bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
L'ARCHE ET LE CROYANT
 
Quelques enseignements ou avertissements pouvant être retirés des récits de la Parole de Dieu montrant le comportement des hommes d'Israël et des Philistins vis-à-vis de l'arche sainte.

 Sommes-nous caractérisés par de l'impiété ? (1 Sam. 2 : 12-17, 22 ; 4 : 4-11)
 Avons-nous, peut-être par ignorance, un mauvais comportement ? (1 Sam. 5 ; 6 : 1-13)
 Notre attitude est-elle parfois irrévérencieuse ? (1 Sam. 6 : 14-21)
 Sommes-nous souvent plutôt indifférents ? (1 Sam. 7 : 2)
 Notre attitude à l'égard de l'arche est-elle parfois incohérente ? (1 Sam. 14 : 17-19)
 Sommes-nous négligents quant à l'enseignement de la Parole ? (2 Sam. 6 : 1-11 ; 1 Chr. 13 : 3)
 
           
            « Sondez les Ecritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39). Ce conseil judicieux a été donné par le Seigneur Jésus à ceux qui l'entouraient et qui avaient le privilège de posséder les Ecritures. Chacun de nous, croyants, est invité à lire avec le plus grand soin la Parole de Dieu, afin de mieux connaître le Fils de Dieu devenu également, par amour, le Fils de l'Homme.
            Dans l'Ancien Testament, sous forme de types et de figures, la personne de Christ et son oeuvre sont présentées. Plusieurs personnages ont été durant leur vie, à certains égards, des types de Christ : citons Joseph, Samuel, David ou Daniel. Des objets également, les ustensiles sacrés du Tabernacle, mettent en évidence certaines gloires du Seigneur.
            C'est le cas en particulier de l'arche. Moïse avait reçu le commandement de la construire, après en avoir contemplé le « modèle » sur la sainte montagne (Ex. 25 : 9). Cette arche en bois de sittim incorruptible, était recouverte d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur.
            A sa base, il y avait des anneaux d'or à travers lesquels on passait des barres en bois d'acacia, recouvertes d'or. Ces barres permettaient de transporter l'arche dans le désert et lors des cérémonies solennelles. Ce service était confié à la famille de Kehath, un des fils de Lévi.
            Sur le dessus de l'arche se trouvait un rebord en or qui enserrait un couvercle en or massif : le propitiatoire. A chaque extrémité, des chérubins en or surplombaient ce propitiatoire, faisant corps avec lui. La face de ces gardiens de la sainteté de Dieu était tournée vers le propitiatoire, qu'ils couvraient de leurs ailes. Une fois par an, le souverainsacrificateur venait déposer du sang sur ce propitiatoire (Lév. 16 : 15-16).
            L'arche contenait la Loi donnée à Moïse, écrite sur les deux tables de pierre (Ex. 24 : 2 ; 31 : 10 ; Deut. 10 : 3, 5) ; plus tard, elle renfermera aussi un vase contenant de la manne et la verge d'Aaron.
            Invisible, l'Eternel siégeait « au milieu des chérubins ». Là, Il rencontrait le représentant de son peuple et lui faisait entendre Sa voix (Ex. 25 : 10 ; 30 : 6 ; Nom. 7 : 89 ; 1 Sam. 4 : 4).
            L'arche est un beau type de Christ, parfaitement Dieu et parfaitement homme. C'était le principal objet du Tabernacle. Elle devait être en permanence dans le lieu très saint, au-delà du voile (Ex. 26 : 34).
 
            Examinons maintenant un peu quelle a été, au temps de Samuel, l'attitude des hommes d'Israël et des Philistins à l'égard de cette « arche de Dieu ». Et répondons nous-mêmes ensuite à la question du Seigneur : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (Matt. 16 : 16). Oui, quel prix la véritable arche de Dieu a-t-elle réellement pour nos coeurs ?
 
