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PLUS DE FRUIT (4)
 

 1- Abraham
 2- Elimélec et Naomi (Ruth 1)
 3- Eli
 

III. ELI – NAOMI – ABRAHAM :     La discipline dans la famille
 
            Trois personnages d'autrefois, chacun avec son caractère, son cadre de famille, et la discipline que Dieu, dans sa grâce, les a fait traverser. Ces circonstances lointaines se transposent facilement dans notre vie d'aujourd'hui ; elles sont tout à fait actuelles ; pas nécessaire de faire un grand effort pour en tirer quelques-uns des enseignements que Dieu veut nous donner par leur moyen.
 
            Considérons tout d'abord ce que la Parole de Dieu nous dit de la maison du serviteur de Dieu. La Bible nous parle d'une part de la maison de Dieu, d'autre part de celle de son serviteur.
            Quant à la maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15), les instructions divines sont claires. Elle doit être marquée par la sainteté, la spiritualité, la piété de chaque jour. Dieu lui a donné sa position en Christ ; son caractère pratique dépend de la marche de ceux qui la composent. La responsabilité doit y répondre aux privilèges, dans la joie d'un rassemblement dont Jésus est le centre.
            Les privilèges et la responsabilité qui s'attachent à la maison du serviteur sont aussi clairement présentés dans l'Écriture. Dans Luc, trois passages le soulignent : Marthe « reçut Jésus dans sa maison » (10 : 38) ; à Zachée, tout jeune dans la foi, le Seigneur dit : « Il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison » (19 : 5). Avec les disciples d'Emmaüs, il se laisse prier ; « ils le pressèrent » (24 : 29). La sainteté pratique convient à la maison de l'enfant de Dieu, s'il saisit que le Seigneur est là. Jacob nous en donne l'exemple (Gen. 35 : 2-3). Lorsque Dieu l'engage à monter à Béthel, surgit la question : ma maison est-elle pure pour venir à la maison de Dieu ? Il dit aux siens : « Otez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous... et changez vos vêtements ». Non seulement Jacob, mais sa famille, devaient être prêts à répondre à l'appel de Dieu à se présenter devant Lui.
 
            A la fin de sa carrière, Josué peut dire : « Moi et ma maison, nous servirons l'Eternel » (Jos. 24 : 15). Il ne suffit pas que le père soit fidèle ; il est appelé à entraîner, à prendre avec lui ses enfants dans le cadre de la maison de Dieu. Quelle bénédiction peut résulter de la fidélité d'un homme attaché au Seigneur : « Le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore, car il m'a souvent réconforté et n'a pas eu honte de mes chaînes » (2 Tim. 1 : 16).
            En 1 Timothée 3 : 2, le surveillant est engagé à bien conduire sa propre maison. Pas de place pour les vanités mondaines, les motifs mélangés, les prétentions, l'orgueil. Pour le réaliser, il faut toute la grâce de Dieu. En appliquant à la maison du serviteur l'exhortation, quel encouragement nous trouvons à ouvrir notre porte et à laisser entrer le Seigneur afin de jouir, dans l'intimité du foyer, de sa précieuse communion.
            «  Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi »  (Apoc. 3 : 20).
 
 
 
            1- Abraham
 
                        Nous ne voulons pas considérer toute l'histoire du patriarche, mais le fruit produit par la discipline de Dieu dans sa vie de famille.
 
                        L'appel d'Abraham était clair : « Va-t'en... de ta parenté, dans le pays que je te montrerai » (Gen. 12 : 1).
                        Or Abraham s'écarte de l'instruction divine :
                                   - il prend avec lui son père et son neveu (11 : 31-32)
                                   - il descend en Egypte (12 : 10)
                                   - il convient avec sa femme qu'elle se présente comme « sa soeur » (12 : 13).
 
                        Les conséquences fâcheuses de tels écarts amènent sur lui la discipline divine, mais aussi le fruit précieux qu'elle produit.
 
 
                                   a. Le père
 
                        L'appel de Dieu ne s'adressait pas à Térakh. C'était sans doute dur de laisser le vieux père seul à Ur. Mais la foi n'aurait-elle pu compter sur Dieu pour prendre soin de lui, peut-être par le moyen de Nachor son deuxième fils, comme tant d'autres que Dieu a appelés au loin à son service ont dû le faire depuis lors ? Térakh se joint cependant à Abraham et aux siens pour le voyage en Canaan ; il paraît même en prendre l'initiative ; mais, pour une raison qui ne nous est pas donnée, la troupe s'arrête en Charan, où Térakh meurt. Après la mort du père seulement, Dieu fit passer Abraham dans le pays (Act. 7 : 3-4).
                        Ainsi, une parenté peut être en obstacle dans le sentier de la foi. Le jeune ménage qui a fondé foyer, tout en conservant le respect, l'estime et l'affection pour ses parents, surtout s'ils sont croyants, doit prendre ses responsabilités, et marcher à la suite du Seigneur dans le chemin où la foi le conduit.
 
                                   b. Lot
 
                        C'était bien naturel sans doute, pour Abraham, d'emmener avec lui son neveu Lot, fils de son frère défunt. Mais l'appel de Dieu ne s'était pas adressé directement à Lot. Celui-ci suivait par foi d'éducation, sous l'influence de son aîné.
                        En descendant en Egypte, l'oncle ne lui donne pas un exemple salutaire. En effet, au moment du choix résultant de la querelle des bergers, Abraham, le plus âgé, laissant le jeune choisir, Lot lève ses yeux et voit toute la plaine du Jourdain « comme le pays d'Egypte quand tu viens à Tsoar ». Les réminiscences du pays du Nil déterminent son choix ; il s'en va vers ce qu'on a appelé ce « cloaque lumineux où il s'enlisera ». Sérieux exemple pour les parents qui seraient tentés de donner le « goût de l'Egypte » à leurs enfants, qui ne sauront bientôt plus où sont les « frontières » selon Dieu. Quelle discipline en découle pour Abraham ! Tristesse de la séparation ; efforts ensuite pour venir au secours de son neveu prisonnier, frais et dangers qui en découlent ; anxiété du patriarche, qui intercède pour Lot, quand l'Eternel a décidé de détruire Sodome. Après que Lot a tout perdu, fortune, foyer, épouse, enfants mariés, ses filles le trompent pour donner naissance aux ennemis des descendants d'Abraham (Gen. 19 : 37-38).
                        Remarquons quel fruit la discipline porte chez le patriarche, et quel soutien le Seigneur lui donne. Après la séparation d'avec Lot, il réalise une communion précieuse avec Dieu (13 : 14). Les promesses sont renouvelées ; à Mamré, un troisième autel est bâti à l'Eternel.
                        Après avoir délivré Lot du pouvoir des rois, Abraham bénéficie de l'intervention de Melchisédec ; le roi de justice et de paix apporte pain et vin, et le bénit de la part du Dieu Très-Haut. Ainsi fortifié, le patriarche sait refuser l'invitation insidieuse du roi de Sodome : « Donne-moi les âmes et prends les biens pour toi » (14 : 21). Piège que bien des croyants ont rencontré sur leur route : s'engager dans un chemin, dans une entreprise, où les âmes des enfants seront mises en danger, même si le côté matériel est assuré !
                        Enfin, lorsque l'Eternel va détruire Sodome, il apparaît Lui-même à Abraham sous le chêne de Mamré, le fait jouir de sa communion, lui dit ce qu'il va faire, prête l'oreille à son intercession, et à cause de cette intercession, renvoie Lot hors de la destruction (19, 29).
 
                                   c. Agar
 
                        D'Egypte, Abraham n'avait pas seulement rapporté des souvenirs, mais « une servante égyptienne » (16 : 1), qu'il introduit dans l'intimité de sa famille. Voilà le danger. La présence d'Agar devient un sujet de tension entre maîtresse et servante, puis entre les époux, sans parler du piège que le conseil de Sara a représenté pour son mari (13 : 3-6). Plus tard, Agar ayant enfanté Ismaël, celui-ci se moque d'Isaac (21 : 9), nouveau sujet de tension entre les parents.
                        La discipline porte enfin son fruit ; après plus de vingt ans de vie commune, avec tristesse mais à-propos, Abraham est obligé de renvoyer la servante, de la chasser, comme dit Gal. 4 : 30, afin qu'Isaac puisse grandir dans un foyer paisible, où la foi prédomine.
                        Même le monde remarque le fruit de cette discipline. Abimélec, et Picol, chef de son armée, peuvent dire à Abraham : « Dieu est avec toi en tout ce que tu fais » (21 : 22).
 
                                    d. « Ma soeur »
 
                        Lorsque Dieu avait fait errer Abraham loin de la maison de son père, il avait conclu une convention plutôt mensongère avec sa femme : « Dans tous les lieux où nous arriverons, dis de moi : il est mon frère ».
                        Ce subterfuge avait amené bien des difficultés lors du séjour en Egypte (12 : 14-20). Le patriarche, revenu en Canaan, avait retrouvé la communion avec l'Eternel (13 : 3-4). Mais la « racine » de sa faute n'avait pas été jugé ; un nouvel écart s'ensuivra.
                        Au chapitre 20, Abraham retombe dans la même faute. Cette fois il confesse enfin l'accord de mensonge qu'il avait faite avec Sara (20 : 12-13). Il peut alors prier pour Abimélec (v. 17) et connaître une pleine restauration. Après tant d'années, l'Eternel pourra donner Isaac.
 
                                   e. Isaac
 
                        La discipline a porté des fruits dans la vie du patriarche ; il a besoin pourtant d'une expérience suprême dont la Parole nous parle : « Après ces choses, Dieu éprouva Abraham » (22 : 1). Ce n'était plus une discipline destinée à mettre en évidence quelque faute et à la juger, mais une épreuve apte à faire briller la foi de l'homme de Dieu (Jac. 2 : 21). Dans la tension évidente de ces journées, Abraham apprend à tout recevoir de Dieu, même Isaac en résurrection (Héb. 11 : 19). Il montre le calme et la dignité de la foi : « Dieu se pourvoira de l'agneau pour l'holocauste » (22 : 8). C'est Jéhovah-Jiré. C'est le fruit paisible que l'épreuve a produit, le renouvellement des promesses, non seulement à Abraham, mais « à ta descendance » (qui est Christ : Gal. 3 : 16), en laquelle seront bénies toutes les nations de la terre, « parce que tu as écouté ma voix » (22 : 18).
 
 
 
            2- Elimélec et Naomi (Ruth 1)
 
                        Une famine survient dans le pays de Canaan, épreuve permise de l'Eternel, dans un but qu'il connaît. L'attitude de la foi serait de rechercher la raison de cette discipline, de se repentir, de se soumettre (1 Rois 8 : 35). Mais Elimélec et les siens ne l'entendent pas ainsi. Ils veulent se soustraire à l'épreuve que Dieu permet et s'en vont aux champs de Moab, hors des frontières fixées par Dieu, tout d'abord pour y « séjourner »... bien vite ils y « demeurent » (Ruth 1 : 1-2). Les ressources matérielles de la famille sont assurées, mais tout le reste va être perdu. Non seulement on s'est d'abord rendu dans le monde pour un travail nécessaire, mais on va s'y complaire, l'aimer et s'y établir.
                        C'est un comportement très actuel où dans nombre de familles, sans précisément changer de domicile, on change d'ambiance ; petit à petit on s'accommode du monde et des choses qui y sont ; on y trouve son plaisir, et on... les aime (1 Jean 2 : 15).
 
                        La discipline de Dieu va s'exercer d'abord sur Elimélec, qui meurt. La veuve reste avec ses deux fils. Les jeunes gens prennent des femmes moabites, qui ne connaissaient pas l'Eternel. Pendant dix ans ils habitent là ; ils auraient eu le temps de revenir à Bethléem. Makhlon et Kilion meurent à leur tour ; « la femme resta, privée de ses deux enfants et de son mari » (1 : 5). Apparemment, elle avait accepté en son temps de quitter le pays et de s'installer à Moab ; puis elle n'avait sans doute pas su s'opposer au mariage de ses fils. Faut-il s'étonner qu'elle doive en conclure : « Le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume... L'Eternel m'a abattue… Le Tout-Puissant m'a affligée » (1 : 20-21).
                        Cette douloureuse discipline va porter ses fruits. En apprenant que l'Eternel a visité son peuple pour leur donner du pain, elle part du lieu où elle était pour s'en retourner au pays de Juda. Elle reconnaît s'en être allée « comblée » ; maintenant l'Eternel va la ramener « à vide », mais il va la ramener. Le coeur brisé et humilié, qui reconnaît la justesse des voies de Dieu sans s'en excuser, va être en bénédiction à Ruth, sa belle-fille veuve, et l'amener à venir s'abriter sous les ailes du Dieu d'Israël.
                        Quelles précieuses relations entre la belle-mère et la belle-fille ! Naomi peut dire : « Ne te chercherai-je pas du repos afin que tu sois heureuse ? ». Ruth sera appelée « ta belle-fille qui t'aime » (4 :15). Naomi retrouvera même un « fils » ; la joie remplira à nouveau son coeur (4 : 16-17).
                        Comment ferons-nous le bonheur de nos enfants ? Non pas en les conduisant « au pays de Moab », mais en leur apprenant à connaître une Personne en qui est la force : le vrai Boaz.
 
 
 
            3- Eli
 
                              Récit peu engageant, et pourtant si essentiel en un temps où les parents n'osent plus reprendre, ni corriger leurs enfants !
 
                        Eli était beaucoup plus âgé, semble-t-il, que ses fils ; cette « distance » (qui peut être psychologique, sans dépendre du nombre des années !) aide à comprendre certains problèmes dans sa famille. De plus, le sacrificateur manquait parfois de perception spirituelle : il accusait Anne d'être ivre, alors que, dans sa tristesse, elle cherchait un soulagement dans la prière de la foi (1 Sam. 1 : 13).
                        Son coeur était pourtant très attaché à la maison de l'Eternel. Quel réconfort il trouvait dans le jeune Samuel, comme un grand-père avec son petit-fils pieux ! De tels cas peuvent se produire : tout l'intérêt, toute la joie se concentrent sur la maison de Dieu et l'on tendrait à laisser la famille trop souvent de côté ; le contact se perd avec les enfants, leurs intérêts, leurs joies, leurs problèmes, au lieu de les vivre ensemble. Il n'est pas facile de s'occuper suffisamment de sa famille et de consacrer tout le temps que l'on désire aux choses de Dieu. Seul le Seigneur peut y suffire et donner aux siens l'équilibre nécessaire.
                        Hophni et Phinées, qui « ne connaissaient pas l'Eternel », avaient pourtant reçu l'office de sacrificateurs et servaient dans la maison de Dieu. Dans quel but ? Essentiellement pour en tirer profit, comme le montre 1 Samuel 2 : 12-17 ! Le péché de ces jeunes hommes était « très grand » devant l'Eternel, car ils méprisaient son offrande.
                        Leur inconduite (v. 16, 22) faisait scandale au milieu du peuple (v. 23). Avec les années, ils avaient accumulé les fautes. Mais leur père semblait l'ignorer.
                        Quand il l'apprend (v. 22), il leur dit mollement : « Pourquoi faites-vous des actions comme celles-là... Non, mes fils ; car ce que j'entends dire n'est pas bon ». Le père disait : « Ce n'est pas bon ». Mais l'Eternel considérait leur péché comme « très-grand » (v. 17).
                        Eli, indulgent, essaie d'intervenir par quelques paroles, mais il ne prend aucune sanction, pas plus qu'apparemment il n'avait corrigé ses fils autrefois. Son exemple pourtant était bon. Il était un homme pieux, mais manquait de fermeté ; l'Eternel lui reproche, par la voix de Samuel, de n'avoir pas « retenu » ses fils qui s'avilissaient. Sans doute les jeunes gens avaient-ils grandi, étaient-ils mariés (4 : 19), mais le père gardait la responsabilité non plus de leur interdire leurs actions, mais au moins de les retenir. Salomon, en revanche, a, dans ses écrits, beaucoup exhorté et repris ; pourtant son fils Roboam n'a pas marché à la gloire de Dieu : chez le roi Solomon, il manquait l'exemple.
 
                        Nous avons vraiment besoin de la grâce de Dieu pour que nos enfants soient élevés « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Eph. 6 : 4). C'est tout un programme. Élever des enfants, n'est pas simplement les « laisser pousser ». C'est partager avec eux, et la lecture de la Parole de Dieu avec un enseignement à leur portée, et le rassemblement autour du Seigneur, au moins pour le culte, puis, lorsqu'ils grandissent, pour l'édification et la prière. C'est aussi s'associer avec eux dans leurs occupations diverses, dans toutes ces belles expériences que l'on peut faire en famille et qui contribuent à unir parents et enfants. C'est dans de telles occasions que l'exemple des parents se fait sentir. Non qu'il faille user d'une sévérité excessive : « Pères, ne provoquez pas vos enfants » (Eph. 6 : 4), ou encore : « N'irritez pas vos enfants, afin qu'ils ne soient pas découragés » (Col. 3 : 21). En étant trop dur, on pourrait provoquer des réactions défavorables, quoique contenues pour un temps ; et l'enfant manquerait de s'épanouir. Mais cela n'implique ni laisser-aller, ni indulgence déplacée qui ne sait pas « retenir ».
 
                        La conduite d'Eli et de ses fils va amener la discipline divine. D'abord Dieu avertit. « Un homme de Dieu vint vers Eli » (v. 27) et lui parle de la part de l'Eternel, soulignant entre autres : « Tu honores tes fils plus que moi » (v. 29). Il met le doigt sur la plaie essentielle. Le Seigneur n'avait pas la première place dans cette famille. L'honneur et la crainte ne lui étaient pas rendus ; la satisfaction des enfants, leur plaisir, passaient avant la révérence envers Dieu ; leur inconduite n'était pas réprimée. Il est facile de négliger la lecture de la Parole en famille, ou, pour toutes sortes de prétextes, de ne pas prendre les enfants avec soi au culte, ou même de ne pas y aller du tout, ou seulement de temps en temps. Faut-il s'étonner alors des conséquences ?
                        Devant l'exhortation de l'homme de Dieu, Eli ne dit rien. Pas de repentir, pas d'humiliation. Le temps passe... L'Eternel va parler encore une fois par le moyen de Samuel, l'enfant élevé dans le temple, qu'Eli aime et estime. Le jeune garçon redoute de transmettre au vieux sacrificateur le message de l'Eternel. Mais sur son insistance, il lui rapporte la chose : « Je vais juger sa maison pour toujours, à cause de l'iniquité qu'il connaît, parce que ses fils se sont avilis et qu'il ne les a pas retenus ». Eli écoute, se résigne : « C'est l'Eternel, qu'il fasse ce qui est bon à ses yeux ». Il n'y a pas d'humiliation plus profonde, pas de retour.
 
                        Alors le châtiment, le drame, doit inexorablement s'accomplir. Les deux fils d'Eli sont tués dans la bataille. Lorsque le sacrificateur apprend que l'arche de Dieu est prise – et pas seulement que ses deux fils sont morts – il tombe à la renverse de dessus son siège, et se brise la nuque. Sa belle-fille, femme de Phinées, enfante dans la douleur, et se meurt en disant : « La gloire s'en est allée d'Israël, parce que l'arche de Dieu est prise » (4 : 22).
                        Le vieux père, la belle-fille, marquent leur attachement à l'Eternel. Eli prend plus à coeur la prise de l'arche que la mort de ses fils ; sa belle-fille est plus touchée par l'exil de l'arche que par le décès de son époux : elle appelle son fils I-Cabod (la gloire s'en est allée). Cette tragédie s'achève dans la mort, le deuil et le déshonneur.
 

                                       D'après la brochure de G. André : « Plus de fruit » (la discipline paternelle)
 
 
 
(A suivre)