Garder ce que le Seigneur nous confie
Le service des Mérarites (Nom. 3 : 33-38 ; 4 : 29-33)
Les biens de la maison de Dieu confiés à Esdras (Esd. 7 : 11-26 ; 8 : 15-36)
La parabole des talents (Matthieu 25 : 14-30)
Lire : Proverbes 4 : 1-13
Les biens de la maison de Dieu confiés à Esdras (Esd. 7 : 11-26 ; 8 : 15-36)
La parabole des talents (Matthieu 25 : 14-30)
Lire : Proverbes 4 : 1-13
C'est une injonction fréquente dans la Parole, et que l'Esprit Saint place devant nos coeurs, que celle de « garder » ce que Dieu, dans sa bonté, nous confie. La connaissance de ses pensées, les révélations données par les Ecritures constituent un trésor que nous avons à chérir tout particulièrement.
Cette requête divine est placée sur la conscience de l'homme dès le jardin d'Eden. L'homme n'a pas été placé dans un jardin de délices pour y être oisif, mais « pour le cultiver et pour le garder » (Gen. 2 : 15) ; il était responsable de garder ce domaine, ce qui conditionnait du reste son bonheur.
La loi que Dieu a donnée à son peuple Israël devait être soigneusement gardée. Elle devait être lue, méditée, afin de guider la marche du peuple terrestre et attacher son coeur à Dieu qui l'avait délivré de l'oppresseur. Nous savons que dès le début l'homme a failli à son noble mandat et a transgressé ce que Dieu lui avait confié.
Garder les instructions divines, c'est la part privilégiée des croyants. « Garde le bon dépôt », disait l'apôtre Paul à Timothée (2 Tim. 1 : 14). La bonté de Dieu et sa miséricorde nous ont confié des valeurs que nous possédons dans des « vases de terre » (2 Cor. 4 : 7). Dans nos propres corps, dans nos coeurs, nous avons ce « dépôt » que nous sommes appelés nous aussi à cultiver.
L'appréciation divine à l'égard du témoignage de Philadelphie, qui pourtant n'avait que peu de force, montre ce qui avait de la valeur pour Dieu dans ce rassemblement : c'est qu'il avait gardé sa Parole et qu'il n'avait pas renié son nom.
A la fin du livre de l'Apocalypse, après l'annonce de solennelles prophéties, il est dit : « Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre » (Apoc. 22 : 7).
Cette mention de ce que nous avons à garder court tout au long de l'Ecriture, comme un fil conducteur, pour attacher nos coeurs et nos consciences à Celui à qui nous devons fidélité et obéissance.
Dans la première année de marche du peuple d'Israël dans le désert, a été édifiée la maison de Dieu sur la terre, maison itinérante dont les éléments devaient être transportés de halte en halte, selon que la nuée se levait ou s'arrêtait. D'où la répétition durant ces 40 ans du démontage et du remontage de tous ces éléments du tabernacle, l'habitation de Dieu sur la terre.
Trois familles des Lévites avaient reçu ce service en récompense de leur fidélité dans l'affaire du veau d'or.
Chaque famille avait une tâche bien précise :
- les Guershonites devaient porter la partie textile du tabernacle.
- les Mérarites se chargeaient de la partie structurelle, les bases, les ais, tout ce qui soutenait la structure.
- les Kéhatites transportaient les éléments du sanctuaire.
Chacun avait sa charge ; aucun d'eux n'avait choisi ce qu'il devait accomplir ; l'Eternel l'avait ordonné de manière très précise.
Notre privilège, qui est aussi notre responsabilité, est de garder dans nos coeurs, de serrer ce que la grâce divine nous confie pour le chemin ici-bas.
Les bases d'argent et d'airain
Sur les bases d'argent, reposaient les ais du tabernacle et les 4 piliers soutenant le voile entre le lieu saint et le lieu très saint
Les bases d'airain soutenaient les poteaux du parvis et les 5 piliers du rideau d'entrée du sanctuaire.
