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L'homme à la main paralysée
 

Une guérison en un jour de sabbat (Matt. 12 : 9-14 ; Marc 3 : 1-6 ; Luc 6 : 6-11)
L'incapacité de l'homme naturel à servir Dieu (Rom. 3 : 10-12)

 
Une guérison en un jour de sabbat (Matt. 12 : 9-14 ; Marc 3 : 1-6 ; Luc 6 : 6-11)
              
            Dans la scène qui précède celle-là, Jésus traverse, avec ses disciples, les moissons un jour de sabbat. Or, ces derniers arrachent en passant quelques épis pour se nourrir ; aussitôt les pharisiens les accusent auprès de leur Maître : « Regarde ! Pourquoi font-ils un jour de sabbat, ce qui n'est pas permis ? » (Marc 2 : 24). Jésus leur rappelle que le sabbat est une grâce, il a été fait pour l'homme ; il s'en est fait un joug et se montre absolument incapable de le porter (Act. 15 : 10) ! Puis le « Fils de l'homme » se présente alors comme le « Seigneur du sabbat » ; et ainsi Il peut en disposer comme il l'entend !
            En réalité aussi longtemps que le péché règne, nul ne peut se reposer. Ni l'homme, chargé de ce fardeau, ni Dieu le Père, ni le Fils qui travaillent ensemble à ôter le péché et toutes ses conséquences (Jean 5 : 16-17) Jésus seul a rendu la loi « grande et honorable »  (Es. 42 : 21) ; ces pharisiens n'ont qu'un respect « formaliste » et hypocrite du sabbat - ils se servent de façon perverse de ce jour de repos. Ils cherchent à attirer l'attention de leur entourage et à être loués pour leur soi-disant « orthodoxie ». Le sabbat leur donne aussi l'occasion de porter un jugement sévère sur les autres - et avant tout sur le Seigneur, leur point de mire.
            Mais, sans se laisser arrêter par leur haine, le Serviteur parfait suit son chemin (Luc 10 : 33) et continue son oeuvre de grâce toujours accomplie dans un esprit d'humilité, de grâce et de douceur (Es. 42 : 1 - 4).
            C'est probablement le même jour, ou lors du sabbat suivant que, d'après l'évangile de Matthieu, Jésus rencontre à nouveau les pharisiens toujours aussi agressifs. Manifestement, ils sont jaloux de sa puissance et de son autorité. Aussi ne veulent-ils pas écouter ce que le Seigneur leur dit et de ce fait ils n'apprennent rien.
            Jésus entre dans la synagogue du village : ces opposants « religieux » sont là ; ils ne sont pas venus pour lire les Ecritures et s'édifier l'un l'autre ; non, ils sont venus observer  ou mieux épier Jésus - avec un oeil méchant (Matt. 6 : 23). Connaissant ses habitudes, ils espèrent voir Jésus guérir « un jour de sabbat » pour l'accuser ! Justement, pour des raisons ignorées, un pauvre malade est là, à point nommé, dans cette synagogue, juste au moment où Jésus s'y rend. Cet homme est très handicapé : l'une de ses mains, la droite, est paralysée. Si le Seigneur, avec sa miséricorde coutumière, prend soin de cet infirme, ils auront enfin trouvé le motif recherché !
            De plus, animés secrètement de telles intentions, ils  provoquent le Seigneur, en lui posant une question piège : « Est-il permis de guérir un jour de sabbat ? » (Matt. 12 : 10). Leur façon d'agir montre leur bassesse : ils sont prêts à exploiter le malheur d'un infirme, pour prendre en faute Celui qui seul peut le guérir ! Toute cette scène se déroule dans une synagogue, où chacun est censé, en présence de Dieu, avoir une attitude digne de Lui !
            Le Seigneur va leur répondre de deux manières. Il les reprend d'abord et puis Il agit en faveur de l'infirme ! Nous avons ici un bel aperçu de sa conduite habituelle ; son désir constant est d'honorer Celui qui l'a envoyé et de montrer ses grandes compassions envers les hommes tombés dans une misère complète. Il est vraiment l'Agneau « sans défaut et sans tache » (1 Pier. 1 : 19) dont les perfections réjouissent Dieu, qui lit dans les coeurs et les reins (Ps. 17 : 3).
