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« Je viens bientôt… ma récompense est avec moi »

 
A LA RENCONTRE DU « JOUR DU SEIGNEUR »
LES COURONNES
 
« Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apoc. 22 : 12).
 
 
 
A LA RENCONTRE DU « JOUR DU SEIGNEUR »
 
            C'est encore aujourd'hui le jour des hommes. Les descendants d'Adam, par lequel le péché est entré dans le monde, vivent volontairement dans le mal et l'iniquité, comme s'il n'y avait pas de Dieu vivant devant lequel ils devront un jour se justifier. La Parole de Dieu dit qu'ils sont insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l'envie, haïssables et se haïssant l'un l'autre (Tite 3 : 3). Ils s'efforcent d'atteindre leurs buts, aspirant à la puissance, à la réputation et à posséder davantage, et ils se comportent comme si la terre et ce qu'elle contient leur appartenaient.
 
 
                              Des dangers pour les chrétiens appelés à se tenir à l'écart du monde
 
            Le monde a rejeté, crucifié et Christ a été mis dehors. Dans la chrétienté professante aussi, qui est associée avec le monde, le nom haut élevé de Jésus est méprisé et même renié. La petite minorité de ceux qui sont attachés à Lui et qui L'aiment, se tient à l'écart du monde et de son train ; elle doit porter ici-bas l'opprobre du Christ, elle est l'objet de ses moqueries ; elle est méprisée, haïe et, dans beaucoup de pays, persécutée.
            Dieu laisse encore subsister cet état de choses sur la terre. Pour les siens qui ont à vivre parmi les enfants du monde, une telle situation comporte deux dangers :
                        - être entraînés par le courant de ce monde et succomber à son influence, surtout dans les périodes de prospérité ;
                        - se lasser et de se décourager sur le sentier étroit et souvent solitaire.
 
 
                              Marcher dans la lumière du jour à venir
 
            La meilleure protection contre ces deux dangers est de marcher dans la lumière du jour à venir. Car nous savons que ce jour des hommes, qui dure encore et s'achemine vers une terrible apogée de l'iniquité et du péché, devra bientôt, selon la Parole de Dieu, faire place à un autre jour, le « jour du Seigneur », qui est aussi appelé le « jour de Jésus Christ ». Ce jour-là, le « Fils de l'homme » glorifié fera valoir tous ses droits sur cette terre et opérera un changement radical dans ce monde.
            Après l'enlèvement de l'Assemblée, événement que nous devons attendre à tout moment, le jour du Seigneur sera introduit par les jugements précurseurs qui viendront sur les hommes demeurés sur la terre (voir Apocalypse 6-18), jugements qui prépareront l'apparition de Christ. Puis suivra « la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu », et Il exercera « la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thes. 1 : 8). Il exercera en premier lieu un jugement guerrier décrit en Apocalypse 19, puis « il s'assiéra sur le trône de sa gloire » pour le « jugement des vivants », pour séparer, d'entre les nations de la terre assemblées devant Lui, les chèvres et les brebis. « Ceux-ci (les chèvres) s'en iront dans les tourments éternels, et les justes, dans la vie éternelle » (Matt. 25 : 31-46).
 