Les Mérarites avaient cette grande responsabilité de ne rien perdre en chemin d'une traite à l'autre. Les bases étaient les derniers éléments que l'on prenait en charge, quand tout était démonté ; et les premiers éléments que l'on avait à poser à la halte suivante, les bases étaient les premiers éléments que l'on avait à poser pour l'édification du tabernacle. S'il avait manqué l'une des 60 bases d'airain, ou l'une des 96 bases d'argent, à la fin de la traite suivante, lorsque la nuée s'arrêtait, on n'aurait pas pu dresser la maison de Dieu.
Ces éléments matériels ont une très grande signification pour nous, chrétiens : ils nous font déjà percevoir la pensée de Dieu au sujet de ce qui se rattache à la Maison de Dieu et conditionne la vie collective des croyants. L'Assemblée repose sur des bases spirituelles.
L'enseignement de l'Ecriture et l'éclairage donné par le Saint Esprit dans le Nouveau Testament nous font comprendre ce que figurent les métaux précieux utilisés pour la construction de la tente d'assignation :
- l'airain est une image de la justice de Dieu contre le péché ; elle se manifeste dans le jugement. Sur l'autel d'airain, les sacrifices étaient consumés par le feu (Ex. 27 : 1-8). Les bases d'airain soutenant les piliers du parvis montrent que l'on entrait dans une enceinte où le péché n'avait ni droit ni place.
- l'argent constituant les bases placées sous chacun des ais et sous chacun des 4 piliers soutenant le voile est une image de la Parole de Dieu : « les paroles de Dieu… un argent affiné dans le creuset de terre, coulé sept fois » (Ps. 12, 6). La Parole de Dieu nous instruit sur ses voies et ses desseins au sujet de l'oeuvre de Christ en rédemption ; l'argent est une figure du prix que le Seigneur a payé pour le rachat des pécheurs.
- l'or est un symbole de la gloire de Dieu qui se révèle dans sa justice, sa sainteté, sa puissance et son amour. Les éléments du tabernacle qui parlent du Seigneur Jésus étaient d'or pur (l'arche et le propitiatoire, la table des pains de proposition, le chandelier, l'autel de l'encens). Les éléments présentant les rachetés étaient d'or ou « recouverts » d'or (les ais et leurs traverses, les agrafes des tapis et les piliers du rideau). Les ais n'étaient pas revêtus d'airain, mais d'or, qui parle de la justice de Dieu en faveur de tous les rachetés, c'est-à-dire des pécheurs ayant reçu le salut.
Les deux éléments utilisés pour les bases du tabernacle (l'airain, justice de Dieu contre le mal, et l'argent, figure de la rédemption ou rachat) constituent les fondements de la maison de Dieu. C'est pour cela que les ais - type des rachetés - revêtus d'or et non pas d'airain, reposaient sur des bases d'argent sur lesquelles ils étaient enchâssés.
Les Mérarites se mettaient donc en route les derniers, et on devait les attendre pour qu'ils posent toutes les bases afin de pouvoir réédifier le tabernacle. Nous avons ainsi, par ces premières illustrations que Dieu nous donne, des enseignements pour nous aujourd'hui. Sans doute les Israélites ont-ils accompli ce qui leur était demandé sans comprendre ce que nous pouvons maintenant saisir, pendant la période de la grâce. Au sujet des expériences faites par les Israélites dans le désert, l'apôtre Paul précise que « toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement… » (1 Cor. 10 : 11). Nous avons le privilège d'entrer par l'activité du Saint Esprit dans le sens spirituel de ces choses matérielles que Dieu a ordonnées sous la Loi.
Rien n'est suranné dans l'Ecriture ; nous avons une Parole vivante et permanente, comme Celui qui nous l'a donnée. Aucune page n'est inutile !
Le transport des éléments de la tente d'assignation devait se faire avec grand soin et beaucoup de vigilance. Il fallait surveiller attentivement afin que rien ne se perde en chemin. Ce qui devait être transporté devait être inscrit, comptabilisé : « vous les compterez en les désignant par nom » (Nom. 4 : 32).
Nous qui sommes par grâce les dépositaires de ce que Dieu nous a donné, laissons-nous instruire par le Saint Esprit afin de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire en rapport avec sa maison dans l'économie actuelle : son assemblée. Elle repose, elle aussi, sur des bases, et si nous les perdons en chemin, la maison ne peut pas être convenablement édifiée.
