LES DISPENSATIONS (1)
1 - La révélation progressive de Dieu et la responsabilité de l'homme
Une juste application des Ecritures
La lecture de la parole de Dieu nous place souvent devant des situations qui nous paraissent bien éloignées de nos circonstances actuelles. Nous avons devant nous des hommes d'époques très anciennes, dans des civilisations très différentes de la nôtre. La question peut surgir dans notre esprit : Dans quelle mesure ce qui leur est dit, ce qui leur est demandé, ou ce qui leur arrive, nous concerne-t-il ? En fait, c'est une question fondamentale.
En parlant aux Corinthiens des événements qu'avaient connus les Israélites environ quinze siècles plus tôt, lors de la sortie d'Égypte, l'apôtre Paul dit : « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement » (1 Cor. 10 : 11). Il y a dans l'Ancien Testament des récits historiques, comme aussi des prescriptions concernant le service divin, qui ont pour nous valeur de types. Ce sont des figures des choses qui étaient à venir. C'est une forme extrêmement riche de l'enseignement que Dieu s'est plu à nous donner.
A propos d'une ordonnance du Deutéronome concernant les boeufs, Paul demande : « Dieu s'occupe-t-il des boeufs ? Ne parle-t-il pas entièrement pour nous ? ». Et il répond : « C'est bien pour nous que cela a été écrit » (1 Cor. 9 : 9-10). On voit ici la double portée d'un enseignement qui, à priori, paraissait ne pas nous concerner. Dans son sens premier, l'instruction « Tu ne muselleras pas le boeuf qui foule le grain » manifeste la bonté de Dieu envers ses créatures, fussent-elles des animaux. Mais l'apôtre, conduit par l'Esprit de Dieu, fait une application de cet enseignement au serviteur de l'évangile : il est juste qu'il vive de l'évangile (v. 14).
Le même apôtre dit : « Toutes les choses qui ont été écrites, auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des Ecritures, nous ayons espérance » (Rom. 15 : 4). Et « toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger pour instruire dans la justice… » (2 Tim. 3 : 16). Il est donc hors de doute que toute la Bible - l'Ancien Testament aussi bien que le Nouveau - est pour nous.
D'un autre côté, il est tout aussi évident qu'au cours des siècles durant lesquels Dieu s'est révélé, des choses ont changé. Par exemple, on lit dans l'épître aux Hébreux : « Ainsi le commandement antérieur a été abrogé, à cause de sa faiblesse et de son inutilité (car la Loi n'a rien amené à la perfection), et une meilleure espérance a été introduite, par laquelle nous approchons de Dieu » (Héb. 7 : 18-19). Et dans l'épître aux Galates : « La Loi a été notre conducteur jusqu'à Christ, afin que nous soyons justifiés sur la base de la foi ; mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur » (3 : 24-25).
Tandis que nous lisons la Bible, nous avons donc besoin de discernement spirituel pour savoir si ses enseignements nous concernent directement ou non. Et dans ce dernier cas, il s'agit de savoir quelle est la juste application que nous pouvons en faire. La question se pose aussi sur le plan de la vie pratique ; ce n'est pas une affaire de doctrine abstraite.
Dans l'Exode, l'ordonnance du sabbat est appelée « une alliance perpétuelle » (31 : 16). Les chrétiens devraient-ils donc observer le sabbat ? La réponse n'est pas difficile à découvrir ; il suffit de lire attentivement le passage. Il est écrit : « Les fils d'Israël garderont le sabbat, pour observer le sabbat en leurs générations, - une alliance perpétuelle. C'est un signe entre moi et les fils d'Israël, à toujours » (v. 16-17). Le sabbat concerne Israël.
Il y a des questions un peu plus difficiles. Lors du réveil qui eut lieu au temps de Néhémie, on trouve qu'après une lecture assidue du livre de la loi (8 : 18), les Israélites firent une alliance à laquelle ils apposèrent leur sceau. Ils s'engagèrent par serment à marcher selon la loi de Dieu et à pratiquer ses commandements, et ils s'imposèrent une taxe pour le service de la maison de Dieu (10 : 28-32). Avons-nous à suivre leur exemple ? Qu'ils eurent l'approbation de Dieu en cela, il serait difficile d'en douter. Mais l'histoire d'Israël nous montre à l'évidence que l'homme n'a pu tenir aucun des engagements qu'il a pris. Il était conforme à l'esprit de loi qu'un peuple sous la loi s'impose des obligations. Mais une telle façon de faire ne correspond absolument pas à l'esprit du christianisme. En revanche, nous pouvons faire une application utile de ce passage à ce qui nous concerne. Nous y trouvons un encouragement à garder les commandements du Seigneur et à avoir à coeur la maison de Dieu.