 
Sommes-nous caractérisés par de l'impiété ? (1 Sam. 2 : 12-17, 22 ; 4 : 4-11)
 
               Hophni et Phinées, les deux fils d'Eli, le souverain sacrificateur alors en fonction, étaient en réalité des « fils de Bélial » ; ils ne connaissaient pas l'Eternel (1 Sam. 2 : 12). Ils abusaient des merveilleux privilèges liés à leurs fonctions. Leur attitude à l'égard des femmes qui servaient à l'entrée de la tente d'assignation était indigne (v. 22) et ils traitaient de façon méprisante ceux qui apportaient des offrandes. Malgré les protestations des donateurs, ils se servaient en priorité de la graisse expressément réservée à l'Eternel, sans se soucier de son caractère de sainteté. En somme, ils se montraient odieux à tous égards.
            Ces sacrificateurs apostats et le peuple qu'ils poussaient à s'égarer considéraient l'arche comme une sorte de talisman susceptible de leur venir en aide contre les Philistins. Ils ne réalisaient pas que leur état moral était si mauvais que c'était Dieu qui avait déjà permis une défaite. Il est impressionnant de les voir imaginer qu'ils peuvent emporter l'arche avec eux dans le camp militaire, afin d'obliger l'Eternel à leur venir en aide ! Ils n'hésitent pas à la retirer de la maison de l'Eternel à Silo. Il n'y a rien dans cette scène qui rappelle l'ordre donné par Dieu à Josué, lors de la prise de Jéricho. L'arche de l'alliance de l'Eternel était alors portée par les sacrificateurs, tandis que, devant elle, sept d'entre eux sonnaient des trompettes ; ils firent le tour de la ville en criant jusqu'au jour où la muraille tomba sur elle-même ! (Jos. 6).
            Des hommes pieux auraient d'abord recherché les causes de la défaite, ils se seraient humiliés et auraient attendu de connaître la volonté de Dieu pour s'y soumettre (Jug. 20 : 28). Or, ici ils n'ont aucune velléité de Le consulter, même d'une manière « formelle ». Aussi n'est-il pas surprenant que le combat s'achève par un désastre complet ! Hophni et Phinées sont tués et 34000 hommes avec eux ; Eli meurt en apprenant que l'arche est prise (1 Sam. 4 : 18 ; Ps. 78 : 60-61). « I-cabod - la gloire de Dieu s'en est allée » (v. 21), déclare la belle-fille d'Eli avant de mourir à son tour.
            Il y a souvent beaucoup de « superstition » parmi les raisons qui poussent les gens à porter des croix ou toutes sortes de médailles : elles s'imaginent être ainsi « protégées », par exemple pendant un voyage, être ainsi à l'abri d'un accident. Cette conviction erronée les amène parfois à prendre des risques insensés sur les routes ! Chez la plupart, la vie de Dieu n'a pas sa place. Elles croient pouvoir disposer de Lui à leur guise, et se réclament souvent bruyamment du Seigneur (Matt. 7 : 21 ; 25 : 12) ! Or Dieu est loin d'approuver tout ce qui se fait « en son nom », au sein de la chrétienté professante.  L'activité religieuse est très souvent associée à un mal connu dont on refuse de se séparer !
 
Avons-nous, peut-être par ignorance, un mauvais comportement ? (1 Sam. 5 ; 6 : 1-13)
 