A cause de son infidélité, le peuple d'Israël a été déporté en Babylonie pendant 70 ans (ce qui correspond aux 70 années sabbatiques desquelles l'Eternel avait été frustré). Au bout de ces 70 ans, Dieu dans sa grâce, se sert du grand roi Cyrus pour accorder à tous ceux qui le voulaient l'autorisation de remonter à Jérusalem.
Un premier convoi, sous la direction de Zorobabel, fils de Shealtiel, est remonté en l'an 536 avant notre ère. Environ 50.000 personnes se sont retrouvées à Jérusalem pour constater l'étendue des ruines ; le temple et la ville étaient réduits à un monceau de pierres. Ils avaient sous les yeux les conséquences de leur désobéissance et du gouvernement de Dieu à leur égard. Néanmoins, ils étaient revenus dans le pays de la promesse, et ils étaient là « comme un seul homme » pour retrouver les fondements de l'autel. C'est ce qu'ils ont fait avec le secours divin, non sans accusations et menaces de la part du monde, car le monde s'opposera toujours à la pensée de Dieu.
Puis ce peuple s'est découragé dans la réédification de cette maison, à cause des menaces, des interdictions, de la lassitude… Ce qui ne les a pas empêchés, hélas, de s'occuper de lambrisser leurs maisons ! Le travail de la Maison de l'Eternel a été interrompu pendant 15 ans.
En 519, après ces années de sommeil spirituel, avec le secours de la grâce divine et à la suite du message que leur a adressé le prophète Aggée, messager envoyé de la part de l'Eternel, un réveil se produit dans leurs coeurs. Ils reprennent le travail au bout de 3 semaines ; 4 ans plus tard, en 515, la Maison de l'Eternel est terminée. La dédicace est prononcée dans des conditions merveilleuses de sainteté pratique.
Esdras, serviteur de Dieu, discerne l'appel à remonter à Jérusalem
47 ans plus tard, l'Eternel permet un nouveau réveil parmi les Juifs restés à Babylone ; Esdras remonte de Babylone avec un petit convoi de 1500 personnes environ qui empruntent le même chemin. Cet homme était d'une grande fidélité envers Dieu et avait une réelle piété, puisqu'il nous est dit « qu'il avait disposé son coeur à rechercher la loi de l'Eternel, et à la faire, et à enseigner en Israël les statuts et les ordonnances » (Esd. 7 : 10).
- Dieu dispose favorablement le roi Artaxerxès qui les autorise à retourner à Jérusalem. Dieu dispose de qui Il veut, quand Il veut, pour faire ce qu'Il veut.
- Artaxerxès leur confie - en fait, leur rend - des valeurs d'or et d'argent qui étaient à Babylone. Au nombre de ces choses, il y avait certainement les ustensiles du temple de Jérusalem dérobés à Israël, durant les derniers règnes de Juda (2 Chr. 36 : 7, 10, 18). Ils s'étaient laissé spolier des ustensiles de la maison de l'Eternel, des vases d'or et d'argent. Ils avaient été transportés en Babylonie.
- De surcroît, Esdras remonte avec la protection et la recommandation du roi Artaxerxès pour rebâtir la « maison de ton Dieu ».
S'il est profondément triste de constater que le peuple s'était laissé ravir de si grandes valeurs, combien il est beau de voir que la grâce de Dieu leur accorde la possibilité de retrouver ces bénédictions longtemps négligées et abandonnées. Quelle bonté de Dieu !
Le rassemblement près du fleuve Ahava
Esdras, près du fleuve Ahava, cherche des Lévites parmi ceux qui s'apprêtent à partir. Il n'en trouve aucun (Esd. 8 : 15) ; ce n'est qu'après une soigneuse recherche qu'il parvient à trouver 38 lévites, alors qu'il y en avait des milliers. Les Lévites sont issus de la tribu qui a reçu le service de la Maison de Dieu. Mais au milieu de la ruine du peuple, on doit constater que les serviteurs sont absents ; ils ont abandonné leur service ! En revanche il est très frappant que l'on ait trouvé 220 Néthiniens. C'est un temps de précarité, mais c'est aussi un temps de grâce.