 
                        La manifestation des croyants devant le tribunal de Christ
 
            Mais avant cette apparition du Seigneur sur la terre, un autre événement encore aura lieu dans le ciel : les saints enlevés à sa venue doivent être « tous manifestés devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soir mal » (1 Cor. 5 : 10). Avant que nous soyons manifestés avec Christ en gloire devant le monde (Col. 3 : 4), tout ce que nous aurons fait dans ce corps doit être rappelé devant le tribunal de Christ, en présence de Dieu : le Seigneur y mettra en lumière notre vie entière, nos faits et gestes, tous nos manquements et même « les choses cachées des ténèbres et... les conseils du coeur » aussi bien que les fruits et les oeuvres que la grâce aura produits en nous  (1 Cor. 4 : 5).
            Pourquoi donc ? Le Seigneur n'a-t-il pas dit lui-même que celui qui croit au Fils n'est pas jugé ? N'est-il pas continuellement confirmé au croyant que tous ses péchés sont pardonnés et qu'il est lui-même justifié et sanctifié par la foi ? N'a-t-il pas, à sa conversion et depuis lors, confessé à Dieu tout ce qui chargeait sa conscience ? Ne lui a-t-il pas été accordé alors de discerner et de se souvenir que le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché ?
            Certes ce sont là les réalités inébranlables du salut en Christ. Le juge qui siège au tribunal est bien notre Rédempteur et notre Sauveur ; nous sommes « en Christ » devant Dieu. Pourtant notre manifestation devant le tribunal de Christ est nécessaire.
            Un frère dit à ce sujet : « Pour être à même, dans le ciel, de louer notre bien-aimé Seigneur et Sauveur, de lui rendre grâces et de L'adorer comme il convient, nous devons discerner dans la pleine lumière de Dieu ce que nous avons été et le jugement que le Seigneur a porté sur nos actes, nos paroles et nos pensées. Mais ce plein discernement de nous-mêmes et de notre néant ne nous accablera pas. Nous nous rendrons compte, simultanément, de l'infini et de la gloire de la grâce et de l'amour de notre Seigneur ».
            Nous comprendrons alors parfaitement et pour toujours que c'est Dieu qui, tout au long de notre course chrétienne, a opéré en nous le vouloir et l'accomplissement du « bien » et qu'il n'en découle aucun mérite pour nous. Pourtant, nous recevrons une récompense pour ce que la grâce a pu produire en nous !
            Ainsi, la scène du tribunal de Christ est aussi en relation avec le « jour du Seigneur ». Les saints, qui auront passé par cette lumière qui transperce tout, auront été rendus propres à accompagner le Seigneur Jésus Christ « quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10). Lui seul, leur Seigneur et Sauveur, sera glorifié et admiré dans ses saints durant le règne et l'état éternel. Nous ne serons alors remplis que de Lui.
            Dans ce monde, qui est gouverné par son terrible prince, l'incrédule, l'impie, le pécheur, occupe encore la première place. Le chef de ce monde affermira encore sa position, renforcera son influence et atteindra sa pleine mesure dans le « surhomme », dans l'Antichrist. Mais le « jour du Seigneur » changera tout : « car il y a un jour de l'Eternel des armées contre tout ce qui s'exalte et s'élève, et contre tout ce qui est haut, et ils seront abaissés... et contre tous les navires de Tarsis, et contre tous les objets d'art agréables : et la hauteur de l'homme sera humiliée, et l'élévation des hommes sera abaissée, et l'Eternel seul sera haut élevé en ce jour-là » (Es. 2 : 12-17). Celui qui, aujourd'hui, suit le Christ Jésus avec fidélité est calomnié et persécuté à cause de Son nom. Mais dans son jour, le suprême honneur sera d'appartenir à l'escorte du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs quand Il règnera sur le ciel et sur la terre. Dieu « a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l'a donné pour être chef sur toutes choses à l'Assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Eph. 1 : 22, 23).
            Paul vivait déjà dans la lumière de ce jour à venir. Ce qui l'aidait à prendre une place juste vis-à-vis du monde, à porter l'opprobre de la croix de Christ et à endurer les peines, les afflictions et les tribulations d'un témoignage et d'un service fidèles pour son Seigneur. Quelques-unes de ses paroles à ce sujet sont bien propres à nous encourager aussi à accomplir notre course avec fidélité.
 
 
                        « Vous êtes tous des fils de lumière » (1 Thes. 5 : 1-11).
 
