Des femmes qui ont suivi et servi Jésus
Des femmes qui ont compris le Pauvre
Des femmes pieuses dont le service dévoué est consigné dans la Parole
Un exemple et un encouragement pour toutes les femmes chrétiennes
« Et il arriva, par la suite, qu'il traversait villes et villages, prêchant et annonçant le royaume de Dieu ; les douze étaient avec lui, et aussi quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et d'infirmités : Marie, que l'on appelait Magdeleine, dont étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuzas, intendant d'Hérode, Suzanne, et plusieurs autres qui l'assistaient de leurs biens » (Luc 8 : 1-3).
Une réelle connaissance de la Personne de Christ ne s'acquiert que dans la mesure où le coeur est en activité à son égard. S'il devient l'unique objet de nos affections, nous discernerons ce qu'il convient de faire pour Lui être agréables. Notre chemin à sa suite s'en trouvera facilité, qu'il s'agisse de l'adoration, d'un témoignage fidèle ou d'un service pour Lui.
L'évangile de Luc met en relief le côté humain de la personne du Sauveur. Il est vu comme « le Pauvre » (Luc 2 : 7-24 ; 8 : 3 ; 9 : 58), mais « durant les jours de sa chair », Il a rencontré des coeurs qui se sont attachés à sa personne. D'humbles femmes, malgré leur faiblesse, l'ont aimé et servi. Les femmes dans l'Ecriture représentent en général le côté de la faiblesse, mais aussi celui des affections. Parmi celles qui sont mentionnées dans l'évangile de Luc, citons en particulier la belle-mère de Pierre (4 : 39), la femme dans la maison de Simon (7 : 37-38 ; 44-47), Marthe et Marie (10 : 38-40 ; Jean 12 : 2-3). Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée sont venues au sépulcre apporter les aromates qu'elles avaient préparés (23 : 55-56 ; 24 : 1).
Quel exemple pour nous ! Jésus n'est plus sur la terre, mais dans ce monde ennemi, Celui qui a été « méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 3) reste le rejeté. Sommes-nous disposés à partager son opprobre ?
C'est sur les trois premiers versets du chapitre 8 de Luc, qui ne se trouvent que dans cet évangile, que nous désirons fixer un peu notre attention.
Ceux qui ont compris le chemin suivi par « le Pauvre » (Ps. 41 : 1) partagent son humble condition, celle qu'Il occupe volontairement (2 Cor. 8 : 9). Né d'abord dans une crèche, car il n'y avait pas de place pour Lui dans l'hôtellerie (Luc 2 : 7), Il n'aura pas durant son ministère « un lieu pour reposer sa tête » (Luc 2 : 7 ; 9 : 58).
Pourtant, et c'est un des aspects du grand mystère de la piété, Celui qui parcourt, dans l'humilité profonde, les chemins de cette terre souillée par le péché, est le Créateur des mondes (Col. 1 : 16-17), Celui qui commande au vent et à la mer, ordonne aux démons de sortir d'un homme, guérit toutes les maladies et ressuscite des morts. Il envoie Pierre chercher un statère dans le premier poisson qu'il trouvera (Matt. 17 : 27) !
Mais c'est aussi Celui qui demande à une pauvre femme, elle-même assoiffée : « Donne-moi à boire » (Jean 4 : 8). Le passage de Luc 8 parle de quelques femmes pieuses qui ont eu le privilège de l'assister de leurs biens. Sans doute s'agissait-il de celles qui l'avaient déjà suivi depuis la Galilée, en Le servant (Matt. 27 : 55-56).
Mettre ainsi nos biens à la disposition du Seigneur, même s'Il ne se trouve pas actuellement sur la terre, est un grand privilège. Bientôt, Il dira : « En tant que vous l'avez fait à l'un des plus petits qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi » (Matt. 25 : 40). Ce qu'Il nous confie, Il désire que nous l'administrions pour Lui.
Deux genres de personnes sont désignées en Luc 8 : 1-3 : les disciples et les femmes. Les disciples étaient constamment avec Lui : c'était une part précieuse ! Mais seules ces femmes, dans leur affection profonde pour le Maître, ont été rendues capables de discerner, jour après jour, quel service il convenait d'accomplir à son égard. Une connaissance qui ne peut s'acquérir qu'avec le coeur !
Pendant plus de trois ans, le Seigneur, rempli de l'Esprit Saint (Luc 4 : 1, 14), poursuit son activité incessante (Luc 4 : 40). Avec ses disciples, et suivi aussi de ces femmes, Il parcourt la Judée, la Galilée, sans négliger la Samarie méprisée par les Juifs. A travers villes et villages, personne n'est oublié. Il enseigne au bord du lac ou sur les flancs de la montagne. Partout, Il prêche le royaume de Dieu et apporte la bonne nouvelle de la paix avec Dieu.
