COURTE ETUDE SUR LA VENUE DU SEIGNEUR (2)
1- Esquisse prophétique (suite)
1.2 Les nations
Dispersés à la Tour de Babel, les hommes dans leur ensemble passent à l'arrière-plan de la scène avec l'appel d'Abraham et la formation du peuple de Dieu : Israël.
Mais lorsqu'Israël, ayant abandonné l'Eternel, est emmené en captivité, Dieu met de nouveau au premier plan les nations quant au gouvernement de la terre. Le « temps des nations » commence avec la captivité d'Israël (Dan. 1 : 1-2 ; 606 av. J.C.) et se prolonge jusqu'à la délivrance complète de Jérusalem par la venue glorieuse du Seigneur.
Le songe de Nebucadnetsar (Dan. 2) est interprété par Daniel, et ses visions par lui-même (Dan. 7 et 8). Celles-ci montrent que la domination est confiée successivement à quatre « empires » :
- Babylone : la tête d'or (Dan. 2 : 32, 38), le lion (Dan. 7 : 4)
- Les Mèdes et les Perses : la poitrine de la statue (Dan. 2 : 39), l'ours (Dan. 7 : 5), dont la conquête sera faite par :
- La Grèce d'Alexandre le Grand : le ventre, les cuisses d'airain (Daniel 2 : 32, 39), le léopard (Dan. 7 : 6), qui tombe à son tour sous les coups de :
- Rome : les jambes et les pieds de la statue (Daniel 2 : 33, 40, 43), la Bête effrayante et terrible (Daniel 7 : 7-8, 19-25).
Soit dans le songe de la statue, soit dans la vision des animaux et dans celles qui suivent, il est mis fin aux divers royaumes terrestres, par la « pierre détachée sans mains » de la vision de Nebucadnetsar (Dan. 2 : 34, 35, 45), le « royaume qui ne sera pas détruit » du Fils de l'Homme (Dan. 7 : 14).
Daniel déclare dans la vision de la quatrième bête qu'au milieu des dix cornes s'élevait une « petite corne » (Dan. 7 : 8, 20-21, 24-25), douée d'une grande puissance, proférant de grandes choses contre le Très Haut, persécutant les saints. Elle représente le même personnage que nous trouvons en Apoc. 13 : 1-9 et de nouveau au chapitre 17.
Sans entrer dans les détails, nous voyons :
Daniel qui considérait les choses dans une perspective lointaine, voit ce chef futur de l'empire romain surgir comme immédiatement. Il ignore totalement le temps de l'Eglise qui, par contre, est pour Jean dans l'Apocalypse une réalité. C'est pourquoi Jean nous parle de « l'éclipse » de l'empire romain : de la bête qui « était, et n'est pas, et va monter de l'abîme » (Apoc. 17 : 8). Cette éclipse de l'empire romain correspond, plus ou moins, à l'espace entre la 69ème et la 70ème semaine de Daniel 9 et au temps de l'Eglise (bien que l'empire romain d'Occident ait subsisté pendant les premiers siècles de l'histoire de l'Eglise sur la terre, mais le principe reste).
Le personnage représenté par la « petite corne » de Daniel 7, et retrouvé dans la bête d'Apocalypse 13 : 1, est aussi ce Prince du chapitre 9 qui fait alliance pour une semaine avec la « multitude » et dont l'oppression universelle (Apoc. 13 : 7) est accentuée dans la seconde moitié de cette semaine : les 3 ans et demi ou 42 mois ou encore 1260 jours de la grande tribulation.
Daniel voyait la fin des quatre empires des nations par l'effet de « la pierre détachée sans mains », l'établissement du royaume du Fils de l'Homme. Le Nouveau Testament nous donne plus de précisions, car Celui qui vaincra la bête, le faux prophète et ceux qui les accompagnent, c'est l'Agneau (Apoc. 17 : 14), Le Seigneur Jésus consumera l'inique par le souffle de Sa bouche et l'anéantira par l'apparition de Sa venue (2 Thes. 2 : 8).
