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Noé, prédicateur de justice et constructeur de l'arche
 

 « Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel » (Gen. 6 : 8)
 « Noé… craignit et construisit une arche pour la sauvegarde de sa famille » (Héb. 11 : 7)
 « Noé entra dans l'arche, et le déluge vint et les fit tous périr » (Luc 17 : 26-27)
 « Dieu se souvint de Noé »
 « Dieu bénit Noé et ses fils » (Gen. 9 : 1)
 « Noé… but du vin, et il s'enivra… » (Gen. 9 : 20-21)
 « Ce sont là les familles des fils de Noé… c'est d'eux qu'est venue la répartition des nations sur la terre après le déluge » (Gen. 10 : 32)


            Lémec, le père de Noé, disait au sujet de son fils : « Celui-ci nous consolera à l'égard de notre ouvrage et de l'ouvrage de nos mains, à cause du sol que l'Eternel a maudit » (Gen. 5 : 29). D'où le nom de Noé qui signifie consolation, repos. Il devait en effet jouer un rôle majeur dans le plan divin.
            Noé sera appelé à construire quelque chose de tout à fait nouveau : une arche, que Dieu préparait pour sauver Noé et sa famille du jugement divin imminent. Cette arche ne contiendrait, hélas, aucune autre personne appartenant à la race humaine, qui était sous malédiction ; ils s'étaient montrés sourds aux appels de la grâce.
 
 
 
« Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel » (Gen. 6 : 8)
 
            C'est durant les jours de Noé que les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles. Ils vinrent vers elles et celles qu'ils choisirent comme épouses leur donnèrent des enfants (Gen. 6 : 2). C'était la propre volonté qui se manifestait ainsi au milieu de ceux qui pourtant étaient de la descendance de Seth. Ils cherchaient à satisfaire leur plaisir personnel, au lieu d'obéir à la pensée divine.
            Leur inconduite eut pour effet de leur faire perdre tout ce qui les distinguait, aux yeux de Dieu, des autres hommes. Leurs enfants devinrent des hommes vaillants, « des hommes de renom » (Gen. 6 : 4), mais « l'Eternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, que toute l'imagination des pensées de leur coeur n'était que méchanceté, en tout temps » (v. 5 ; Héb. 4 : 12). Il en résultait une si grande dépravation que l'Eternel s'en affligea dans son coeur. Il avait déjà dit : « Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l'homme puisque lui n'est que chair ». Il ajoute : « J'exterminerai de dessus la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'aux reptiles, et jusqu'aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits » (v. 7) !
            Toutefois au milieu de cette race si corrompue, « Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel » (v. 8 ; Eph. 2 : 8). C'est ce que rappelle l'apôtre : « Il n'a pas épargné l'ancien monde, mais il a épargné Noé, lui huitième, prédicateur de justice, faisant venir le déluge sur un monde impie » (2 Pier. 2 : 5).
            La grâce de Dieu va diriger la vie de Noé : c'était un homme juste et parfait parmi ceux de son temps. Il marchait avec Dieu (v. 9 ; lire aussi 1 Cor. 15 : 10). Il ne se bornait pas à vivre justement, il prêchait aussi la justice (2 Pier. 2 : 5). Toutefois personne, en dehors de sa famille immédiate ne voulut prendre garde à sa conduite et à ses paroles. Même ses propres frères et soeurs (Gen. 5 : 30) ne prêtèrent pas la moindre attention à son fidèle témoignage !
            Dieu avait annoncé ses intentions à Noé de détruire les habitants de la terre, pleins de violence et corruption. Aussi la fin de toute chair était venue devant Lui (Gen. 6 : 12). Toutefois le patriarche reçut l'ordre de bâtir une arche en bois de gopher.
 
