La foi de Rahab
Les espions reçus « en paix » par Rahab
La maison de Rahab, une image de la maison de la foi
Le cordon de fil écarlate et les tiges de lin
« Par la foi, Rahab la prostituée ne périt pas avec ceux qui n'ont pas cru » (Héb. 11 : 31)
Lire : Josué 2 ; Héb. 11 : 31 ; Jac. 2 : 25
« De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles, avec les nobles de son peuple » (Ps. 113 : 7-8). N'est-ce pas le cas pour Rahab, une femme prostituée, mais qui va entrer plus tard dans la lignée du Messie ? Une prostituée est une femme qui abandonne l'amour d'un homme pour aller vers un autre. Nous trouvons ce terme même dans le livre de l'Apocalypse, au temps de l'apostasie, où l'âme abandonne le Seigneur pour ce qui est sans valeur. C'est ce qui attend la chrétienté professante. Elle abandonne l'amour du Seigneur pour suivre le tentateur : il cherche à attirer les âmes après lui, dans la ruine.
Le chapitre 2 de Josué évoque le moment où Israël, après avoir franchi le Jourdain, va entrer en possession du pays de la promesse. Il sera ensuite partagé entre les différentes tribus. L'Esprit de Dieu nous entretient ensuite de Rahab. Quelle grâce que celle de Dieu : elle montre que ce pays de la promesse est en fait ouvert à tous ! C'est la foi qui sauve, et les oeuvres manifestent la réalité de cette foi (Jac. 2 : 18). Ce qui compte est l'état du coeur, c'est à cela que Dieu regarde.
L'Eternel va être amené à exercer son jugement, après un temps de longue patience, en détruisant toutes les nations qui s'y trouvent (Gen. 15 : 14, 16). Nous avons ici un magnifique exemple ; il montre que notre Dieu se plaît à bénir. Il ne change pas : son désir est toujours de faire reposer sa faveur sur ceux qui se tournent vers Lui.
Les deux espions vont se rendre dans la maison de Rahab. Ils n'auront pas besoin d'aller eux-mêmes vérifier la puissance de l'armée ennemie : le témoignage rendu par cette femme leur suffit amplement (Jos. 2 : 9). Ils pourront à leur retour dire à Josué : « Oui, l'Eternel a livré tout le pays en nos mains… » (v. 24). Ils montrent ainsi leur propre foi. Il est remarquable de voir que si, dans le livre de Josué et dans l'épître aux Hébreux, ils sont appelés des espions, l'épître de Jacques les nomme des « messagers ». L'espion considère ce qui se passe dans le monde en vue de sa condamnation ; le messager, lui, rapporte des faits. Ainsi agit l'Esprit de Dieu : « Il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement… et il vous annoncera les choses qui vont arriver… il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera » (Jean 16 : 8, 13, 14).
La maison de Rahab était située sur la muraille du rempart de Jéricho (Jos. 2 : 15). Le jugement va tomber sur cette ville entourée de fortifications. Mais ce ne sont pas les murailles qui empêchent la puissance de Dieu d'opérer. Rahab reçoit les espions en paix (Héb. 11 : 31). Pourquoi ? Elle a compris la pensée de Dieu, et peut dire : « Je sais que l'Eternel vous a donné le pays et que la terreur de votre nom est tombée sur nous… nous avons entendu comment l'Eternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous, lorsque vous sortiez d'Egypte… » (Jos. 2 : 9-10). Nous ne savons pas dans quelle mesure elle entrait vraiment dans la signification de ces grandes choses, mais Rahab est probablement la seule personne à Jéricho qui avait compris et accepté ce que Dieu disait. Elle voit les choses comme Dieu les voit, et manifeste la foi qui se trouve en elle.
Dans la maison de Rahab il y avait une porte, une fenêtre. Les espions sont entrés par cette porte en venant à Jéricho. Ils y ont trouvé Rahab et entendu ce qu'elle avait à leur dire. Ils vont ensuite repartir vers Josué par un « autre chemin ». Cette porte est une image de celle du salut. Nous pouvons tous entrer par cette porte et recevoir le salut de notre âme.
Ensuite nous ne reviendrons pas vers Jéricho, vers le monde. A la fenêtre par laquelle les espions sont partis, Rahab a accroché un fil d'écarlate. Cette fenêtre n'est pas tournée vers Jéricho, mais placée sur la muraille ; elle s'ouvrait sur l'extérieur de la ville. Où tournons-nous les regards ? Vers ce monde et ses attraits, ses convoitises, ses idoles ? Nous savons bien que notre coeur a vite fait de suivre nos regards. Mais ces regards doivent être tournés hors du monde, vers le divin Josué, vers Jésus.
Au verset 11, Rahab déclare : « L'Eternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas ». Oui, Dieu est un Dieu de près qui ne se contente pas de nous voir du haut des cieux, mais Il s'approche vers nous, sur la terre, en bas. Chaque jour, Il s'occupe de nous ; nous pouvons nous confier en Lui. Il s'intéresse à nous de près et veut que nous apprenions à vivre avec Lui.