            Le quatrième chapitre de la première épître aux Thessaloniciens, dans lequel la venue du Seigneur pour l'enlèvement des croyants est décrite, se termine par ces paroles encourageantes : « Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (v. 17).
            Mais le cinquième chapitre parle du second acte de sa venue, de son apparition avec les siens, c'est-à-dire du jour du Seigneur. L'espérance du chrétien implique aussi Son apparition en relation avec laquelle Il récompensera la fidélité de ses bien-aimés par des couronnes. Comme « fils de la lumière et fils du jour », ils vivront le jour du Seigneur dans une pleine harmonie avec Lui et à son côté ; ils y seront préparés. Mais sur les enfants du diable, qui sont « de la nuit, des ténèbres », le jour vient comme un voleur et entraîne « une subite destruction », à laquelle ils ne pourront échapper.
            Cependant pour nous croyants, qui sommes tous des « fils du jour », il est absolument nécessaire que nous prenions à coeur l'exhortation de l'apôtre : « Ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Thes. 5 : 6). Cette attitude doit nous caractériser, nous qui savons que nous allons être manifestés devant le tribunal de Christ. Les « autres » dorment et ne se soucient pas de ce jour. Ils sont remplis d'égoïsme, recherchent avidement le succès et les biens, et leurs pensées sont occupées par des désirs impurs et des convoitises. Combien devrions-nous nous distinguer d'eux en toutes choses !
            Satan et le monde cherchent à nous séduire. Nous avons alors besoin d'une protection pour notre coeur. La cuirasse de la foi et de l'amour constitue cette protection contre nos penchants. Si notre foi est dirigée vers Christ seul et que nous jouissions d'une communion intime avec Lui dans la conscience de son amour infini, les séductions du monde n'auront alors aucune prise sur nous ; nous ne nous livrerons pas à elles. Mais nos pensées doivent aussi être préservées de s'écarter de la personne de Christ. C'est pourquoi il est nécessaire de porter le casque, l'espérance du salut. Il nous sépare des choses « qui sont sur la terre », étrangères au salut attendu, et nous pouvons ainsi résister à Satan. Le salut, dans lequel nous entrons à la venue du Seigneur, est le couronnement de notre espérance ; la gloire sera le terme de notre chemin.
 
 
                        L'oeuvre de Dieu en nous jusqu'au jour de Jésus Christ
 
            L'apôtre écrivait aux Philippiens : « Etant assuré de ceci même, que celui qui a commencé en vous une bonne oeuvre, l'achèvera jusqu'au jour de Jésus Christ » (1 : 6). Si nous percevons les premiers signes de l'activité du Saint Esprit dans une âme, nous pouvons être certains que Dieu achèvera son oeuvre en elle. Lui-même veut nous préparer de telle sorte qu'en ce jour, qu'Il a continuellement devant lui, nous ne soyons pas couverts de honte, mais que nous recevions une pleine récompense au moment de sa gloire. Depuis le premier jour, les Philippiens avaient pris part à l'Evangile avec zèle ; ils combattaient avec l'apôtre et étaient participants de la grâce dans la défense et la confirmation de l'Evangile. Dieu voulait amener cette oeuvre en eux à maturité. Combien il est souhaitable de donner libre accès à son action !
            D'un autre côté, nous lisons aux versets 9 et 10 du même chapitre : « Et je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas jusqu'au jour de Christ ». C'est l'amour qui nous aide en cela. Il est la véritable source de la connaissance et de l'intelligence. Il ne s'agit pas seulement de distinguer entre le bien et le mal, mais de discerner aussi ce qui est agréable au Seigneur. Nous devons jouir d'une heureuse communion avec Lui pour découvrir les choses excellentes devant Lui, et l'amour nous incitera aussi à les faire.
            Si nous donnons toute la place à Christ dans notre vie, nous avancerons dans un état de sainteté pratique jusqu'au jour où tout sera manifesté ; nous serons remplis du fruit de la justice, il sera vu dans la gloire. Mais il sera alors inexistant s'il n'a pas été produit sur notre chemin ici-bas. Dans sa grâce, Jésus Christ aimerait le produire en nous par l'amour, à la gloire et à la louange de Dieu.
 
 
                        Le jour rendra manifeste l'ouvrage de chacun
 
            En 1 Corinthiens 3 : 12-15, Paul en vient à parler de l'oeuvre du service dont chacun est personnellement responsable. Il dit : « Or si quelqu'un édifie sur ce fondement de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu'il est révélé au feu ; et quel est l'ouvrage de chacun, le feu l'éprouvera ». Chacun recevra une récompense ou éprouvera une perte.
            L'apôtre, selon la grâce qui lui avait été donnée, a posé le fondement « comme un sage architecte » et, par son service dévoué et agréable à Dieu, il a pu conduire de très nombreuses personnes au Seigneur. Il s'est aussi efforcé, avec une grande fidélité, à exhorter tout homme et à l'enseigner en toute sagesse, afin de le présenter parfait en Christ (Col. 1 : 28). Ainsi par son service, des assemblées ont été formées dans beaucoup de lieux dans le monde d'alors. Elles seront pour sa gloire au jour du Seigneur Jésus. Il écrivait par exemple aux Thessaloniciens : « Car quelle est notre espérance ou notre joie ou la couronne dont nous nous glorifions ? N'est-ce pas bien vous devant notre Seigneur Jésus, à sa venue ? Car vous, vous êtes notre gloire et notre joie » (1 Thes. 2 : 19, 20 ; comparer avec 2 Cor. 1 : 14 ; Phil. 2 : 16).
            Parmi ceux qui cherchent aujourd'hui à servir le Seigneur, plus d'un pensera : Combien je me trouve loin derrière ce serviteur du Seigneur si richement béni ! Que restera-t-il encore de mon faible service en ce jour-là ? – Mais certainement les fruits de notre activité pour le Seigneur ne sont pas perdus, si elle s'est déroulée dans Sa dépendance et dans Sa force ; celui qui aura été fidèle dans les petites choses retrouvera avec émerveillement tout ce que la grâce aura pu produire en lui et par lui. C'est pourquoi, la pensée du jour du Seigneur, du jour de la manifestation, nous est aussi en consolation et en encouragement. Le Seigneur n'attend pas le même rapport de celui qui a reçu un talent que de tel autre auquel il en a été confié cinq. N'oublions pas qu'il récompense la fidélité. Là, tout sera à la gloire et à la louange de Dieu ; nous n'y serons rien d'autre que les objets d'une grâce incompréhensible, imméritée et surabondante.
 
