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Psaume 107
 

Quatre illustrations remarquables des compassions de Dieu
Un enseignement moral pour le chrétien

 
            Ce premier psaume du cinquième Livre des psaumes imprime son caractère au livre tout entier. Il considère lesfidèles d'Israël – Juda et les dix tribus - enfin réunis, de retour dans leur pays, à « l'aube du jour » millénial (Ps. 108 : 2). La louange des rachetés de l'Eternel tient une grande place dans ce psaume ; elle en est le thème central (v. 1-3 ; 8-9 ; 15-16 ; 21-22 ; 31-32). Chacune des scènes évoquées, où les délivrances succèdent aux détresses, est une occasion de rappeler les voies de Dieu à l'égard d'Israël. Alors la louange jaillit : « Célébrez l'Eternel ! car Il est bon ; car sa bonté demeure à toujours ». Il fait continuellement des merveilles ! L'homme a manqué mais la grâce de Dieu envers les siens ne fait jamais défaut. Nous sommes souvent coupables d'ingratitude envers Lui (Rom. 1 : 21 ; Luc 17 : 17).
 
            Dans ce psaume, l'Eternel est celui qui rachète de la main de l'oppresseur (v. 2) et rassemble les siens – les deux choses vont ensemble (v. 3). Il les délivre de l'angoisse (v. 6, 19), les conduit dans un chemin droit et au port (v.7, 30). Il rassasie l'âme altérée (v. 9), guérit ceux qui crient vers Lui (v. 20). Il commande au vent (v. 25) et fait sortir de l'angoisse (v. 28). Il arrête la tempête (v. 29), change tout (v. 33-35). Il fait habiter les affamés dans des villes habitables (v. 36), les bénit (v. 38). En revanche, Il fait errer les nobles (v. 40), tandis qu'Il relève le pauvre et donne des familles (v. 41) !
 
            Notre Dieu est aussi plein de grâce. Il prodigue ses bénédictions à son peuple errant, affamé et altéré (v. 4-5). Un peuple pourtant rebelle et méprisant (v. 10-12) insensé, transgresseur (v. 17). Notre propre état est le même que celui d'Israël !
            En dépit de son péché, chaque fois que le peuple revient vers Lui et crie, Dieu le délivre (6, 13, 19, 28). Immuablement, Il se montre patient envers ses enfants ; il les réveille et si quelqu'un comprend qu'il est arrivé au bout de ses ressources, il peut crier vers Lui avec la certitude qu'Il répondra (v. 27-28).
            Toutes les voies de Dieu sont réglées par Son coeur aimant, toujours désireux de donner le meilleur à son peuple (v. 41 ; 1 Sam. 2 : 8). Il étend sur lui sa protection et désire que sa communion avec Lui soit ininterrompue.
 
 
 
Quatre illustrations remarquables des compassions de Dieu
 
            Dans ce psaume, les compassions de Dieu se manifestent à l'égard de ceux qui sont, tour à tour, semblables à :
                        - des voyageurs perdus dans le désert              
                        - des prisonniers enfermés dans un donjon       
                        - des malades, peut-être même sur leur lit de mort  
                        - des marins dans une tempête
            Dans chacune de ces situations, la condition de ces hommes devient désespérée ; ils crient à l'Eternel pour implorer son secours. En fait, prophétiquement, ces tableaux successifs correspondent au souvenir des terribles expériences liées à la déportation permise par Dieu et à leur dispersion au milieu de nations hostiles. Mais l'Eternel, fidèle à ses promesses, ne les a jamais abandonnés et maintenant enfin Il leur accorde une glorieuse délivrance.
 