Après une pressante exhortation à la prière, le Seigneur Jésus dit : « …combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11 : 13). Cela signifie-t-il que nous devrions demander l'Esprit Saint ? Si nous avons conscience que, dans l'époque chrétienne (à partir du jour de la Pentecôte – Act. 2), ceux qui ont cru ont été scellés du Saint Esprit et que celui-ci habite en eux (Eph. 1 : 13 ; Rom. 8 : 11), il est évident que nous n'avons pas à demander ce que nous possédons déjà ! En revanche, nous pouvons toujours demander à Dieu de nous accorder d'être remplis de l'Esprit, c'est-à-dire que nous soyons dans un état de coeur où le Saint Esprit est libre d'agir (Eph. 5 : 18).
L'Eternel promet à Josué : « Je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point » (Jos. 1 : 5). Or l'épître aux Hébreux dit expressément que cette promesse est aussi pour nous (13 : 5). Ce passage nous encourage donc à nous emparer des promesses que nous trouvons dans l'Ancien Testament, bien qu'elles aient été adressées à des personnes particulières, dans des circonstances qui ne sont pas les nôtres. Cependant, serait-il juste de nous approprier des promesses touchant une longue vie, ou des richesses, ou l'écrasement de nos ennemis ?
Nous pourrions nous sentir dépassés et nous écrier: Mais comment pourrai-je savoir ce qui est vraiment pour moi ? Heureusement, nous avons affaire à un Dieu qui désire nous enseigner ; et s'il nous a donné sa Parole, elle demeure entre ses mains pour opérer en nous selon son bon plaisir (cf. Es. 55 : 10-11). Elle est « la vivante et permanente parole de Dieu (1 Pierre 1 : 23). Elle opère en nous qui croyons (1 Thes. 2 : 13). Nous pouvons donc compter sur lui pour qu'il nous éclaire par son Esprit et par sa Parole elle-même, afin que nous en fassions une application juste. D'autre part, nous ne devons pas rester de petits enfants. Dieu veut que nous avancions « vers l'état d'hommes faits » (Héb. 6 : 1), que nous croissions dans la connaissance de ses pensées.
Les dispensations
Lorsque nous présentons la parole de Dieu, nous devons la découper droit, l'exposer justement (2 Tim. 2 : 15). Pour être en mesure de le faire, il est utile d'avoir une compréhension claire (dans la mesure où Dieu veut bien nous l'accorder) du développement des révélations qu'Il a faites aux hommes au cours des âges, et du caractère des relations qu'Il a établies avec ceux auxquels Il s'est révélé. En d'autres termes, il faut connaître quelque chose des dispensations.
« Le mot : dispensation est généralement utilisé pour désigner un certain état de choses, établi par l'autorité de Dieu, durant une période donnée» (Citation de J.N. Darby, Collected Writings 1, p. 169). Le mot peut désigner aussi bien les dispositions que Dieu prend dans son administration, que les périodes durant lesquelles Il prend ces dispositions.
Dieu s'est révélé aux hommes pour leur bénédiction et pour manifester les différents aspects de sa gloire. Mais Il s'est révélé de façon progressive. Dans chaque dispensation, l'homme a été mis à l'épreuve, et le résultat de ces tests a été la faillite sur toute la ligne. Mais au fur et à mesure que l'homme manifestait le fond de sa nature, Dieu a tiré de ses trésors de nouvelles richesses. L'étude du plan de Dieu dans la révélation qu'Il a faite de lui-même est une source d'enrichissement particulier. Elle nous fait croître dans la connaissance de Dieu et du Seigneur Jésus Christ.
