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 Jacques, le frère du Seigneur
 

 
            Il y a cinq Jacques différents dans le Nouveau Testament. Celui dont nous parlons ici n'est mentionné que deux fois dans les Evangiles (Matt. 13 : 55 ; Marc 6 : 3). Les quatre frères dont il est question dans ces passages étaient probablement les enfants de Marie et Joseph, et de ce fait des frères du Seigneur Jésus (Matt.1 : 25). De fait, ils étaient tous nés après Lui. L'ordre dans lequel leurs noms sont cités dans l'Ecriture suggère que Jacques était l'aîné. Nous savons qu'aucun d'entre eux ne croyait en Jésus avant sa mort (Jean 7 : 5). C'était bien pourtant la famille la plus privilégiée à ce moment-là sur la terre. Dans une humble demeure vivait Celui qui étant Dieu s'était « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16).
 

Jacques devenu, après sa conversion, une des « colonnes » de l'assemblée à Jérusalem
 
            Jacques a été l'un des témoins de la résurrection du Seigneur : « Il a été vu de Jacques, puis de tous les apôtres » (1 Cor. 15 : 7). Il est devenu un vrai croyant, sans doute lors de cette entrevue.
            Chose merveilleuse : quelqu'un qui avait été un témoin personnel de l'humanité parfaite du Seigneur pendant sa vie sur la terre, sans être pour autant touché, a pu passer par la repentance, après la résurrection de Jésus et être sauvé par la foi en Son nom.
            Jacques n'est pas le seul exemple d'une telle conversion. On trouve dans le premier chapitre des Actes onze apôtres réunis dans la chambre haute. Ils « persévéraient d'un commun accord dans la prière avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus », mais aussi avec les « frères » de Jésus. Leur communion avec les autres croyants prouvait qu'ils étaient vraiment convertis.
 
 
                        La persévérance de Jacques
 
               Il semble qu'après la Pentecôte (Act. 2 : 1), Jacques est resté dans l'assemblée à Jérusalem jusqu'au moment où il est à nouveau mentionné, lors de l'emprisonnement de Pierre. Une dizaine d'années environ se sont donc écoulées et durant cette période, une grande persécution est survenue à Jérusalem, après la lapidation d'Etienne (Act. 8 : 1). A ce moment-là, un grand nombre de chrétiens ont été dispersés en divers lieux (v. 4). De sorte que, selon la volonté de Dieu (Es. 49 : 6), l'évangile s'est beaucoup répandu et un témoignage collectif s'est développé du fait de la formation d'assemblées. Ce sont des lampes allumées au milieu des ténèbres morales de ce monde.
            L'assemblée à Jérusalem a d'abord envoyé Pierre et Jean en Samarie (v. 14) quand la bonne nouvelle du salut y est parvenue. Ensuite, Barnabas a été à son tour envoyé à Antioche, où un grand nombre, ayant cru, s'étaient tournés vers le Seigneur (Act. 11 : 22-23). Durant toute cette période, il semble bien que Jacques, le frère du Seigneur soit resté sur la réserve. Mais ses progrès se sont poursuivis silencieusement.
 
