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LE LIVRE DU PROPHETE AGGEE (2)
 
 
 
 
Premier message : Appel de Dieu à la conscience, pour qu'ils montrent de la repentance (suite)
 
 
            3- « Considérez bien vos voies » (v. 7-15)
 
                        « Considérez bien vos voies », répète le Seigneur. Et Il leur ordonne de monter à la montagne, d'apporter du bois et de bâtir la maison. Il y prendra plaisir et Il sera glorifié. Avec quelle sollicitude Il demande aux siens un coeur entièrement dévoué !
 
                        Par l'adoration, nous glorifions notre Dieu. Ce sont des adorateurs que le Père cherche, qui l'adorent « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 23). Mais, pour édifier une maison, il faut chercher des matériaux. C'est une tâche difficile, qui incombe tout spécialement à celui qui évangélise, qu'il ait un « don » pour cela ou qu'il fasse l'oeuvre d'un évangéliste.
                       Edifier la maison de Dieu, c'est, par exemple, aussi :
                                   - nous occuper des pierres vivantes (1 Cor. 3 : 9-15 ; Jude 20) ;
                                   - exercer le don de grâce reçu en vue de l'unité et d'un accroissement dans l'amour (Eph. 4 : 11-16) ;
                                   - prier pour l'assemblée (2 Cor. 11 : 28) ;
                                   - ne pas abandonner le rassemblement de nous-mêmes ( Héb. 10 : 25).
 
                        Autrefois, les ais étaient apportés pour construire le tabernacle et les planches pour le temple ; ainsi l'édification de l'Eglise en amour nécessite d'amener « des cèdres du Liban (Esd. 3 : 7), les hommes à la montagne de la grâce (Héb. 12 : 21).
 
                        Pour l'instant, l'Eternel ne pouvait pas répandre sur eux la bénédiction qu'Il tenait en réserve. Les fils de Juda le méprisaient et ils jetaient du déshonneur sur son Nom. Ils couraient « chacun à sa maison » (v. 9). « Leurs pieds courent au mal » (Prov. 1 : 16 ; Es. 59 : 7), est-il dit des hommes pécheurs. L'apôtre Paul déclare : « Je cours droit au but pour le prix de l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 14). Ici, lorsqu'ils courent chacun à sa maison, l'ennemi ne réagit pas !
 
                        Dès lors :
                                   - Dieu souffle sur ce qu'ils font. Le verbe « souffler » a le sens « d'emporter », de « faire fi » (comp. Mal. 1 : 13).
                                   - La rosée et la pluie sont retenues (voir 2 Sam. 1 : 21 ; 1 Rois 17 : 1, en contraste avec Mal. 3 : 10) et les champs ne peuvent plus rapporter de fruit. La prospérité a disparu et c'est Dieu qui a « appelé » ces choses ! Il commence par « appeler » les hommes (Es. 48 : 15) ; si leur réponse est négative, Il « appelle » alors la malédiction sur eux (2 Rois 8 : 1 ; Ps. 105 : 18). Tous les domaines sont touchés (v. 10-11), y compris :
                                        . les « collines », zones habituellement fertiles (Es. 7 : 25 ; Joël 3 : 18)
                                        . les « hommes » (voir aussi Deut. 28 : 22), par la diminution du nombre des naissances (stérilité).
 
                        « Celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu'il agrée » (Héb. 12 : 6). Le Seigneur permet que des croyants suivent leur propre chemin sans les arrêter ; la communion est interrompue, au moins pour un temps. La discipline que Dieu exerce ici à l'égard du résidu juif prouve que ses yeux sont toujours sur lui. Dans sa fidélité, Il s'occupe des manquements de son peuple tout en prenant soin de sa gloire.
 
