« Je me suis adonné à la prière »
Luc insiste plus que les autres évangélistes sur la vie de prière du Seigneur. Il montre à de nombreuses reprises Jésus priant en relation avec des circonstances qu'Il allait traverser.
Au chapitre 10, tout en exprimant sa soumission à la volonté de son Père, Jésus rend grâces à la pensée que les siens habiteront un jour le ciel (10 : 21). Ailleurs, Il peut dire : « Or je sais que tu m'entends toujours » (Jean 11 : 41-42).
Le Seigneur est présenté priant pour Simon Pierre (Luc 22 : 32) Par ailleurs, parmi les sept paroles qu'Il prononce sur la croix, trois sont citées dans cet évangile. L'une d'entre elles au moins, la première, est une prière (23 : 34). La dernière parole qui est un cri : « Père ! entre tes mains je remets mon esprit », a peut-être aussi ce caractère (v. 46).
Les circonstances où Jésus est en prière dans l'évangile de Luc
Nous rappelons ici les circonstances relatées par Luc en employant expressément les termes « prier » ou « prière ». Les passages mentionnant la prière de Jésus en faveur de Pierre (Luc 22 : 31-32) et ceux qui rapportent deux des paroles prononcées sur la croix seront commentés dans la deuxième partie de ces réflexions.
Jésus pouvait prier en perfection du moment qu'Il savait « tout ce qui devait lui arriver » (Jean 18 : 4). Nous ne pouvons pas prier ainsi, n'ayant jamais de certitude absolue. Nous sommes « limités » ; nous ne savons pas ce qui va se présenter sur notre chemin l'instant d'après. Nous avons tout de même parfois une certaine idée des difficultés à traverser. Le Seigneur connaissant toujours d'avance son chemin, priait en conséquence.
Au baptême de Jean, au bord du Jourdain
« Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi ayant été baptisé et priant, le ciel s'ouvrit ; alors le Saint Esprit descendit sur lui sous la forme d'une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir (Luc 3 : 21-22).
Sa grâce lui fait prendre cette place comme Homme, quoique n'ayant aucun péché à confesser ; Il se soumet au baptême de Jean et montre qu'Il est venu pour prendre la place de l'homme pécheur, ce qui s'accomplira par le terrible baptême subi à la croix (Luc 12 : 50).
En sortant de l'eau, Il prie et le ciel s'ouvre. Il reçoit le sceau du Saint Esprit et Dieu le reconnaît comme son Fils bien-aimé. L'évangile de Luc retrace ensuite sa généalogie, elle est établie ici jusqu'à Adam. Il est le seul qui avait besoin que sa généalogie le soit, pour prouver de façon indiscutable son humanité. En ce qui nous concerne, notre origine adamique n'est que trop évidente ! Mais chez Lui il y a tellement plus que ce que tous les hommes ont en commun ! Le Fils de l'homme est vraiment en même temps Fils de Dieu.
Ensuite l'Homme Dieu est mené par l'Esprit au désert, pour y être tenté par Satan pendant quarante jours. Il remporte la victoire là où l'homme pécheur a été vaincu. Nous pensons que le Seigneur, sachant à l'avance qu'Il devait être tenté par Satan, avait prié à la perspective de cette épreuve et Satan a dû s'enfuir.
Le Seigneur a donc été baptisé ; le Père a exprimé sa satisfaction et la tentation a suivi immédiatement au désert. Chaque chrétien est appelé à faire une expérience un peu similaire. Une période de bénédiction nous est accordée ; notre âme en sort enrichie, avec la certitude d'être un objet de la faveur divine. Nous sommes conscients qu'Il nous a aidé à faire un pas de plus sur le sentier de l'obéissance à Sa volonté. Toutefois soyons alors particulièrement sur nos gardes ! C'est à ce moment-là que Satan cherchera à nous faire tomber. Il choisit justement le moment où nous avons été avec Dieu, sur la montagne. Nous avons le plus besoin de nous adonner à la prière, en suivant les traces de Jésus (Ps. 109 : 4).
Si une tempête s'élève, plus l'on se trouve près du sommet de la montagne et plus le vent devient violent. Il atteindra son comble si nous parvenons à atteindre la crête. Conscients de ces risques, certains chrétiens trouvent plus commode de rester toujours dans la plaine : leur « chair » y ressent ainsi moins les sollicitations de l'Ennemi.
