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La cuve d'airain et la mer de fonte
 
La cuve d'airain 
La mer de fonte 


            La cuve d'airain (ou peut-être de cuivre) qui se trouvait dans le parvis du tabernacle d'Israël, de même que la mer de fonte que Salomon plaça dans le parvis du temple, présentent l'une et l'autre une instruction pour nos âmes.
 
 
La cuve d'airain :
             Pour ce qui concerne la cuve, il est important d'observer la place qui lui est dévolue dans les ordonnances divines au sujet du tabernacle. Celles-ci peuvent être divisées en deux parties, de la façon suivante :
            - Exode 25 - Exode 27 : 19 : la manifestation de Dieu Lui-même
            - Exode 27 : 20 - Exode 30 : les moyens par lesquels ses adorateurs pouvaient avoir à faire à Lui.
            La première partie commence donc avec l'arche, le symbole bien connu de la présence de l'Eternel, et la manifestation la plus élevée de Lui-même dans cette période. A partir de là, la pensée se déplace vers l'extérieur jusqu'à ce que le parvis soit atteint.
             La deuxième partie commence par l'huile pour la lumière (Exode 27 : 20-21), car la première leçon que Dieu veut apprendre à ceux qui désirent s'approcher de Lui, c'est qu'Il est lumière, et qu'Il habite dans la lumière. Ensuite vient la sacrificature (Exode 28-29), car comment des hommes faibles et fautifs peuvent-ils avoir à faire avec un Dieu saint, si ce n'est par son moyen ? L'autel d'or, le lieu de l'adoration sacerdotale, suit de manière appropriée (Exode 30 : 1-10) ; enfin, après la mention du demi-sicle pour l'expiation, nous avons la cuve sur laquelle nous voudrions nous arrêter un peu.
            L'eau de la cuve était utilisée par les sacrificateurs pour ôter les souillures qui étaient contractées quotidiennement quand on arrangeait les choses extérieures du tabernacle. Aaron et ses fils typifient Christ et les chrétiens, car tous ceux qui croient sont constitués une famille de sacrificateurs, « une sainte sacrificature » ; c'est ainsi que Pierre désigne les croyants (1 Pierre 2 : 3).
            Ce n'était pas suffisant pour les sacrificateurs de Dieu d'avoir subi un lavage complet lors de leur consécration (Exode 29 : 4) ; ils devaient laver leurs mains et leurs pieds, jour après jour. Le lavage total (auquel l'apôtre fait sans doute référence en Hébreux 10 : 22) est un type de la nouvelle naissance, qui est donnée par la grâce de Dieu à quiconque croit en Jésus. L'oeuvre de Christ nous place dans une  position parfaite devant Dieu et nous rend propres pour nous approcher de Lui. Mais la cuve nous enseigne que nous devons aussi, en pratique, être purifiés pour jouir de sa présence. C'est ce que le psalmiste désirait, alors que dans son affection pour la maison de l'Eternel, le lieu où sa gloire habite, il déclarait : « Je laverai mes mains dans l'innocence, et je ferai le tour de ton autel, ô Éternel ! » (Ps. 26 : 6). Dieu réclame la pureté de pensée et de vie chez ceux qui s'approchent de Lui. Rappelons aussi les paroles de l'apôtre : « Je veux donc que les hommes… élèvent des mains saintes » (1 Tim. 2 : 8).
            La cuve fut faite avec les miroirs des femmes qui s'attroupaient à l'entrée de la tente d'assignation (Exode 38 : 8). Voilà qui évoque le renoncement de soi, car le miroir est un élément important parmi les accessoires de beauté utilisés par une femme. L'abaissement ou la mise de côté de soi sont requis de ceux qui veulent avoir à faire à Dieu. Devant Lui, la chair est dans l'incapacité de se glorifier ; il est évident que l'âme goûte bien peu la présence d'un Dieu saint si la chair est glorifiée. Jacques emploie le miroir comme symbole de la Parole de Dieu (Jacques 1 : 22-25). Elle montre fidèlement l'homme tel qu'il est, quand il s'y regarde. Quelle provision miséricordieuse pour nos circonstances dans le désert ! Si nous nous laissons sonder par la Parole, chaque secret du coeur est exposé, chaque motif impur est détecté, chaque souillure dans la vie pratique est découverte, tels que Dieu les voit. La Parole est à la fois ce qui détecte et ce qui purifie. Elle est pour nous aujourd'hui ce que l'eau de la cuve était pour les sacrificateurs d'Israël. D'où les paroles du Psaume 119 : 9 : « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole ». De là aussi, l'instruction du Seigneur en Jean 13 : 10, quand Il lava les pieds de ses disciples, avant d'aller à la croix.
            Dieu insistait sur l'importance de la pureté auprès des sacrificateurs d'autrefois : « afin qu'ils ne meurent pas » (Exode 30 : 21). Sommes-nous exempts de nous soumettre à de telles recommandations sous prétexte que nous ne vivons pas sous la loi mais sous la grâce ? En aucun cas. Quand la sainteté personnelle est négligée, la sainte main de Dieu se pose en gouvernement sur le contrevenant. Pourquoi ? Parce qu'Il ne nous aime pas ? Non, mais parce qu'Il nous aime, et veut que de façon pratique nous participions à sa sainteté (Hébreux 12 : 10). C'était à cause de leur légèreté à l'égard du mal que l'apôtre dut dire aux Corinthiens : « C'est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu'un assez grand nombre dorment » (1 Corinthiens 11 : 30). Le commandement est toujours aussi impératif qu'avant : « Soyez purs, vous qui portez les vases de l'Éternel ! » (Es. 52 : 11).
 
