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L'amour selon Dieu
 
 
               « Je vous montre encore un chemin bien plus excellent. Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n'aie pas l'amour, je suis (devenu) comme un cuivre (ou un bronze) qui résonne ou comme une cymbale retentissante. Et si j'ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et possède toute la connaissance, si j'ai toute la foi de manière à transporter des montagnes (voir Matt. 17 : 20 ; Marc 11 : 23), mais que je n'aie pas l'amour, je ne suis rien. Et même si je distribuais en aliments tous mes biens, et si je livrais mon corps pour être brûlé, mais que je n'aie pas l'amour, cela ne m'est d'aucun profit » (1 Cor. 12 : 31 ; 13 : 1-3).
 
 
            L'amour chrétien, c'est Dieu lui-même habitant dans le croyant ; de celui-ci peuvent jaillir des sources d'eau vive en vie éternelle (Jean 4 : 14). Ce chant de triomphe concernant l'amour pur, que l'on lit en adorant, dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens, est particulièrement beau dans la bouche de Paul. C'est un témoignage indiscutable de la vie nouvelle qui l'habite désormais. Autrefois, avant sa conversion sur le chemin de Damas, il ne connaissait rien de l'effusion de l'amour ; c'était plutôt la haine qui remplissait son coeur.
            L'apôtre Jean, d'abord surnommé par Jésus « Boanergès, ce qui signifie : fils de tonnerre » (Marc 3 : 17), était devenu l'apôtre de l'amour. Paul, lui, était essentiellement un prédicateur de la foi. Toutefois, dans ce chapitre, même son style est différent ; il perd sa forme dialectique et revêt la même simplicité, la même profondeur limpide que l'on trouve habituellement chez Jean.
            L'amour dont Paul parle ici n'est pas un simple sentiment du coeur, mais le principe qui dirige un homme vers Dieu et sa volonté, après la conversion. Les plus nobles manifestations de l'amour naturel - l'amour d'une mère pour son enfant ou de cet enfant pour sa mère - ne sont que de faibles images d'un tel amour, dont le caractère est purement céleste. Le chrétien le reçoit après sa conversion ; l'amour est versé dans son coeur par le Saint Esprit qui lui est donné (Rom. 5 : 5).
            L'apôtre en a fait l'expérience et une flamme s'est allumée en lui, elle ne s'éteindra jamais ! L'amour de Dieu est devenu son amour. Désormais, ce n'est plus lui qui vit, mais c'est Christ qui vit en lui (Gal. 2 : 20).
            L'amour divin n'est pas un don qui trouverait sa place parmi les dons évoqués dans le chapitre 12. Il est le mobile indispensable pour exercer tous ses dons. On peut sans doute le comparer au coeur qui, dans le corps humain, anime et réchauffe tous les autres organes. C'est un chemin ouvert à tous et qui conduit vers tous (v. 31).
 
            Parmi tous les dons que l'apôtre est conduit à présenter en contraste avec l'amour, il commence précisément par celui que les Corinthiens élevaient au-dessus de tout : le don des langues (v. 10). Le chapitre 14 montre que leurs motifs en le recherchant n'étaient pas toujours purs. Ils cherchaient à s'élever eux-mêmes par ce moyen, au lieu d'avoir seulement l'utilité et l'édification en vue.
            Il ne faut pas voir dans la mention des langues des anges une simple hyperbole. Il y a réellement un langage au ciel. Paul, ravi jusqu'au troisième ciel, a entendu « des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer » (2 Cor. 12 : 4).            
            Ce que Dieu veut, c'est posséder notre coeur. Sans amour, nous sommes semblables à de l'airain qui résonne ou à une cymbale retentissante qui ne peuvent produire que de vains bruits. Seule l'activité de l'Esprit peut donner à notre vie un sens et une harmonie.
            Si j'ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et que je possède toute connaissance, si j'ai toute la foi au point de transporter les montagnes, sans amour, je ne suis rien. Il en est de même, si je distribue tous mes biens et que je livre même mon corps pour qu'il soit brûlé - sans amour ces sacrifices ne me sont d'aucun profit (1 Cor. 13 : 1-3).
            L'amour ne se connaît vraiment que par expérience. Aussi l'apôtre n'en donne-t-il aucune définition. Il dresse simplement une liste - non limitative - de quinze de ses caractères. Elle est suffisante pour nous humilier profondément. Paul présente tout ce que l'amour fait et surtout ce qu'il ne fait pas. Christ seul a pleinement suivi ce chemin merveilleux. On a remarqué que son Nom - au-dessus de tout nom - peut être substitué au mot amour dans le texte sans rien en changer au sens (1 Jean 4 : 8).
 
