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Sauvé par les oeuvres ou par la foi ?
 
 
Introduction :
 
            « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle ».
             Telles sont les paroles du Seigneur Jésus Christ lui-même, rapportées dans l'évangile selon Jean (3 : 16).
            En conséquence, ceux qui croient au Fils de Dieu sont sauvés de la perdition éternelle, comme il est aussi écrit dans la première épître de Jean (5 : 13) : « Vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ».
            Mais le diable, Satan, l'ennemi de Dieu et des hommes, cherche à troubler ceux-ci par des enseignements erronés pour imposer la pensée que c'est par les oeuvres et non par la foi qu'il faut être sauvé.
            Il est donc important d'établir à la lumière des Saintes Ecritures, seule source de certitude, que le salut de Dieu s'obtient par la foi, sans oeuvres, comme le dit expressément l'apôtre Paul dans son épître aux Romains (3 : 28) : « L'homme est justifié par la foi, sans oeuvres de loi ».
            La théorie du salut par les oeuvres plaît à l'homme, parce qu'il y trouve de quoi se glorifier, se croyant capable de faire lui-même son salut, au moins dans une certaine mesure. Recevoir ce salut comme un don de Dieu humilie l'homme qui voudrait l'acquérir et non le recevoir à titre gratuit. Voilà pourquoi tant de personnes se privent du salut qui a pourtant été entièrement accompli sur la croix du Calvaire, et que Dieu offre aujourd'hui, gratuitement, à celui qui croit.
            Pour justifier le faux enseignement du salut par les oeuvres, on a cherché à opposer les uns aux autres divers passages des Saintes Ecritures, et notamment les écrits de l'apôtre Paul à ceux de Jacques. Comme si le Saint Esprit, qui a conduit la plume de chacun de ces deux serviteurs, pouvait se contredire lui-même.
 
 
Paul ou Jacques ?
 
            Mettons en parallèle le langage de Paul, dans l'épître aux Romains (3 : 28), déjà cité : « Nous concluons que l'homme est justifié par la foi, sans oeuvres de loi », et celui de Jacques 2 : 24 : « Vous voyez qu'un homme est justifié par les oeuvres et non par la foi seulement ».
 
            L'apôtre Paul dit aussi dans l'épître aux Ephésiens : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ; non pas sur la base des oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (2 : 8-9).
            Y a-t-il contradiction entre ces deux auteurs inspirés ? Absolument pas ! Jacques ne dit nullement qu'on n'est pas sauvé par la foi, mais qu'on n'est pas justifié par la foi seulement.
             Remarquons d'abord que l'argumentation de Jacques est appuyée par lui au verset 23, par la même citation dont Paul se sert dans son épître aux Romains (4 : 3). Cette citation, tirée du livre de la Genèse (15 : 6), est : « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice ».
            Lorsqu'il parle des oeuvres, en opposition avec la foi, Paul les qualifie d' « oeuvres de loi » (Rom. 3 : 20, 28).
 
 
Abraham et Rahab
 
            Jacques ne parle pas des oeuvres de loi ; et dans les deux exemples qu'il cite, celui d'Abraham et celui de Rahab, il serait impossible d'employer cette expression. En effet, ce qu'a fait Abraham, selon Jacques 2 : 21, avait plutôt le caractère d'une transgression de la loi qui dit : « Tu ne tueras pas ». Et Abraham allait mettre à mort son fils, sur l'autel !
            Quel est donc le caractère de cette oeuvre ? S'il faut la qualifier, ne pouvant l'appeler « oeuvre de loi », on doit dire « oeuvre de foi », ce qui est diamétralement opposé. C'est une oeuvre de confiance en Celui même qui a dit : « Tu ne tueras pas », et qui toutefois lui avait demandé d'immoler son fils. Confiance absolue en Dieu qui lui avait fait des promesses au sujet de ce fils et qui, estimait-il, pouvait le lui rendre par la résurrection, d'où aussi en figure, il le reçut, comme nous le lisons dans l'épître aux Hébreux (11 : 19).
            Si ce n'était pas une oeuvre de foi, ce serait tout simplement un crime, en opposition indéniable à la loi. De même pour Rahab, l'oeuvre signalée par Jacques serait aussi un crime, le crime de haute trahison contre sa patrie.
            Or, en dehors de tout raisonnement humain, nous lisons dans les Saintes Ecritures, au chapitre 11 déjà cité de l'épître aux Hébreux :
                        - v. 17 : « Par la foi, Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac... son fils unique » ;
                        - v. 31 : « Par la foi, Rahab... ne périt pas avec ceux qui n'avaient pas cru, parce qu'elle avait reçu les espions en paix ».
            C'est par la foi qu'ils ont agi l'un et l'autre, et de ce fait leurs actes sont bien des oeuvres de foi.
            Les exemples donnés par Jacques à l'appui de sa démonstration continuent donc, incontestablement, des oeuvres de foi et non des oeuvres de loi. Elles n'ont pas le moindre rapport avec les dix commandements de cette loi que l'homme a la vaine prétention d'accomplir pour acquérir son salut.
            Répétons ici que le salut ne s'achète et ne se mérite pas ; c'est le don de Dieu. Dans le Psaume 49 (v. 7-8), les fils de Coré l'ont proclamé sans équivoque :
            « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu'il y renonce à jamais ».
 