Les Lévites faisaient partie du peuple de Dieu, alors que les Néthiniens étaient des étrangers qui s'étaient joints au peuple. Comme c'est parfois le cas même dans le peuple céleste auquel nous appartenons, il se trouve quelquefois plus de zèle et d'intérêt chez ceux qui sont venus du dehors dans la maison de Dieu, et qui ont appris à en reconnaître les valeurs plus que chez ceux qui sont nés dans cette sphère de privilèges !
Cette disposition favorable d'Artaxerxès ne conduit pas Esdras à recourir aux ressources du monde, dans l'homme ; il ne va pas chercher la cavalerie du roi. Mais que fait-il ? Il s'humilie. Même dans un temps de réveil, dans un temps où la grâce de Dieu se manifeste, où l'on a pris conscience des conséquences des infidélités passées, il convient de retrouver le chemin sur un terrain d'humiliation. Esdras s'arrête au bord du fleuve Ahava (voir dans la Parole tout ce qui se passe au bord des fleuves) pour supplier Dieu, pour s'humilier et demander Sa direction et pour eux et pour la génération suivante, leurs enfants et pour leur avoir.
Quelle disposition favorable en Esdras, et cela dans un temps de « petites choses » ! Il aurait pu dire que c'était inutile, que les ennemis les entouraient et allaient tout leur dérober en chemin. Il aurait pu renoncer à se mettre en route ou, au moins, faire appel à la puissante cavalerie du roi. Ni l'un ni l'autre ! Le siège de la force pour trouver ce « vrai chemin » semé de périls et d'écueils, était l'humiliation au bord du fleuve, et la prière pour demander à Dieu son secours et sa protection. De cette manière, ils pouvaient être assurés, en dépit du peu de force, du secours et de la grâce de Dieu, pendant ce long trajet depuis la Babylonie jusqu'à Jérusalem. Ce n'est qu'après cela qu'ils se mettent en route.
Ils demandent que Dieu leur montre le « vrai chemin » ; il y a beaucoup de chemins !
Nous sommes dans des temps difficiles ; l'ennemi est actif et subtil, redoublant d'effort, car il sait qu'il ne lui reste que peu de temps pour agir. Il déploie tous ses efforts pour égarer et nuire au témoignage que la grâce de Dieu nous accorde de connaître et nous demande de réaliser. Mais nos propres ressources ne comptent pas ; Esdras et ses compagnons ne les ont pas recherchées, ni une protection de la part de l'homme. Dieu lui-même est la source de nos forces. « La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent… » (Esd. 8 : 22).
Sa grâce accorde à ceux qui se confient en Lui un exaucement merveilleux. « Et nous jeûnâmes et nous demandâmes cela à notre Dieu et il nous exauça » (v. 23). Ce sont des circonstances où la chair n'est pas nourrie : « nous jeûnâmes ». Il y a alors du discernement pour demander ce qui convient : « nous demandâmes cela à notre Dieu ». La prière est suivie de l'exaucement divin.
Ces illustrations ont pour nous une actualité particulière et notre foi doit s'en emparer. Que sa grâce produise dans nos coeurs des dispositions telles que celle-ci !
La distribution des charges
Esdras désigne les chefs des sacrificateurs qui devront servir les intérêts divins en portant les charges qui constituaient en fait une fortune colossale (un talent pesait environ 50 kg : 750 talents d'argent représentaient 37,5 tonnes et 100 talents d'or, 5 tonnes d'or !). Ils sont responsables de ce trésor pour le porter à la maison de l'Eternel à Jérusalem. On comprend l'exercice de dépendance, la crainte d'un Esdras, rempli de sagesse, pour se mettre en route pour un tel voyage. Tout est pesé (v. 26), pour rapporter à Jérusalem l'ensemble de ces trésors que leurs pères s'étaient laissé ravir. Ils retournent enfin, dans un sentiment de petitesse, d'humilité et d'humiliation, mais animés d'un ardent désir de retrouver le lieu où l'Eternel rassemble les siens et où se trouvent toutes les valeurs spirituelles, matérialisées dans ce passage.