 
« Noé… craignit et construisit une arche pour la sauvegarde de sa famille » (Héb. 11 : 7)
 
            L'arche devait permettre à Noé d'échapper à ce terrible jugement. Les instructions pour la bâtir sont précises : aucune place n'est laissée à l'imagination de l'homme. L'arche doit être enduite de poix, en dedans et en dehors. Sa longueur sera de trois cent coudées, sa largeur de cinquante et sa hauteur, de 30 (Gen. 6 : 15). Noé doit faire « un jour » c'est-à-dire une fenêtre à l'arche et l'achever en lui donnant une coudée d'en haut ; la porte, elle, sera placée sur le côté de l'arche. Il doit y avoir trois étages à l'intérieur (v. 16).
            Responsable de cette construction et de son équipement, Noé devait suivre scrupuleusement les instructions divines ; il est rappelé par trois fois que Noé a été attentif à obéir à toute la volonté de Dieu (6 : 22 ; 7 : 5, 9). Même si Noé était probablement très ingénieux, il aurait été vraiment incapable de choisir les matériaux et les dimensions convenables pour que ce « vaisseau » soit susceptible d'assurer la survie de tant d'animaux différents et celle de sa propre famille, et de résister à la violence des flots sans chavirer !
            Pour la construire, Noé avait besoin d'une foi persévérante - cette « assurance des choses que l'on espère et cette conviction de celles qu'on ne voit pas ». Il devait être rempli de la crainte de Dieu (Héb. 11 : 1, 7). Sa foi reposait sur l'Eternel ; il ne doutait pas qu'il serait aidé à achever entièrement ce que Dieu lui avait ordonné de construire ; il désirait Lui plaire à tous égards : il désirait être sauvé, lui et sa famille. Pendant que l'arche se construisait, la patience de Dieu attendait (1 Pier. 3 : 20).
            Peut-être Noé était-il un fermier ? En tout cas, il devait se procurer les matériaux nécessaires pour bâtir cette arche, préparer les provisions pour ses futurs habitants, tant hommes que bêtes, et continuer de subvenir en même temps aux besoins de sa famille. Mais notre Père sait que nous avons besoin de ces choses et Il y pourvoit : Noé pouvait en faire l'expérience tout au long de sa vie (Matt. 6 : 18, 32-34).
            L'activité déployée par Noé pendant tant années pour mener à bien ce travail a dû provoquer beaucoup de réflexions désobligeantes de la part de ces hommes impies qui l'environnaient. On ne manquait sûrement pas de le tourner en ridicule. A quoi pourrait servir une telle construction sur la terre sèche ? Tout en construisant l'arche, Noé travaillait donc dans une atmosphère débilitante, sans communion avec ses contemporains railleurs et incrédules. C'est souvent le cas pour les ouvriers du Seigneur.
            Mais c'est l'occasion de nous souvenir de cette exhortation si utile et pourtant si souvent oubliée : « Que personne ne s'abuse soi-même : si quelqu'un parmi vous a l'air d'être sage dans ce monde, qu'il devienne fou afin de devenir sage ; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Cor. 3 : 18-19).
            L'imposante masse de l'arche construite par Noé conformément à l'ordre divin devait paraître très étrange à ceux qui avaient l'occasion de la voir s'achever. Mais elle n'était pas construite pour être belle mais utile, avec ses trois étages, ses différentes pièces, sa fenêtre et sa porte. Elle avait été particulièrement conçue pour préserver la vie de l'homme et des animaux pendant la durée du déluge.
 
 
 
« Noé entra dans l'arche, et le déluge vint et les fit tous périr » (Luc 17 : 26-27)
 