 
                        La responsabilité particulière de Jacques dans l'assemblée
 
            Il est de nouveau question de Jacques dans Actes 12 : 17. Un ange est intervenu pour délivrer Pierre de la prison, où celui-ci attendait paisiblement son exécution (v. 7). Il se retrouve alors un court moment au milieu des croyants qui étaient justement réunis en assemblée et faisaient monter d'instantes prières pour lui (Act. 12 : 6). Il ne sera plus question de Pierre qu'une seule fois dans ce livre des Actes. Avant de quitter les disciples réunis dans cette maison de Marie, mère de Jean, il leur recommande : « Rapportez ces choses à Jacques et aux frères. Et sortant, il s'en alla dans un autre lieu » (v. 17). Cette recommandation montre que Jacques a maintenant une responsabilité particulière dans cette assemblée.  
            En fait dans ce chapitre 12, trois hommes ont nommés. Chacun a joué un rôle particulier durant ces premières années du témoignage à Jérusalem. Dieu a permis qu'Hérode mette la main sur quelques-uns de l'assemblée. Il fait mourir Jacques, le frère de Jean, par l'épée (v. 2). Il cherchait à être populaire et comprenant que sa façon d'agir était agréable aux Juifs, il fait prendre aussi Pierre (v. 3). Or ce dernier sera délivré de sa prison par une intervention divine ; ensuite, il quittera la ville, au moins pour un temps. Il n'est plus question de Jean après le chapitre 8  des Actes (v. 14), mais la lecture de Galates 2 nous apprend qu'il était à Jérusalem au moment du concile qui eu lieu dans cette ville (Act. 15). Dieu prépare Jacques à être une des « colonnes » de cette assemblée (Gal. 2 : 9). Il a acquis un « bon degré » spirituel (1 Tim. 3 : 13).
            Certains ont décrit Jacques comme le « grand conducteur » à Jérusalem. Mais on ne trouve pas un tel titre dans le Nouveau Testament. Certainement, c'était un frère estimé parmi ceux qui, à Jérusalem, étaient considérés comme des « colonnes ». Il avait donné, ainsi que Céphas et Jean, la main d'association à Paul et à Barnabas pour aller vers les nations et vers la circoncision. Ils avaient constaté que l'évangile de l'incirconcision avait été confié à Paul, comme celui de la circoncision l'avait été à Pierre (v. 7).
            Ceci dit, il faut retenir la parole de Paul, au verset 6 de ce même chapitre : « Dieu n'a point égard à l'apparence de l'homme », et celle aussi de 1 Cor. 4 : 7 : « Que n'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? ». Il ne faut pas céder « par soumission », non pas même un moment, « à ceux qui sont considérés comme quelque chose, quels qu'ils puissent être », afin que la vérité de l'évangile demeure (Gal. 2 : 5).
  
 
L'intervention de Jacques devant l'assemblée à Jérusalem (Actes 15)
 
            On retrouve Jacques dans le chapitre 15 des Actes, au moment où des problèmes doctrinaux surgissent. Ils sont inspirés par Satan qui, derrière la scène, cherche toujours à saper le travail divin !
 
                        Qui doit être circoncis ?
 
            « Certains hommes » se sont rendus à Antioche. Ils enseignent que l'on ne peut pas être sauvé sans la circoncision prescrite dans la loi mosaïque (Lév. 12 : 3).
            Cette prétention était liée à un faux enseignement, venu de Judée. Ceux qui le propageaient affirmaient que tous ceux qui dans les nations étaient sauvés par grâce, devaient désormais avoir exactement la même conduite que les Juifs. Accepter une telle doctrine aurait abouti à placer les chrétiens sous la loi ou aurait provoqué une division entre les chrétiens, selon leurs origines raciales.
            Paul et Barnabas avaient immédiatement réfuté cette doctrine et l'assemblée à Antioche avait décidé que cette question devrait être examinée à Jérusalem. Des frères avaient alors été désignés pour s'y rendre.
            Plusieurs commentateurs ont depuis enseigné que l'assemblée à Jérusalem s'était conduite en la circonstance comme une sorte d'assemblée mère. Il n'en est rien : la décision prise et envoyée aux autres assemblées, résultait d'un consensus entre plusieurs apôtres, des anciens et des frères, réunis pour la circonstance. Les frères d'Antioche s'étaient rendus à Jérusalem, uniquement parce que ce problème doctrinal venait de cette ville. Les frères habitant Jérusalem le reconnaissent dans la lettre circulaire envoyée : « Quelques-uns qui sont sortis d'entre nous, vous ont troublés par des discours bouleversant vos âmes » (Act. 15 : 24).
 
 
                        Une confrontation indispensable
 
               La question était en effet très importante ; elle portait gravement atteinte à la vérité scripturaire établissant la justification du racheté par la foi seule. Paul, Barnabas et d'autres frères arrivés d'Antioche commencent par avoir une rencontre avec les apôtres présents et les anciens et ensuite toute l'assemblée se réunit.
            Pierre parle alors en premier et rappelle que Dieu l'a choisi d'entre eux pour ouvrir la porte de la foi aux nations. Ses paroles, comme ses lettres, ont du poids et de la force (2 Cor. 10 : 10). Elles montrent que l'apôtre est opposé à l'enseignement erroné dont on est venu s'entretenir.
            Ensuite Barnabas et Paul exposent les grands miracles que Dieu s'était plu à opérer par leur moyen au milieu des nations et c'est Jacquesqui conclut.
 