            Une fois l'arche entre les mains des Philistins, la situation est toute différente. On ne peut s'attendre à ce que des païens connaissent, comme les Israélites auraient dû le réaliser, la valeur de cette arche. Leur conduite à l'égard de cet objet sacré est à la mesure de leur ignorance. Toutefois, Dieu ne leur permettra pas de violer impunément les droits de Sa sainteté. Quoique l'arche fasse partie du butin de guerre des Philistins, après la défaite d'Israël, elle n'a pas cessé pour autant d'appartenir au Seigneur de toute la terre.
            L'Eternel avait refusé le secours accordé jusqu'alors à Israël, du fait de leur apostasie ; toutefois Il ne renonce pas à ses droits sur l'arche, cette belle figure de son Fils bien-aimé. C'était une insulte envers Lui de la placer ainsi dans le temple de Dagon, une honteuse idole (1 Sam. 5 : 2 ; Jér. 11 : 13). Manassé fera pire encore en plaçant une idole dans la Maison de Dieu, avant de se repentir et de s'humilier (2 Chr. 33 : 7, 15).
            La conduite des Philistins ne pouvait qu'entraîner une réponse sévère de la part de l'Eternel. Il leur montre qu'ils retiennent indûment chez eux « l'arche de sa force (Ps. 132 : 8). Cependant Il est lent à la colère et tient compte de leur ignorance Il n'envoie pas immédiatement sur eux le jugement. Il frappe d'abord leur dieu, dans sa propre maison, à Asdod (v. 3-5) ; ce nom signifie « lieu fort », mais prend ici un sens plutôt agressif.
            Au matin, les Philistins découvrent leur idole, gisant la face contre terre, devant l'arche. Ils la relèvent, pensant peut-être que cette chute a un caractère accidentel. Notre Dieu est miséricordieux ; on peut lire dans les Actes qu'Il « passe par-dessus les temps de l'ignorance » (17 : 30). Il attend donc encore avant d'exécuter son jugement sur eux, et le lendemain les Philistins trouvent à nouveau leur dieu tombé à terre. Mais cette fois-ci, la tête et les deux paumes des mains coupées gisent sur le seuil. La vanité de leur idole est devenue évidente !
            Pourtant les Philistins ne sont toujours pas décidés à s'humilier. Alors la main de l'Eternel s'appesantit sur les Asdodiens : Il les désole par des éruptions d'hémorroïdes. Devant cette pénible épreuve, ils déclarent à leurs princes qu'ils ne veulent plus garder chez eux cette arche du dieu d'Israël : « sa main pèse durement sur nous et sur Dagon, notre Dieu », disent-ils (v.7). Notons au passage l'égoïsme du coeur humain, prompt à faire courir à d'autres un danger pour chercher à s'y dérober. Quelle différence avec notre bien-aimé Sauveur ! Avant la croix, voyant s'approcher la troupe venue le prendre, Il déclare : « C'est moi » ; puis, Il ajoute aussitôt dans son amour : « Laissez aller ceux-ci » (Jean 18 : 6, 8).
            A la requête des Asdodiens, l'arche est alors dirigée vers Gath, qui signifie « pressoir » et sous sa forme féminine évoque une guitare et les divertissements en usage dans ce monde. Mais après l'arrivée de l'arche, « la main de l'Eternel fut sur la ville ; il y eut un très grand trouble car Il frappa les hommes de la ville, depuis le petit jusqu'au grand » (v.9). Là encore, il s'agit des mêmes plaies, des hémorroïdes.
            A leur tour, les hommes de Gath veulent se séparer de ce trophée de guerre si encombrant et dangereux. Ils envoient l'arche de Dieu à Ekron. Ils estiment qu'ayant pris part à cette guerre où l'arche a été prise, ce n'est que justice si leurs voisins participent aux misères provoquées par sa présence. Mais à sa vue, les habitants d'Ekron poussent des cris et affirment qu'on cherche à les faire mourir (v. 10) ! Ekron signifie « migration » - c'est un des caractères des Philistins. Ils venaient d'Egypte et – peut être en passant par la Crète - ils se sont introduits sans traverser le Jourdain dans le pays que Dieu avait donné à Israël. Il leur faut apprendre qu'il n'y a « pas de convenance entre le temple de Dieu et les idoles » (1 Cor. 6 : 16), ni de repos possible aussi longtemps qu'on méprise les choses saintes de l'Eternel. Il ne peut pas y avoir aucune sécurité durable dans le Pays sans soumission préalable à Dieu.
            Tous leurs « expédients » pour atténuer leurs souffrances personnelles n'ont eu d'autre conséquence que faire souffrir leurs compatriotes. Ils font venir alors tous les princes des Philistins et leur demandent : « Renvoyez l'arche au dieu d'Israël… afin qu'elle ne nous fasse pas mourir, nous et notre peuple, car il y avait une consternation mortelle dans la ville… et le cri de la ville montait aux cieux » (v. 11-12). 
            Un appel, dès le début, aux sacrificateurs d'Israël aurait pu leur épargner beaucoup de misère, mais l'orgueil de l'homme l'empêche souvent de suivre un chemin qui mène pourtant à la guérison. Si nous refusons de reconnaître nos fautes et de nous humilier ensemble sous sa puissante main, Dieu usera d'autres moyens pour nous amener à reconnaître notre véritable état. Un ver dans Sa main (Jonas 4 : 7) ou un virus - de nos jours - peut faire plus de dégâts que tous les moyens de destruction mis au point par les hommes.
 