Si, en revanche, nous sommes fermement décidés à gravir, avec l'aide du Seigneur, la colline de l'obéissance en recherchant la communion avec Dieu, nous connaîtrons certainement davantage les rudes assauts de Satan. Il s'attaque avant tout à ceux qui désirent suivre le Seigneur de près. C'est le cas dans l'Ecriture avec Job, Paul, Pierre et, avant tout, avec le Seigneur lui-même.
A l'écart, dans les déserts
« Sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules s'assemblèrent pour l'entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; mais Lui se tenait à l'écart et priait » (Luc 5 : 15-16).
Jésus ne cherche pas à s'élever, à établir sa renommée. Il prie souvent « au désert », seul avec Dieu. D'ailleurs le monde entier était pour Lui un désert ; mais il rend le témoignage que Dieu lui a confié. Ainsi, lors de l'une de ses journées, on le voit enseigner devant une assistance très variée : il y a là des pharisiens et des docteurs de la loi. Ils sont venus de loin pour l'entendre - de chaque village de Galilée et de Judée et même de Jérusalem. Ils s'asseyent devant le Seigneur et Sa puissance est là pour les guérir (v.17). Connaissant à l'avance la composition de son auditoire - ils lui tendaient souvent des pièges - le Seigneur a prié dans ce sens.
Il nous convient de prier chaque fois que nous nous trouvons en présence d'une assistance, peut être moins « relevée » que celle-ci ! Dans ce cas, l'exposé du Seigneur s'arrête d'une façon très inattendue ! Quatre hommes font descendre devant Lui, par le toit, un homme paralysé. Combien nous aimerions que les entretiens soient ainsi souvent interrompus par les besoins d'une âme angoissée. Le Seigneur s'occupe aussitôt en grâce de cet homme impuissant à guérir avec ses propres ressources. N'était-ce pas une réponse à sa prière ?
De grandes foules cherchaient alors à Le rencontrer, il était devenu bien malgré lui « populaire ». Pourtant il semble qu'à cette occasion, une seule âme soit sauvée, mais Il est venu pour chercher et sauver la brebis perdue. La foule, qui veut voir des miracles, reste, hélas, indifférente.
Prenons très au sérieux le service que le Seigneur nous confie. Persévérons dans la prière en pensant à ceux qui sont paralysés par le péché ? Quel que soit le service qu'Il nous confie, le temps passé à prier devrait toujours en occuper une partie majeure. C'était le cas dans la vie du Seigneur.
Toute la nuit en prière, retiré sur une montagne, avant de choisir ses douze disciples
« Or il arriva, en ces jours-là, qu'il monta sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand il fit jour, il appela à lui ses disciples. Il en choisit douze, qu'il nomma aussi apôtres (envoyés)… » (Luc 6 : 12-16).
Le Seigneur s'apprête à choisir ceux qui vont l'accompagner pendant son ministère et, ressentant toute l'importance d'un tel choix, il ne se contente pas d'une seule prière, mais il réalise l'attitude d'un homme dépendant et passe toute la nuit à prier Dieu, son Père.
Avant tout choix décisif, le chrétien doit demander à Dieu de le conduire. Cette circonstance rappelle l'importance capitale pour notre vie ici-bas du choix d'une épouse ou d'un mari, d'une association professionnelle ou encore pour prendre la décision d'établir une relation habituelle de communion avec d'autres rachetés. Que de dégâts ont été causés par un choix fait sans une réflexion sérieuse, en particulier en se plaçant sous un joug mal assorti avec un incrédule, ce que défend pourtant si clairement la Parole de Dieu (2 Cor. 6 : 14) !
Aux quartiers de Césarée de Philippe, avant son dernier voyage à Jérusalem
« Et il arriva comme Il était en prière à l'écart, que ses disciples étaient avec Lui ; et il les interrogea : Parmi les foules, qui dit-on que je suis ? Ils répondirent :Jean le baptiseur ; d'autres disent : Elie ; d'autres encore, que l'un des anciens prophètes est ressuscité. Et Il leur dit : Et vous, qui dites-vous que Je suis ? Pierre répondit : le Christ de Dieu ! » (Luc 9 : 18-22).