            Jésus reprend ces pharisiens : « Quel sera l'homme d'entre vous qui, ayant une brebis, (une seule, comme dans la parabole de Luc 15 : 4), si elle vient à tomber dans un trou un jour de sabbat, n'ira pas la prendre et la relever ? » (Luc 14 : 5). « Combien donc un homme vaut-il mieux qu'une brebis ! Ainsi il est permis de faire du bien le jour du sabbat » (Matt 12 : 11-12). Puisque les Juifs, pour sauver une brebis - ou pour sauvegarder surtout leurs intérêts matériels - ne tenaient pas toujours compte du sabbat, combien plus un Dieu d'amour travaillera-t-il en grâce tous les jours pour sauver des hommes !
            Dans l'Evangile de Marc, Jésus dit alors à l'homme qui avait une main paralysée : « Lève-toi là devant tous » (3 : 4). Il voulait que tout se fasse en pleine lumière. Or obéir demandait de la part de ce paralytique un certain courage, dans cette atmosphère aussi hostile et connaissant la dureté des pharisiens (Marc 3 : 3 ; Jean 9 : 22). Jésus revient alors sur la question déjà posée par les pharisiens. Il demande : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat, ou de faire du mal ? De sauver la vie ou de tuer ? » (v. 4). Il se propose de redonner à cet homme l'usage de sa main ; eux, n'ont qu'un désir : tuer Jésus. (Jac. 4 : 17). Mais aucune « ordonnance » ne peut empêcher la compassion divine de s'exercer. Les lois édictées par Dieu lui-même ne vont pas entraver son amour ; elles ont pour but de stigmatiser la méchanceté de l'homme (1 Tim. 1 : 9-10).
            Les pharisiens gardent un silence plein de sous-entendus, embarrassé. Ce silence, celui des personnes qui ne veulent pas reconnaître leurs torts, les condamne ; c'est une sorte d'aveu involontaire. Alors Jésus les regarde à la ronde, avec colère ! Ce regard sonde l'un après l'autre tous ses interlocuteurs : Il est attristé par l'endurcissement de leur coeur, Il en éprouve vraiment une douleur intense.
            Hélas, aucun d'eux - à la différence de Pierre - ne fléchit sous Son regard. Personne ne verse des pleurs amers, montrant qu'il réalise la gravité de son péché (Luc 22 : 61-62) ! S'ils avaient montré le moindre signe de repentance, ils auraient été reçus à bras ouverts.
            Jésus se tourne maintenant vers le malade ; Il lui demande de faire un acte impossible pour lui jusqu'ici : « Etends ta main ». C'est un mouvement libérateur ; en obéissant, cet homme - une figure d'Israël - apporte la preuve de sa foi, et Jésus peut le guérir (Héb. 11 : 6) ; « sa main fut rétablie ». Israël, lui, est encore dans l'incrédulité ; il recevra bientôt un coeur nouveau et un esprit nouveau (Ezé. 36 : 26), et il sera guéri. La main de cet homme est rétablie dans son état primitif ; elle est aussi saine désormais que l'autre (Matt. 12 : 13).
            La dureté de coeur de ces pharisiens est évidente ; au lieu de se réjouir avec le malade guéri en admirant la puissance du Seigneur, pour eux ce miracle ne servait qu'à accentuer leur opposition. Remplis de fureur, ils sortent et tiennent conseil avec les « hérodiens » contre Jésus ; ils trament ensemble des projets infâmes pour Le faire périr. Ils cherchaient dans l'appui de ces hommes parce qu'ils avaient une réelle influence sur le tétrarque Hérode, qui gouvernait alors le pays conquis par les Romains (voir Marc 13 : 13).
            Mais « Jésus, le sachant, se retira de là. De grandes foules le suivirent et Il les guérit tous ». Son heure n'était pas encore venue de s'offrir en sacrifice expiatoire pour le péché. Il dira : « J'opère des guérisons aujourd'hui et demain et, le troisième jour, pour moi tout s'achève » à ces pharisiens qui cherchent à l'effrayer en parlant d'Hérode, « ce renard » (Luc 13 : 31-32). Il avait le pouvoir de donner Sa vie et celui de la reprendre ; personne ne pouvait la lui ôter !
 