 
                        Des voyageurs perdus dans le désert (Ps. 107 : 4-9)
 
            Il y a des déserts sur chaque continent – les uns de sable qui devient parfois mouvant, les autres recouverts d'une neige qui en tourbillonnant aveugle le voyageur qui s'est aventuré sur une terre hostile. Les sentiers sont vite effacés ; et après avoir longtemps erré, on se laisse abuser par des « mirages » apparemment séduisants (Gen. 21 : 14). Etre ainsi perdu est terrible, même si parfois un guide vous accompagne ; d'ailleurs, il arrive que celui-ci soit incapable de s'orienter ! C'est une image des aspects trompeurs de ce monde où l'homme a vite fait de s'égarer (Luc 15 : 6, 0, 24 ; 2 Cor. 4 : 3-4).
            Toutefois, même si tout espoir semble perdu, si notre cri s'élève vers Dieu (Gen. 21 : 14), Il est puissant pour accorder une délivrance surabondante. « Le mirage deviendra un étang, et la terre aride, des sources d'eau » (Es. 35 : 6-7). «  Il les conduisit dans un chemin droit, pour aller dans une ville habitable » (v. 7 ; Jean 14 : 5-6 ; Héb. 11 : 10). La louange alors découlera nécessairement de la reconnaissance de Sa grâce (Es. 38 : 19-20). 
 
 
                        Des prisonniers enfermés dans un donjon (Ps. 107 : 10-16)
 
            L'esclavage de Satan se fait sentir avec toute son horreur sur ceux qui sont sans aucune lumière, loin de Dieu. Ils « habitent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, liés d'affliction et de fers » (v. 10). Pensons par exemple à la population carcérale, aux abords d'une grande ville. La prison est entourée d'une zone de sécurité maximale. On y trouve des cellules d'isolement, « la prison dans la prison », réservées aux prisonniers réputés dangereux. Combien de personnes, dans plusieurs parties du monde, ont connu un tel « couloir de la mort », avec une terrible attente qui peut durer des années et des années.
            L'homme est « justement captif » ; suite au péché, il est retenu prisonnier par Satan (Es. 49 : 24). Déjà condamné, consciemment ou non, il attend la mort (Jean 3 : 18 ; Héb. 10 : 27). Un grand nombre d'humains souffrent déjà constamment, asservis à la drogue, à l'alcool. Ils abusent de leur corps, ils ont même perdu tout sens moral, et reçoivent en eux-mêmes « la juste rétribution de leur égarement » (Rom. 1 : 37-28).
            Mais s'ils ressentent leur état, se repentent et crient avec foi vers Dieu, Il fera tomber leurs chaînes morales et les captifs seront délivrés : « Il les fit sortir des ténèbres et de l'ombre de la mort et rompit leurs liens » (v. 14).
 
 
                        Des malades, peut-être même sur leur lit de mort (Ps. 107 : 17-22).
           
            Les malades sont assimilés ici à des « insensés ». Jusqu'ici, ils ont agi avec une inconscience totale (v. 17). Et soudain la maladie (ou un accident) brise tout, bouleverse totalement leurs projets. Souvent ce sont les conséquences de ces excès auxquels la vieille nature égoïste - qui est en chacun de nous - peut entraîner. Avec quelle légèreté, hélas, on cède à toutes sortes de convoitises ! Or ces fautes répétées ruinent rapidement la santé ; les plus fortes constitutions ne résistent pas longtemps.
            Le pécheur est un grand malade. Parlant de son peuple Israël « chargé d'iniquité », Dieu constate : « Depuis la plante du pied jusqu'à la tête, il n'y a rien en lui qui soit sain » (Es. 1 : 4). Il s'ensuit que bientôt devenu pitoyable, il est « châtié sur son lit par la douleur… sa vie prend en dégoût le pain ».
            Toutefois s'il y a pour lui - dit l'Ecriture - un messager… pour montrer à l'homme ce qui pour lui est la droiture, Il lui fera grâce (Job 33 : 19-24. Dans la détresse, épuisé, « aux portes de la mort » dans cette terrible vallée (Ps. 23 : 4), si ce pécheur se tourne vers Dieu et crie vers lui, (Es. 38 : 2, 10-15), il envoie Sa parole. Guéri, l'homme converti est retiré de la fosse (Ps. 107 : 20). 
 
