« VA VERS LA FOURMI, PARESSEUX » (Prov. 6 : 6)
Retenons l'instruction que Dieu nous donne par l'exemple de la fourmi (Proverbes 6)
Recherchons, dans l'humilité, la fonction que Dieu a donnée à chacun dans le corps de Christ (Romains 12 ; 1 Corinthiens 3)
Ne cherchons pas à excuser notre inactivité, désirons au contraire honorer le Seigneur en travaillant pour Lui
« Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies, et sois sage. Elle qui n'a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, elle prépare en été son pain, elle amasse pendant la moisson sa nourriture. Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir… et ta pauvreté viendra comme un voyageur, et ton dénuement comme un homme armé » (Prov. 6 : 6-11).
« Il y a quatre choses petites sur la terre, qui sont sages entre les sages : les fourmis, peuple sans force, et qui préparent en été leurs vivres… » (Prov. 30 : 24-25).
Nous désirons considérer ce que le livre des Proverbes nous enseigne par cet exemple de la fourmi, et en particulier l'avertissement qu'il fournit au sujet de la paresse. Puis, en nous souvenant des responsabilités qui découlent de la place que tout croyant occupe comme membre du corps de Christ, nous noterons quelques mises en garde et exhortations de la Parole de Dieu concernant l'activité du chrétien.
« Interroge les bêtes, elles t'instruiront », avait déjà dit Job (12 : 7). Dans le livre des Proverbes, la Parole conseille au paresseux de rendre visite à la fourmilière. La fourmi fait partie de ces choses sages et belles qu'Agur aussi a observées et regroupées pour notre instruction.
De tous les animaux, les fourmis sont celles qui ressemblent le plus à l'homme, non par leur forme extérieure et leur taille, mais par leurs moeurs. Comme nous, elles marchent sur la terre ferme, vivent en société et construisent des habitations à étages (jusqu'à 40 !). Entre elles, elles se rendent toutes sortes de service, travaillent de concert et savent se comprendre. Elles font preuve de sagacité et de zèle !
Que de leçons profitables l'on peut apprendre de ce petit peuple plein d'activité industrieuse à propos de nombreuses vertus : la diligence, la persévérance, la prudence. Il est un exemple d'ordre, d'entraide, et il se soumet apparemment à une discipline librement consentie. Pas une des fourmis ne reste inactive, et si décidément le fardeau s'avère trop lourd, une compagne accourt à son aide. Sachons observer ces vivantes instructions que Dieu a disposées ici ou là dans sa création : « Tes oeuvres sont merveilleuses et mon âme le sait très bien » (Ps. 139 : 14).
« Sois sage » ; il y a probablement un peu d'ironie dans ce conseil donné à un homme : prendre pour modèle ce petit insecte ! La fourmi n'a personne pour l'inciter au travail ; son instinct lui suffit. « Elle prépare en été son pain, elle amasse pendant la moisson sa nourriture (v. 8). Cette activité est rappelée au chapitre 30 : « les fourmis, peuple sans force, et qui préparent en été leurs vivres » (v. 25). Aussi, quand la moisson est terminée, sa provision est faite.
La paresse est le fruit de la sottise puisqu'elle ne pense pas au lendemain ; s'y laisser aller, prépare une vie absolument misérable. Que d'avertissements donne au sujet de la paresse ce livre des Proverbes – une vingtaine ! « Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? » (v. 9). N'auras-tu donc jamais le courage de te lever pour travailler ?
En parlant ainsi, nous pensons tout particulièrement au travail spirituel, auquel un enfant de Dieu doit s'appliquer avec ardeur, pour être agréable à Celui auquel il appartient désormais.
Le Seigneur invitait les disciples - après un temps d'activité intense à Son service - à se reposer « un peu » (Marc 6 : 31). Il nous faut reprendre des forces spirituelles dans Sa compagnie, à l'écart de l'agitation perpétuelle de ce monde. Lui-même en donnait souvent l'exemple (Jean 6 : 15).