Le moment était venu de prendre une position claire vis-à-vis de la Personne du Seigneur : Il allait accomplir l'oeuvre de la rédemption sur la croix. Il demande aux siens : « Parmi les foules, qui dit-on que je suis ? ». Aujourd'hui, les chrétiens doivent assumer leur responsabilité et maintenir la vérité à l'égard de Christ et de son sacrifice sur la croix. Pour s'y préparer, nous avons grand besoin d'une vie baignée de prière, en imitant son exemple. Il faut « combattre pour la foi, qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 4), et ne pas décourager par une attitude laxiste ceux qui cherchent la vérité ; mais au contraire les « gagner » pour Christ.
Prenons garde aussi de ne pas défendre la vérité d'une manière dure, légale : cette façon de faire éloigne les âmes de Christ. Si nous sommes souvent en prière, cette attitude dépendante produira un peu plus de douceur, de patience et de pitié même à l'égard de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur ou ont jusqu'ici refusé de l'écouter.
On peut avoir une connaissance théorique de la vérité et savoir très peu la mettre en pratique. Certaines personnes s'enorgueillissent d'avoir lu plusieurs fois la Bible d'un bout à l'autre, et pourtant on s'aperçoit qu'elles sont assez ignorantes sur la vérité qu'elle enseigne. Leur vie, hélas, est loin d'être spirituelle ! La Bible n'est pas un livre que l'on consulte de temps à autre. Elle ressemble à un télescope qui nous aide à connaître le Seigneur.
Sur la sainte montagne
« Et il arriva, environ huit jours après ces paroles, qu'Il prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et qu'Il monta sur la montagne pour prier. Comme Il priait, l'apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement d'une blancheur resplendissante comme un éclair » (Luc 9 : 28-29).
Le moment où Jésus va être glorifié approche et Il prie avec la perspective du moment où il allait passer de ce monde au Père. Luc seul précise que c'est au moment où Il priait que son apparence est changée. - Ce besoin de prière met l'accent sur son humanité. Notre bien-aimé Sauveur a accepté de devenir semblable à nous en toutes choses - à part le péché. Toutefois quand le Seigneur prie, étant aussi Dieu, il le fait « d'égal à égal ». Il dit aux siens : « Je ferai la demande au Père » (Jean 14 : 16) ; Lui seul s'exprime ainsi.
La prière est l'expression de notre étroite communion avec le Seigneur. Durant de tels moments - plus qu'à d'autres - nous contemplons à face découverte la gloire du Seigneur et nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire (morale), comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18). Les disciples étaient reconnus pour avoir été avec Jésus (Act. 4 : 13).
Nous serons aussi bientôt « glorifiés » et certainement, nous avons tout lieu de prier, en pensant à un moment si précieux. Demandons en particulier au Seigneur de nous être en secours afin de ne rien faire - durant cette attente - qui Le déshonore. Il veut que notre conduite soit digne d'un héritier du « Roi de gloire ».
En prière lui-même en un certain lieu, avant d'enseigner ses disciples à prier
« Et comme Jésus était en prière en un certain lieu, après qu'Il eut terminé, il arriva qu'un de ses disciples lui dit : « Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a enseigné à ses disciples » (Luc 11 : 1).
Il semble bien qu'ici Jésus prie en présence de ses disciples. Ils sont en tout cas frappés de la place éminente qu'occupe la prière dans Sa vie. Le disciple qui s'adresse à Lui ne demande pas - comme on le dit souvent - comment prier, mais plus simplement de leur apprendre à prier.
Il ne s'agit pas de réciter quelques phrases apprises par coeur. Il n'y a pas un « art » de prier, c'est simplement une question de coeur ! Jean avait bien instruit ses disciples au sujet de la prière. Plusieurs étaient devenus ensuite des disciples de Jésus (Jean 1 : 36-37). Or, apparemment, ils ressentaient qu'il manquait quelque chose dans la façon de prier de Jean. C'était bien le cas : le baptiseur n'était pas en mesure de les mettre en relation avec le Père. Le Fils seul peut révéler le Pére (Matt. 11 : 27).