 
Notre attitude est-elle parfois irrévérencieuse ? (1 Sam. 6 : 14-21)
 
            Dieu veut que l'on soit plein de respect pour tout ce qui Le touche et tout ce qui est un objet de vénération. On ne pouvait pas s'attendre à une telle crainte de la part des Philistins, du fait de leur ignorance ; pourtant celle-ci était dans une mesure coupable, du fait qu'ils vivaient sur le territoire d'Israël. Mais l'attitude des hommes de Beth-Shémesh au retour de l'arche est autrement grave !
            Les Philistins, justement alarmés par le trouble que l'arche sainte causait au milieu d'eux, avaient décidé de la renvoyer. Leurs sacrificateurs et leurs devins avaient vivement conseillé de ne pas la faire repartir à vide. En guise de sacrifice pour le délit, ils joignent donc cinq hémorroïdes d'or et cinq souris d'or - selon le nombre de leurs Princes. Ces sacrificateurs païens se souvenaient de ce qui était survenu au Pharaon après avoir endurci son coeur ! Ils conseillent donc de donner gloire au dieu d'Israël en sorte qu'Il allège sa main sur le pays (1 Sam. 6 : 2-6) !
            Il y avait sans doute encore chez ces Philistins quelque hésitation à reconnaître que la main de l'Eternel était à l'origine de toute cette épreuve. Toujours est-il qu'ils imaginent de prendre un chariot neuf et d'y atteler deux vaches qui n'avaient pas encore porté le joug et qui allaitaient – tandis que leurs petits sont ramenés à la maison. Chacun peut assister alors à un spectacle étonnant : les vaches, oubliant leur instinct maternel, se dirigent d'elles-mêmes tout droit vers Beth-Shémesh, en mugissant ; les Princes ne font que les suivre, il n'y a pas de bouvier… Combien fallait-il qu'ils soient endurcis pour ne pas se repentir et se tourner vers Dieu après une si grande manifestation de sa puissance ! C'est pourtant souvent le cas devant les miracles que le Seigneur opère.
            Arrivé dans le champ de Josué le Beth-Shémite, le chariot s'arrête. Il y a justement là une grande pierre, du nom d'Abel. Elle convenait pour un sacrifice : alors les Princes fendent le bois du chariot et offrent ces deux vaches en holocauste à l'Eternel. Des Lévites semblent avoir été appelés sur les lieux pour descendre l'arche de l'Eternel du chariot, avec le coffret placé à côté et contenant les objets d'or. Les Beth-Shémites sacrifient aussi des holocaustes. Les Princes des Philistins les regardent faire, avant de retourner, le jour-même, à Ekron (v. 14-16). Toutes les actions de ces Israélites s'avèrent jusqu'ici convenables, compte tenu de la situation anormale dans laquelle ils se trouvent !
            Hélas, l'Eternel ne va pas tarder à frapper le peuple « d'un grand coup ». Les Beth-Shémites soulèvent le couvercle de l'arche, poussés par une curiosité malsaine. Dieu fait alors mourir soixante-dix hommes et le peuple mène deuil… Ils se demandent, comme David plus tard : « Qui peut tenir devant ce Dieu saint (v. 20) ?
            Seul des membres de la famille des Kehatites pouvaient porter l'arche. Les sacrificateurs devaient d'ailleurs l'envelopper premièrement dans les couvertures prévues à cet effet dans la Loi. Une personne qui n'avait pas premièrement été consacrée n'avait aucun droit de toucher les saints ustensiles du sanctuaire. L'arche était l'objet d'une protection spéciale et tous les Israélites savaient que ces ustensiles étaient saints, consacrés à l'Eternel. Leur comportement profane est inexcusable. Ce ne sont pas des ignorants !
            Ainsi atteints par le jugement divin, ils envoient eux aussi des messagers aux hommes de Kiriath-Jéarim en disant : « Faites-la monter vers vous » (v. 21). Ceux-ci acceptent et l'arche est apportée dans la maison d'Aminadab sur la colline. Son fils est sanctifié pour garder l'arche de l‘Eternel. Cette famille sera richement bénie, car elle prendra, et pour longtemps, soin de l'arche (1 Sam. 7 : 1). Il y a de la joie et de la bénédiction pour celui qui ouvre sa porte au Seigneur et aussi pour l'Hôte divin, ainsi honoré (Apoc. 3 : 20).
 