Mais dans ce passage, il s'agit au contraire d'un paresseux. On cherche à le réveiller, à l'inciter à l'action. Or il reste obstinément sur son lit ; il réclame un peu de répit, ce peu risque fort de devenir beaucoup ! La Parole avertit : si nous avons de telles dispositions intérieures, une pauvreté méritée - matérielle, et spirituelle aussi – viendra « comme un voyageur », et le dénuement, « comme un homme armé » (v. 11).
Les hommes se préoccupent généralement d'avoir, si possible, une vieillesse facile. Ils cherchent à obtenir l'aide nécessaire en cas de maladie. Mais souvent ils se montrent très négligents pour se mettre en règle avec Dieu et amasser les seules vraies richesses qui demeurent éternellement.
Peut-être l'un de nos lecteurs s'est-il montré jusqu'ici insouciant, remettant à plus tard une repentance qui peut-être n'aura jamais lieu – avec pour conséquence de se retrouver en enfer, pour une éternité de malheur ? Notre désir, en ce jour de grâce, est de pousser le cri du maître des rameurs à l'égard de Jonas couché et dormant profondément, en dépit d'une tempête qui faisait rage - comme aujourd'hui dans ce monde : « Que fais-tu, dormeur ? Lève-toi, crie à ton Dieu ! » (Jonas 1 : 6).
Recherchons, dans l'humilité, la fonction que Dieu a donnée à chacun dans le corps de Christ (Romains 12 ; 1 Corinthiens 3)
En écrivant aux croyants de Rome, l'apôtre Paul les invite à ne pas rester inutiles : « Quant à l'activité, pas paresseux ; fervents en esprit ; servant le Seigneur » (Rom. 12 : 11).
Les croyants sont « un seul corps en Christ et, chacun individuellement, membres les uns des autres » (v. 5). Chaque croyant est un « membre du corps de Christ » ; et chacun a reçu, à ce titre, un don de grâce.
Chrétiens, apprenons à nous juger, à rester humbles, à ne pas avoir une « haute opinion de nous-mêmes » ; ayons « de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun » (v. 3). Mais pensons que nous avons des « dons de grâce différents » et « selon la grâce qui nous a été donnée… prophétisons selon la proportion de foi… soyons occupés du service ; celui qui enseigne, qu'il s'applique à l'enseignement ; celui qui exhorte, à l'exhortation ; celui qui distribue, qu'il le fasse avec simplicité ; celui qui est à la tête, qu'il conduise soigneusement ; celui qui exerce la miséricorde, qu'il le fasse joyeusement » (v. 6-8).
Toutes ces activités supposent de la persévérance. Sans doute certaines conviennent plutôt à des chrétiens déjà avancés en âge, ayant un peu d'expérience, mais ce n'est pas toujours le cas. Présentons à Dieu ce qui lui appartient : « nos corps, en sacrifice vivant » (Rom. 12 : 1-2) : Il désire agir par ce moyen.
Mais avant de servir, cherchons la volonté de Dieu au moyen de notre intelligence renouvelée (Col. 1 : 9-10). Cette volonté est toujours « bonne, agréable et parfaite » – pesons soigneusement chacun de ces mots (Rom. 12 : 2 ; Jean 4 : 34). Si nous ne recherchons pas le chemin à suivre, c'est peut-être parce que nous ne réalisons pas les conséquences de notre inertie sur l'ensemble du corps de Christ.
Un chrétien peut parfois, hélas, afficher toute sa vie ses intentions d'agir et quitter finalement ce monde sans avoir été utile à Christ et à son assemblée. C'est le sens de la question sérieuse posée par le maître de maison dans une parabole : « Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour à ne rien faire ? » (Matt. 20 : 6). Ces ouvriers étaient oisifs et pourtant c'était déjà la onzième heure ! Toutefois, dans sa bonté, le Maître se montre prêt à les envoyer dans sa vigne et même à les récompenser.