 
L'incapacité de l'homme naturel à servir Dieu (Rom. 3 : 10-12)
 
            Que de mains rendues inutiles et incapables de servir à cause du péché ! Jésus les a transformées - et Il en transforme encore - en mains actives, dévouées, vaillantes et bienfaisantes (Act. 20 : 34) ; désormais, elles ressemblent à Ses propres mains, toujours prêtes à apporter pratiquement la preuve de Son amour et de Sa miséricorde. Et pourtant les hommes ont osé un jour crucifier de telles mains (Matt. 27 : 35).
 
            L'histoire de cet infirme est aussi la nôtre. Si nous sommes encore dans nos péchés, il faut nous hâter de rencontrer le Seigneur afin de recevoir une véritable guérison. Constamment, dans sa miséricorde, le Seigneur est prêt à répondre à la grande misère de l'homme. Le jour de la grâce dure encore !
            Ce qui se passe dans ces récits de l'Evangile sur le plan physique et matériel trouve son application dans le domaine moral et spirituel. N'avons-nous donc jamais ressenti la confusion, le trouble que le souvenir de notre vie passée crée parfois en nous ? Impossible de le dissiper. Peut-être cet homme avait-il longtemps cherché à dissimuler sa pauvre main : il en avait honte. Mais le moment vient où il nous faut tous reconnaître notre misère (1 Tim. 5 : 24). C'est inéluctable. N'attendons pas le moment où il faudra comparaître devant le grand trône blanc. Là, toute bouche sera fermée et ceux qui seront « morts dans leurs péchés » seront rendus vivants pour être justement condamnés (Apoc. 20 : 11-15).
            Chacun a reçu, dès sa naissance, la même nature adamique que ses parents, avec ses mauvaises dispositions, ses tristes penchants. Il n'a guère tardé à y ajouter ses propres péchés, dont il porte la responsabilité devant un Dieu juste et saint. Le temps n'efface pas en nous toutes les images ; certaines viennent nous assaillir et la paix parfois « affichée » vis-à-vis de notre entourage, alors que l'on est encore mort dans ses péchés, est factice (Ezé. 13 : 10).  
            A cet état incurable, il n'y a pas de remède humain ; il faut revenir au Seigneur et tout lui confesser. Jésus dit : « Etends ta main ». Il faut obéir avec confiance, avec foi ! Alors, on reçoit le salut, la grâce et la vie éternelle que Dieu, dans sa grâce immense, offre à un pécheur repentant. La guérison que cet homme a connue dans son corps, nous pouvons la recevoir dès aujourd'hui dans notre âme. Seul, le Seigneur peut sauver (Act. 4 : 12). Chacun de ses rachetés est scellé du Saint Esprit, Personne divine qui vient habiter en lui (Eph. 1 : 13-14). Il peut être « gardé » par les soins du Seigneur des dangers cachés dans un monde dont Satan est encore le prince.
 
 
            La « main » tient dans l'Ecriture une grande place, du point de vue symbolique. Elle sert à recevoir, à tenir ou à donner ; elle exprime parfois aussi la communion. Si l'on pose sa main sur quelqu'un ou quelque chose - c'est une façon de montrer que l'on s'identifie avec lui ; on « impose » les mains pour exprimer de façon visible que l'on donne à un autre  la « main d'association » dans son service (Gal. 2 : 9). L'Evangile de Luc précise que c'était la main droite de cet homme qui était paralysée (6 : 6). Dans l'Ecriture, à une main droite se lie la pensée de la force, de la puissance, et aussi de la dextérité (Ex. 15 : 6 ; Matt. 26 : 64). Il convient d'y voir parfois également l'idée des « plaisirs » (Ps. 16 : 11), de la justice (Ps. 48 : 10), ou celle d'une approbation (Héb. 1 : 13).
            Quand la main est paralysée, tout ce qui vient d'être mentionné manque, ou en tout cas est fort « limité ». C'est la conséquence de l'affaiblissement que le péché « non jugé » produit toujours chez quelqu'un. Faute de repentance sincère - Dieu le voit - toute une vie peut être ruinée ! C'était le cas pour ces pharisiens « aveuglés » sur leur état véritable (Jean 9 : 39-41). Ils nettoyaient avec le plus grand soin « l'extérieur de la coupe et du plat » : ils cherchaient à avoir une bonne apparence devant les autres hommes ; mais au-dedans, ils étaient pleins d'intempérance et de rapine (Matt. 23 : 25-26). Prenons garde de ne pas suivre un tel chemin ; soyons vrais comme le Seigneur l'était (Jean 8 : 25).
 
                                                                                  Ph. L           le 14. 11. 09