            Dans le monde, on avait programmé à l'avance, comme c'est l'habitude, des mariages pour le jour précis où Dieu avait décidé que le déluge commencerait. Tous les invités s'y préparaient avec joie ! Leur programme n'était-il pas de s'asseoir pour manger et pour boire, et se lever pour se divertir, sans penser aucunement aux droits divins (Ex. 32 : 4-6).
            Ecoutons la réponse de Jésus aux pharisiens qui demandaient quand viendrait le royaume de Dieu : « Comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera- t-il aux jours du Fils de l'homme aussi : on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et le déluge vint et les fit tous périr » (Luc 17 : 26-27) ! D'une façon similaire, tout à l'heure, la prédication du résidu juif aux nations, appelant à la repentance, sera en grande partie négligée par les auditeurs !
            Au moment choisi (Gen. 7 : 1-5), Dieu ferme lui-même la porte de l'arche sur Noé, sa femme (v.16) et ses trois fils, Sem, Cham et Japheth, avec leurs épouses. Il n'est pas facile, nous le savons par expérience, d'amener nos enfants à « entrer de plein gré dans l'arche » ! Or le moment vient où il n'est plus temps d'y entrer (voir Matt. 25 : 10-13). Tous les conseils de Dieu sont la fermeté même. Sept jours s'écoulent encore (Gen. 7 : 4), puis tout se déroule selon le plan prévu : « Au second mois, le dix-septième jour du mois,, en ce jour-là, toutes les fontaines du grand abîme se rompirent… et la pluie fut sur la terre quarante jours et quarante nuits et toute chair qui se mouvait sur la terre expira » (Gen. 7 : 11). La colère de Dieu est révélée du ciel - c'est une faible image de ces trois terribles heures de ténèbres qui ont enveloppé la terre alors que le Seigneur faisait la propitiation pour nos péchés ! L'épicentre d'un cyclone évoque un peu Golgotha ; le Seigneur a fait là l'expérience du psaume : «  Ta fureur s'est appesantie sur moi et tu m'as accablé de toutes tes vagues. Sélah » (Ps. 88 : 7).
 
 
 
 « Dieu se souvint de Noé » (Gen. 8 : 1)
 
            Il ne resta en vie que Noé et ceux qui étaient entrés avec lui dans l'arche » (Gen. 7 : 11- 24 ; Es. 44 : 21). Il est intéressant de noter que Dieu préserva la famille de Noé, à cause de la piété et de la foi inébranlable de son serviteur. L'Eternel dit à Noé : « Entre dans l'arche, toi et toute ta maison, car je t'ai vu juste devant moi en cette génération » (Gen. 7 : 1 ; voir aussi 6 : 8-9). L'alliance de Dieu était faite avec lui personnellement. Tout ceci rappelle aux enfants de Dieu que c'est dans le Bien-aimé que nous sommes « rendus agréables », placés dans une position de grâce et de faveur (Eph. 1 : 6).
            « Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux et de tout le bétail qui était avec lui dans l'arche (voir Jonas 4 : 11) et Dieu fit passer un vent sur la terre et les eaux baissèrent… au bout de cent cinquante jours » (Gen. 8 : 1 3). Dieu se souvient des siens (voir aussi Gen. 19 : 29 ; 20 : 22). Pendant plus d'une année, la vie dans l'arche s'était écoulée paisiblement pour cette famille. La Parole ne rapporte aucun incident notable mais chacun avait pu noter un jour que la pluie avait enfin cessé de tomber. Finalement l'arche se reposa sur les montagnes d'Ararat (Gen. 8 : 4). Le jour où l'on commença à apercevoir le sommet des montagnes est soigneusement noté dans l'Ecriture (v. 5).
            Noé n'avait certainement qu'une connaissance très limitée du monde environnant. Elle se bornait à ce qu'il pouvait apercevoir à travers la fenêtre de l'arche, tournée plutôt vers le ciel. Aussi, en vue d'obtenir plus d'informations, il se servit de deux oiseaux. Le corbeau qu'il décida d'envoyer le premier fera partie plus tard des animaux impurs, impropres à être mangé par l'homme et « a fortiori » offert à Dieu en sacrifice. Ce corbeau, faible figure de Satan dans son activité incessante pour nuire à l'homme, allait et revenait, sans jamais reprendre sa place dans l'arche. Il avait trouvé à se nourrir dans ce monde dévasté, au milieu de la corruption ambiante.
            Noé envoya ensuite la colombe. Dans le Lévitique, c'est le sacrifice du pauvre (5 : 7, 11) ; Matthieu. 10 : 16 met l'accent sur sa simplicité. Dans Luc 3 : 22 et Jean 1 : 32, le Saint Esprit descend sur Jésus sous cette forme corporelle. La colombe évoque donc le Saint Esprit ; envoyée deux fois par Noé, à sept jours d'intervalle, elle reviendra finalement dans l'arche, apportant les signes de l'existence d'une vie nouvelle - une feuille d'olivier. Exode 30 : 24 ; Lévitique 24 : 2 ; Osée 14 : 6 ; Romains 11 : 17 sont quelques-uns des passages concernant l'olivier et son huile.
            Finalement, Noé ôta la couverture de l'arche et regarda à l'extérieur. Il s'aperçut que la terre avait séché, mais même à ce moment-là il ne quitta pas l'arche. Il attendit d'en recevoir l'ordre de la part de l'Eternel : « Sors de l'arche, toi et ta femme et tes fils et les femmes de tes fils avec toi », puis : « Fais sortir avec toi tout animal…» (Gen. 8 : 16, 17). Alors il obéit et aperçoit ce nouveau monde, depuis le sommet de l'Ararat, qui dérive d'un mot qui signifie « terre sainte ». 
 