On trouve au verset 27 la mention de 2 vases d'airain d'un beau brillant, précieux comme l'or. Cela peut surprendre car il n'y a pas de lien entre ces 2 métaux. Si l'airain - justice de Dieu s'exerçant contre le péché (donc la séparation du mal), est identifié à l'or - justice de Dieu en faveur des pécheurs justifiés (sa position en Christ), nous avons dans cette association l'expression d'un niveau pratique de sainteté (l'airain) dont l'élévation reflète sa position en Christ (l'or).
Ces trésors sont pesés et ceux qui les portent sont appelés à la sainteté. Il n'est pas possible d'être porteur de choses saintes tout en demeurant dans la souillure. « Soyez purs, vous qui portez les vases de l'Eternel », disait déjà le prophète Esaïe (52 : 11). « Vous êtes saints, consacrés à l'Eternel, et les ustensiles sont saints, et l'argent et l'or sont une offrande volontaire à l'Eternel, le Dieu de vos pères » (Esd. 8 : 28).
« Veillez, et gardez-les jusqu'à ce que vous les pesiez… » (v. 29) : voilà ce que le Seigneur attend de nous. Il a placé dans nos coeurs des révélations relatives à sa maison, cette assemblée pour laquelle il s'est livré lui-même, ce « mystère caché dès les siècles en Dieu » (Eph. 3 : 9), révélé seulement par l'apôtre Paul. Nous avons ces valeurs dans des vases de terre, nos corps ; mais dans nos coeurs, nous sommes appelés à la vigilance afin de rien perdre en chemin et les garder là où ils ont leur place.
Le voyage et l'arrivée à Jérusalem
Soulignons ces 2 expressions : « nous partîmes » et « nous arrivâmes à Jérusalem » (Esd. 8 : 31-32) :
- « nous partîmes » : comme rachetés du Seigneur, nous nous sommes mis également en chemin, le jour où nous avons réalisé notre état de pécheur et où nous sommes venus au Seigneur. Depuis ce jour-là, nous sommes en chemin, sur un chemin nouveau, mais un chemin semé d'embûches. Nous voyons deux mains qui oeuvrent en même temps mais de façon absolument opposée : « la main de notre Dieu fut sur nous et nous délivra de la main de l'ennemi et de toute embûche sur le chemin. Et nous arrivâmes… » (v. 31). S'il y a la main de l'ennemi qui ne cherche qu'à dresser des embûches et à dépouiller les porteurs de ces valeurs, la main de l'Eternel prévaut et préserve les porteurs de telles richesses.
- « nous arrivâmes à Jérusalem » : nous sommes sûrs d'arriver au bout du chemin ; nous allons arriver dans la présence du Seigneur. Que le Seigneur nous rende profondément désireux de ne pas perdre en chemin ces valeurs spirituelles révélées par sa Parole, ce que sa grâce nous accorde de connaître et de posséder ! Si nous nous confions dans la main du Seigneur, nous serons gardés. « Personne ne les ravira de ma main… » (Jean 10 : 28). Il n'y a pas de position plus sûre !
La réception de l'argent, de l'or et des ustensiles
A l'arrivée, « l'argent et l'or et les ustensiles furent pesés dans la maison de notre Dieu… et tout le poids en fut inscrit… » (Esd. 8 : 33-34). C'est dans la maison de l'Eternel, au lieu où les vases devaient être déposés, que la pesée a lieu. C'est là qu'est mise en évidence la fidélité pendant ce long voyage. Tout a été inscrit au départ et tout est inscrit à l'arrivée. Ces valeurs sont déposées là pour vérifier que rien n'a été perdu en chemin.
N'est-ce pas l'évocation du tribunal de Christ. Lorsque nous serons introduits auprès du Seigneur, nous en aurons fini avec les menaces et les assauts de l'ennemi. Le temps de notre responsabilité comme « porteur » aura pris fin ; alors nous comparaîtrons devant le Seigneur. Notre vie d'ici-bas sera passée en revue et appréciée par Lui. Nous précisons bien qu'au tribunal de Christ, il n'y a aucun condamné ; il n'y a que des rachetés qui entendront de Sa part son appréciation à l'égard de leur chemin comme croyants sur la terre.