            Que la perspective de ce jour imminent de Christ nous encourage, dans ces temps mauvais, à combattre le bon combat et à garder la foi ! Alors cette parole de l'apôtre s'appliquera aussi à nous, selon notre mesure : « Désormais m'est réservée le couronne de justice, que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8).
 
 
 
LES COURONNES
 
            L'homme naturel aime à se distinguer d'une manière ou d'une autre aux yeux de ses semblables. C'est dans sa nature. Outre la convoitise de la chair et la convoitise des yeux, c'est l'orgueil de la vie qui le caractérise et il se manifeste lors de l'exercice de ses capacités et de ses dons, lors des compétitions sportives et même dans son travail quotidien. Déjà le Prédicateur a fait cette constatation : « J'ai vu tout le labeur et toute l'habileté dans le travail : que c'est une jalousie de l'un contre l'autre » (Ecc. 4 : 4).
            Qu'il exploite les autres ou leur porte préjudice dans sa poursuite de la gloire et de la puissance, peu lui importe. Pourvu seulement qu'il puisse s'élever au-dessus d'eux.
            Mais il pense bien peu au fait que les distinctions, les titres et les couronnes, qu'il reçoit des hommes, sont périssables et seulement pour cette terre. « Comme il est sorti du ventre de sa mère, il s'en retournera nu, s'en allant comme il est venu, et de son travail il n'emportera rien qu'il puisse prendre dans sa main » (Ecc. 5 : 15).
 