 
 
« Dieu bénit Noé et ses fils » (Gen. 9 : 1)
 
            Jusqu'ici la vie de Noé peut se résumer en termes de foi et d'obéissance : « Par la foi, Noé étant divinement averti des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi (Héb. 11 : 7). Aujourd'hui encore la Parole recommande à chaque croyant de croire et d'obéir !
            Après avoir quitté l'arche, Noé bâtit un autel – un acte de sa part digne de louange - et offre des animaux purs et des oiseaux en holocauste. L'Eternel flaira une odeur agréable (une odeur de paix) car de tels sacrifices ne pouvaient manquer de lui rappeler le sacrifice encore à venir de son Bien-Aimé (Gen. 8 : 21). Nous avons aussi l'occasion unique en tant que croyants obéissants d'être pour Dieu « la bonne odeur de Christ » (2 Cor. 2 : 15).
            L'Eternel fait alors alliance avec Noé et « dit en son coeur » qu'Il ne maudirait pas de nouveau le sol à cause de l'homme : « l'imagination du coeur de celui-ci est mauvaise dès sa jeunesse » (Gen. 8 : 21). Il bénit Noé et l'engage à fructifier, à multiplier et à remplir la terre. Les hommes seront un objet de crainte et de frayeur pour tout animal, et désormais ce dernier fera partie de la nourriture de l'homme (Gen. 9 : 3). Il est frappant de voir que présentement beaucoup cherchent à annuler ces dispositions que pourtant Dieu n'a jamais changées ! Satan, derrière la scène, cherche à faire prévaloir ce que l'on appelle « les droits des animaux » au détriment de ceux de l'homme – rabaissé de plus en plus au niveau de l'animal, auquel il ressemble d'ailleurs de plus en plus dans son comportement ! On donne en particulier aux animaux domestiques une place anormale dans le foyer. On s'ingénie à leur procurer une nourriture de choix, au moment où tant d'humains meurent littéralement de faim tout à l'entour ! Tout ceci nous rappelle que la Parole nous met en garde contre les affections déréglées (Col. 3 : 5).
            Il est encore plus tragique de voir avec quelle facilité on assassine son prochain, souvent impunément. Une telle atmosphère de violence s'était installée sur la terre avant le déluge, de sorte que Dieu, après le déluge, introduit dans l'administration confiée à l'homme la responsabilité de décider dans certains cas particulièrement horribles d'appliquer la peine capitale – la mort - sensée avoir un effet dissuasif contre le crime. Cette faculté est ignorée volontairement dans de nombreux états. Le verset 4 du chapitre 13 des Romains met bien en évidence ce qui relève toujours de l'autorité confiée à l'homme, celui-ci étant appelé à administrer l'ordre dans la Création.
            L'Eternel annonce : « Je mettrai mon arc dans la nuée » (Gen. 9 : 13). C'est un symbole de paix, signe d'alliance entre Dieu et la terre : «  et il arrivera que quand je ferai venir des nuages sur la terre, - ils sont nombreux, ce sont autant de signes de tristesse, de crainte, de perplexité et de mort - alors l'arc apparaîtra dans la nuée, et je me souviendrai de mon alliance… et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair (v. 14-15). Cet arc a aussi sa place autour du trône (Apoc. 4 : 3). Dieu fait une promesse dont nous ressentons les effets bénis, même après plusieurs millénaires : « Désormais, tant que seront les jours de la terre, les semailles et et la moisson, et le froid et le chaud, et l'été et l'hiver, et le jour et la nuit, ne cesseront pas » (Gen. 8 : 22 ; Matt. 5 : 45). Sa fidélité, sa bonté, sa puissance aussi (Héb. 1 : 3), n'ont pas changé. Quel sujet pour adorer Celui qui parle et la chose est créée, et demeure inchangée au gré de sa volonté !
 