Il n'y a rien de commun avec le « grand trône blanc » où il n'y aura aucun racheté, mais seulement des condamnés (Apoc. 20 : 11-13).
Certes, dans le ciel, nous en aurons fini avec la responsabilité ; dès maintenant, si nous appartenons au Seigneur, nous sommes justifiés, rendus agréables en Lui, nous sommes glorifiés, rendus semblables à Lui. Cependant cette comparution dans le ciel des rachetés est nécessaire. Sur la terre, dans nos corps et nos limites humaines, nous ne pouvons pas connaître pleinement l'appréciation du Seigneur. S'il n'y avait pas cette scène-là, dans le ciel, nous ignorerions éternellement comment Il a apprécié notre vie de croyant sur la terre. Il faut que nous le sachions et c'est ce qui déterminera les degrés de proximité des croyants dans la présence du Seigneur. On peut avoir une récompense ; on pourra éprouver une perte ; mais il n'y a jamais de perte du salut.
Ayant appris, mieux que nous ne le pouvons aujourd'hui, la grâce dont nous avons été les objets, il en résultera un chant de louange éternel.
La présentation des holocaustes, expression de l'unité du peuple de Dieu
Les sacrifices offerts pour les 12 tribus d'Israël rappellent l'unité indestructible du peuple, alors qu'il y avait si peu de personnes présentes.
Ces divers sacrifices, les 12 taureaux, les 96 béliers, les 77 agneaux, les 12 boucs, sont offerts en sacrifice pour le péché ; mais le tout est offert en holocauste à l'Eternel. Il y a une grande différence entre les holocaustes et les sacrifices pour le péché ; mais dans cette scène de gloire préfigurée dans ce passage, tout ce qui a réglé la question du péché, les divers aspects du sacrifice de Christ pour le péché à la croix, auront pour effet dans la gloire d'entretenir la louange et l'adoration parfaite des rachetés célestes, rendus semblables au Seigneur. Les sacrifices pour le péché prennent le caractère d'holocauste dans cette scène céleste.
Ce récit du livre d'Esdras fournit d'une part un rappel solennel et frappant des privilèges dont nous sommes les dépositaires, et d'autre part un encouragement à serrer dans nos affections et dans nos coeurs ces valeurs spirituelles. Les bases spirituelles sur lesquelles repose l'assemblée de Dieu constituent et conditionnent la réalisation de Sa présence.
L'enseignement de cette parabole illustre la responsabilité du croyant de garder fidèlement les biens confiés par le Maître et de les faire valoir.
Des dons différents
Le maître ne donne pas à chacun des 3 esclaves la même valeur ; à l'un 5 talents, à l'autre 2 talents et 1 talent au troisième, « à chacun selon sa propre capacité » (v. 15). La capacité de chacun n'est pas liée à la responsabilité du porteur. Le Seigneur est le dispensateur des biens qu'il confie aux uns et aux autres ; Il connaît la capacité de chacun. On n'est donc pas responsable si l'on n'a que la capacité illustrée par 1 ou 2 talents ; on n'a pas lieu non plus de se glorifier si on a la capacité de 5 talents.
Une même responsabilité
La responsabilité de chaque esclave est la même : celle de faire fructifier ce qui lui a été confié. Il aura à répondre en fonction de sa fidélité. Du reste le cas des 2 premiers esclaves est démonstratif. Le maître, lors de son retour après une longue absence, exprime la même appréciation favorable, mot pour mot, à celui à qui il avait donné 5 talents qu'à celui qui en avait reçu 2 : « Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle… » (v. 21, 23).
De la même manière, nous comparaîtrons devant le Seigneur pour connaître son appréciation sur ce que nous avons fait de ce qu'Il nous a confié. Chacun est responsable selon sa fidélité et non selon sa capacité. Paul dit que chacun opère dans le corps, selon « sa mesure » (Eph. 4 : 16). Si nous ne sommes pas responsables de notre mesure (c'est le Seigneur qui nous l'a donnée), nous sommes responsables de la façon dont nous aurons répondu à ce qu'Il est en droit d'attendre.