 
                        Dieu veut honorer et récompenser des hommes
 
            En lisant la Parole, nous remarquons que Dieu également se plaît à honorer et à récompenser certaines personnes. Toutefois, il agit évidemment en cela aussi selon ses propres principes divins, qui sont à l'opposé des pensées de l'homme.
            Tout d'abord, nous devons constater que, aux yeux de Dieu, nous étions tous « morts  dans nos fautes et dans nos péchés » (Eph. 2 : 1). La seule chose que nous avions méritée, dans notre état de pécheur, était la mort. Nous n'avions pas la vie de Dieu, laquelle seule produit un fruit qu'il peut reconnaître. Que nous lui ayons apporté des offrandes (comme Caïn), que nous ayons fait des oeuvres de loi (comme les pharisiens) ou que nous nous soyons occupés à ces oeuvres philanthropiques qui ont une si grande valeur devant les hommes et font leur admiration – Dieu ne peut pas nous attribuer de récompense pour ces choses. « Quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n'aie pas l'amour », - un caractère de la vie de Dieu – « cela ne me profite de rien » (1 Cor. 13 : 3).
            Dieu doit ainsi premièrement amener l'homme dans un état qui lui permette de porter du fruit pour Lui et à faire des oeuvres pour lesquelles Il peut le récompenser. C'est possible seulement s'il est un sarment qui demeure dans le vrai Cep : la sève, qui produit le raisin, provient du cep. Un tel sarment est celui qui a été amené par la foi dans une relation vitale avec Christ.
            Cependant, le Seigneur dit à ceux qui sont unis à lui comme le sarment l'est au cep : « Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, à moins qu'il ne demeure dans le cep, de même vous non plus vous ne le pouvez pas, à moins que vous ne demeuriez en moi... Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 4-5). Etre converti, avoir la vie, être né de nouveau, telle est la condition essentielle pour porter du fruit. Mais la réalisation pratique de cette parole du Seigneur : « demeurez en moi » est nécessaire aussi. Seul celui qui demeure dans Sa communion et dans Sa dépendance et se laisse donner par Lui tout ce qui est nécessaire pour l'accomplissement des oeuvres qu'Il peut reconnaître : sagesse, force, amour, grâce sur grâce, portera beaucoup de fruit.
            Ainsi ce qui vient du « moi » et doit conduire au service et aux « bonnes » oeuvres avec pourtant un grand déploiement d'énergie, de réflexion et même d'abnégation, n'est pas acceptable devant Dieu. Mais Il veut récompenser ce qui vient de lui, ce qui est le résultat de sa propre activité et ce qui est du commencement à la fin une oeuvre de sa grâce en Christ. Cela est contraire à la logique humaine, mais est une preuve de faveur et de bonté infinie envers ceux qui, par eux-mêmes, ne peuvent rien faire qui soit agréable à Dieu !
            L'apôtre confesse en Romains 15 : 18-19 : « Je n'oserai rien dire que Christ n'ait accompli par moi... par la puissance de l'Esprit de Dieu ». Et, en 1 Corinthiens 15 : 10 : « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine, mais j'ai travaillé beaucoup plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi ».
            Ce ne sont pas les qualités personnelles qui sont récompensées, malgré toute l'admiration que les hommes peuvent leur porter. Il ne sera pas non plus distribué, un jour, de récompense spéciale pour le don particulier qui aura été donné à l'un ou à l'autre par le Seigneur. Il ne regarde pas non plus aux résultats du travail, tels que l'homme peut les voir ; car celui-ci se trompe souvent et n'est pas capable de discerner les choses comme Dieu les voit. Il récompense plutôt l'accomplissement fidèle des tâches qu'il nous a confiées. L'apôtre dit : « Chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail » (1 Cor. 3 : 8).
 
 
                        Récompense comme encouragement
 
            Toute notre activité doit cependant avoir lieu par amour pour Celui qui a tout fait pour nous. Pourquoi donc est-il tant question de récompense dans la Parole ?
Certainement pas pour nourrir le sentiment de notre propre valeur ! Dans la plupart des passages en rapport avec ce sujet, la récompense est présentée comme étant donnée aux fidèles dans le ciel : « Jusqu'à ce que le Seigneur vienne... et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu » (1 Cor. 4 : 5). « Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux » (Matt. 5 : 12). Mais dans le ciel, nous aurons quitté ce corps dans lequel habite encore la « chair » qui veut toujours souiller nos coeurs par des pensées d'orgueil. Quelle délivrance quand nous serons libérés de ce corps et quand nous aurons un corps conforme à celui de notre Seigneur ! Alors il n'y aura plus en nous de propension à être « désireux de vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres et en nous portant envie les uns aux autres » (Gal. 5 : 26). Nous ne serons pas tentés de nous évaluer réciproquement d'après la récompense reçue. Dans la pleine lumière de Dieu, nous serons les uns et les autres remplis et pénétrés de son amour.
            Non, si maintenant le Seigneur place si souvent la récompense devant nos yeux, alors que nous le suivons ici-bas, le servons et combattons pour Lui, c'est qu'Il veut par ce moyen nous stimuler et nous encourager. N'a-t-Il pas lui-même enduré la croix à cause de la joie qui était devant Lui ? Ainsi, ce qui est placé devant les yeux de notre foi pour la fin de notre course : « louange, gloire et honneur dans la révélation de Jésus Christ », doit également nous inciter à prendre sur nous toutes les peines du service et du combat, comme aussi le mépris de la part des hommes à cause de Son nom.
            « Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous retrancheront de leur société, et qu'ils vous insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel » (Luc 6 : 22, 23). « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58). « Si l'ouvrage de quelqu'un qu'il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense » (1 Cor. 3 : 14). « Celui qui moissonne reçoit un salaire et assemble du fruit en vie éternelle ; afin que, et celui qui sème et celui qui moissonne, se réjouissent ensemble » (Jean 4 : 36). « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apoc. 22 : 12).
            Le prix décerné, à l'arrivée, au concurrent dévoué et persévérant doit l'inciter à s'engager corps et âme et à ne pas se laisser retenir par rien dans sa course : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous, mais un seul reçoit le prix ? Courez de telle manière que vous le remportiez. Or quiconque combat dans l'arène vit de régime en toutes choses ; eux donc, afin de recevoir une couronne corruptible ; mais nous, afin d'en recevoir une incorruptible » (1 Cor. 9 : 24, 25). « Oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 14). « Que personne ne vous frustre du prix du combat » (Col. 2 : 18).
 