Chaque fois que Dieu a décidé de se faire connaître sous un nouveau nom, une nouvelle manière de s'approcher de Lui par la prière s'en est suivie. Nous ne voyons pas les disciples prier avec le Seigneur pendant qu'Il était sur la terre, mais après la descente du Saint Esprit et son habitation dans le croyant, une puissance leur est donnée pour prier avec intelligence. Avec l'élévation du Seigneur auprès du Père, de nouveaux sujets de prière sont confiés aux rachetés.
Jésus leur enseigne la prière introduite dans Matt.6 : 9 par ces mots : « Vous donc priez ainsi ». Dieu n'avait pas l'intention de l'on répète cette prière - appelée parfois « celle du Seigneur » - surtout sous la forme qu'elle a prise. Elle n'est plus souvent qu'une vaine redite (Matt. 6 : 7). Le Seigneur désire que tous ses disciples comprennent « les sujets prioritaires » à présenter. Nos prières doivent rechercher avant tout la gloire de Dieu. Celle-ci ne doit-elle pas être notre constante préoccupation ? Le Saint Esprit veut fournir les paroles convenables à la prière du croyant - il peut alors les exprimer sous Sa puissante direction, au moment convenable (1 Cor. 2 : 13).
Cette prière commençait par « Père ». Si nous réalisons vraiment que nous avons un Père dans les cieux, il n'y a plus place dans nos coeurs pour l'anxiété. Nous rejetons sur Lui tout notre souci, car Il a soin de nous (1 Pier. 5. 7). Jésus montre donc qu'il convient de prier en premier lieu pour les intérêts de Dieu, au lieu de se hâter d'exposer nos propres désirs et nos besoins ! La requête suivante : « Ta volonté soit faite, comme au ciel, aussi sur la terre » concerne en principe « les autres », car si le Seigneur peut faire Sa volonté en moi sur cette terre, ma vie sera une bénédiction pour les autres et je serai béni aussi !
Le Seigneur a commencé par prier lui-même avant d'enseigner aux autres à prier. En fait par ce moyen, Il voulait éveiller chez les autres le besoin de prier. Si nous désirons engager ceux qui nous entourent à avoir une vie de prière, il faut apprendre à se tenir soi-même habituellement devant Dieu, dans cette attitude de dépendance.
A Gethsémané
« Et Jésus s'éloigna d'eux environ d'un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, Il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. Alors lui apparut un ange du ciel qui le fortifiait.. Etant dans l'angoisse du combat, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient en terre. S'étant levé de sa prière, il vint vers ses disciples, qu'il trouva endormis de tristesse ; et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation » (Luc 22 : 4).
C'est à Gethsémané que la voix du Seigneur en prière se fait entendre pour la dernière fois durant son ministère. Son âme sainte anticipait toutes les terreurs du Calvaire et dans sa sainteté infinie, Il ne pouvait que les craindre.
Notre sensibilité est très amoindrie par une fâcheuse accoutumance au péché. Il n'en était pas de même pour Lui. Il ressentait entièrement la terrible épreuve qu'il allait traverser. Alors Il prie toujours plus instamment et Dieu Lui envoie un ange du ciel pour le fortifier.
Il n'y a aucune comparaison possible entre Ses souffrances et les nôtres. Toutefois nous réalisons « un peu » ce qu'est la souffrance - du fait de notre expérience personnelle ou celle de ceux qui nous sont chers.
Le Seigneur est pour nous un exemple, en exposant la sienne au Père. C'est ce que nous devons faire également. Nous recevrons du ciel la force pour nous aider à la traverser à Sa gloire. Jésus prie instamment et bientôt, sur la croix, il sera vainqueur ; Pierre et les autres disciples n'ont pas prié et ils ont connu la défaite : Pierre l'a renié, les autres se sont honteusement enfuis. Jésus prie et répète aux siens : « Veillez et priez ».
Autres occasions où Jésus s'adresse au Père dans l'évangile de Luc
Au retour de la mission des soixante-dix
Au retour de leur mission, ces disciples se retrouvent réunis auprès du Maître pour lui faire connaître les résultats de leur oeuvre. Ils sont pénétrés d'une joie qu'ils expriment un peu naïvement. Leur prédication a été reçue, ils ont pu guérir les malades et même les démons se sont soumis au nom du Seigneur !