                        Amour de mon Sauveur, fontaine jaillissante,
                        Qui rafraîchit mon coeur,
                        Rien ne pourra tarir ton onde bienfaisante.
                        Toujours je goûterai ta beauté ravissante,
                        Amour de mon Sauveur !
                       
 
 
               L'amour se montre patient (use de longanimité) ; il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas ; il ne s'enfle pas d'orgueil ; il n'agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s'irrite pas ; il n'impute pas le mal ; il ne se réjouit pas avec l'injustice, mais se réjouit avec la vérité ; il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout. L'amour ne périt jamais (1 Cor. 13 : 4-7).
 
            L'amour, du fait de sa nature intrinsèque, agit ou n'agit pas de telle ou de telle manière. Il transforme donc tout dans la vie d'un croyant et il modifie tous ses rapports avec Dieu et avec les autres personnes qu'il approche.
 
            Il use ainsi d'une longue patience, ne se laisse pas provoquer par le mal et se montre lent à la colère. « L'amour ne fait pas de mal au prochain » (Rom. 13 : 10).
            Au contraire, avec bonté, il répand le bien autour de lui ; il apporte des bénédictions qui sont puisées à la vraie Source. Le coeur est alors rempli du désir d'agir ainsi, même vis-à-vis de ceux qui nous font du tort (Rom. 2 : 4) !
            Il n'y a dans un tel amour ni envie ni jalousie ; aucun désir de posséder ce que d'autres ont. La jalousie ne produit qu'un mécontentement permanent.
 