 
                        Différentes couronnes
 
            Sous quelle forme la récompense est-elle donnée au fidèle ?
            Dans la parabole des dix mines (Luc 19), le Seigneur, « après qu'il eut reçu le royaume », établit les esclaves fidèles sur autant de villes dans le royaume qu'ils auront produit de mines avec celles qui leur ont été données. Ce qui laisse bien entendre que, d'une part, la récompense consiste dans la participation à son règne dans le royaume à venir sur la terre.
            D'autre part, différentes couronnes sont promises aux croyants selon leur « propre travail » : elles représentent leur récompense personnelle.
 
                                  - la « couronne de vie » :
 
            Le Seigneur a promis la « couronne de vie » à ceux « qui l'aiment » (Jac. 1 : 12). Quiconque croit au Fils unique de Dieu a la vie éternelle (Jean 3 : 16) ; il ne perdra pas cette vie, même s'il doit passer par la mort.
            Pouvons-nous dire, dès lors, que tous les croyants qui sont nés de nouveau recevront la couronne de vie ? Tous, ils aiment le Seigneur Jésus, leur Sauveur, dans une certaine mesure. Mais n'y a-t-il pas là des différences ? Certains témoignent de leur amour pour Lui par leur obéissance (Jean 14 : 21) ou en perdant leur vie par amour pour Lui – c'est-à-dire en se renonçant eux-mêmes – (Luc 9 : 23, 24), alors que d'autres sont moins zélés.
Jacques dit à ce sujet que l'homme qui est manifesté fidèle dans les diverses tentations de la vie, par lesquelles Dieu nous conduit pour fortifier notre foi, recevra la couronne de vie.
En Romains 2 : 6, 7, Paul écrit que Dieu « rendra à chacun selon ses oeuvres : à ceux qui, en persévérant dans les bonnes oeuvres, cherchent la gloire et l'honneur et l'incorruptibilité, - la vie éternelle ». Ici la vie éternelle est une récompense.
            A l'assemblée à Smyrne aussi - c'est-à-dire aux chrétiens qui, au début du christianisme, avaient à traverser de grandes tribulations, sous la menace continuelle de terminer leur vie comme martyrs -, le Seigneur dit : « Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc. 2 : 10). Il veut ainsi les encourager en leur disant : Même si l'ennemi peut prendre votre vie terrestre, j'ai en réserve une vie infiniment plus glorieuse dont je veux vous couronner.
 
                                  - la « couronne inflétrissable de gloire » :
 
            Pierre exhorte les anciens : « Paissez le troupeau de Dieu qui est avec vous, le surveillant, non point par contrainte, mais volontairement, ni pour un gain honteux, mais de bon gré, ni comme dominant sur des héritages, mais en étant les modèles du troupeau ; et quand le souverain pasteur sera manifesté, vous recevrez la couronne inflétrissable de gloire » (1 Pier. 5 : 2-4).
            Pierre parle souvent dans son épître de la gloire. Sur la montagne de la transfiguration, il avait vu notre Seigneur Jésus Christ dans la gloire et avait entendu de la « gloire magnifique » la voix du Père qui rendait témoignage à son Fils. Pierre allait au-devant de cette gloire et savait qu'il y aurait aussi part.
            La tâche des pasteurs est de conduire le troupeau de Dieu au-devant de cette gloire. C'est un service d'abnégation qui ne doit pas être fait pour obtenir un gain honteux ici-bas ni pour dominer sur le troupeau ou se mettre en vue. La récompense suivra là-haut. Les pasteurs fidèles y recevront la couronne de gloire, c'est-à-dire une part spéciale à la gloire. N'est-ce pas là un grand encouragement dans ce service qui apporte avec lui tant de peines, de difficultés et de déceptions ?
 