Ainsi l'histoire des nations, dont l'opposition contre Dieu culmine à la fin des temps, se termine par l'apparition glorieuse du Seigneur Jésus et l'établissement de Son règne de paix et de justice pour la bénédiction de toute la terre.
« L'objet du désir de toutes les nations viendra » (Agg. 2 : 7).
1.3 L'Eglise
Le Seigneur Jésus sur la terre, en réponse à l'affirmation de Pierre « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », déclare : « Je bâtirai mon assemblée » (Matt. 16 : 18). C'était donc, à ce moment-là, une chose encore future.
En 1 Cor. 12 : 13, nous voyons que c'est par le baptême du Saint Esprit que tous les croyants ont été constitués en un seul Corps. Ce baptême du Saint Esprit a eu lieu le jour de la Pentecôte (Act. 2) et depuis lors ceux qui croient au Seigneur Jésus sont scellés du Saint Esprit (Eph. 1 : 13) et deviennent participants de ce baptême qui a constitué l'assemblée – ils sont ainsi des membres du corps de Christ.
Il ne s'agit plus de Juifs, d'une part, et de nations, d'autre part, mais d'« un seul homme nouveau » (Eph. 2 : 15) formé et de Juifs amenés à la foi chrétienne et de rachetés tirés des nations (Actes 15 : 14).
L'Eglise ou assemblée qui a commencé le jour de la Pentecôte, formée de Juifs et de Gentils, tous unis « en un seul corps à Dieu par la croix », devient ainsi « une habitation de Dieu par l'Esprit » (Eph. 2 : 15 à 22). Seuls des croyants nés de nouveau, possédant le Saint Esprit font donc partie de l'assemblée de Dieu. De même tous les croyants, sans exception, qui, par la foi, sont devenus enfants de Dieu et ont reçu le Saint-Esprit (Act. 15 : 8 à 9), font partie de cette assemblée. Si, à cause de leur marche ou de leurs profondes erreurs, la discipline doit être exercée à l'endroit de l'un ou de l'autre, les empêchant pour un temps de rendre un témoignage collectif de l'unité du corps de Christ à la table du Seigneur – ou si d'autres encore s'en tiennent éloignés - il n'en reste pas moins qu'ils demeurent membres de son corps et font toujours partie de l'assemblée de Dieu. Une telle part ne dépend pas, en effet, de la marche, mais de l'oeuvre de Christ et de la foi en Lui. Pourtant que de pertes et de souffrances, et surtout de déshonneur pour le nom du Seigneur, lorsque le témoignage pratique ne correspond pas à la position qu'Il nous a acquise.
Ce « mystère » de l'Eglise n'était pas révélé dans l'Ancien Testament (Eph. 3 : 3-6). Dieu s'occupait alors d'un certain peuple, séparé des autres : Israël. Maintenant Dieu tire de ce monde, ici et là, de tous les milieux, des âmes que, par Son Esprit, Il unit entre elles et avec le Seigneur Jésus glorifié. L'Eglise est donc par son essence même en dehors du monde, séparée de lui, n'ayant pas son Objet sur la terre, mais dans le ciel.
C'est là qu'il faut avoir son trésor (Matt. 6 : 20) ; c'est là que nos noms sont écrits (Luc 10 : 20) ; c'est en haut que doivent se diriger nos pensées et nos affections, là où Christ se trouve (Col. 3 : 1-2) ; notre bourgeoisie est là (Phil. 3 : 20). Etre avec le Seigneur Jésus, voir Sa gloire (Jean 17 : 24), Lui être semblable (1 Jean 3 : 2), constitue notre espérance.