            « L'amour ne se vante pas » ; le grec précise : « il n'use pas de vanterie, de jactance ou encore de vanité, de fatuité - ni en paroles ni en conduite ». Le croyant animé d'un tel amour ne cherche pas à être « le premier », à soigner sa popularité. L'amour estime son frère « supérieur à lui-même » (Phil. 2 : 3). Il ne se vante pas d'avoir reçu des dons de l'Esprit, comme le faisait si couramment les Corinthiens. Il sait bien que la grâce seule les accorde ! (1 Cor. 4 : 6-7).
            L'amour divin, dans le racheté, reste étranger à l'orgueil, qui est la faute du diable. C'est un des pièges dans lequel l'Ennemi cherche constamment à entraîner le chrétien (1 Tim. 3 : 17). Restons toujours humbles : cette pensée était dans le Christ Jésus pendant les jours de sa chair (Phil. 2 : 5). Elle doit nous habiter aussi : nous sommes exhortés à en être revêtus (I Pier. 5 : 5). A plusieurs reprises l'apôtre fait état de cette « enflure d'orgueil » qui caractérisait les Corinthiens. Elle les avait rendus, en particulier, indifférents vis-à-vis du péché (1 Cor. 4 : 6, 18-19 ; 5 : 2 ; 8 ; 1) !
            L'amour selon Dieu n'agit pas avec inconvenance. Il n'emploie aucun procédé inavouable, dont on a parfois honte - même devant les hommes de ce monde. Le grec dit : « il ne fait rien de honteux » ! Il ne doit pas y avoir de place dans la conduite d'un enfant de Dieu pour la dureté, la brutalité, les accusations. Bien au contraire, l'amour se traduira par de la courtoisie, du tact, de la considération à l'égard des autres.
            Cet amour d'origine divine est incompatible avec l'égoïsme - la racine cachée de tous les péchés dans l'homme ! L'amour ne se venge pas, il ne rend pas l'outrage (1 Pier. 2 : 23). Animé par un véritable esprit de sacrifice, il cherche au contraire l'intérêt de l'autre.
            Un tel amour, versé dans notre coeur par l'Esprit, ne s'irrite pas. Souvent, la susceptibilité, associée à un caractère prompt à s'offenser, met au contraire en évidence de l'égocentrisme, un des mauvais fruits de notre chair, toujours présente, prête à se manifester.
            Rien n'est plus triste pour un coeur vraiment aimant que de voir un de ses frères tomber dans une faute. Mais, si ce véritable amour nous fait défaut, une satisfaction secrète, maligne, peut se manifester en voyant notre frère céder au péché ! Si l'amour prend réellement sa source en Dieu, il « se réjouit avec la vérité » (pratique), il recherche la sainteté.
            L'amour n'impute pas le mal ; comme l'écrit un frère en Christ, il ne tient pas à jour « un dossier » sur tous les torts qu'il a subis, sur des sujets d'accusation dont il pourrait se servir pour se venger le cas échéant. Au contraire, il couvre une multitude de péchés (1 Pier. 4 : 8). Un esprit de pardon l'anime. L'amour n'interprète pas avec malveillance ce qui peut se voir chez les autres.
            Il ne se réjouit pas de l'injustice. Dans ce monde sans pitié, tous les coups sont permis pour atteindre son but. On n'hésitera pas à écraser les faibles ; on ira jusqu'à légaliser l'injustice. Mais la plus grande a déjà été commise quand les hommes ont cloué sur la croix Jésus Christ, le Juste par excellence (Jac. 5 : 6). L'amour ne prend pas plaisir aux torts causés à autrui - ce qui peut être le cas, hélas, même dans la famille de la foi ! Nous sommes exhortés à reprendre l'injustice, à nous en séparer si nécessaire (Eph. 5 : 9-11 ; 2 Tim. 2 : 19). 
            L'amour, par contre, se réjouit avec la vérité, il va toujours de pair avec elle. Il est impossible pour le chrétien d'accepter la corruption actuelle. L'amour de Dieu en lui se réjouit toujours avec ce qui est vrai, droit et honnête.
            Tous ces caractères de l'amour, présentés sous une forme négative (v. 4-6), étaient censés parler à la conscience des Corinthiens - et à la nôtre. Avec douleur, Paul avait constaté chez des frères en Christ toutes sortes de misères. Et les mêmes manquements se manifestent souvent dans nos vies. Il faut confesser sans réserve nos fautes au Seigneur et être prêts à les abandonner avec son aide.
 
            Les derniers caractères mentionnés mettent à nouveau, comme au début du verset 4, l'accent sur l'aspect positif de l'amour (v. 7).
            Et d'abord il supporte tout. Il ne s'agit pas de passer légèrement sur le péché, de le tolérer ! Il faut être prêt à souffrir pour maintenir ce qui est droit, à accepter même des insultes, des provocations et à abandonner quelque chose qui nous tient très à coeur, pour Christ.
            L'amour croit tout. Il ne s'agit pas d'être crédule, mais de ne pas se montrer systématiquement méfiant, soupçonneux. Il faut toujours rechercher le bien et donner le meilleur sens possible à ce que les autres expriment, parfois maladroitement.
            L'amour espère tout. Il prend sa source dans le Dieu d'espérance (Rom. 15 : 13). Le croyant accepte de « perdre » ce dont il jouit présentement. Il est certain de recevoir au moment convenable, bien au-delà de ce qu'il avait espéré.
            L'amour endure tout. Ferme dans l'adversité, il accepte sans se plaindre les circonstances difficiles et douloureuses. L'apôtre Jean nous exhorte à ne pas aimer de parole ni de langue mais « en action et en vérité » (1 Jean 3 : 18). Il vient de rappeler que le Seigneur a laissé sa vie pour nous et il nous appelle à laisser la nôtre pour les frères. Au milieu d'un contexte de déceptions, d'oppositions, de difficultés, l'amour seul triomphe et nous aide à reproduire, dès ici-bas, un peu les caractères du Seigneur.
 