La notion de dispensations est clairement présentée dans la Bible, mais le mot lui-même n'y est pas forcément mentionné. Dans la version Darby, il ne l'est pas. En revanche, des mots équivalents s'y trouvent - et doivent s'y trouver - pour traduire le mot grec « oikonomia », qui est à l'origine du mot français « économie ». Ce mot est traduit dans la version Darby par administration. Il apparaît en Ephésiens 1 : 10, dans le sens précis de dispensation ou d'économie. Dans ce passage, il est parlé du propos éternel de Dieu quant à « l'administration de la plénitude des temps ». Il s'agit des dispositions que Dieu, qui gouverne tout dans les périodes successives, a ordonnées pour le millénium, temps qui couronne, ou complète, tous les autres. Le mot « oikonomia» se trouve aussi en Ephésiens 3 : 2, 9 et en Colossiens 1 : 25. Dans ces passages, il est question du « mystère » de l'Église, que Dieu, dans sa souveraineté, avait entièrement caché dans tous les temps précédents, et qu'Il a révélé au temps convenable par le moyen de l'apôtre Paul. Ces versets évoquent à la fois l'administration de Dieu et celle qu'Il avait confiée à Paul. Il est d'ailleurs difficile de les distinguer l'une de l'autre. En 1 Corinthiens 4 : 1-2, Paul se présente comme un « administrateur (ou économe — oikonomos) des mystères de Dieu. Et « ce qui est requis dans des administrateurs, c'est qu'un homme soit trouvé fidèle ». Le mot « oikonomia» se trouve aussi en Luc 16 : 2-4, où est bien mise en évidence la pensée d'une gestion confiée à un administrateur qui devra en rendre compte.
Comme termes techniques pour désigner ce qui est l'objet de notre étude, les mots dispensation et économie sont équivalents. L'avantage du premier, bien qu'il n'appartienne pas au langage courant, c'est qu'il évoque l'idée de dispenser, c'est-à-dire d'accorder ou de donner. Ainsi, les dispensations de Dieu, c'est ce que Dieu dispense, dans sa souveraine administration.
Quelques grandes lignes
« Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 1-2 ).
Ce verset indique une charnière de toute importance dans les communications divines : c'est la venue de Jésus ici-bas. Tout ce qui précède était en quelque sorte l'aube dont la lumière croissante annonçait le lever du soleil. « Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière ; et sur ceux qui sont assis dans la région et dans l'ombre de la mort, une lumière s'est levée » (Matt. 4 : 16, citation d'Ésaïe 9 : 2).
L'Ancien Testament - le crépuscule - a été écrit en hébreu, la langue d'Israël, par des auteurs appartenant tous à ce peuple. C'était une révélation de Dieu à Israël, bien que nous puissions beaucoup en profiter aujourd'hui. Le Nouveau Testament - la pleine révélation de Dieu - a été écrit en grec, la langue la plus répandue dans les pays civilisés de l'époque (Dieu l'a préparé en conduisant Alexandre le Grand, fondateur du troisième grand empire des nations, à imposer le grec comme la langue officielle de l'empire), et le Seigneur a ordonné à ses disciples d'annoncer l'évangile à toute la création. Les communications qui ont été faites par le Seigneur et ses apôtres ont une portée universelle.
L'Ancien Testament place devant nous quatre grandes périodes (une division plus fine sera faite plus loin) :
1 - Dans la Genèse, jusqu'au chapitre 11 — les temps qui ont précédé l'appel d'Abraham. De façon générale, les nations sont de plus en plus sans Dieu et sombrent dans la corruption et l'idolâtrie. Il y a toutefois quelques communications de Dieu à des hommes de foi.
2 - Dans la Genèse, depuis le chapitre 12 — l'époque des patriarches. Dieu est en relation avec la famille d'Abraham, auquel il s'est révélé et a fait des promesses.
3 - Dans tout le reste de l'Ancien Testament — l'époque de la loi. Dieu est en relation avec Israël, qu'il a racheté de l'esclavage et qu'il a choisi pour être son peuple. Par le ministère de Moïse d'abord, puis des prophètes, Dieu révèle à ce peuple ce qu'Il est, et quels sont ses plans. En particulier, il annonce la venue du Messie. Par l'expérience faite avec Israël, on apprend ce qu'est l'homme et, fort heureusement, ce qu'est Dieu.
4 - Dans les prophètes — l'époque de la bénédiction future. Cet état de choses est décrit avec beaucoup de détails, mais la chronologie des événements n'est pas toujours facile à discerner. Une partie de ces événements s'est réalisée lors de la première venue de Christ, le reste s'accomplira à sa seconde venue. C'est la restauration d'Israël à travers l'épreuve d'un feu d'affineur, puis la bénédiction milléniale. Les prophéties de l'Ancien Testament ont toujours essentiellement Israël en vue, et la bénédiction particulière de ce peuple, qui gardera dans l'avenir sa place à part.
De son côté, le Nouveau Testament place devant nous trois périodes :
1 - Dans les Evangiles — celle de la vie du Seigneur sur la terre. Le Messie est présenté à Israël. C'est l'épreuve suprême de l'homme, la démonstration de son état incurable. C'est en même temps la merveilleuse démonstration de l'amour de Dieu qui donne son Fils pour racheter des hommes perdus.
