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 SERVITEURS DE CHRIST (5)
 
  
 Aquilas et Priscilla  (Act. 18 : 1-3, 18-19, 26)
 Apollos  (Act. 18 : 24-28)
 Epaphras (Col. 1 : 7-8 ; 4 : 12-13)
         
 
COMPAGNONS DE PAUL : Aquilas – Apollos - Epaphras
 
 
            Ce sont trois serviteurs bien différents, chacun d'eux étant fidèle dans ce que le Seigneur lui a confié :
                        - Aquilas accueille, et favorise l'harmonie 
                        - Apollos enseigne, et contribue par la grâce à l'avancement de ceux qui ont cru 
                        - Epaphras combat toujours par des prières, pour que les croyants demeurent parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu.
 
 
 
            Aquilas et Priscilla  (Act. 18 : 1-3, 18-19, 26)
 
                        Juif originaire du Pont, Aquilas avait été chassé de Rome avec sa femme Priscilla appelée aussi Prisca (peut-être romaine, comme semble l'indiquer son nom). Le couple était venu à Corinthe, après avoir probablement perdu tous ses biens. Leur métier était de faire des tentes.
                        Paul, arrivé seul dans cette ville, va en quelque sorte trouver refuge auprès d'eux ; étant du même métier, ils travaillent ensemble. Ce foyer s'est ouvert. Sans doute s'y entretenait-on des choses de Dieu dans une heureuse communion. Une amitié profonde s'est nouée ; elle durera jusqu'à la fin de la vie de l'apôtre (2 Tim. 4 : 19). Une belle harmonie règne dans cette demeure : entre les époux dans le travail, avec l'apôtre dans le service du Seigneur, et plus tard avec Apollos.
 
                        Quand il a fallu se déplacer de lieu en lieu, à Ephèse (Act. 18 : 19), puis à Rome (Rom. 16 : 4), puis revenir à Ephèse (2 Tim. 4 : 19), le foyer est toujours resté ouvert. Le couple apporte la bénédiction là où il se trouve. Paul les désignera comme des « compagnons d'oeuvre dans le Christ Jésus » (Rom. 16 : 3). Non seulement ils ont travaillé avec lui, mais pour sa vie ils ont « exposé leur propre cou ». Toutes les assemblées des nations rendaient grâces pour leur service. La Parole est loin de nous en donner tous les détails. Aquilas n'était pas une « tête » pour laquelle on peut prendre parti (1 Cor. 4 : 6) ; les deux avaient tout donné pour le Seigneur, leur temps, leur foyer, leurs capacités et ils avaient même exposé leur vie. Ils étaient disponibles pour répondre à toutes les occasions placées sur leur chemin. Faut-il s'étonner qu'ils aient attiré sympathie et reconnaissance ?
 
                        Six fois le couple est désigné dans la Parole. Trois fois Aquilas est nommé le premier : comme chef de famille (Act. 18 : 2), pour enseigner Apollos (v. 26), et pour transmettre, avec l'assemblée qui se réunit dans sa maison, leurs affectueuses salutations aux croyants réunis à Corinthe (1 Cor. 16 : 19). C'est le nom de Priscilla qui est donné avant celui de son mari au moment du départ pour Ephèse (Act. 18 : 18) et dans les salutations transmises par Paul (Rom. 16 : 3 ; 2 Tim. 4 : 19). Combien touchante est cette salutation aux vieux amis, quand tous en Asie se sont détournés de l'apôtre !
 
                        N'ayant apparemment pas d'enfants, ils ont pu d'autant mieux se vouer au service du Seigneur ; Priscilla a dû accepter, en tant que « aide qui corresponde », tout le travail et les inconvénients qui peuvent en résulter. Ce n'est pas une mince affaire d'avoir l'assemblée dans sa maison et d'y accueillir les serviteurs du Seigneur, et tant d'autres visiteurs. Nous pouvons bien penser aussi que leurs prières n'étaient pas interrompues (1 Pier. 3 : 7). Ensemble appuyés sur le Seigneur, ils formaient, comme le dit l'Ecclésiaste, « la corde triple qui ne se rompt pas vite » (4 : 12).
                        Accueillir chez soi est une joie pour le mari et l'épouse bien que celle-ci en assume spécialement la charge ; mais tous deux ouvrent leur coeur !
 