            Déclaration qui serait désespérante s'il n'était ajouté au verset 15 : « Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du shéol » (c'est-à-dire de la mort). Ce que l'homme ne peut faire, Dieu l'a accompli !
 
 
Dire ou montrer ?
 
            Quel est donc le but des oeuvres citées par Jacques ?
            Tout simplement de démontrer la foi existante (si réellement elle existe) : ces oeuvres-là sont la preuve de la foi.
            Effectivement, reprenons notre sujet à la question du chapitre 2 de l'épître de Jacques (v. 14) : « Quel profit y a-t-il, mes frères, si quelqu'un dit qu'il a la foi, et qu'il n'ait pas d'oeuvres ? »
            Il n'y a aucun profit à dire : J'ai la foi ! Il ne s'agit pas de le dire seulement, mais de le prouver : de démontrer la foi existante par ses oeuvres. 
            Imaginons que, tout en ignorant l'abc de la musique, j'affirme être un virtuose du piano. Ceux devant lesquels je me vanterais ainsi ne manqueraient pas de me mettre à l'épreuve : nous sommes tout disposés à vous croire, mais mettez-vous donc au piano ; nous voudrions vous entendre, pour nous en convaincre !
            C'est le seul moyen d'en faire la preuve. Et c'est le point sur lequel Jacques insiste ; c'est exactement le caractère des oeuvres qu'il indique.
            Il n'y a donc aucun profit à dire que l'on a la foi. Si la foi existe, il faut qu'elle se manifeste, qu'on la voie. Et comment se manifesterait-elle, si ce n'est par des oeuvres qui, nécessairement, seront des oeuvres de foi, la preuve de la foi ?
            Aux versets 15 et 16 de ce chapitre 2, où Jacques soutient son argumentation, il donne comme exemple un frère ou une soeur nus, sans nourriture ; et il pose cette question : Quel profit y a-t-il à leur dire : « Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous, sans leur donner ce qui est nécessaire pour le corps ! ».  C'est, dit-il au verset 17, « une foi morte en elle-même », une foi en paroles seulement.
            Mais poursuivons le raisonnement serré de l'apôtre. Au verset 18, nous lisons : « Quelqu'un dira : Tu as la foi, et moi j'ai des oeuvres ». Il n'est pas ajouté : Montre-moi ta foi sans oeuvres et moi je te montrerai mes oeuvres sans la foi. Non ! mais : « Montre-moi ta foi sans oeuvres » (ce qui est impossible) : et moi, je te montrerai, non pas mes oeuvres, mais « moi, par mes oeuvres, je te montrerai ma foi ». Il est donc éclair, de toute évidence, que les oeuvres sont données ici comme la démonstration, la preuve de la foi.
            Et maintenant, au verset 19, il est ajouté : « Tu crois que Dieu est un ; tu fais bien » mais les démons aussi ont cette foi-là : ils savent bien que Dieu existe et ils frissonnent.
            Ce n'est pas là la foi qui sauve, la foi justifiante dont parlent, aussi bien Paul que Jacques, bien d'accord sur cela, et nullement en contradiction l'un avec l'autre.
 
 
La justification : cinq aspects
 
            Pour terminer cet exposé, considérons dans les Ecritures, la justification présentée par Paul et par Jacques. On peut l'y voir sous cinq aspects différents, mais formant un même tout homogène, d'un merveilleux accord, se complétant l'un l'autre au lieu de se contredire.
 