2 - Dans les Actes et les épîtres — le temps de l Église. C'est la révélation d'un mystère qui avait été caché jusqu'alors. De façon générale. ce n'est pas l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament, mais une sorte de parenthèse dans les voies de Dieu. Le peuple d'Israël comme tel est momentanément mis de côté et l'évangile est prêché aux nations.
3 - Dans l'Apocalypse et dans plusieurs passages ailleurs - les temps futurs. Les bénédictions futures se réalisent après les jugements terribles qui frappent toute la terre. Ces bénédictions incluent tout ce qui a été promis à Israël, mais vont plus loin. Le Nouveau Testament seul nous révèle que le règne de Christ sur la terre aura une fin, et qu'il sera suivi de l'état éternel.
La responsabilité de l'homme
De tout temps et en tous lieux, les hommes ont été responsables devant Dieu selon la mesure de ce que Dieu leur avait fait connaître de lui-même, de ses pensées et de sa volonté, et selon la nature des relations qu'il avait établies avec eux. Le Seigneur pose le principe : « Or cet esclave qui a connu la volonté de son maître et qui n'a rien préparé ni fait selon sa volonté, sera battu de nombreux coups ; et celui qui ne l'a pas connue et qui, par sa conduite, a mérité des coups, sera battu de peu de coups : à quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé » (Luc 12 : 47-48). Un esclave est jugé - selon sa conduite - parce qu'il est dans la relation d'esclave avec le maître. De plus, s'il a « connu la volonté de son maître », c'est-à-dire s'il a reçu une communication positive de celui-ci, sa responsabilité est plus grande. Ne pas avoir reçu une telle communication diminue la responsabilité, mais ne l'efface pas.
Tout homme, en tant que créature de Dieu douée d'intelligence, a déjà à une responsabilité envers son Créateur. « Ce qu'il y a d'invisible en lui, c'est-à-dire à la fois sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne au moyen de l'intelligence, d'après les choses créées, si bien qu'ils sont inexcusables » (Rom. 1 : 20). En outre, depuis la chute, l'homme possède une conscience, qui lui donne une certaine connaissance du bien et du mal, et par conséquent une certaine responsabilité. Il est dit des païens : «... leur conscience rendant en même temps témoignage, et leurs pensées s'accusant entre elles ou bien se disculpant » (Rom. 2 : 15).
A chaque étape des communications divines, les hommes qui les ont reçues ont été placés dans une certaine relation avec Dieu. Chacune de ces relations implique une responsabilité correspondante. Un appel d'Abraham l'a mis, lui et ses descendants, dans une relation privilégiée avec Dieu. Il en a été de même du peuple d'Israël, lorsque l'Eternel l'a appelé, délivré et amené à lui. Il en est encore de même des chrétiens, qui sont « participants à l'appel céleste ». Ces relations constituent la base de la responsabilité de ceux avec lesquels Dieu les a établies, et cela d'autant plus que les privilèges qu'elles comportent sont grands.
Parmi les peuples où il y a eu une certaine connaissance du vrai Dieu (notamment Israël, puis les nations christianisées), une responsabilité particulière résulte de ce qu'on peut appeler l'héritage spirituel. Nous héritons de nos parents (au sens large) non seulement des biens matériels, non seulement éducation et instruction, mais encore ce qu'ils nous ont transmis de leur connaissance de Dieu. Cela implique une responsabilité à la mesure de ce qui nous a été transmis - et que nous avons à communiquer aussi.
Ce devoir est formellement rappelé au Psaume 78 : « Il a établi un témoignage en Jacob, et il a mis en Israël une loi qu'il a commandée à nos pères, pour qu'ils les fassent connaître à leurs fils, afin que la génération à venir, les fils qui naîtraient, les connaissent, et qu'ils se lèvent et les annoncent à leurs fils, et qu'ils mettent, leur confiance en Dieu, et qu'ils n'oublient pas les oeuvres de Dieu, et qu'ils observent ses commandements » (v. 5-7 ). De même, il est rappelé à Timothée la foi de sa mère et de sa grand-mère, et l'enseignement qu'il avait reçu d'elles (2 Tim. 1 : 5 ; 3 : 15). A l'égard de cette transmission, la Parole souligne aussi bien le devoir des parents que celui des enfants (Deut. 6 : 6-9 ; Prov. 1 : 8-9 ; 6 : 20-23).