Jésus leur annonce la déchéance du prince des démons : Il voit Satan tombant du ciel comme un éclair. Le ciel purifié deviendra la demeure des croyants, dès maintenant leurs noms y sont écrits. C'est alors qu'il se réjouit en esprit et adresse au Père une prière d'action de grâces : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, c'est ce que tu as trouvé bon devant toi. Toutes choses m'ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père ; ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Luc 10 : 17-22).
En faveur de Simon Pierre
« Le Seigneur dit encore : Simon, Simon, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 31-32).
Satan s'attaque de préférence à des croyants connus pour leur piété. Si vous ne voulez pas qu'il vienne vous déranger, adoptez un style négligé dans votre vie chrétienne et l'Ennemi estimera que vous n'êtes pas digne de retenir son attention. En Actes 19 : 15, l'esprit malin - un instrument dans la main de Satan – répond à ces Juifs exorcistes qui cherchaient à chasser les démons « par Jésus que Paul prêche », « Je connais Jésus et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? ». Et l'homme atteint s'élance sur eux, use de violence de sorte qu'ils s'enfuient nus et blessés.
Le diable attaque de préférence ceux qui ont le désir de demeurer fermes pour Christ. Pierre avait « beaucoup de voilure » et il se présentait comme un disciple prêt à mourir pour Christ, même si tous les autres l'abandonnaient ! Aussi Satan désirait-il beaucoup sa chute ! Il demande la permission de le mettre à l'épreuve - comme il l'avait fait, bien des siècles auparavant, pour Job. Et Jésus lui en donne l'autorisation ! Pierre va être exposé aux dards enflammés du Méchant, sans avoir, hélas, revêtu l'armure complète de Dieu.
Le Seigneur dit à Pierre : « J'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ». Jésus n'avait pas prié pour que les tentations soient épargnées à Pierre ! Il n'avait pas non plus prié pour que Pierre ne le renie pas, comme il l'a fait, « en jurant et avec des imprécations ». Il estimait dans sa sagesse divine qu'il fallait que son disciple, si sûr de lui, fasse l'humiliante expérience de sa totale incapacité à résister aux attaques ennemies ! Il jugeait nécessaire de le laisser faire une chute (2 Chr. 32 : 31) ! Le Seigneur peut parfois discerner qu'une telle épreuve est nécessaire dans notre vie (Job 40 : 27).
Le Seigneur ne dit pas à Pierre : Je prierai pour toi » mais : « j'ai prié pour toi ». Quelle douceur dans cette parole dite en son temps ! Avant que la tentation survienne et que Pierre défaille, le Seigneur a déjà prié pour lui. Et Il prie pour vous et pour moi aussi ! Il connaît exactement les leçons que nous avons encore besoin d'apprendre ! Parfois il garde nos pieds de chute ; d'autres fois il ne le fait pas ! Mais, dans un cas ou dans l'autre, il prie pour nous. Que son Nom soit béni !
La foi d'un croyant – même soumis à rude épreuve - ne peut défaillir. La vantardise de Simon était inconvenante. Son orgueil, sa confiance en lui-même ont été complètement ruinés. Alors Il apprend à se confier pleinement dans l'amour du Seigneur, seul capable de lire dans un coeur brisé. Sa repentance, ses larmes amères montrent le travail qui s'est déjà fait dans sa conscience. Le Seigneur lui accorde une complète restauration.
Faute de pouvoir leur ôter le salut, Satan veut cribler tous les croyants « comme on crible le blé ». Mais la seule chose que Pierre perd à cette occasion, c'est la « balle » sans valeur habituellement autour du grain. Il sort enrichi de cette épreuve.
Toutes les formes de discipline que le Seigneur permet servent à ôter cette balle. Rendons grâce à Dieu : Pour le croyant, même une défaite se terminera par une victoire ! Celle-ci nous est toujours donnée par Jésus-Christ : « nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).
Dans ses combats sur cette terre, même si l'enfant de Dieu fait un faux-pas, il sera restauré (Mich. 7 : 8). Par sa chute, Pierre a fait de grands progrès. Il a compris son orgueil et il a gagné en capacité spirituelle, en patience et en compréhension vis à vis de ceux qui étaient susceptibles de tomber autour de lui. Il est rendu capable d'encourager le troupeau de Dieu.
Il serait certes préférable que nous n'ayons pas besoin de passer par un tel chemin, mais si nous y passons, c'est une grâce alors de réaliser qu'Il a prié pour nous.