 
« Noé… but du vin, et il s'enivra… » (Gen. 9 : 20-21)
 
            Mais Noé commença à être un cultivateur et il planta une vigne. Et puis, hélas, « il but du vin et s'enivra et se découvrit au milieu de la tente » (Gen. 9 : 20-21 ; Prov. 23 : 29-35). Cette première mention dans l'Ecriture de l'intoxication produite par l'alcool montre combien ce poison s'est révélé puissant pour détruire complètement des individus et leurs familles.
            Le plus jeune fils de Noé, Cham, père de Canaan, découvre la nudité de son père et s'en va inutilement rapporter ce triste état à ses frères, au lieu de chercher lui-même à y remédier (Prov. 14 : 9). Son indifférence morale est ainsi rendue manifeste et la malédiction est prononcée sur sa descendance. 
            En revanche, les deux autres fils de Noé ont, dans cette affaire, une attitude respectueuse à l'égard de leur père ; ils vont le couvrir avec son manteau, marchant en arrière et détournant leur visage pour ne pas voir, eux aussi, sa nudité. Ce désir de se détourner du mal, de « faire alliance avec ses yeux » (Job 31 : 1), est une des caractéristiques de la piété (v. 23 ; Hab. 1 : 13) : Sem et Japheth recevront une grande bénédiction. Dans la société libertine, totalement souillée, dans laquelle nous vivons aujourd'hui, nous devons admirer l'exemple de ces deux fils et les imiter !
            « Noé se réveilla de son vin et sut ce que lui avait fait son plus jeune fils ; et il dit : «  Maudit soit Canaan ! Il sera l'esclave de ses frères » (v. 24-25). Mais il dit encore : « Béni soit l'Eternel, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave ! Que Dieu élargisse Japheth, et qu'il demeure dans les tentes de Sem » (v. 26-27). Sem est le lieu de la bénédiction : Jésus est né sous la loi. Sem reçoit la part spéciale réservée au premier-né.
            Ce triste comportement montre que boire des boissons alcoolisées, même dans notre foyer, peut avoir des conséquences catastrophiques. Noé, cet homme qui avait montré dans sa conduite une justice pratique constante devant les hommes de sa génération, manque soudain de sobriété dans le privé et s'enivre. L'alcool conduit à toutes sortes d'excès et il est même utilisé dans le monde dans ce but (Prov. 23 : 31-35 ; Eph. 5 : 18). La logique et la prudence semblent encourager chacun, du moment que le croyant doit absolument éviter l'ivrognerie, à une abstinence totale – c'est l'attitude la plus sûre.
            Il est significatif que ce ne soit pas Cham, mais son plus jeune fils Canaan qui est maudit. Nous avons ici un exemple de ce que Dieu obligera plus tard Balaam à dire : une bénédiction que Dieu a prononcée ne peut plus être révoquée (Nom. 23 : 20 ; Gen. 9 : 1, 8-9).
            Il est essentiel que les parents réalisent quelles conséquences leur propre conduite peut avoir sur leurs enfants, à un âge où l'on est vite tellement réceptif à l'exemple donné même souvent inconsciemment par l'entourage. L'enfant ne tarde pas à imiter ses parents, dans le mal comme dans le bien.
            Il y a certainement quelque chose de solennel à retenir dans le fait que la Parole ne rapporte absolument rien sur le dernier tiers de la vie de Noé ! Il en sera de même pour Isaac après sa faute, fruit de sa convoitise.
            Il est précieux de voir s'approcher le soir de sa vie avec joie, comme c'était le cas pour Paul, l'apôtre (Act. 20 : 24) plutôt que d'être rempli de regrets, en se souvenant avec honte de nos moments de faiblesse.
  
