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NOTES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS (4)
 

ROMAINS : chapitre 4

1 – Les croyants de l'Ancien Testament et la justification par la foi : v. 1-12
2 – Les promesses de Dieu pour la foi : v. 13-18 
3 – La foi et la résurrection : v. 18-25 
 

1 – Les croyants de l'Ancien Testament et la justification par la foi :
v. 1-12
           
            Le chapitre 4 poursuit le sujet de la justification par la foi et non par les oeuvres, avec les exemples d'Abraham et de David, deux hommes auxquels les Juifs se référaient souvent. « Nous avons Abraham pour père » (Matt. 3 : 9), ont-ils dit à Jésus. Mais aussi éminents qu'ils aient été, ces deux hommes - Abraham, l'ami de Dieu, et David l'homme selon le coeur de Dieu - ont été justifiés par la foi, parce qu'ils ont cru ce que Dieu disait.
            Croire Dieu, ce n'est pas seulement croire en l'existence de Dieu ; c'est tenir pour vrai tout ce que Dieu dit. C'est cela la foi ! Lorsque Dieu dit : « Il n'y a pas de juste, non pas même un seul » (3 : 11), c'est vrai ; je le crois ! Et lorsqu'Il affirme : « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi… » (Eph. 2 : 8), c'est encore vrai et nous devons le croire !
 
 
            1.1 : Abraham, précurseur de la foi

                        Lorsque Dieu a fait les promesses à Abraham (Gen. 15 : 5-6), « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (v. 3). Abraham a été appelé l'ami de Dieu, mais ce n'est pas pour cela, ni pour ses oeuvres qu'il a été justifié, mais bien parce qu'il a cru ce que Dieu disait !
                        La promesse avait été faite à Abraham et à sa semence (Gen. 12 : 2-3 ; Gen. 15 : 4-5 ; Gen. 17 : 1-9). L'alliance que Dieu fait avec Abraham est inconditionnelle, et Dieu ne faillit jamais à ses promesses. C'est pourquoi l'alliance de la loi, survenue postérieurement, ne remettait pas en question ce que Dieu avait promis à Abraham et à sa semence, c'est-à-dire à la descendance d'Isaac, le fils de la promesse. Galates 3 : 16 précise que cette semence c'est Christ.
                        Le Seigneur Jésus lui-même parlant d'Abraham disait aux Juifs : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour… Avant qu'Abraham fût, Je suis » (Jean 8 : 56, 58). Mais si Abraham est appelé le père de tous les croyants, nous sommes aujourd'hui les enfants de Celui que Jésus nous a fait connaître comme Père.
                        Paul a dit aux Juifs à Antioche de Pisidie : « Sachez-le donc, frères : par lui (Jésus) vous est annoncé le pardon des péchés, et de tout ce dont vous n'avez pu être justifié par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui » (Act. 13 : 38-39).
 
                        Celui qui se met sous la loi fait les oeuvres qu'il doit faire, et il reçoit un salaire de ce qu'il fait. Mais sur ce principe-là, tous ont failli, et le salaire qui en résulte c'est la mort ! Par contre la grâce donne et apporte le salut à celui qui croit.
                        « Le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c'est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (6 : 23).