L'ouvrage fourni par un enfant de Dieu peut être de mauvaise qualité. Si la Parole de Dieu cite parmi les matériaux employés l'or (image de la justice de Dieu), l'argent (figure de la rédemption), les pierres précieuses (qui évoquent les gloires de Christ) tous édifiés sur le seul vrai fondement, qui est Jésus Christ, elle parle aussi de bois, de foin et de chaume. Tout sera bientôt éprouvé par le feu : l'ouvrage édifié sur le bon fondement, Christ, avec des matériaux nobles, résistera et recevra sa récompense. Mais si l'ouvrage vient à être consumé, le racheté en éprouvera une perte. Lui-même sera sauvé, toutefois comme à travers le feu (1 Cor. 3 : 11-15).
Le monde dans lequel nous vivons va s'écrouler ; ce superbe édifice sera détruit jusqu'en ses fondements. Prenons garde de ne pas nous laisser séduire : les hommes, même ceux qui sont pieux (1 Sam. 16 : 7) sont si vite trompés par une belle apparence !
Au moment où le Seigneur sortait du temple, l'un de ses disciples voulut attirer son attention sur les grandes pierres choisies au moment de la construction de cet édifice. Il admirait les bâtiments majestueux du temple construit par Hérode qui cherchait à gagner la confiance des Juifs. Jésus lui répondit : « Tu vois ces grands bâtiments ? Il ne sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit jeté à terre ! » (Marc 13 : 1-2). D'ailleurs le moment approchait où ce temple allait déjà rester « désert » : Jésus en sortirait pour n'y plus revenir (Matt. 23 : 38) !
Ne cherchons pas à excuser notre inactivité, désirons au contraire honorer le Seigneur en travaillant pour Lui
Personne n'admet facilement ses prédispositions à la paresse, en tout cas son manque habituel d'énergie. Mais Dieu connaît très bien nos tendances et sa Parole nous met en garde ; elles se présentent parfois de façon subtile. On se persuade que des délais sont indispensables avant de commencer d'agir. En fait, on renvoie à plus tard ce que l'on estime - sans le dire - inintéressant ou trop pénible.
Le livre des Proverbes nous avertit : « A cause de l'hiver, le paresseux ne laboure pas » (20 : 4) ; il préfère attendre une meilleure saison. Le Seigneur disait : « Il me faut travailler aux oeuvres de celui qui m'a envoyé tandis qu'il fait jour » (Jean 9 : 4). Il déclarait déjà prophétiquement : « Le zèle de ta maison m'a dévoré » (Ps. 69 : 9) et Il met ses disciples en garde : « La nuit vient, dans laquelle personne ne pourra travailler » (Jean 9 : 4).
Dans une circonstance rapportée par l'évangile de Marc, Jésus et ses disciples, devant l'afflux continuel des foules, « n'avaient pas même le temps de manger » (Marc 6 : 31) ; mais le Seigneur poursuivait son oeuvre d'amour !
Nous cherchons peut-être des excuses à notre oisiveté, en prétendant par manque de foi que vraiment les obstacles sont insurmontables ! « Il y a un lion rugissant sur le chemin, un lion dans les rues » (Prov. 26 : 13), ou encore la voie qu'il faudrait emprunter ressemble par trop à une haie d'épines (Prov. 15 : 19).
Un chrétien attaché au Seigneur sera souvent conduit à agir, même si « les vents » sont contraires. Au cours de son séjour difficile à Ephèse, Paul fait savoir aux saints son intention d'y rester. Il déclare : « Une porte grande et efficace m'est ouverte, et il y a beaucoup d'adversaires » (1 Cor. 16 : 9). Il invite aussi à une activité commune les croyants à Philippes : « Combattant ensemble d'une même âme, par la foi de l'évangile, sans être en rien épouvantés par les adversaires » (Phil. 1 : 27-28).
Ils sont assez nombreux parmi les chrétiens ceux qui, au lieu de chercher eux-mêmes soigneusement la volonté de Dieu, attendent que quelqu'un leur suggère ce qu'ils pourraient faire pour servir les intérêts du Seigneur au milieu des siens et à l'égard d'un monde qui périt loin de Dieu.
Hélas, on peut en venir, au lieu de « labourer », à courir après les fainéants (Prov. 29 : 19). Les buts recherchés par « ceux qui habitent sur cette terre » (Apoc. 14 : 6) peuvent alors devenir les nôtres : « orgueil, abondance de pain et insouciant repos » (Ezé. 16 : 49).