 
                        Des marins dans la tempête (Ps. 107 : 23-32)
 
            Peu de choses sont plus angoissantes qu'un vent déchaîné et une mer en furie durant un ouragan ! « Ils montent aux cieux, ils descendent aux abîmes, leur âme fond de détresse » (v. 26). Nos vies ressemblent souvent à un tel voyage en pleine mer : il prendra fin dans le grand port de l'éternité. Présentement, au milieu des tempêtes, « ceux qui descendent sur la mer » ont le plus grand besoin d'un sûr instrument pour les guider : c'est la Parole de Dieu. Un pilote leur est indispensable : le Seigneur est toujours prêt à monter à bord de notre frêle esquif : confions-Lui le gouvernail (Marc 4 : 36). Il nous faut aussi une ancre pour notre âme, « sûre et ferme » : Jésus veut être cette ancre. Il est déjà entré comme notre précurseur au-dedans du voile, c'est-à-dire dans le lieu très saint de la présence divine, où nous irons le rejoindre (Héb. 6 : 19).
            Celui qui est le Maître du vent et des vagues de la mer peut d'une parole reprendre le vent et dire à la mer : « Fais silence, tais-toi ! Et le vent tombe, il se fait un grand calme » (Marc 4 : 39) C'est dans de telles circonstances que l'on contemple de près les oeuvres de l'Eternel et ses merveilles dans les eaux profondes (v.24) ! C'était Lui déjà qui avait commandé et fait venir ce vent de tempête (Jonas 1 : 4). Les marins ont tourné et chancelé comme un homme ivre, toute leur sagesse était venue à néant… Alors ils ont crié à l'Eternel dans leur détresse et Il les a fait sortir de leurs angoisses » (v. 27-28). La joie succède à leurs frayeurs mortelles. Et dans Son amour, Il les conduit au port qu'ils désiraient (v. 30).
           
 
Un enseignement moral pour le chrétien
 
            Toutes ces choses peuvent se traduire dans la vie de chaque croyant, c'est rarement un long fleuve tranquille (v. 33-42). Un homme peut errer dans le désert de ce monde, profondément seul, sans repères ni ressources morales et spirituelles. Il lui faut constater que ses ressources terrestres sont taries (v. 33 ; 1 Rois 17 : 7). Mais le Seigneur fait trouver au croyant de « l'eau vive » là où il ne le pensait pas (v. 35 ; Ex. 15 : 22-25). Ce qui était aride et amer - avant sa conversion - devient pour un racheté, la source de la force et de la joie.
            Mais même là où son peuple habite, le gouvernement de Dieu a sa place, au moment opportun. Par son jugement, les fleuves peuvent devenir des déserts, la terre fertile se changer en terre salée (v. 33-34). Mais à l'inverse du désert, des eaux jaillissent et de la terre aride sortent des sources d'eaux (v. 35).
            Si Dieu juge l'iniquité, il fait voir sa bonté à une âme en détresse. Il rassasie les affamés qui s'attendent à Lui. Toutefois, s'ils se montrent ensuite négligents dans leur marche ou s'enorgueillissent, oubliant Celui duquel ils ont tout reçu, ils seront humiliés (v. 39-40). Mais quelle grâce se manifeste : il « relève le pauvre de l'affliction et donne des familles comme des troupeaux » (v. 41) !
            Les hommes droits voient tout cela et s'en réjouissent !
 
            La conclusion de toutes ces expériences pratiques à l'école divine se trouve dans le dernier verset du psaume : « Qui est sage, prendra garde à ces choses (v. 43 ; Osée 14 : 10) et comprendra les bontés de l'Eternel » (v. 43 ; Osée 14 : 10) (comparer avec le v. 1). Une douloureuse expérience peut parfois être nécessaire dans nos vies. Ne perdons pas courage « quand sous la main du Père, il faut verser des pleurs » comme le dit un cantique. Toutes nos circonstances, agréables ou pénibles, ont la même source : la bonté infinie d'un Dieu bienfaisant (Ps. 119 : 68). Elles travaillent ensemble pour le bien des rachetés du Seigneur.
 
                                                                                              Ph. L. 26. 07.09