 
            1.2 : Le bonheur exprimé par David

                        Au Psaume 32, David parle de la justice sans les oeuvres. Il dit : « Je t'ai fait connaître mon péché et je n'ai pas couvert mon iniquité ; j'ai dit : Je confesserai mes transgressions à l'Eternel ». Et il ajoute : « Et toi, tu as pardonné l'iniquité de mon péché » (v. 5).
                        Ainsi David a été justifié parce qu'il a cru que Dieu pouvait justifier même un inique, un impie. Il exprime alors le bonheur de ceux qui, ayant confessé leurs péchés devant Dieu, savent qu'ils sont pardonnés : « Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées, et dont le péché est couvert… Réjouissez-vous en l'Eternel, et égayez vous, justes ! » (Ps. 51 : 1, 11). Le juste, c'est celui que Dieu a justifié.
                        L'homme voudrait se justifier lui-même par ses oeuvres, et avoir ainsi quelque droit à faire valoir devant Dieu. « Que devons-nous faire pour accomplir les oeuvres de Dieu ? demandaient les foules à Jésus ; Il leur répondit : « L'oeuvre de Dieu, c'est celle-ci : que vous croyiez en Celui qu'il a envoyé » (Jean 6 : 28-29). Dieu déclare qu'il n'y a pas de juste, pas même un seul, que l'on appartienne à « la circoncision ou à l'incirconcision », que l'on soit Juif ou non. On ne naît pas chrétien ; tous naissent pécheurs ! L'homme naturel n'a aucun avantage à faire valoir devant Dieu, et seule l'oeuvre de Christ peut le justifier et le rendre propre pour sa présence. Et quiconque croit, qu'il soit Juif ou Grec, esclave, homme libre, de toute tribu, langue, peuple et nation, devient un « bienheureux » !
 

            1.3 : La circoncision et la justice par la foi

                        Abraham a cru et a répondu à l'appel de Dieu. Séparé du paganisme environnant, il a porté dès lors la marque de cette séparation pour Dieu : la circoncision. Il a reçu ce signe « comme sceau de la justice de la foi » (v. 11) : Dieu le déclarait juste à cause de sa foi.
                        Abraham peut être considéré comme le père de tous ceux qui croient. D'abord, il était incirconcis quand il a cru Dieu : le privilège de la justification par la foi n'est pas réservé aux Juifs, mais s'étend à toute l'humanité. Mais Abraham est aussi « père de circoncision » (v. 12), c'est-à-dire moralement séparé du monde à cause de sa foi. Ce caractère moral, représenté par la circoncision s'applique ainsi à tous les croyants (Col. 2 : 11).

 
 
2 – Les promesses de Dieu pour la foi : v. 13-18

            Dieu avait fait des promesses à Abraham, et Abraham a cru Dieu. Ainsi sa foi lui a été comptée à justice alors qu'il était encore incirconcis (Gen. 15 : 6). Dieu a pu alors établir son alliance avec Abraham en lui donnant le signe de la circoncision comme sceau de la justice de sa foi (Gen. 17).
            Quant à nous, et de même qu'Abraham a eu foi en Dieu, nous croyons et nous saisissons par la foi ce que Dieu donne : son grand salut, ses riches bénédictions, le don du Saint Esprit, l'espérance d'un héritage glorieux (Eph. 1 : 13-14). Nous n'avons rien fait pour naître, et nous n'avons rien à faire pour hériter. Mais nous croyons, et notre foi se fonde sur ce que Dieu dit et ce que Dieu fait ! La Parole est la vérité, Jésus est la vérité et nous nous en tenons simplement à ce que Dieu dit. Au jardin d'Eden, le diable avait dit à Eve : « Quoi Dieu a dit ?... » (Gen. 3 : 1), et il a semé le doute dans son coeur ; aujourd'hui encore, il cherche toujours à semer le doute dans le coeur de l'homme, à le rendre méfiant envers Dieu.
 

            2.1 : Des promesses qui ne sont pas « par la Loi »

                        La promesse faite à Abraham et à sa descendance qu'ils seraient héritiers du monde ne pouvait pas être consignée dans la Loi ; celle-ci n'avait pas encore été promulguée.
                        L'accomplissement des promesses était assuré, quoiqu'il arrive, car il dépendait de Dieu. Abraham pouvait se reposer sur Dieu, et non sur son obéissance à la Loi. Celle-ci exige des efforts de la part de l'homme – qu'il est incapable de faire - alors que la promesse est inconditionnelle.
                        La foi serait « rendue vaine » et la promesse « annulée » (v. 14) si les promesses étaient sur le principe de la Loi qui attire en fait sur l'homme la colère et la condamnation de Dieu (v. 15) ; il est donc impossible qu'elle apporte en même temps la bénédiction. Bien que sainte, juste et bonne (7 : 12), la loi du Sinaï n'aboutit, en définitive, qu'à manifester l'opposition entre la volonté de l'homme et celle de Dieu.
 

