… c'est le Seigneur Christ que vous servez » (Col. 3 : 23-24). Servir le Seigneur ne se fait pas sous la contrainte. C'est une grâce particulière qui nous est donnée. Servons donc avec joie et par amour pour Celui qui nous a tant aimés ! Le Psaume 100 le spécifie bien : « Servez l'Eternel avec joie » (v. 2). Chacun de nous est appelé à servir le Seigneur, même les plus jeunes. Voyez l'exemple de la petite servante de Naaman qui, par son témoignage, a été le moyen de la guérison de son maître (2 Rois 5).
 
                        « Réjouissez-vous dans l'espérance » (v. 12a). C'est Lui le but du service. Servons le Seigneur avec joie, en ayant devant nous l'espérance réjouissante de son prochain retour. 
 
                        « Soyez patients dans la tribulation » (v. 12b). C'est ce qu'avaient réalisé les croyants Hébreux : ils avaient « enduré un grand combat de souffrances… avec des opprobres et des persécutions », ils avaient « accepté avec joie d'être dépouillés de leurs biens, sachant qu'ils avaient pour eux-mêmes des biens meilleurs et permanents ». Quel encouragement ils reçoivent de l'apôtre : « Ne rejetez pas loin votre confiance, qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de patience… » (Héb. 10 : 32-36) !
 
                        Servir, c'est aussi être « persévérants dans la prière » (v. 12c), prier sans se lasser, avec foi, dans toutes les circonstances de la vie, et sans cesse ! Le Seigneur donne à ses disciples une illustration de cette persévérance dans la parabole de Luc 18 : 1-7, « pour montrer qu'il leur fallait toujours prier et ne pas se lasser ». « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance » (Eph. 6 : 18).
                        Le livre des Actes mentionne la prière fréquente des disciples ou de l'assemblée. «Tous ceux-ci persévéraient d'un commun accord dans la prière » (Act. 1 : 14) ; c'est la première chose que les disciples ont faite après l'élévation au ciel du Seigneur Jésus. « Pierre... était gardé dans la prison ; mais l'assemblée faisait d'instantes prières à Dieu pour lui » (Act. 12 : 5) ; les disciples ont persévéré dans la prière toute la nuit, jusqu'à ce que Pierre soit délivré !
                        Un bel exemple de ce service persévérant dans la prière est donné par Epaphras. C'était pour lui un véritable combat qu'il menait pour le bien des saints et il le faisait avec « un grand travail de coeur » (Col. 4 : 12-13). 
 
                        « Subvenez aux besoins des saints ; appliquez-vous à l'hospitalité » (v. 13). Ce sont des exhortations très pratiques que nous sommes appelés à vivre de façon plus constante. Prendre soin les uns des autres, pratiquer l'hospitalité, autant d'exemples de service d'amour. Jacques parle dans son épître du service religieux pur et sans tache qui est de « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » (1 : 27).
                        Les croyants de l'assemblée à Antioche avaient eu à coeur de venir en aide aux frères de Jérusalem : « Les disciples, chacun selon ses ressources, décidèrent d'envoyer un secours aux frères qui demeuraient en Judée » (Act. 11 : 29). Soyons, nous aussi, attentifs à cette forme d'aide, en particulier en pensant à nos frères qui sont plus démunis, qui manquent même du nécessaire pour vivre !
                        « Que l'amour fraternel demeure. N'oubliez pas l'hospitalité ; car en la pratiquant, certains, à leur insu, ont logé des anges » (Héb. 13 : 1).
                        Le Seigneur disait aussi : « Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi » (Matt. 25 : 40). Quelle valeur cela donne au service que nous pouvons rendre, si nous voyons le Seigneur lui-même dans notre frère ou notre prochain !
 