Un autre motif souvent invoqué est le manque de disponibilité ! Il faudrait plutôt reconnaître que nous trouvons le temps nécessaire pour mener à bien ce qui est devenu, à nos yeux, une priorité. Que d'heures gaspillées à des activités inutiles du point de vue spirituel ! Le Seigneur exhorte ses disciples : « Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jean 6 : 27).
Pour s'excuser, on affirme souvent aussi : « Je ne peux pas assumer cette tâche, je n'ai pas reçu les moyens spirituels nécessaires pour la mener à bien ». C'est oublier que le Seigneur ne confie jamais un service sans donner les ressources pour l'accomplir. « Sans force », nous le sommes tous par nature (Rom. 5 : 6), mais la force est en Lui, afin de marcher « de force en force » (Ps. 84 : 5, 7).
L'apôtre Paul appelle ses frères en Christ à considérer leur appel : il n'y a pas beaucoup de sages « selon la chair », pas beaucoup de puissants ni de nobles parmi eux. Il leur est d'ailleurs plus difficile de devenir des « petits enfants » (Matt. 18 : 3 ; 11 : 25) ! « Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages… les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes… les choses viles du monde, celles qui sont méprisées et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont (1 Cor. 1 : 27-29) ! Aussi, nulle chair ne peut se glorifier devant Dieu. Qu'importe au croyant sa valeur intrinsèque, puisqu'il est en Christ ; c'est Lui qui est pour le chrétien « sagesse, justice, sainteté et rédemption ». Dès lors celui qui voudrait se glorifier, doit le faire dans le Seigneur (v. 30-31).
Chrétiens, soyons attentifs à la manière dont notre vie se déroule. Nous pouvons devenir « paresseux à écouter » comme les Hébreux (Héb. 5 : 11). Ils ne l'avaient pas toujours été ! Mais la fraîcheur du premier amour avait été remplacée par un certain sommeil spirituel. Cette forme de paresse n'est-elle pas fréquente aujourd'hui parmi les enfants de Dieu ?
La paresse peut avoir d'autres conséquences. Elle se manifeste en particulier au sujet de l'espérance chrétienne (Héb. 6 : 12). Or, celle-ci doit être vivante dans nos coeurs. Elle aura des conséquences sanctifiantes sur notre comportement (1 Jean 3 : 3). Nos « intérêts » ici-bas ne prendront plus dans nos pensées une place prépondérante.
La paresse peut aussi se manifester à l'égard du don que le Seigneur nous a confié. On peut le cacher dans la terre au lieu de le faire valoir pour Lui (Matt. 25 : 26). Archippe est exhorté à ce sujet (Col. 4 : 17).
Retenons aussi les exhortations de Pierre au début de sa deuxième épître. Il commence par rappeler que les chrétiens ont « échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». Désormais, il leur convient donc d'apporter tout empressement pour joindre à leur foi, la vertu, la connaissance, la tempérance, la patience, la piété, l'affection fraternelle, et l'amour qui couronne toutes ces vertus (2 Pier. 1 : 4-7). « Si ces choses sont en vous et y abondent », poursuit l'apôtre, « elles ont pour effet de ne pas vous laisser inactifs ni stériles pour ce qui concerne la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ » (v. 8). Ces vertus ne constituent-elles pas la preuve que l'on connaît le Seigneur et que l'on désire l'honorer ? Une vie pour Lui, pleine et abondante, en résulte, conforme à son désir pour ses brebis (Jean 10 : 10).
Toutes les ressources sont en Christ pour réaliser ce programme et produire des fruits à la gloire de Dieu !
Ph. L 09- 03- 09
Prends ma vie, elle doit être à Toi seul, ô divin Maître,
Que sur le flot de mes jours, ton regard brille toujours !
Que ma volonté devienne la servante de la tienne ;
Fais ton trône de mon coeur : il t'appartient, bon Sauveur.
Qu'ainsi mon amour répande à tes pieds son humble offrande :
Prends-moi, dès mes premiers jours ! Tout à toi seul, pour toujours !