 
                        La conclusion de Jacques, fondée sur les Ecritures
 
            Jacques s'associe à Pierre pour rappeler comment Dieu, a visité les nations pour en tirer « un peuple pour Son nom ». Il montre, en citant avec à-propos Amos 9 : 11-12, que l'enseignement de Pierre est en accord avec l'enseignement prophétique de la Parole de Dieu – celui-ci s'accomplira entièrement pendant la période millénaire (Act. 15 : 15). La prédication de l'Evangile s'adresse aux nations comme aux Juifs. Ils sont tous sauvés de la même manière, par la grâce du Seigneur Jésus. Il faut donc se garder d'inquiéter par ce que Galates 9 : 4 appelle de « faibles et misérables éléments », et encore plus d'asservir, les nouveaux convertis sortis des nations.
            Il y a cependant quelques ordonnances divines, antérieures à la loi, qu'il faut maintenir. Et Jacques, approuvé par les autres frères présents, déclare qu'il faut demander à « ceux des nations » de les respecter. Elles ont été établies « dès les générations anciennes », avant même qu'Israël devienne un peuple. Elles sont prêchées dans les synagogues, chaque sabbat (v.21). S'abstenir du sang est une ordonnance qui remonte au lendemain du déluge (Gen. 9 : 4). L'institution du mariage par Dieu lui-même au moment de la Création (Matt. 10 : 4-8) est plus ancienne encore. Les propositions de Jacques sont unanimement acceptées, ce qui est d'autant plus remarquable que « les fauteurs de trouble » étaient précisément dans son entourage (Gal. 2 : 12).
    
 
Paul et ses compagnons chez Jacques, à Jérusalem, avec tous les anciens (Actes 21)
 
 
            On trouve, dans le chapitre 21 des Actes, le récit d'une occasion où Jacques garde le silence, au moment où il aurait fallu parler (Ecc. 3 : 7) – à moins, hélas, qu'il ne partage l'avis des autres anciens ? En tout cas, cette affaire aurait pu avoir des conséquences durables, et causer un grand dommage au témoignage chrétien alors dans ses débuts.
            N'oublions pas que même si Satan a été définitivement vaincu à la croix et sera bientôt brisé sous nos pieds (Rom. 16 :20), il cherche encore constamment à faire tomber les enfants de Dieu. L'apôtre écrit : « Ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n'ignorons pas ses desseins » (2 Cor. 2 : 11). Il faut être constamment sur ses gardes et s'attendre, comme du temps de David, à ce qu'un combat succède à un autre (2 Sam. 18 : 20, 22).
 
 
                        Paul se rend à Jérusalem, malgré l'avertissement « par l'Esprit Saint »
 
            Environ huit ans s'étaient écoulés depuis les faits relatés en Actes 15. Et voilà Paul qui revient une fois encore à Jérusalem ! Il avait beaucoup voyagé ces dernières années et nombre de Juifs et de Gentils avaient été amenés au salut par son moyen. Il revient d'abord dans l'assemblée d'Antioche, où l'accueil semble plus réservé. La triste séparation avec Barnabas a peut être laissé des traces ? Paul déclare qu'il veut absolument être à Jérusalem pour célébrer la prochaine fête (Act. 18 : 20-23 ; 19 : 21).
            Ce voyage de Paul vers Jérusalem a un caractère tout à fait particulier. Agabus, un prophète, vient même spécialement de Judée avertir Paul de ne pas s'y rendre. Il n'avait pas reçu un appel précis de la part de Dieu dans ce sens. Prenant la ceinture de Paul, Agabus annonce « par l'Esprit Saint » que les Juifs livreront l'apôtre aux nations. Mais Paul reste insensible à tous les avertissements, se déclarant prêt à mourir pour le Nom de Christ (Act. 21 : 13). Les disciples le supplient, mais il ne se laisse pas persuader. Alors ils se taisent, disant : « Que la volonté du Seigneur soit faite ! » (Act. 21 : 14).
 