 
            3.2 : Les relations des croyants
 
                        « Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez et ne maudissez pas » (v. 14). Le christianisme va beaucoup plus loin que les commandements de la Loi. Le Seigneur Jésus l'avait déjà déclaré dans le sermon sur la montagne : « Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ; ainsi vous serez les fils de votre Père qui est dans les cieux » (Matt. 5 : 43-44). Et il ajoute encore, montrant le niveau vers lequel nous sommes appelés à tendre : « Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (v. 48).
                        « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés… » (Eph. 5 : 1). Enfants de Dieu, possédant la nature divine, nous sommes appelés à refléter les caractères mêmes de Dieu, comme ils ont été vus en Christ. 
                        Il est vrai que de façon naturelle nous sommes portés à réagir contre ceux qui nous font du tort, et il est triste de rencontrer ce réflexe même dans nos relations fraternelles. Le Seigneur Jésus nous a donné l'exemple, lorsque sur la croix, Il a prié pour ses bourreaux. Pierre nous le rappelle : « Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui… lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas l'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 21-23).
 
                        « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, et pleurez avec ceux qui pleurent » (v. 15). Le Seigneur s'est approché en grâce de sa créature. Il s'est réjoui avec ceux qui étaient dans la joie, comme aux noces de Cana (Jean 2). Il a pleuré avec ceux qui étaient dans la peine, comme au tombeau de Lazare (Jean 11). Il a apporté sa parfaite sympathie à ceux qui en avaient besoin ; Il a été ému de compassion envers les foules (Matt. 9 : 36). Quel exemple Il nous laisse !
                        L'apôtre déclare : « Que les membres aient un soin égal les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Cor. 12 : 25-27).
 
                        « Ayez une même pensée les uns envers les autres ; au lieu de penser à ce qui est élevé, associez-vous à ce qui est humble » (v. 16a). Pour avoir cette même pensée, il faut de l'humilité. Comme nous l'avons déjà souligné, Paul nous exhorte à avoir une même pensée, un même amour, un même sentiment en contemplant l'exemple du Seigneur Jésus dans son abaissement. Nous avons besoin d'apprendre à ne pas chercher à nous élever, même dans nos pensées, mais à rechercher plutôt les choses humbles, et à nous associer aux plus petits, aux plus humbles.
 
                        « Ne soyez pas sages à vos propres yeux » (v. 16b). Nous sommes mis en garde contre notre « prétendue » sagesse. C'est un piège de se confier en sa propre sagesse. « As-tu vu un homme sage à ses propres yeux ? Il y a plus d'espoir pour un sot que pour lui » (Prov. 26 : 12).
 
 
            3.3 : L'attitude du chrétien envers les incroyants
 
                        La fin du chapitre donne des exhortations en rapport avec nos relations avec tous les hommes. Notre responsabilité, c'est de vivre en chrétien au milieu de ce monde, en nous souvenant que les premiers disciples ont été appelés chrétiens parce qu'ils reflétaient les caractères de Christ (Act. 11 : 26). En les voyant vivre, on voyait Christ en eux !
 
                        « Ne rendez à personne mal pour mal » (v. 17a). Là encore le Seigneur Jésus nous en montre l'exemple. Prophétiquement le Psaume 109 parle de l'attitude du Seigneur face à ceux qui le faisaient souffrir : « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ; mais moi je me suis adonné à la prière. Et ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (v. 4-5). Dans une telle situation notre ressource, c'est de prier et de tout remettre à notre Père céleste, celui qui est au-dessus de tout, et juge justement. Autant que cela dépend de nous, nous sommes appelés à vivre de façon honnête et en paix avec tous les hommes (v. 17b-18). Et puis ne cherchons pas à nous défendre, encore moins à nous venger (v. 19). Laissons cela entre les mains de notre Dieu. Au contraire, rendre le bien pour le mal produira une certaine perplexité chez ceux qui nous font du tort et les conduira à se poser des questions.
                        L'apôtre Pierre recommande : « Ne rendez pas mal pour mal, ni outrage pour outrage, mais au contraire bénissez » (1 Pier. 3 : 9).
 
                        La conclusion, c'est le chemin du bien et de l'amour : « Ne sois pas surmonté par le mal, mais surmonte le mal par le bien » (v. 21).
                        « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, en temps voulu, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas. Ainsi donc, tandis que nous en avons l'occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 9-10).