 
 
 
Deuxième message : Appel de Dieu à leur esprit, pour qu'ils montrent du zèle (v. 12-15)
 
            L'Esprit de Dieu a appliqué un brûlant message à la conscience et au coeur du résidu. Et, à la différence de ce qui s'était passé avant la captivité, le message divin n'est pas sans effet. Ils réalisent ce que l'Eternel, dans sa grâce, leur demande. Ils considèrent leurs voies et comprennent combien le reproche est mérité.
 
            Les chefs et le peuple écoutent la voix de l'Eternel et ils le craignent. Remarquons, à ce sujet, que :
                        - le premier message s'adressait aux deux chefs ; mais le « reste du peuple » (c'est-à-dire le résidu fidèle) se l'applique aussi.
                        - Zorobabel s'approprie pour lui-même ce message. Ici, contrairement aux autres versets de ce livre, il n'est pas appelé « le gouverneur ».
                        - Il est rare qu'un si court message soit aussi vite écouté ! Il n'a fallu que 23 jours après le message d'Aggée ; un temps bien court quand on pense au temps nécessaire pour réorganiser les travaux, rassembler les matériaux et rappeler les spécialistes (Esd. 3 : 7). « Ecouter », en hébreu, est ici un terme comparable à « obéir ». C'est sans doute pour cela qu'il est dit que c'est « leur Dieu » qu'ils « écoutèrent » et qu'ils « craignirent » ! Une preuve supplémentaire de la puissance de l'Esprit de Dieu.
                        Immédiatement, un nouveau et bref message d'encouragement leur est apporté par Aggée : « Je suis avec vous, dit l'Eternel » (v. 13).
                        - Il est clairement établi que le prophète ne parle pas de lui-même, il est le seul que Dieu honore en l'appelant son « messager » ; c'est d'ailleurs la signification de ce nom de Malachie (comp. Mal. 2 : 7). Les hommes qui affirment être des serviteurs du Seigneur, mais qui n'apportent pas un message de sa part, car ils ne s'appuient pas réellement sur sa Parole, sont l'un des grands fléaux de la chrétienté actuelle. Certaines personnes proposent des études bibliques avec le but caché d'accréditer les fausses doctrines de leur secte ; elles laissent entièrement de côté le vrai message de l'évangile, prêché fidèlement par Paul : Jésus Christ et Jésus Christ crucifié.
 
            Que de bénédictions sont contenues dans ces quatre mots : « Je suis avec vous » ! Ils apportent au résidu l'assurance d'une délivrance, en ce jour d'extrême faiblesse ; leurs pères avaient-ils davantage de ressources, dans les jours plus lumineux d'autrefois ?
            Aussi longtemps que nous regardons vers Dieu et que nous nous confions en Lui, sa force est à notre disposition ; si nous sommes « avec lui », lui est « aussi avec nous » (2 Chr. 15 : 2). Si sa présence nous est assurée, veillons aussi à rester dans sa communion.
 
            Il en résulte ici un puissant réveil pour travailler à la maison de Dieu. Si nous ne réalisons pas que Dieu est avec nous, tous nos efforts pour construire sa maison seront inutiles. Réveillés par l'Eternel dans leur esprit, Zorobabel, Joshua, et tout le reste du peuple obéissent à l'appel divin. Il n'y a pas une voix discordante ! Tout le monde prend ses responsabilités. Le mot « esprit » met l'accent sur le travail de Dieu dans l'homme intérieur. Si l'on compare avec Esdras 1 : 5, on retrouve le même esprit chez chacun, la même oeuvre, les mêmes motifs.
 
            C'est un jour remarquable : il est soigneusement enregistré au dernier verset de ce premier chapitre !
 
 
 
Troisième message : Appel de Dieu à leur volonté, pour qu'ils montrent de la persévérance (2 : 1-9)
 
            Un seul message a suffi pour remettre le peuple au travail. Trois autres seront nécessaires pour l'encourager à poursuivre. Combien nous sommes prompts au découragement !
 