Rahab avait à coeur tous les membres de sa famille et désirait qu'ils entrent dans sa maison pour être sauvés. Quel contraste avec un Lot, sauvé à travers le feu ! Nous voyons tout l'intérêt que Rahab porte au salut des siens (verset 13). Ayons à coeur aussi le salut et le bien spirituel de ceux que Dieu nous a confiés dans nos maisons, particulièrement nos enfants. Est-ce une priorité de leur enseigner les vérités de la Parole de Dieu ? Avons-nous vraiment le désir que, jour après jour, la bénédiction du Seigneur repose sur eux ?
Le « cordon de fil écarlate » attaché à la fenêtre de la maison de Rahab a plusieurs significations. Le salut, pour tous ceux qui restent dans la maison, est lié à ce fil. C'était aussi un lien entre Rahab et les espions ; il montre que Rahab a écouté et obéi à ce que les espions lui ont demandé. Ce fil écarlate parle aussi de ce qui nous unit à Christ : sauvés par son sang et unis à Lui, nous recevons tous la même vie que la sienne – elle nous lie à Lui et les uns aux autres. L'écarlate est une image des droits de la Royauté. Le Seigneur Jésus a été revêtu, par dérision, d'un manteau d'écarlate : c'était un symbole de ses droits et de son autorité de Roi. Rahab reconnaît cette autorité et montre son obéissance en mettant un fil d'écarlate à sa fenêtre. Remarquons aussi cette mention dans Proverbes 31, au sujet de la femme vertueuse : « …toute sa maison est vêtue d'écarlate » (v. 21). C'est une maison heureuse, celle où les droits du Seigneur sont reconnus par tous ceux qui s'y trouvent !
Rahab avait caché les espions « sous des tiges de lin qu'elle avait arrangées pour elle sur le toit » (v. 6). Dans l'Apocalypse, on lit que « les noces de l'Agneau sont venues ; et sa femme s'est préparée ; et il lui a été donné d'être vêtue de fin lin, éclatant et pur : ce fin lin, ce sont les justices des saints » (Apoc. 19 : 7-8). On ne peut pas dire que Rahab était vêtue de fin lin, mais elle possédait ces « tiges » de lin qu'elle avait arrangées pour elle sur sa maison. Avons-nous de tels « éléments » dans nos maisons ? Ils parlent à nos coeurs de la justice de Christ dont nous avons besoin d'être revêtus.
Les murailles de Jéricho étaient là, impressionnantes par leur hauteur, image de l'orgueil et de la prétention du monde. Mais bientôt elles vont s'écrouler comme l'Eternel l'avait annoncé. Rahab, elle, sera mise à l'abri !
Nous pouvons être un peu surpris de trouver dans le chapitre 11 des Hébreux la mention de Rahab tout de suite après celle de Moïse, dont toute la vie a été marquée par la foi. Nous lisons que « sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (v. 6). La foi Lui ouvre les portes de notre coeur. Rahab vivait dans une grande ville qui paraissait imprenable, inaccessible, mais par la foi elle a été prise. « Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu, pour la destruction des forteresses… » (2 Cor. 10 : 3-4). Oui, nous avons des armes qui sont puissantes par Dieu, et Paul pouvait même dire : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10).
La maison de Rahab était sur la muraille, ce qui semblait bien incompatible avec ce que Dieu allait faire. Lorsque la muraille s'est écroulée, elle est tombée sous elle-même, mais cette maison de Rahab a été épargnée (Josué 6 : 20). Souvent nous comptons beaucoup sur les ressources des hommes, mais c'est la foi qu'il faut mettre en pratique ! Rahab avait la foi, le principe vital, actif, de la vie chrétienne.
Les espions sont repartis de la maison de Rahab, par la fenêtre, au moyen d'une corde. Ce détail fait penser à ce que l'apôtre Paul a dû connaître : il a été dévalé dans une corbeille par une fenêtre à travers la muraille pour échapper à ceux qui voulaient se saisir de lui (2 Cor. 11 : 32-33). Ainsi, il y a des moments où dans la vie du croyant Dieu permet des moyens peu ordinaires, peu glorieux aussi, pour échapper au danger. Mais la foi fait toujours accepter les moyens que le Seigneur trouve bon d'employer.
Rahab est une de ces femmes citées au début de l'évangile de Matthieu ; elle est entrée dans la lignée du Seigneur Jésus. Quelle merveilleuse grâce que celle de Dieu : Il vient chercher ceux et celles que les hommes rejetteraient !
« Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ; parce que la sagesse de Dieu est plus sage que les hommes, et que la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 24). Demandons au Seigneur d'augmenter notre foi. Si nous réalisons que nous sommes souvent semblables aux flots agités (Jac. 1 : 6), demandons à Dieu de nous donner la foi, afin de ne pas douter de son amour et de sa puissance. Souvenons-nous de cet homme à qui le Seigneur a dit : « Crois-tu que je puisse faire cela ? » ; il a répondu : « Je crois, viens en aide à mon incrédulité » (Marc 9 : 24). Tournons-nous résolument vers le Seigneur. Il ne nous décevra pas !
M-H. M - Notes prises au cours d'une méditation (16-08-09)