« Ce sont là les familles des fils de Noé… c'est d'eux qu'est venue la répartition des nations sur la terre après le déluge » (Gen. 10 : 32)
 
            Ensuite les descendants de Noé se dirigèrent vers l'ouest, bien décidés à rester ensemble. Ces hommes croyaient pouvoir agir en toute impunité et être les architectes de leur future indépendance volontaire vis-à-vis de Dieu. Ils voulaient user à leur gré des facultés supérieures dont Dieu avait bien voulu les doter. Ils avaient l'intention de se servir des nouvelles techniques de construction, permettant à l'homme de construire des « ensembles » d'habitations et même des villes avec des briques, oeuvre de leurs mains, mêlées à l'asphalte que l'on trouvait tout naturellement dans la terre. Les villes dans l'Ecriture ne sont pas un lieu de bénédiction.
            Notre Dieu, lui, ne construit qu'avec des matériaux spirituels (1 Pier. 2 : 5). Ces descendants de Noé prennent, sans consulter l'Eternel, la décision de bâtir une ville et une tour dont le sommet était supposé, par leur imagination fertile, atteindre jusqu'aux cieux ! Quels étaient leurs motifs ? « Faisons-nous un nom de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre » (Gen. 11 : 3-4).
            Il vaut mieux laisser Dieu prendre soin, s'Il le juge utile, de notre réputation Gen. 12 : 2). Chercher à l'établir soi-même s'achève inévitablement par la ruine (Prov. 16 : 18). Ces hommes n'étaient pas disposés à marcher par la foi, à remplir la terre selon la pensée divine ! Aussi veulent-ils rester ensemble et bâtir leur cité, avec une tour, symbole de leur unité religieuse. Or Dieu va les frustrer des plans chéris de leur coeur (Job 17 : 11). Les hommes avaient dit : « Allons, faisons des briques » (Gen. 9 : 3). Dieu répond : « Allons, descendons, et confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent pas le langage l'un de l'autre » (v. 7). Le nom de la ville, Babel, signifie « confusion ». La pensée divine se réalisera, en dépit de tous les calculs. Les hommes seront dispersés sur la surface de toute la terre (v. 9) ! Tout ceci est très encourageant pour nous dans ces jours ténébreux ; finalement l'homme ne pourra pas accomplir sa volonté mauvaise. Dieu veille et voit chaque acte de rébellion. Sa volonté seule permet à l'homme, à « la mer des peuples » d'aller jusqu'ici et pas plus loin (Job 38 : 11).
            C'est probablement à ce moment-là que l'idolâtrie commence à se répandre. Il n'est pas fait référence à cet affreux péché avant le déluge. Le commentaire au début de l'épître aux Romains s'applique d'une façon particulière aux temps qui ont immédiatement suivi le déluge, à un moment où pourtant les hommes avaient certainement une certaine connaissance de Dieu (Rom. 1 : 21). Mais « ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu… ils sont devenus fous, ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance d'une image d'homme corruptible, d'oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles » (v. 21-23) ! Leur attitude trompeuse est le fruit de la vanité de leurs raisonnements et le fait d'un coeur privé d'intelligence ; elle les a conduits à adorer la créature et à la servir plus que son Créateur ! Il est intéressant de rapprocher la façon dont leur « imagination » se traduit dans Genèse 11 : 6 et dans Romains 1 : 21.
            La cité qu'ils avaient voulu bâtir, Babel (ou Babylone) restera inachevée ; mais ainsi ont été jetés les fondements d'un système religieux qui perdure jusqu'à la fin des temps (Apoc. 17 : 5). Le monde est bientôt totalement envahi par cette idolâtrie, après l'avoir été par la violence, avant le déluge (Gen. 6 : 11, 13).
            Alors Dieu se propose de retirer du milieu de cette confusion un homme selon son coeur. Cet élu sera d'abord Abraham et ensuite David, l'un et l'autre de beaux types du Fils de l'Homme, le Bien-aimé du Père, qui devait venir « au temps convenable » accomplir l'oeuvre du salut de l'homme perdu dans sa misère morale. C'est Lui qui amènera enfin toutes choses à la perfection, pour la joie de Dieu le Père ! 
   
 
 
                                                                                       Ph. L   le 07. 04. 09