Ces femmes dévouées, entièrement consacrées au Seigneur, répondent par leur service intelligent, aux besoins du Seigneur et de ceux qui Le suivent. Dans sa merveilleuse grâce et sa grande humilité, Il accepte leur dévouement. Elles agissent selon le rôle particulier qui est dévolu par l'Ecriture à la femme croyante : « Comme il convient à de saintes femmes… afin que la Parole ne soit pas blasphémée » (Tite 2 : 3-5).
Loin de les traiter de façon méprisante - ce qui est parfois le cas même dans bien des religions dans ce monde -, le Seigneur leur accorde, durant son ministère ici-bas, une place d'honneur. Elles se distinguent par leur piété et leurs bonnes oeuvres ! Il permet à Marie de s'asseoir à ses pieds et donne son approbation devant son désir d'écouter sa Parole.
Le service fidèle de plusieurs croyantes est aussi mentionné dans les épîtres (Rom. 16 : 1, 3, 6 ; Phil. 4 : 3 ; 2 Jean 1 : 1, 4).
En Luc 8, le nom de trois femmes pieuses est conservé : on trouve d'abord Marie que l'on appelait Magdeleine en compagnie de Jeanne et de Suzanne. Mais « plusieurs autres » aussi l'assistaient de leurs biens.
Marie était de Magdala, une petite bourgade sur la côte occidentale du lac de Génésareth, au nord de Tibériade. Jésus l'avait délivrée de sept démons, ce qui est probablement le plus haut degré dans un cas de possession (Marc 16 : 9 ; Luc 11 : 26). Sans doute les démons ne pouvaient-ils avoir un tel empire sur une personne qu'à la suite de plusieurs graves péchés, ce qui leur en facilitait l'accès. Aussi Marie montre-t-elle une grande reconnaissance à l'égard de son libérateur. Elle se dévoue désormais entièrement à son service et le suit jusqu'au pied de la croix. C'est elle, premièrement, qui a la joie de le revoir après la résurrection (Marc 16 : 9 ; Jean 20 : 1, 11-18).
La mention de Jeanne, femme de Chuzas est une preuve des sources précises dont Luc a disposé (1 : 2-3). Son mari occupait une charge assez importante à la cour d'Hérode Antipas : il était son intendant. Jeanne est toujours mentionnée avec Marie de Magdala, même après la crucifixion du Seigneur et son ensevelissement (Luc 24 : 10). Elles venaient pourtant d'horizons très différents ! Jeanne avait vécu jusqu'ici dans une atmosphère mondaine, corrompue, dans les allées du pouvoir. Elle avait connu l'usurpateur, et maintenant sa part bénie était d'écouter et de servir le vrai Roi. Désormais un même amour pour Lui unissait ces deux femmes ! Puisse-t-il en être de même entre les membres du Corps de Christ !
En revanche, au sujet de Suzanne, la Parole ne donne aucun détail. Mais si elle reste pour nous une inconnue, elle est « bien connue » par son Sauveur et Seigneur.
Ces femmes pieuses et dévouées sont autant d'exemples pour nous. Ce qu'elles ont accompli était dicté par leur amour pour le Seigneur. Elles ont su discerner le moment où il convenait d'agir pour Lui. A propos de Marie, Jésus a dit : « Ce qui était en son pouvoir, elle l'a fait » (Marc 14 : 8).
N'y a-t-il pas également dans ces récits un petit avant-goût du tribunal de Christ ? Alors, tout ce qui a été fait pour Lui sera mis en évidence. Dans les services de l'amour, les « soeurs » sont bien souvent plus en avant que les « frères » Si le ministère leur est interdit dans l'assemblée ainsi que l'enseignement et l'autorité sur l'homme (1 Tim. 2 : 12), elles peuvent aider (Rom. 16 : 12). Si un don est exercé « en privé », et avec la modestie qui est l'ornement de la femme, elle peut montrer de la sagesse, mais ne doit pas exprimer son jugement en public.
Leur dévouement souvent caché, leurs forces dépensées sans compter, tout cela recevra un jour prochain sa récompense. Quel encouragement à persévérer pour celles qui aujourd'hui encore accomplissent un service par amour pour Christ !
En vérité, « Dieu n'est pas injuste pour oublier votre oeuvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (Héb. 6 : 10). C'est ainsi que l'on peut suivre Jésus. Il relève ici ou là ce dévouement complet qui a du prix pour lui (Marc 12 : 44 ; 14 : 6, 9). « En tant que vous l'avez fait pour un de ces petits qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi » (Matt. 25 : 40).
Ph. L. le 09. 02. 09