                        Amour de mon Sauveur, tu suffis à mon âme.
                        Paix, repos et bonheur,
                        Je trouve tout en toi. Réchauffé par ta flamme,
                        Je puis tout supporter, fatigue, épreuve ou blâme,
                        Amour de mon Sauveur !   
 
 
               L'amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. Car nous connaissons en partie ; mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel aura sa fin. Quand j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j'en ai fini avec ce qui caractérisait l'enfant. Car nous voyons à présent au travers d'un verre (semi-transparent), obscurément, mais alors face à face. A présent je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j'ai été connu. Or maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande, c'est l'amour (1 Cor. 13 : 8-13).
 
            L'amour ne « tombe » jamais, ainsi que l'exprime littéralement l'original. Il est l'essence même de la vie reçue de Christ : celle-ci puise toutes ses ressources en Dieu. Dans sa perfection future, l'amour ne différera pas dans sa nature de celui qui se manifeste maintenant dans le coeur de chaque enfant de Dieu. Tandis que les dons de l'Esprit ne sont que pour un temps - semblables en cela à un échafaudage qui n'a plus sa raison d'être quand l'édifice est achevé. Les prophéties en partie déjà accomplies, le seront toutes ; elles auront leur fin. Présentement, la connaissance est forcément partielle ; elle est donnée pour saisir un peu, dès ici-bas, ce que Dieu est. Elle fera bientôt place à la contemplation face à face de Celui que nous adorerons pendant l'éternité. Les langues aussi cessent d'elles-mêmes, elles seront toutes remplacées durant l'éternité par des moyens plus élevés de communication.
            L'apôtre se sert ensuite de l'image de « l'enfance », pour décrire le caractère incomplet de la période dans laquelle nous vivons. Un enfant connaît et raisonne d'une façon puérile - en relation évidemment avec son âge. Il n'a encore qu'une appréciation partielle du monde dans lequel il vit. Devenu adulte – ce qui sera le cas, en ce qui concerne le croyant, dans le ciel – il en aura fini avec ce qui est de l'enfant. Les « limitations » en tout genre auront disparu, et nous connaîtrons comme nous avons été connus. En réalisant davantage notre condition encore précaire, nous aurons un motif supplémentaire pour rester humbles lorsque nous affirmons parler de la part de Dieu !
            L'apôtre se sert d'une autre image, celle d'un verre semi-transparent, pour faire comprendre à ses frères l'imprécision de notre vue, liée à notre capacité limitée. Nous pouvons un peu, en tâtonnant, saisir les mystères de Dieu, révélés - pour la plupart - dans la Parole.
            Plus nous nous approchons de ce qui est spirituel, plus la foi, l'espérance et l'amour vont grandissant en nous. Mais bientôt la foi sera changée en vue, et l'espérance en réalité (Rom. 8 : 24). Seul l'amour subsistera. Il surpasse tout ; sans lui tout est vanité : c'est en vérité le chemin le plus excellent !
 
                        L'heureuse éternité s'approche,
                        Où les épreuves d'ici-bas
                        Feront place à la jouissance
                        Du repos final du grand jour.
                        La foi, dès lors, et l'espérance
                        Prendront fin, mais non pas l'amour.
 
            « Poursuivez l'amour », exhorte l'Ecriture (1 Cor. 14 : 1).
 
 
                                                                                 Ph. L      le 12. 05. 09
 
 
                        Enfants de Dieu, vivons sans cesse dans cet amour qui nous unit ;
                        Il est l'éternelle richesse de ceux que le Seigneur bénit.
                        Abreuvés à la même source, n'ayons ensemble qu'un seul coeur ;
                        Poursuivons notre heureuse course, les yeux fixés sur le Sauveur.