                                  - la « couronne de justice » :
           
            Paul attendait la « couronne de justice » (2 Tim. 4 : 8). Elle sera donnée à tous ceux qui aiment l'apparition du Seigneur, comme « leur vie », comme le seul but vers lequel ils courent, comme Celui qu'ils servent et auquel ils se sont donnés. Celui qui l'attend ainsi, marche dans la justice pratique. Sa vie est juste devant Dieu, en accord avec sa volonté et ses pensées. Mais tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés (2 Tim. 3 : 12) par ceux qui marchent dans un chemin de propre volonté et d'injustice. Paul en avait fait l'expérience dans une mesure particulière (voir 2 Cor. 11 : 23 et suivants). Mais maintenant, au moment de son départ, il pouvait dire : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi : désormais m'est réservée la couronne de justice ». Quelle récompense pour lui et pour tous ceux qui ont connu tant de maux dans ce monde à cause de leur vie de justice pratique !
 
                                  - « la joie et la couronne » de l'apôtre Paul :
           
            L'apôtre considérait les différentes assemblées qui avaient été formées par suite de son service comme sa couronne, comme la récompense de son travail.
            Il appelle les Philippiens : « Mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne » (4 : 1).
            Il écrit aux Thessaloniciens : « Quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions ? N'est-ce pas bien vous devant notre Seigneur Jésus à sa venue ? Car vous, vous êtes notre gloire et notre joie » (1 Thes. 2 : 19, 20).
Sa requête était qu'ils achèvent leur course avec fidélité, « pour ma gloire au jour de Christ, en témoignage que je n'ai pas couru en vain ni travaillé en vain » (Phil. 2 : 16).
Jean dit aussi : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que nous ne perdions pas ce que nous avons opéré, mais que nous recevions un plein salaire » (2 Jean 8).
 
            Nous comprenons que le Seigneur nous parle de récompense pour nous encourager et nous stimuler dans le service. Moins compréhensible, en revanche, peut nous paraître le fait que les apôtres étaient si soucieux que leur soient conservées les couronnes, récompense de leur travail. Cela nous conduit à la question suivante.
 
 
                        Que ferons-nous avec ces couronnes ?
 
            En Apocalypse 4, les rachetés dans le ciel sont représentés par l'image des vingt-quatre anciens ; il s'agit aussi bien des croyants de l'Ancien Testament que de ceux qui ont été ajoutés à l'assemblée de Dieu depuis le temps des apôtres. Ils portent sur leurs têtes des couronnes d'or, la récompense pour leur service sur la terre.
            Mais aussitôt que les quatre animaux rendent gloire et honneur et action de grâces à Celui qui est assis sur le trône, les anciens tombent sur leurs faces devant Lui, l'adorent, jettent leurs couronnes devant le trône et disent : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l'honneur, et la puissance... » (v. 9-11).
            En se prosternant ainsi, les rachetés confessent : nous ne sommes rien. Si nous avons porté du fruit pour Toi sur la terre, si nous avons pu te servir et si tu nous as donné une récompense et des couronnes – tout cela n'est que l'oeuvre de ta grâce dans le Christ Jésus. Toute la gloire et l'honneur Te reviennent ! Tu es digne, nous ne le sommes pas !
            Si donc les couronnes sont un témoignage de l'activité de Dieu dans ses instruments, les rachetés alors qu'ils étaient encore sur la terre, ne désirerons-nous pas, avec les apôtres, avoir plusieurs couronnes pour les jeter à ses pieds et pour exalter ainsi sa grâce et sa gloire ?
            Alors tout prend sa juste place : Dieu, que les hommes ont déshonoré sur la terre, reçoit là-haut gloire et honneur non seulement de la part des anges, mais aussi de la part des myriades de saints. Au nom de Jésus se ploiera tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et toute langue confessera que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2). Sa tête, qui a porté autrefois la couronne d'épines, sera ornée de nombreux diadèmes. Son nom sera alors : Roi des rois, et Seigneur des seigneurs (Apoc. 19). Les siens, qui l'ont suivi sur la terre et qui ont porté son opprobre, seront glorifiés avec lui, alors que les hommes qui ne l'ont pas accepté, perdront tous leurs titres et leurs couronnes. A Satan aussi, l'adversaire du Seigneur, seront ôtés les sept diadèmes usurpés (Apoc. 12 : 3) au moment où il sera finalement jeté dans l'étant de feu et de soufre.
 
            Puissions-nous vivre déjà maintenant dans la lumière de cette gloire céleste !
 
 
                         D'après  W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »