Huit visions pour un jeune homme
2ème vision (Zacharie 1 : 18-21)
3ème vision (Zacharie 2 : 1-13)
4ème vision (Zacharie 3 : 1-10)
5ème vision (Zacharie 4 : 1-14)
6ème et 7ème visions (Zacharie 5 : 1-4 et 5-11)
8ème vision (Zacharie 6 : 1-8)
Des visions dont la signification nous est utile aujourd'hui
3ème vision (Zacharie 2 : 1-13)
4ème vision (Zacharie 3 : 1-10)
5ème vision (Zacharie 4 : 1-14)
6ème et 7ème visions (Zacharie 5 : 1-4 et 5-11)
8ème vision (Zacharie 6 : 1-8)
Des visions dont la signification nous est utile aujourd'hui
Pour certains, les visions nocturnes de Zacharie sont devenues une source d'encouragement, particulièrement dans des jours difficiles pour le témoignage. Pour beaucoup d'autres, elles sont toujours restées quelque peu obscures ou mystérieuses. Cet article a pour but d'aider le second groupe de lecteurs, en suggérant que Zacharie et d'autres Juifs fidèles étaient troublés par plusieurs questions soulevées par leur situation particulière.
Nous formulerons ces questions pour voir ensuite comment chacune d'elles a pu trouver sa réponse par une vision particulière. Nous essaierons également de montrer comment ces huit visions se lient les unes aux autres. Elles évoquent, étape après étape, le chemin parcouru depuis la situation désespérée du résidu de ce temps-là, jusqu'aux temps où les plans de Dieu concernant Jérusalem (mais relatifs aussi, et avant tout, à l'Homme dont le nom est « Germe » en Zach. 6 : 12) seront accomplis.
Quelles étaient les difficultés dans les jours de Zacharie ? Le trône de Dieu n'était plus à Jérusalem (1 Chr. 29 : 23). L'empire perse exerçait le pouvoir. Relativement peu de Juifs étaient retournés à Jérusalem, et même ceux-ci avaient cessé le travail de reconstruction de la Maison de Dieu (Esd. 4 : 24). Zacharie vivait au milieu de ce « résidu » pauvre, faible et méprisé (Esd. 5 : 1) et qui n'avait vraiment pas de quoi se glorifier : pas de puissance extérieure, pas de miracle, pas de signe de la présence de Dieu, pas même la nuée de gloire. Le bref tableau de cette situation peut suffire à montrer qu'ils auraient pu se poser cette première question : Dieu n'est-il pas mécontent devant la situation actuelle de son peuple, écrasé par les Gentils ? Serait-iI normal qu'Il laisse cette triste condition perdurer indéfiniment ?
La première vision fournit la réponse. L'homme sur le cheval roux s'arrête devant les myrtes (qui parlent de réveil : Néh. 8 : 15 ; Es. 41 : 19 ; 55 : 13). Les paroles de l'ange contiennent le message-clé suivant : l'Eternel est jaloux à l'égard de Jérusalem et de Sion (Zach. 1 : 14). En outre, Il est très en colère contre les puissances des nations (1 : 15). Le verset 16 contient la promesse qu'Il exercera à nouveau sa miséricorde et, en particulier, que sa maison sera rebâtie : Il a choisi Jérusalem (1 : 17) ! C'est la réponse à la première question ; une telle promesse dépassait probablement l'attente de plusieurs.
Etant donnée l'affirmation de Dieu dans la première vision (savoir qu'Il ferait à nouveau preuve de miséricorde), une seconde question se pose : Mais qu'en est-il des Gentils ? Comment Jérusalem peut-elle être choisie et ses villes prospères (v. 17) si les puissances des Gentils oppressent le peuple de Dieu ?
La vision des quatre cornes répond complètement à la question. Si ces quatre cornes des nations ont été autorisées à se lever contre le pays de Juda (Zach. 1 : 18-19), Dieu a toujours des instruments préparés pour s'en occuper : quatre ouvriers sont prêts (1 : 20) pour venir les effrayer (1 : 21).
La domination des Gentils était le seul obstacle apparent à la restauration de Sion. En considérant Jérusalem, un Juif fidèle voyait principalement des ruines. Murs, portes et maisons étaient en ruine, un état qui subsista jusqu'aux jours de Néhémie (Néhémie 1 : 3). De plus, seulement un petit nombre de personnes habitait cette ville, ce qui la rendait d'autant plus désolée (comp. Néh. 7 : 4). Ce qui amène une troisième question : Dieu a-t-il encore de l'intérêt pour une ville en ruine, réduite essentiellement à des « pierres et à de la poussière» (Psaume 102 : 14) ?
L'homme avec son cordeau à mesurer (Zach. 2 : 1) apporte la réponse. Il va « mesurer Jérusalem », c'est-à-dire en prendre possession. Cette pensée est renforcée par le message de l'ange qui déclare avec force qu'il y aura, un jour, une multitude d'habitants à Jérusalem, telle qu'il ne pourra plus y avoir de murs, exceptée une muraille de feu qui est l'Eternel Lui-même (2 : 4-5). Plusieurs qui se trouvaient encore dans le « pays du nord » ou avec « la fille de Babylone » (2 : 6-7) sont invités à se rassembler, après l'apparition en gloire du Seigneur (2 : 8). Finalement, l'Eternel Lui-même viendra (2 : 10) et habitera parmi eux (2 : 10-11). Il est présenté comme s'Il avait déjà commencé son « voyage » (2 : 13), qui L'amènera vers eux. Juda sera alors la portion de l'Eternel et Jérusalem, son élue (2 : 12). Quelle réponse complète pour chaque coeur qui était troublé par la vue des ruines de Sion !
Nous passons maintenant des obstacles pratiques (domination des Gentils, ville en ruine, faiblesse en nombre des habitants...) à un obstacle moral. Celui qui était conscient de l'état moral du peuple devait poser la quatrième question : Comment ce pays peut-il être saint (Zacharie 3 : 9) ? Ne sommes-nous pas tous souillés ? Qu'en sera-t-il de notre culpabilité ? Dieu peut-Il restaurer le pays appartenant à un peuple souillé et donc vulnérable aux accusations de Satan ?
De manière tout à fait appropriée, dans la vision suivante, le grand sacrificateur Joshua apparaît, revêtu de vêtements sales* (Zach. 3 : 3), se tenant devant l'ange de l'Eternel (3 : 1). Satan ne manque pas l'occasion d'intervenir (3 : 2) pour accuser le peuple représenté par son grand sacrificateur. Mais le message de l'ange est différent. « Et [l'Ange] prit la parole et parla à ceux qui se tenaient devant lui, disant : Otez de dessus lui les vêtements sales. Et il lui dit : Regarde, j'ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d'habits de fête » (3 : 4). L'iniquité ôtée et des habits de fête revêtus : voilà la réponse de Dieu !
*L'iniquité de Joshua semble être représentative et non personnelle. En d'autres termes, elle parle des péchés du peuple, non des propres péchés de Joshua : « j'ôterai l'iniquité de ce pays en un seul jour » (3 : 9).
La culpabilité morale étant ôtée (selon ce qui était promis), le problème de la faiblesse pratique reste. Israël n'a pas de roi mais seulement un gouverneur, dont le nom est Zorobabel (Esdras 2 : 2 et Aggée 1 : 1). L'autorité royale était principalement du ressort de l'Empire perse. L'inquiétude créée par une telle situation est l'objet de la cinquième question :
Que penser de notre faiblesse ? Comment un témoignage peut-il être maintenu dans de telles conditions ?
La réponse est donnée par le vision du chandelier (Zach. 4 : 2) et celle des deux oliviers (4 : 3). Ces derniers représentent Joshua et Zorobabel, les deux conducteurs du peuple ou les « deux fils de l'huile, qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre » (4 : 14). Le verset 6 donne un message très clair à Zorobabel : « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Eternel des armées ». Si le conducteur civil du peuple avait apparemment une puissance insuffisante, cela ne frustrerait pas les plans de Dieu. Ce n'était pas un temps de manifestation de puissance, mais « le jour des petites choses » (4 : 10). C'était par l'Esprit de Dieu (4 : 6) qu'un témoignage (figuré par le chandelier) serait maintenu. Zorobabel, malgré la faiblesse apparente, est choisi pour accomplir le travail en grâce (4 : 7).
Alors que les cinq premières visions contiennent de fortes affirmations au sujet de la restauration de Sion dans ses divers aspects, les trois dernières traitent de questions complémentaires. Les sixième et septième visions ont même un caractère d'avertissement. Un Juif ayant entendu le message des cinq premières visions de Zacharie aurait pu formuler cette sixième question : Mais Dieu oubliera-t-il le mal qui nous caractérise ?
La septième vision présente une femme, assise au milieu de l'épha ; elle personnifie « la méchanceté » (Zach. 5 : 8). C'est l'évocation d'un système idolâtre. Or le mal religieux ne peut pas être plus toléré que le voleur ou celui qui jure faussement. L'idolâtrie est suivie jusqu'à Babylone, dans le pays de Shinhar (5 : 11), où elle a pris sa source. Comme les cigognes (5 : 9) retournent toujours à leurs nids, l'idolâtrie est montrée tirant son origine et ses racines de Babylone. Dieu ne l'oublie pas, et Il s'en occupe telle qu'elle est.
Un autre sujet d'inquiétude et d'incompréhension apparaît dans la vision finale. Si Joshua et Zorobabel sont acceptés par l'Eternel comme « les deux fils de l'huile, qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre » (Zacharie 4 : 14), la septième question se pose : Devrions-nous quand même nous soumettre aux puissances des nations ? Sachant justement que Dieu est « courroucé d'un grand courroux » contre les nations (Zach. 1 : 15), ne suffit-il pas de respecter les conducteurs que Dieu nous a donnés ?
A la lumière, en particulier, de la cinquième vision, une telle pensée a pu se former dans l'esprit de plusieurs. Combien il semblait attrayant de se débarrasser du joug des Gentils. Mais la dernière vision met en garde contre cette idée, en attirant l'attention sur les agents (esprits – Zach. 6 : 5) opérant derrière ces puissances. Ils n'agissent pas simplement selon leurs propres idées mais « sortent de là où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre » (6 : 5b) ! Leur activité a donc, pour le moment, la sanction du Seigneur. Les chevaux noirs étaient sortis vers le pays du Nord et avaient ainsi rempli leur mission. Les puissances des nations étrangères avaient déjà fait reposer en partie l'esprit de Dieu (6 : 8 – voir la note de J.N.D : « ont satisfait ma colère »). Mais jusqu'à ce qu'elles aient accompli tout ce que Dieu avait prévu qu'elles fassent, elles devaient poursuivre leur course sans dévier ni à gauche ni à droite.
Combien Dieu encourage ses fidèles dans un jour de ruine ! Avec soin, Il les préserve des incompréhensions qui pourraient naître en eux. La voie est ainsi ouverte pour la dernière scène : un Homme dont le nom est « Germe », Roi et Sacrificateur sur son trône. Une succession des gloires du Seigneur Jésus est présentée dans les versets 12 et 13 de ce chapitre 6. Le centre des conseils de Dieu et la restauration de Sion se trouvent basés sur cet Homme : « Voici un homme dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu, et il bâtira le temple de l'Éternel. Lui, il bâtira le temple de l'Éternel, et il portera la gloire, et il s'assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône ; et le conseil de paix sera entre eux deux » (Zach. 6 : 12-13).
Finalement, nous affirmons que les visions de Zacharie, après plus de 2500 ans, n'ont pas perdu de leur pertinence. Même des croyants qui occupent une place toute particulière dans le coeur du Seigneur (l'Assemblée que Christ a aimée et pour laquelle Il s'est livré lui-même - Eph. 5 : 25) peuvent tirer des leçons morales de ces anciennes visions.
Premièrement, nous pouvons apprendre que quand le peuple de Dieu est oppressé, il se peut que Dieu n'intervienne pas toujours mais Il est loin d'être indifférent (vision 1).
Il est tout aussi certain que Dieu a un instrument approprié pour s'occuper en son temps de chaque puissance qui s'oppose à son peuple (vision 2).
De plus, nous pouvons être assurés du vif intérêt que Dieu porte au plus faible effort accompli en vue d'un témoignage fidèle (vision 3).
Le Seigneur pourvoira toujours en grâce aux souillures et aux manquements de son peuple (s'ils sont jugés), aussi bien qu'à sa faiblesse (visions 4 et 5).
Cependant, nous ne devons jamais supposer que Dieu tolère le mal ! Que ce soit contre notre voisin (vision 6) ou contre Lui-même (vision 7), Il le jugera en son temps. Nous devons respecter les voies de Dieu en providence et être conscients que d'une façon invisible, Il agit de façon souveraine et dirige toutes choses parfaitement selon ses plans (vision 8).
Enfin, apprendre ces leçons nous aidera à apprécier davantage ce que Dieu nous révèle concernant les gloires de l'Homme de ses conseils (Zach. 6 : 12-13).
D'après M. H.
D'un même coeur, ô Dieu, tes bien-aimés
Chantent ta gloire et ton amour suprême ;
Chantent ta gloire et ton amour suprême ;
Tous tes conseils sont la fermeté même,
Et tes desseins ne varieront jamais.
Et tes desseins ne varieront jamais.