Lorsque l'imprimerie n'existait pas et que la plupart des gens ne savaient pas lire, ce moyen de transmission jouait un rôle primordial. Quant à nous qui avons la parole de Dieu complète entre nos mains, notre responsabilité demeure entière de garder fidèlement l'héritage spirituel que nous avons reçu, et de le transmettre, tout en remontant continuellement à sa source avec l'attitude des Béréens. Ils examinaient « chaque jour les Ecritures pour voir s'il en était bien ainsi » (Act. 17 : 11), c'est-à-dire pour vérifier si ce qui leur était enseigné était conforme à la parole de Dieu.
Ce qui est immuable
Lorsque nous nous occupons des changements qui sont intervenus dans les dispositions que Dieu a prise à l'égard de ses créatures, souvenons-nous que Dieu lui-même ne change pas. Il est « le Même»,» « le Dieu éternel», celui qui dit : « Moi, l'Éternel, je ne change pas » (Ps. 102 : 27 ; Rom. 16 : 26 ; Mal. 3 : 6). Par conséquent, ce qui est bon et ce qui est mauvais aux yeux de Dieu est indépendant des dispensations. Les normes du bien et du mal sont les mêmes dans tous les temps.
Il y a des principes immuables que nous pouvons trouver dans toutes les dispensations. Mentionnons quelques exemples.
- L'amour divin est la source de toutes les relations que Dieu a établies avec l'homme, qu'il s'agisse des patriarches, d'Israël ou des chrétiens (Deut. 4 : 37 ; 7 : 8 ; Eph. 2 : 4). Pour cette raison, Dieu attend de ceux qui sont en relation avec lui qu'ils manifestent l'amour. « L'amour... est la somme de la loi », comme il est le signe distinctif des disciples de Jésus (Rom. 13 : 10 ; Jean 13 : 35).
- L'acceptation d'un homme pécheur par le Dieu saint ne peut avoir lieu que sur la base d'un sacrifice offert. Il faut un substitut qui porte sa culpabilité devant Dieu. Le seul vrai substitut est Christ. Avant sa venue, les divers sacrifices offerts le représentaient aux yeux de Dieu.
- Dans tous les temps, si l'homme entre dans une vraie relation avec Dieu, c'est par la foi. C'est ce dont témoigne Hébreux 11.
- De la Genèse à l'Apocalypse, Dieu se présente comme le juste Juge qui, « sans partialité, juge selon l'oeuvre de chacun » (1 Pier. 1 : 17). Cela est encore vrai pour ceux qui ont été mis à l'abri du jugement éternel et qui invoquent Dieu comme Père.
- Bien que pouvant revêtir des formes différentes, le gouvernement de Dieu à l'égard des hommes existe toujours. « Ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7). La grâce n'annule pas ce principe.
- La crainte de Dieu est, dans tous les temps, l'attitude qui convient à l'homme (Job 28 : 28 ; Ps. 111 : 10). Et si, dans le christianisme, toute crainte du jugement est ôtée pour les croyants, ils ont néanmoins à servir Dieu avec crainte (Héb. 12 : 28).
- Dans le Nouveau Testament comme dans l'Ancien, Dieu attend de ceux qui sont en relation avec lui une marche dans la sainteté, dans la séparation du mal. « Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, parce qu'il est écrit : Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pier. 1 : 15-16).
- Aussi bien à Israël « sous la loi » qu'à nous-mêmes qui sommes « sous la grâce », Dieu s'est révélé comme un Dieu de miséricorde (Ex. 33 : 19 ; 34 : 6 ; Luc 1 : 50 ; Eph. 2 : 4). Et le Seigneur nous dit: « Soyez miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux » (Luc 6 : 36).
- Dès les premiers âges de l'humanité, Dieu s'est fait connaître comme le Dieu de patience (Rom. 15 : 5 ; 1 Pier. 3 : 20). Tout l'Ancien Testament est un témoignage à son immense patience envers Israël, et aujourd'hui encore, selon « les richesses de sa bonté, de sa patience et de son long support », il pousse les hommes à la repentance (Rom. 2 : 4). C'est pourquoi Il attend des siens qu'ils manifestent la patience, que ce soit dans leur vie chrétienne en général, dans leur attente du Seigneur, dans leurs épreuves ou dans leurs relations les uns avec les autres (Col. 1 : 11 ; 1 Thes. 1 : 3 ; Jac. 5 : 11 ; 1 Thes. 5 : 14).
J.-A. M – article paru dans le « Messager Evangélique » (1998 p. 193-205)
(A suivre)