La récompense
« Tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (v. 21) .Cette déclaration nous montre que le Seigneur n'est jamais débiteur ; le peu qui est fait pour Lui est largement récompensé : « je t'établirai sur beaucoup ». Il se plaît à récompenser les siens.
« Entre dans la joie de ton maître ». S'il était dit : « Entre et sois heureux auprès de moi », ce serait déjà merveilleux ! Mais cela va beaucoup plus loin : « Entre dans la joie de ton maître », c'est-à-dire : « Tu vas jouir de ce qui constitue ma propre joie ». C'est l'enseignement que nous trouvons à de nombreuses reprises dans l'Ecriture, et particulièrement dans la promesse que le Seigneur fait à Philadelphie : elles jouira de ce qui est la part du Seigneur. Il veut que sa joie soit en nous.
Le sort du troisième esclave
Le troisième esclave a reçu un talent et aurait dû normalement rapporter 2 talents, un de plus. Au lieu de cela, il a caché son talent dans la terre, c'est-à-dire qu'il l'a foulé au pied ! C'est l'expression du mépris de ce que la grâce accorde et dépose dans un coeur.
De surcroît, quand il comparait devant le maître, il l'accuse : « je te connaissais… » ! Il prétend le connaître, mais en réalité, il ne le connaît pas du tout. Et il le qualifie d'homme dur. Quelle attitude effrontée et irrespectueuse ! Quant au talent que tu m'as confié, pour le faire valoir, je l'ai caché dans la terre ! Je le ressors, je te le rends, prends ce qui est à toi ; je ne veux plus rien savoir de ce que tu m'as donné ! C'est rejeter ce que le Seigneur a confié, le mépriser et le rendre à son donateur de manière irrespectueuse.
Nous avons là une bien triste, mais réelle, figure de la chrétienté professante sans vie, à qui un talent avait été remis - d'une manière particulière, depuis la Réformation - et qui l'a rejeté. Elle a exactement l'attitude de cet homme qui a reçu un talent, mais l'a méprisé et l'a foulé au pied. Néanmoins le christianisme, devenu un vaste champ de ruines, reste toujours responsable de ce qui lui avait été donné.
Remarquons que le talent, en lui-même, n'a pas perdu de valeur. Bien qu'il ait été enfoui dans la terre, foulé au pied, méprisé, le talent ressorti a conservé toute sa valeur. Les valeurs spirituelles méprisées par l'église professante sans vie - une absence de vie démontrée d'une manière accentuée de jour en jour- gardent toute leur valeur et retournent à leur source.
« Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les 10 talents…. » (v. 28) : telle est la sentence prononcée par le maître. Le méchant esclave est l'objet d'un jugement sans appel. Il y a ici une anticipation de la condamnation de « Babylone la grande » décrite dans le récit terrifiant du chapitre 18 de l'Apocalypse : « elle est tombée, Babylone la grande, et elle est devenue la demeure des démons… ». On comprend que l'apôtre Jean soit amené à dire par deux fois : « mystère » en parlant de cette Babylone ! Quelle stupeur pour cet apôtre, qui vivait si près du Seigneur et à qui le Seigneur a donné de telles révélations, de devoir écrire ce qui arrivera à une église professante condamnée, apostate….
Tournons-nous du côté de Celui qui nous a confié ce trésor inestimable que constitue pour nous, chrétiens, notre « héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible (qui ne se fane pas), conservé dans les cieux… » (1 Pier. 1 : 4). Que le Seigneur nous accorde de serrer dans nos coeurs ces valeurs immatérielles et impérissables, en attendant le jour où nous arriverons au but céleste.
Nous sommes partis et malgré les écueils, les dangers, en vertu des secours et des ressources de la grâce divine, nous arriverons. Alors, aux pieds de Celui qui nous a rachetés, introduits dans sa présence, nous pourrons déposer nos couronnes. Autour de Lui, le cantique des rachetés retentira éternellement !
Du ciel Jésus viendra ;
Au ciel Il nous prendra :
Vivons pour Lui.
Il dit : « Je viens bientôt ».
Gardons le bon dépôt.
Veillons ; déjà la nuit
Pâlit et fuit.
P. C. – Notes prises lors d'une méditation (03-11-08)