 
Sommes-nous souvent plutôt indifférents ? (1 Sam. 7 : 2)
 
            La période qui suit la venue de l'arche dans la maison d'Aminadab sera en réalité fort longue (1 Sam. 7 : 2) ! Il est triste de réaliser que c'était la conséquence d'une indifférence presque générale à son sujet (voir 1 Chr. 13 : 3). Il est fort probable que l'on se contentait envers elle d'une sorte de « service minimum ». Certaines offrandes devaient être encore offertes conformément aux ordonnances mais, par exemple, le « grand jour des propitiations » ne pouvait plus être célébré. L'arche ne se trouvait plus dans sa retraite cachée, savoir le lieu très saint.
            N'y a-t-il pas présentement encore une certaine « religiosité », mais sans Christ vraiment. La période « laodicéenne » de l'Assemblée n'est pas sans rappeler celle où le Tabernacle était bien à sa place habituelle mais sans que l'arche y soit.
            Christ n'a pas sa place dans un tel « système » (Apoc. 3 : 20). Comment un rassemblement qui en pratique « rejette » Christ peut-il être encore considéré comme une assemblée ? Et pourtant c'est le Seigneur lui-même, « Celui qui marche au milieu des sept lampes d'or » qui donne encore à Laodicée ce nom ; Il tient compte de sa « profession », de ce qu'elle affirme être encore. On trouve aujourd'hui un peu partout la même prétention. Beaucoup d'églises se réclament du Nom de Christ, sans Lui donner sa place. Elles osent se réclamer de son saint Nom pour cacher - devant les hommes - leur état véritable !
            Regardons la vérité en face : on présente par exemple un Christ qui ne serait pas né de la vierge Marie, supposé être aussi ignorant que ceux qui vivaient alors à Nazareth. Sa mort serait une « supercherie » et n'aurait en tout cas aucune valeur pour le salut des pécheurs ; Il ne reviendrait pas pour régner et ne serait pas le Fils du Dieu vivant. Telles sont quelques-unes des erreurs grossières que l'on propage. Toutes ces insultes s'adressent à Christ, le seul Sauveur, indispensable pour le salut du pécheur et qui fait brûler le coeur de tous les vrais rachetés.
            Sans la présence de la véritable Arche, il n'y a pas de réalité. Le sang devait être aspergé dans le lieu très saint devant le Dieu juste. Il y trouve maintenant Sa joie et Son repos : « Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission de péché » (Héb. 9 : 22). Un temple où Christ ne se trouvait pas - en figure - était comparable à une coquille vide. Jésus dira : « Voici votre maison vous est abandonnée » (Luc 13 : 35). Le Seigneur n'y entrera plus. Les Juifs ont poursuivi leur chemin, ayant rejeté leur Messie, avec une religion sans Dieu, pourtant centrée sur un temple somptueux.
            Le premier chapitre d'Esaïe expose un tel état d'une façon claire. La plus remarquable basilique - sans Christ - est sans valeur. L'histoire raconte que le général romain Pompée, après avoir pris Jérusalem, passa, l'épée à la main devant les sacrificateurs horrifiés et entra dans le lieu très saint. Mais il n'y trouva rien ; l'arche ne s'y trouvait plus.
 
 
 Notre attitude à l'égard de l'arche est-elle parfois incohérente ? (1 Sam. 14 : 17-19)
 
            Pendant quarante ans l'histoire d'Israël est gravement troublée sous le règne fâcheux de Saül. Mais la foi se trouve du côté de Jonathan son fils et de son porteur d'armes. Il n'avertit pas Saül son père (1 Sam.14 : 1), mais décide de monter jusqu'au poste des Philistins, malgré des difficultés quasi insurmontables. L'Eternel fait tomber devant eux les ennemis d'Israël ; c'est une frayeur de Dieu (v. 15). On fait l'appel et Saül apprend ainsi l'absence de son fils. Alors il dit à Akhija : « Fais approcher l'arche de Dieu (car l'arche de Dieu était en ce jour-là avec les fils d'Israël). Il semble enfin désirer interroger l'Eternel, mais voyant le tumulte augmenter, il commande brusquement au sacrificateur : « Retire ta main ». En fait son attitude incohérente le trahit. Il voudrait tellement sauvegarder les apparences (1 Sam. 16 : 30), mais il n'y a pas en lui une étincelle de foi. Saül va devenir de plus en plus sombre et entraîner le peuple dans sa chute. Sa fin tragique sur les montagnes de Guilboa, suivra de peu sa visite honteuse à En-dor, où une femme exercera pour lui ses talents d'évocatrice des esprits (1 Sam. 27).
 