Satan fait toujours « une oeuvre trompeuse » ! (Prov. 11 : 18). Pour le croyant, une bénédiction est la conséquence d'une chute, malgré la perte momentanée de communion. Le Seigneur est toujours vivant pour intercéder en faveur des siens et ainsi l'Ennemi de nos âmes ne peut pas avoir le dernier mot. N'oublions jamais l'exemple du Seigneur et souvenons-nous de ses paroles : Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation (Matt. 26 : 41).
Sur la croix
- « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc 23 : 34)
C'est la première des sept paroles de la croix, précieux joyau conservé par Luc seul, manifestation sublime et émouvante de l'amour divin qui s'oublie lui-même dans les souffrances les plus terribles pour ne penser qu'au salut des pécheurs, de ses bourreaux. Elle va plus loin que 1 Pierre 2 : 23. Pour qui Jésus fait-il monter cette prière ? Ce n'est pas seulement pour les soldats romains qui, en le crucifiant, ne font qu'obéir aveuglément aux ordres de leurs chefs. Jésus prie pour ses ennemis, les vrais responsables de son supplice (Luc 23 : 23). Mais ceux-ci ne savaient pas ce qu'ils faisaient ? Assurément ils savaient qu'ils mettaient à mort un innocent ; mais ils ne réalisaient pas que cet innocent était leur Messie, le Fils du Dieu vivant.
Toute volontaire et coupable que fût leur ignorance, la culpabilité de leur crime était atténuée. Telle est la pensée exprimée par Pierre (Act. 3 : 17) et aussi par Paul (1 Cor. 2 : 8) - ils s'appuient sur les paroles du Seigneur. La prière de Jésus a été exaucée : quarante ans de sursis ont été accordés à son peuple, et la prédication de l'Evangile a amené la conversion d'un grand nombre de Juifs, qui ont formé le noyau initial de l'Assemblée.
- « Père ! entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23 : 46)
Le Seigneur a traversé les trois heures de l'abandon, un temps d'angoisse profonde, impénétrable. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? », s'écrie-t-Il d'une forte voix vers la neuvième heure (Matt. 27 : 46). Puis, Il peut dire à nouveau : « Père ! », dans ce sentiment intime de confiance et d'amour qui l'unissait à Dieu. Il sait que la mort approche et Il remet lui-même son esprit dans les mains du Père. Il s'approprie – lui seul peut le faire – les paroles du Ps. 31 : 5.
Combien il est merveilleux de considérer Jésus dans son humanité parfaite, exprimant par la prière à Dieu son Père sa confiance et sa dépendance ! L'apôtre Pierre, évoquant les souffrances que Jésus a endurées pour les siens dans un tel chemin, déclare : « vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pier. 2 : 21). A la fin de sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul leur dit : « Priez sans cesse » (1 Thes. 5 : 17).
Sachons imiter notre Seigneur, dans une vie de prière, d'obéissance et de recherche de Sa volonté, afin de « marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6).
Ph. L le 17. 06. 09
Seigneur, quand nous prions,
Mets la reconnaissance
Au fond de notre coeur.
Souvent nous oublions
Ta riche providence,
Tous tes bienfaits, Seigneur !
Ta main n'est jamais lasse
De toujours nous combler ;
Avec actions de grâces
Apprends-nous à prier.
Seigneur, lorsque vers toi
Monte notre prière,
Augmente-nous la foi.
Tu veux notre bonheur ;
Apprends-nous, ô bon Père,
A mieux compter sur toi.
Donne-nous l'assurance
Que tu peux exaucer ;
Remplis de confiance,
Apprends-nous à prier.
Seigneur, quand tes enfants
Présentent leurs demandes,
Rends-les humbles, soumis.
Que, toujours dépendants,
Dans le calme ils attendent
Ta réponse à leurs cris !
Qu'à ta volonté sainte
Ils sachent se plier,
Acceptant tout sans plainte !
Apprends-leur à prier.
Préserve-nous, Seigneur,
D'être, en notre prière,
D'égoïsme animés ;
Oh ! remplis notre coeur
D'amour ardent, sincère
Pour tous tes bien-aimés ;
Que pour eux, pleins de zèle,
Nous sachions supplier ;
Tu es notre modèle,
Apprends-nous à prier.