            Il est tout à fait remarquable qu'aucune mesure ne soit donnée dans les indications concernant la cuve, alors que, en relation avec les différentes parties du tabernacle, des dimensions sont données avec beaucoup de minutie. L'omission dans le cas de la cuve est certainement pleine de signification, comme l'omission des ancêtres de Melchisédech en Genèse 14, dont l'Esprit de Dieu fait tant de cas en Hébreux 7 ! C'est sans aucun doute la façon heureuse de Dieu de nous enseigner que la grâce, qui nous pardonne et nous purifie jour après jour, est sans limite. C'est toujours absolument vrai, aussi graves et fréquentes que puissent être nos souillures : « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9).
 
 
La mer de fonte :
            Examinons maintenant ce que l'Ecriture nous enseigne au sujet de la mer de fonte de Salomon (2 Chr. 4 : 2-5).
            Comme il s'agit d'un développement de la cuve, nous avons nécessairement la même pensée de purification des sacrificateurs, mais il y a aussi d'autres pensées. Le règne de Salomon est de façon remarquable un type du règne futur du Seigneur Jésus. Ce fut une période de paix et de gloire pour Israël, tous les ennemis ayant été battus. Les arrangements du temple évoquent donc divers caractères millénaires. Ainsi nous avons les chérubins regardant « vers la maison » (2 Chr. 3 : 13), c'est-à-dire vers l'extérieur, vers le peuple. Cela évoque la justice divine regardant vers l'extérieur en bénédiction pour les hommes (comparer avec Ps. 72 : 2-3 et Es. 32 : 1). Puis les deux grandes colonnes appelées Jachin (« Il établira ») et Boaz (« en Lui est la force ») nous enseignent que Christ dans le jour de son royaume établira toutes choses en puissance pour son peuple terrestre. Il soutiendra et préservera de la ruine ce qu'Il établira pour eux. Il est le vrai Boaz, le Rédempteur « proche parent » (Ruth 4 : 1).
            Mais quelle est la place de la mer de fonte en relation avec tout cela ? Si nous observons quelques particularités, cela deviendra clair. « Elle était posée sur douze boeufs, trois tournés vers le nord, et trois tournés vers l'occident, et trois tournés vers le midi, et trois tournés vers le levant ; et la mer était sur eux, par-dessus ; et toute leur partie postérieure était en dedans » (2 Chr. 4 : 4). Ceci est très intéressant. Le boeuf est dans l'Ecriture associé au travail patient du laboureur pour Dieu (1 Corinthiens 9 : 9-10) ; douze est le nombre des tribus d'Israël. Selon toute probabilité, il y avait des conduits descendant à travers les bouches des boeufs par lesquels l'eau sortait, si le besoin s'en faisait sentir. Ceci suggère la parole du Seigneur coulant par le moyen d'Israël dans un jour proche en vue de la bénédiction de toutes les nations, car les boeufs regardent vers toutes les directions sous les cieux. Sous l'impulsion puissante de l'effusion de l'Esprit aux derniers jours, de leurs parties intérieures couleront des « fleuves d'eau vive ». Dans le passé, la semence de Jacob a été un peuple froidement conservateur. Ils ont même cherché à empêcher l'évangile, qu'ils