                       
 
            Apollos  (Act. 18 : 24-28)
 
                        Apollos est un docteur qui enseigne. Il venait d'Alexandrie, dont l'école était célèbre ; trois siècles auparavant, on y avait traduit l'Ancien Testament en grec : la traduction dite des Septante qui a fait autorité pendant des siècles.
                        Cet homme était éloquent et savait comment présenter « la voie du Seigneur » dans laquelle il était instruit. Il était puissant dans les Ecritures, celles de l'Ancien Testament évidemment, où le Messie était annoncé à maintes reprises.
                        Apollos parlait avec hardiesse et courage. Il enseignait diligemment. Il possédait beaucoup de qualités, mais... il ne connaissait « que le baptême de Jean ». Il ignorait donc la résurrection du Seigneur Jésus, sa glorification, les résultats de son oeuvre, tels que Paul les présentait alors.
 
                        Aquilas et Priscilla entendent sa prédication et se rendent compte de ce qui lui manque. Le couple était parmi les derniers arrivés dans cette grande assemblée ; ils auraient pu ignorer volontairement Apollos ou au contraire le réfuter publiquement. Paul n'est pas là, mais le Seigneur pourvoit à l'ignorance d'Apollos. Aquilas et Priscilla l'invitent chez eux ; dans cette intimité harmonieuse, dans une ambiance affectueuse, leur aide est acceptée. Apollos, le grand ouvrier du Seigneur, accepte d'être corrigé par deux ouvriers qui fabriquaient des tentes ! Ensemble, Aquilas et Priscilla expliquent plus exactement la voie de Dieu. Ils ne l'accusent pas d'être dans l'erreur. Ils prennent la peine de préciser avec soin tout l'enseignement qu'ils ont eux-mêmes reçu de l'apôtre. Ils ne s'imposent pas, mais parlent avec tact, et Apollos se laisse enseigner. Quelle bénédiction en résulte !
 
                        Les frères peuvent lui donner une lettre de recommandation en tant que serviteur, lorsqu'il se propose de passer en Achaïe. En Romains 16 : 1, la servante de l'assemblée était recommandée pour qu'on lui prête assistance. En 2 Corinthiens 3 : 1, l'apôtre lui-même ne demandait pas de lettre de recommandation. Son ministère rendait témoignage du don que Dieu lui avait confié (v. 2 ; 4 : 2 ; 10 : 18). D'autres en avaient besoin, étant inconnus.
 
                        Arrivé en Achaïe, Apollos « contribua beaucoup par la grâce aux progrès de ceux qui avaient cru ». Il n'était pas un évangéliste, mais il « arrosait » (1 Cor. 3 : 6). Il réfutait publiquement les Juifs « par les Ecritures » ; Il agissait ainsi comme le Seigneur qui avait enseigné les deux disciples d'Emmaüs, leur expliquant « dans toutes les Ecritures, les choses qui le concernent » (Luc 24 : 27).
 
                        Apollos est conscient que le service utile qu'il peut accomplir n'est qu'une grâce de Dieu. Il avait montré son humilité en se laissant enseigner par Aquilas. Pourtant certains Corinthiens vont « s'enfler » pour lui contre Paul, l'admirant outre mesure (1 Cor. 4 : 6).
                        Quel danger de comparer des serviteurs les uns avec les autres : « Qui met de la différence entre toi et un autre ? Et qu'as-tu, que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Cor. 4 : 7).
                        « Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui a donné l'accroissement. Ainsi, ni celui qui plante ne compte, ni celui qui arrose, mais celui qui donne l'accroissement : Dieu » (1 Cor. 3 : 7), rappelle Paul aux Corinthiens. Lui-même avait « planté » à Corinthe (2 : 1-2), et Apollos avait « arrosé », c'est-à-dire enseigné, mais l'un et l'autre n'étaient que des serviteurs, par le moyen desquels les Corinthiens avaient cru, « selon le don que le Seigneur a accordé à chacun d'eux » (3 : 5).
 