 
 Sommes-nous négligents quant à l'enseignement de la Parole ? (2 Sam. 6 : 1-11 ; 1 Chr. 13 : 3)
 
            La présence de David sur le trône se traduit aussitôt par une tout autre atmosphère en Israël : un retour très net vers Dieu et la recherche de ses intérêts, malgré les défaillances du roi. David était un homme de Dieu : il aimait l'Eternel ainsi que sa demeure. Un de ses désirs ardents dès sa prime jeunesse était de voir l'arche occuper sa vraie place (Ps. 132 : 3-7).
            Mais le récit du voyage de l'archevers Jérusalem montre comment un homme de bien peut malgré tout faire des erreurs. David avait depuis longtemps compris que l'arche devait avoir une place centrale dans l'adoration que le peuple était appelé à faire monter vers Dieu. Il fait ses préparatifs en vue d'un voyage, entouré de beaucoup de faste (2 Sam. 6 : 1-3). Il pense sans doute que les Philistins ont eu une bonne idée. Il décide de les imiter et de se servir d'un chariot neuf pour transporter l'arche ! Il aurait dû se souvenir que les pensées des Philistins idolâtres ne pouvaient jamais être celles de Dieu ; les initiatives de l'homme naturel sont toujours suspectes.
            C'est durant le transport de l'arche de l'Eternel sur ce chariot neuf qu'Uzza, un des fils d'Aminadab, trouve la mort. Il a commis la faute de toucher l'arche, les boeufs ayant bronché (v. 6-7). David est très irrité, il appelle le lieu « Pérets-Uzza ». Le contact avec les « choses saintes » peut faire perdre de vue leur solennité ; des habitudes fâcheuses peuvent s'installer. C'est peut-être ce qui s'est passé dans le cas d'Uzza. L'arche avait longtemps séjourné chez lui, elle lui était sans doute devenue trop familière ! Ne manquons pas de respect dans la présence de Dieu, ni dans nos paroles, ni même dans notre attitude et nos vêtements.
            David a peur de l'Eternel ce jour-là et il fait détourner l'arche de l'Eternel chez Obed-Edom, le Guitthien. Il apprendra bientôt que durant les trois mois qu'elle y est restée, l'Eternel a béni cet homme ainsi que toute sa maison, de façon durable (v. 9-11). Apprenant cette heureuse nouvelle, le roi fait monter enfin avec joie l'arche dans la ville de David. Mais auparavant il confesse que lors de la première tentative, ils n'ont pas agi selon l'ordonnance de Dieu, d'où la brèche survenue parmi eux, rappelant la sainteté de l'arche de l'Eternel (1 Chr. 15 : 13).
            Seuls les lévites devaient porter l'arche, en se servant des barres prévues à cet effet. Auparavant, Aaron et ses fils devaient l'envelopper avec le voile situé habituellement entre le lieu saint et le lieu très saint, puis la recouvrir d'une peau de taissons et étendre encore par-dessus un drap tout de bleu (Nom. 4 : 5, 15). Les lévites ne devaient pas voir même un instant ces ustensiles sacrés, sous peine de mort (Nom. 4 : 19). Il fallait obéir très soigneusement aux ordres donnés.
            Quand les hommes veulent servir Dieu d'une manière qui leur plaît davantage, les tristes résultats ne sont peut-être pas immédiatement visibles, mais tout à terme finira par un désastre.
            Quand les Kéhatites portaient l'arche à l'épaule dans le désert, il n'y avait rien de particulier à voir, en tout cas rien qui soit susceptible de plaire à la chair. Mais tout se déroulait dans l'ordre - au moment convenable - et en accord avec la pensée de Dieu.
 
 
            Avant de conclure, nous voudrions rappeler que Dieu s'était choisi, pendant la plus grande partie de la période évoquée ci-dessus, avant d'avoir un roi selon son coeur (David), un autre serviteur fidèle au milieu de la corruption ambiante.
            Samuel commence à servir l'Eternel tout jeune, dans le temple, alors que l'arche s'y trouve encore. Il ne laisse pas tomber à terre une seule des paroles de Dieu (1 Sam. 3 : 19) ; tel était certainement le secret de sa prospérité spirituelle. Elle s'est poursuivie jusqu'à la blanche vieillesse. Il habite alors à Naïoth où David, fugitif sans asile, le rejoint (1 Sam. 19 : 18). Son dévouement, fruit de son amour pour le peuple de Dieu, son humilité et son esprit d'intercession, sont pour nous un grand exemple au moment où l'amour pour Christ, la véritable arche de Dieu, s'est tellement affaibli. C'est la prière fervente, la patience et la douceur de cet homme de Dieu que chacun doit imiter, alors que le mal progresse à la veille du retour du Seigneur.
 
                                                                      Ph. L              Le 03. 09. 09