Les Thessaloniciens s'étaient « tournés des idoles vers Dieu » pour Le servir sur la terre, et pour attendre des cieux Son Fils Jésus (1 Thes. 1 : 9-10). Un chrétien n'est donc pas quelqu'un à qui il est interdit de faire telle ou telle chose, d'aller à tel ou tel endroit, de participer à telle ou telle manifestation. Mais c'est un homme qui a changé de monde, dont les affections, les désirs se portent ailleurs que ceux des hommes incrédules qui l'entourent.
L'histoire de l'Eglise sur la terre se terminera pour les rachetés par la venue du Seigneur pour enlever les Siens auprès de Lui (1 Thes. 4 : 15-18). L'Eglise professante (dont les vrais croyants auront été enlevés) subsistera encore quelques années comme on le voit en Apocalypse 17, sous la figure de la grande prostituée, pour être finalement détruite par la Bête elle-même (Apoc. 17 : 16-17).
Au début de l'Apocalypse (chapitres 2 et 3), les épîtres aux sept églises donnent un aperçu de l'histoire de l'Eglise dans ce monde. Les quatre dernières montrent que l'état de choses qui s'y trouve décrit dure jusqu'à la venue du Seigneur. Une promesse spéciale est faite à Philadelphie (3 : 10) : « Je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière ». Le texte dit bien : je te garderai hors de l'heure de l'épreuve et non pas à travers l'heure de l'épreuve. De plus la troisième partie de l'Apocalypse : « les choses qui doivent arriver après celle-ci », c'est-à-dire les jugements, commence au chapitre 4, après que s'est achevée l'histoire des « choses qui sont » : l'Eglise, sur la terre.
C'est son Epoux qu'attend l'Eglise ; ce n'est pas le jour de la colère, selon la promesse faite en 1 Thess. 1 : 10. Nous verrons qu'à Sa venue en gloire, le Seigneur est accompagné de tous les saints ; il faut donc qu'ils aient été enlevés auprès de Lui auparavant.
Dans l'époque correspondant à la dernière semaine de Daniel, c'est l'Evangile du royaume qui sera annoncé ; ce ne sera plus l'évangile de la grâce, tel que nous le connaissons aujourd'hui.
L'Eglise ne pourrait donc pas être sur la terre lorsque sera annoncé l'évangile du royaume, puisque le résultat de la foi à l'évangile de la grâce actuel est justement de faire d'un croyant un membre du corps de Christ et non de lui donner une part au royaume terrestre !
Mais si l'on peut penser, d'après ces passages, et d'autres encore, que l'enlèvement de l'Eglise aura lieu avant la grande tribulation, avant même la période des jugements correspondant à la dernière semaine de Daniel, cela ne veut pas dire que les chrétiens ne soient pas appelés à souffrir sur la terre avant la venue du Seigneur !
Beaucoup de chrétiens ont souffert à travers les âges, soit dans des persécutions dirigées spécialement contre eux, soit comme subissant eux aussi les jugements déjà terribles qui se sont abattus sur tant de pays. 1 Pierre 4 : 17 est positif : « Le temps est venu de commencer le jugement par la Maison de Dieu ; mais s'il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de Dieu ? ». Seulement, les jugements qui s'exercent lorsque l'Eglise est sur la terre ont lieu dans une période où la grâce est encore pleinement proclamée, tandis que les jugements de l'époque de la dernière demi-semaine de Daniel ont un caractère inexorable, quoique dans cette période même, une multitude d'âmes aient été sauvée pour le royaume (Apocalypse 7 : 9, 14).
Cette esquisse de l'histoire d'Israël, des nations, et de l'Eglise sur la terre, aboutissant toutes trois à la venue du Seigneur, nous apprend un peu à voir les choses de haut, comme Dieu les voit. Nous avons besoin de sortir de notre petite sphère limitée et de notre égocentrisme pour, dans la Parole, considérer les choses du point de vue de Dieu. Nous comprenons mieux notre petitesse et la grandeur infinie de la Personne de Christ.
D'après une étude de G.A (1949)
(à suivre)