 
                        Le piège du légalisme
 
            Le danger se présente de façon inattendue : il vient des « anciens » de l'assemblée à Jérusalem. Paul va les rencontrer - dans la maison de Jacques - qui fait partie de ces anciens (Act. 21 : 18). Après les avoir tous embrassés, Paul raconte « une à une  les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service » (Act. 21 : 19).
            En réponse, ils glorifient Dieu ; mais aussitôt ils disent à Paul : « tu vois, frère, combien il y a de milliers de Juifs qui ont cru ; et ils sont tous zélés pour la loi » (v. 20). Or ils ont entendu que Paul enseignait parmi les nations qu'il ne fallait pas circoncire les enfants ni suivre les coutumes. Alors ils lui demandent de façon pressante d'apporter la preuve du contraire en se joignant à quatre hommes qui étaient justement sur le point d'accomplir –selon les coutumes du judaïsme - un voeu dans le temple. Paul devait se purifier avec eux et même payer leur dépense ! Ces frères voulaient que Paul montre qu'il était bien un Juif et gardait la loi ! Ils rappellent - peut être avec habileté, pour le rassurer – que les dispositions prises à l'égard de ceux des nations, étaient bien différentes.
            Cet entretien se déroule chez Jacques, qui ne montre en tout cas pas de désapprobation !
 
 
                        Le compromis et ses conséquences
 
            Paul tombe dans le piège tendu par les frères de Jérusalem. Ceux-ci ont su toucher une corde très sensible chez l'apôtre : un amour immense pour son peuple (Rom. 9 : 1-3). Paul acquiesce, sans la moindre objection, à leur désir. Il commence à se préparer, avec ces quatre hommes, à participer au voeu.  Ce voeu impliquait pour Paul d'offrir un sacrifice pour lui-même dans le temple ! (Act. 21 : 26).
            La conséquence pour lui serait de mettre de côté – apparemment - le « seul sacrifice » offert une fois pour toutes par Christ. C'était l'opposé de ce qu'il avait enseigné partout, oralement ou par écrit ! Il avait également affirmé qu'ayant « revêtu Christ », il n'y avait plus ni Juif ni Grec (Gal. 3 : 28 ; Col. 3 : 11).
            Tous les « calculs » humains de ces anciens, dont Jacques faisait partie, s'avèrent faux. Le compromis imaginé déchaîne au contraire la fureur des Juifs d'Asie présents. Voyant Paul dans le temple, ces adversaires déterminés de Paul ameutent la foule (v. 27-29).
            L'apôtre est « traîné » par le peuple hors du temple dont les portes sont fermées. Mais Dieu, dans sa souveraineté et son amour, intervient en faveur de son serviteur fourvoyé. Il est délivré par le moyen du commandant de la cohorte romaine. Il échappe à la fureur de la foule, et Dieu annule ainsi les effets que son comportement aurait pu engendrer vis-à-vis des vérités qu'Il lui avait confiées (Gal. 1 : 16-17) !
            Paul sera désormais prisonnier (Eph.3 : 1) mais il continuera son service (Eph. 4 : 1 ; Phil. 1 : 14) et combien ses épîtres nous sont précieuses.
  
 
Exhortation, réconfort et consolation (L'épître de Jacques)
 
            Il convient de citer un aspect important dans la vie et le ministère de Jacques et de Jude, tous deux parmi les enfants de Joseph et de Marie : ce sont les épîtres qu'ils ont écrites, avec le propos de rendre au Seigneur Jésus Christ l'honneur et la gloire qui Lui sont dus.
            Ces épîtres apportent aussi l'exhortation, le réconfort et la consolation aux saints, au milieu de leurs épreuves.
 
 
 
            La vie et le service de Jacques à Jérusalem comportent beaucoup d'aspects positifs. A bien des égards, il était devenu un modèle des fidèles, en marchant sur les traces du Seigneur (1 Tim. 4 : 12). Mais, comme chacun, il a eu aussi ses défaillances. La responsabilité que Dieu lui avait confiée supposait un exercice constant : « Celui qui est la tête, qu'il conduise soigneusement » (Rom. 12 : 8). Le don de grâce différent que chacun a reçu nécessite une application constante, en vue d'être utile à chacun des membres du Corps de Christ.
            Appliquons-nous avec ardeur à être agréables au Seigneur, « car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien soit mal »  (2 Cor. 5 : 9-10).
 
 
                                                                       Ph. L  -   le 12. 01. 09