ont rejeté pour eux-mêmes, d'aller vers les autres (1 Thes. 2 : 16 ;  Act. 13 : 45 ;  Act. 14 : 2-19). Mais quand le Libérateur sortira de Sion, et quand la grâce divine aura agi dans leurs coeurs, ils réaliseront le propos de Dieu dans leur élection, et se placeront joyeusement dans le courant des opérations de l'Esprit, répandant ainsi la bénédiction au loin : « De Sion sortira la loi, et de Jérusalem, la parole de l'Éternel » (Es. 2 : 3). « Et le résidu de Jacob sera, au milieu de beaucoup de peuples, comme une rosée de par l'Éternel, comme des ondées sur l'herbe » (Mich. 5 : 7). Notez aussi la prière du résidu au Ps. 67 : « Que Dieu use de grâce envers nous et nous bénisse, qu'il fasse lever la lumière de sa face sur nous, pour que ta voie soit connue sur la terre, ton salut parmi toutes les nations ». Comme le fleuve (sans doute au sens littéral) qui sortira du sanctuaire en ce jour, fertilisant partout où il passe (Ezé. 47), les bénédictions de la rédemption sortiront aussi vers les coins les plus éloignés de la terre dans le jour où le coeur d'Israël sera tourné une fois de plus vers Dieu. Car la bénédiction du monde attend la conversion d'Israël.
            Sur le bord de la mer de fonte étaient gravées des fleurs de lis, ce qui transporte nos pensées dans le Cantique des Cantiques, où l'on trouve les fruits variés de la grâce qui seront manifestés en Israël après leur réconciliation. (2 : 2-16). Une belle comparaison, assurément, parlant de pureté et d'humilité, deux caractères toujours délicieux aux yeux du Seigneur. Le contraire est vu en Es. 45 :2-5 où il est question d'une grande corruption jointe à un orgueil pharisaïque. Ces caractères odieux feront alors place au caractère du lis ; à l'école des afflictions, dans le jour à venir, les saintes leçons de Dieu seront apprises.
            Nous ne pouvons pas terminer sans faire une brève référence à Apoc. 4 : 6. Nous voyons là l'entière compagnie des saints célestes, sous le symbole des vingt-quatre anciens, dans la gloire avec le Seigneur. Nous ne les voyons pas, comme en Ephésiens 6, dans leur armure, avec l'épée à la main, mais comme revêtant l'éphod sacerdotal, chacun couronné et assis sur un trône. Les dangers et les besoins du désert sont passés pour toujours. « Devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal » : l'allusion à la mer de fonte dans le sanctuaire terrestre est trop évidente pour qu'on ne puisse pas la reconnaître. Mais ce n'est plus une mer d'eau, mais de glace, un témoin silencieux quoique éloquent de la pureté immuable et inaltérable qui caractérise le domicile éternel des glorifiés. Sur la terre, l'eau (la Parole) est souvent nécessaire à cause des souillures contractées dans le chemin, et qui viennent s'interposer entre nos âmes et Dieu ; dans la bienheureuse scène vers laquelle nous allons, la souillure n'est plus possible. L'eau fait donc place à un cristal éclatant.
 
 
                                                                      W W Fereday  
                                                 Truth for the Last Days -Vol. 3-1904, p.304.