            Tandis que se poursuivait le travail, Celui qui lit dans les coeurs pouvait voir que les fils de Juda s'étaient découragés : du fait de leurs moindres ressources, de leur petit nombre et du manque d'ouvriers habiles, le temple ne pouvait plus avoir une splendeur comparable à celui que Salomon avait édifié.
            Un mois plus tard – seulement ! – le prophète apporte un nouveau message pour faire face à leur abattement et pour les encourager à poursuivre le travail de la maison de Dieu.
            Il date du vingt et unième jour du septième mois, jour qui correspondait au septième jour de la fête des tabernacles. Salomon avait justement dédicacé son temple le même jour. Le jour suivant, le huitième, parle d'éternité. Un encouragement de plus…
            Il est particulièrement adressé à ceux qui, très âgés parmi eux – dont peut-être Aggée lui-même ? – pouvaient avoir quelques souvenirs de la magnificence du temple de Salomon, détruit par Nebucadnetsar. Le message commence ainsi : « Qui est de reste ? », c'est-à-dire : Reste-t-il parmi vous quelqu'un qui a « vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? ». Une telle question pouvait provoquer de nouvelles larmes (Esd. 3 : 12), témoignant aussi d'une juste humiliation « sous la puissante main de Dieu ». Mais cela préparait à recevoir l'exhortation encourageante qui suit aussitôt : « Mais maintenant, sois fort… ».
 
            De nos jours aussi, maintenir les grands principes de la maison de Dieu peut apparaître aux yeux de beaucoup de chrétiens « comme rien ». La chair, tendant toujours à se donner de l'importance, l'insignifiance des résultats visibles pourraient décourager la foi. Tout doit reposer sur la puissance de Dieu, sinon le travail ne peut s'accomplir selon Sa pensée.
 
            Aussi, Aggée est-il venu apporter le réconfort et l'espérance. Selon sa promesse, Dieu se tient près des fidèles abaissés et humiliés qui se confient en lui (Soph. 3 : 12). Après leur avoir parlé de la gloire passée, Il leur rappelle quelles sont ses ressources présentes (v. 4-7) et les encourage à considérer la gloire future (v. 6-9).
 
            Dans les versets 4-5, les fidèles sont incités à trois reprises à se fortifier : « Mais maintenant, sois fort Zorobabel, dit l'Eternel, et sois fort, Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, et soyez forts, vous, tout le peuple du pays, dit l'Eternel, et travaillez (comp. 1 Chr. 28 : 20).
            Puis, leurs ressources sont rappelées :
                        - D'abord la présence de Dieu, source suprême de leur force, comme le Seigneur le promet aux siens : « Je suis avec vous » (Matt. 28 : 20). C'est une chose vraie, hier comme aujourd'hui. Si nous rencontrons de l'opposition, nous sommes exhortés à nous fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de sa force (Eph. 6 : 10).
                        - En second lieu, la parole de Dieu. Elle avait la même puissance qu'autrefois à leur sortie d'Egypte. Ici, c'est comme si l'Eternel disait : il s'agit de la même Parole qu'autrefois ! Nous aussi, dans les jours de ruine, nous avons les Ecritures pour nous diriger. Quelle que soit la faillite de ceux qui se disent chrétiens, un véritable homme de Dieu est accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre (2 Tim. 3 : 17).
                        - Enfin, pour les encourager, l'Eternel ajoute : « Mon Esprit demeure au milieu de vous » (Es. 63 : 11). Tous les signes extérieurs de puissance avaient disparu, mais par la grâce de Dieu, l'Esprit demeurait avec sa puissance, qui rendait la foi capable de s'élever au-dessus de tous les adversaires et de veiller à la gloire de Dieu.
 