            2.2 : Des promesses pour tous, reposant sur la puissance de Dieu

                        Les promesses de Dieu vont bien au-delà des limites d'Israël : elles concernent tous ceux qui ont la même foi qu'Abraham, car il est, dit l'apôtre, « notre père à tous » (v. 16). « Ainsi qu'il est écrit : je t'ai établi père de beaucoup de nations » (v. 17), tous les enfants de Dieu sont « enfants de la promesse » (Gal. 4 : 28).
                        Les promesses reposent sur la puissance de Dieu. Abraham a compté sur Dieu, lorsqu'il n'avait pas d'enfant en raison de la stérilité de sa femme et de leur âge avancé (Gen. 17 : 17 ; 18 : 11 ; Héb. 11 : 11, 12). Cette puissance de Dieu qui « appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient » (v. 17) s'est exercée d'abord lors de la création (Ps. 33 : 9 ; 1 Tim. 6 : 13) ; elle est active ensuite envers tous ceux qui croient (Eph. 1 : 19) et elle opère en eux (Eph. 3 : 20).
 


3 – La foi et la résurrection : v. 18-25
 
            3.1 : La foi d'Abraham en un Dieu de résurrection

                        Abraham est appelé le père des croyants, et à sa suite - comme avant lui aussi - la Parole nous parle de cette grande nuée de témoins de la foi (Héb. 11), qui ont marché sur les même traces, mais pour nous amener à fixer nos yeux « sur Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l'accomplissement » (Héb. 12 : 2).
                        Abraham faisait confiance à Dieu, comme à quelqu'un qu'il connaissait bien. Et il savait que Dieu ne manque jamais à ses promesses, « étant pleinement convaincu que ce que Dieu a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir » (v. 21). Cette certitude de la foi l'a amené à croire que Dieu pouvait, en dépit même de la faiblesse naturelle de son corps, lui donner un fils. Et lorsqu'il a obéi à Dieu en offrant Isaac, il croyait que Dieu pouvait ressusciter son fils d'entre les morts (v. 17 ; Héb. 11 : 19).
                        L'apôtre Paul pouvait déclarer de la même manière : « Je sais qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder ce que je lui ai confié… » (2 Tim. 1 : 12). Notre foi est liée à la confiance que nous avons dans un Dieu que nous connaissons ! Et la foi s'empare des choses qui sont impossibles aux yeux des hommes, parce qu'elle sait que pour Dieu, toutes choses sont possibles.
 

            3.2 : La foi en Dieu qui a ressuscité Jésus

                        « Nous… croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (v. 24-25). Nous ne méritons rien, mais ce que Dieu dit, nous le croyons et nous le recevons. L'aveugle de naissance (Jean 9) ne s'est pas posé de questions, il a cru tout simplement ce que Jésus lui avait dit et il peut alors rendre un magnifique témoignage. Et lorsque Jésus lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? », il répond : « Je crois Seigneur ! » (v. 36, 38).
                        Si Dieu nous parle de la foi d'Abraham et nous invite à croire comme lui a cru, c'est pour que notre foi s'appuie sur l'oeuvre de Christ accomplie à la croix. Et les versets 24 et 25 sont là comme la conclusion, l'aboutissement de tous les premiers chapitres qui nous ont montré que l'homme est pécheur, coupable, perdu, que nul ne peut être sauvé par des « oeuvres méritoires », mais que Dieu donne le salut gratuitement, par sa grâce à celui qui croit en l'oeuvre de Christ, « livré pour nos fautes » et « ressuscité pour notre justification ». Ainsi l'homme pécheur est non seulement un coupable gracié, mais il peut se tenir devant Dieu comme parfaitement justifié. L'oeuvre est accomplie, le sang qui nous justifie a été répandu, et « Dieu est juste et… il justifie celui qui est de la foi de Jésus » (3 : 26). Quel amour que l'amour de Dieu à l'égard de sa créature pécheresse et coupable ! Et quelle chose merveilleuse ce sera lorsque Christ amènera tous ses rachetés dans sa gloire, et se présentera son Epouse, l'assemblée, « glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais… sainte et irréprochable » (Eph. 5 : 27).