                        C'est un privilège d'être « collaborateurs de Dieu ». C'est une grâce (2 Cor. 4 : 1 ; 1 Cor. 15 : 10). Malheur au serviteur qui prétend être au-dessus des autres (Rom. 12 : 3). Malheur aussi à ceux qui s'enflent en prenant parti pour l'un contre un autre  (1 Cor. 4 : 6-7).
                        En refusant d'aller à Corinthe à l'invitation de Paul, Apollos agit avec tact et respect pour son compagnon. Il fallait éviter de susciter toute rivalité et tout esprit de parti, et ne pas non plus avoir l'air de cultiver une animosité contre Paul (1 Cor. 16 : 12).
                        Beaucoup plus tard, dix ans peut-être, alors qu'Apollos est en Crète, Paul en parle avec affection : « Pourvois avec soin au voyage de Zénas… et d'Apollos, afin que rien ne leur manque » (Tite 3 : 13).
 
                        On se demande parfois quel est le travail le plus important, celui de l'évangéliste, sans lequel les âmes ne seraient pas amenées au Seigneur, ou celui du docteur, sans lequel elles ne feraient peut-être pas de progrès. En cela on oublie déjà que le Seigneur peut opérer dans les âmes sans aucun instrument humain ! Et puis, comme nous l'avons vu, « ni celui qui plante ne compte, ni celui qui arrose ». Le zèle d'un Paul, la connaissance d'un Apollos, n'auraient produit aucun fruit, si Dieu n'avait opéré. Mais le Seigneur a donné à chacun d'eux de collaborer à l'édifice que Lui-même construit. Le fondement a été posé : « Que chacun considère comment il édifie dessus » (1 Cor. 3 : 10).
 
 
 
            Epaphras (Col. 1 : 7-8 ; 4 : 12-13)
 
                        Paul l'appelle « bien-aimé compagnon de service », c'est-à-dire quelqu'un sur qui on pouvait compter. Il était un « fidèle serviteur du Christ » et un « esclave du Christ Jésus » (1 : 7 ; 4 : 12).
 
                        Il avait apporté l'évangile à Colosses où Paul n'était apparemment pas allé (2 : 1). Il fait ensuite le long voyage d'Asie à Rome pour venir voir l'apôtre et lui fait connaître premièrement l'amour des Colossiens dans l'Esprit (v. 8). Quel encouragement pour Paul ! Epaphras ne lui présente pas d'abord les sujets d'inquiétude, mais cet amour qui, sans les excuser, couvre et ne dévoile pas une multitude de péchés (Jac. 5 : 20).
                        Il y avait toutefois à Colosses des problèmes pour lesquels Epaphras venait consulter Paul : le danger des « discours persuasifs » de la sagesse humaine (2 : 4, 8), la philosophie, les vaines déceptions de l'enseignement des hommes qui ne sont pas selon Christ ; le légalisme, qui juge les autres et cherche à s'imposer (v. 16-18) ; l'ascétisme dont les ordonnances ont bien « une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité », mais n'apporte de fait que « la satisfaction de la chair » à celui qui veut s'acquérir une vaine réputation de sainteté ! (v. 20-23).
 
                        Epaphras est avant tout marqué par la prière. Etant loin de Colosses, sachant tous les dangers qui menaçaient ses frères, il combattait toujours pour eux par des prières (4 : 12). Le service de la prière ne met pas en valeur celui qui s'y attache, car il s'accomplit dans le secret.
                        Ce serviteur s'y employait constamment, étant « dans un grand travail de coeur » pour les Colossiens, et pour ceux de Laodicée, et pour ceux de Hiérapolis. Peut-être ses frères n'en auraient-ils jamais rien su, si l'apôtre, conduit par l'Esprit de Dieu, n'en avait rendu témoignage (4 : 13).
 
                        Quel exemple pour nous, jeunes frères et soeurs ! On ne peut pas être « serviteur » sans la prière. Le parfait Serviteur nous en a donné le modèle, en particulier à sept reprises dans l'Evangile de Luc. En Actes 12, l'assemblée prie pour Pierre. La première chose qui sera dite de Paul au moment de sa conversion est celle-ci : « Voici il prie » (Act. 9 : 11).
 
                        En Philémon 23, nous retrouvons Epaphras auprès de Paul comme « compagnon de captivité dans le Christ Jésus ». Etait-il resté dans ce logement que l'apôtre avait loué à Rome avec un soldat qui le gardait ? De fait Tychique et Onésime porteront la lettre (Col. 4 : 7-9) et informeront les Colossiens de tout ce qui concernait le prisonnier. Pendant ce temps Epaphras, partageant sa captivité, pouvait « toujours » combattre par des prières.
 
 
 
                                                                                                D'après G. André
             
(à suivre)