            Le don du Saint Esprit, après l'ascension glorieuse du Seigneur, est encore plus merveilleux. Cette personne divine est venue habiter dans chaque membre du corps de Christ (Jean 14 : 16). Il est toujours présent en nous pour nous guider dans toute la vérité, pour nous annoncer « les choses qui vont arriver » et prendre de ce qui est à Christ pour nous le communiquer.
            La parole de l'Eternel leur donne d'autres encouragements, en dirigeant leurs pensées vers la venue de Christ et vers la puissance et la gloire de son apparition (v. 6-9). La maison semble « comme rien » en comparaison de « sa première gloire », quand Dieu avait condescendu à venir y habiter dans la nuée (2 Chr. 5 : 14). Remarquons qu'il est parlé de sa première gloire, et non de la gloire de la première maison. Cette maison de Dieu reste toujours la même. Les Juifs diront ensuite au gouverneur : « Nous bâtissons la maison qui fut bâtie anciennement… » (Esd. 5 : 11-13). C'est vrai aussi de la maison de Dieu, actuellement. Elle est édifiée « sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin » (Eph. 2 : 19-20). « Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Cor. 3 : 11-17). Nous avons à édifier, à construire sur ce fondement avec des matériaux éprouvés, mais personne ne peut prétendre fonder ou bâtir « son » église.
 
            Le chrétien pieux est invité à mettre de part et d'autre de la balance la peine engendrée par le travail d'un moment, et la gloire à venir (2 Cor. 4 : 17). Christ, « l'objet du désir de toutes les nations viendra » - certains traduisent aussi : « Les trésors de toutes les nations viendront » - et sa présence remplira la maison d'une gloire plus grande encore. La maison, en elle-même, n'est pas glorieuse (Ps. 26 : 8) ; c'est la présence de Dieu qui fait sa gloire. Cette prophétie s'est déjà accomplie partiellement, quand, dans les évangiles, la vraie nuée de gloire – Christ – est venue au temple. Mais elle le sera pleinement lors de sa seconde venue. « Encore une fois, ce sera dans peu de temps ». Tous les âges de l'humanité sont inclus dans ce « peu de temps » sur le calendrier divin : pour Dieu, « mille ans » sont, à ses yeux, « comme le jour d'hier quand il est passé » (Ps. 90 : 4).
 
            A l'époque du retour de captivité des fils de Juda, les empires de cette terre avaient une apparence très impressionnante, et le travail fait par les fidèles pour reconstruire la maison de Dieu semblait très insignifiant. Mais, malgré l'apparence extérieure, le reste du peuple était engagé dans un travail qui subsistera et sera manifesté à la gloire du Seigneur, quand tous les royaumes de la terre auront été réduits en poussière. Le Messie est venu une première fois, mais ce n'était pas encore le temps d'établir un royaume de bénédiction, de gloire et de paix sur la terre. Les Juifs et les nations l'ont crucifié.
 
            Le temps actuel correspond au mystère de l'Eglise, « mystère caché dès les siècles en Dieu » (Eph. 3 : 9) : il n'a donc pas été révélé aux prophètes de l'Ancien Testament. C'est aussi le temps des nations : un temps où, établies par Dieu, elles exercent l'autorité. Ce temps prendra fin par l'ébranlement de ces nations, des cieux et de la terre. Le Messie apparaîtra à nouveau, apportant la bénédiction promise aux nations. L'argent et l'or, qui appartiennent à Dieu, seront apportés par les nations (Es. 60 : 9).
            Ainsi, on trouve, en figure, dans ce passage, la rédemption (« l'argent »), la justice (« l'or »), la gloire et la paix futures ; ils seront en honneur sur la terre – et non plus seulement dans le ciel (Luc 19 : 38).
            Pour soutenir les croyants dans le sentier de la foi, l'épître aux Hébreux mentionne cette prophétie. Elle nous rappelle que les choses qui se voient dans le monde d'aujourd'hui, si grandioses qu'elles paraissent, vont disparaître. Mais le peuple de Dieu fait partie d'un royaume inébranlable. C'est pourquoi « retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu d'une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte » (Héb. 12 : 25-29).
 
 
                                                      Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 13)