            1. Justification par Dieu
 
                        « C'est Dieu qui justifie » (Rom. 8 : 33).
                        C'est la justification vue dans sa source, qui est Dieu lui-même.
 
            2. Justification par la grâce
 
                        « Justifiés gratuitement par sa grâce » (Rom. 3 : 24).
                        C'est la justification vue dans ses motifs, dans son fondement : la grâce dans le coeur de Dieu.
 
            3. Justification par le sang
 
                        « Ayant été maintenant justifiés par son sang » (Rom. 5 : 9).
                        C'est la justification vue dans ses moyens : le moyen employé par Dieu, c'est le sang, le sang de Jésus Christ.
 
            4. Justification par la foi
                        « Nous concluons que l'homme est justifié par la foi » (Rom. 3 : 28).
                        C'est la justification vue dans son application à la conscience et au coeur par foi.
 
            5. Justification par les oeuvres
 
                        « Vous voyez qu'un homme est justifié par les oeuvres et non par la foi seulement » (Jac. 2 : 24).
                        C'est la justification vue dans sa démonstration, dans la preuve qui en est faite.
 
 
Devant Dieu ou devant les hommes ?
           
            Notons ici le fait indiscutable qu'il y a une distinction à faire entre la foi qui justifie le croyant devant Dieu qui, lui, n'a pas besoin de voir les fruits pour connaître la nature de l'arbre, et la justification du croyant devant les hommes. Ceux-ci, en effet, ont besoin, à la différence de Dieu, de voir les fruits pour connaître la nature de l'arbre.
            Nous ne saurions terminer ce rapide exposé sans faire ressortir que Paul qui s'élève, avec tant de force contre la doctrine du salut par les oeuvres, se trouve en parfait accord avec Jacques en insistant aussi lui-même sur la nécessité, pour le croyant, de marcher dans le chemin « des bonnes oeuvres » ; non pas des bonnes oeuvres pour être sauvé, mais des bonnes oeuvres parce que l'on est sauvé. Autrement dit, ces oeuvres sont la conséquence du salut et nullement le moyen de l'obtenir.
            Voilà qui résulte clairement de l'enseignement de Paul, dans les citations ci-après qu'on ne saurait lire et méditer trop attentivement.
            En effet, après avoir dit : « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ; non pas sur la base des oeuvres, afin que personne ne se glorifie », il ajoute : « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance afin que nous marchions en elle » (Eph. 2. 8-10).
            Et dans son épître à Tite, après avoir dit : « Mais, quand la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur la base d'oeuvres accomplies en justice que nous, nous aurions faites, mais selon sa propre miséricorde », il ajoute : « Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru Dieu, s'appliquent à être les premiers dans les bonnes oeuvres » (Tite 3 : 4-8).
            Dans cette même épître à Tite, l'apôtre lui dit : « Te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes oeuvres » (2 : 7).
            Plus loin : « Jésus Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier pour lui-même un peuple qui lui appartienne en propre, zélé pour les bonnes oeuvres » (Tite 2 : 14).
            Paul attache donc, comme Jacques, un grand prix à la question des oeuvres, des bonnes oeuvres, et il abonde dans le même sens que Jacques. C'est l'accord complet entre eux ; mais chaque aspect de ce grand sujet doit être mis à la place qui lui est propre.
 
 
Conclusion
 
            La parole de Dieu nous a montré :
                        - que le salut est le don de Dieu, à l'occasion de toute oeuvre accomplie par l'homme 
                        - que ce salut est acquis par la seule et parfaite oeuvre du Seigneur Jésus Christ à la croix
                        - que ce salut est reçu par la foi, pour la paix parfaite du croyant, pour son bonheur présent et éternel.
 
            Mais le croyant est tenu de faire la preuve de sa foi. Les hommes connaissent l'arbre à son fruit. Cette preuve ne peut être faite que par des oeuvres de foi, dénommées également « bonnes oeuvres », qui sont la conséquence et le fruit béni de la foi.
 
            Donnons gloire à Dieu et à Jésus Christ, son Fils, qui, par son oeuvre merveilleuse, délivre de la colère à venir le pécheur qui croit, et l'introduit dans la faveur de Dieu pour le présent et pour l'éternité.
 
            A nous tous, pécheurs rachetés par son sang, le bénéfice incalculable de son oeuvre parfaite ! Mais à Lui seul toute la gloire, dès maintenant et aux siècles des siècles !
 
 
 
                                                    G. Blay – « Simples réponses bibliques » BPC Valence