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Joseph, type du Seigneur
 
(Genèse 37 à 50)
 
1- Joseph : le bien-aimé du père
2- Joseph : l'envoyé du père
3- Joseph : le rejeté
4- Joseph : le vrai serviteur
5- La gloire de Joseph
6- Joseph et ses frères
7- Joseph : le sauveur du monde 


            Un des types les plus remarquables de Christ dans les Ecritures est sans nul doute celui que nous trouvons en Joseph, l'avant-dernier fils de Jacob, «celui qui a été mis à part de ses frères » (Gen. 49 : 26 ; Deut. 33 : 16b). Objet de l'amour paternel, jalousé par ses frères, Joseph préfigure le Seigneur Jésus. Son dévouement, sa débonnaireté, son humiliation, ses souffrances, ainsi que son exaltation, évoquent ce qui a été vu en perfection en Christ, le glorieux antitype. Aussi la considération sérieuse de la vie de ce personnage biblique est pleine d'instruction et d'encouragement pour tous ceux qui sont attachés  à la personne adorable du Fils unique de Dieu. N'oublions pas que « toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction » (Rom. 15 : 4).
 
            Fondamentalement, cet émouvant récit se déroule en deux parties bien distinctes :
                        - la mention d'une série de souffrances morales et physiques, suite au rejet de Joseph par ses frères
                        - l'annonce de la glorification de Joseph en Egypte, qui couronne sa marche irréprochable dans la crainte de Dieu.
            Cette deuxième phase correspond à l'accomplissement des desseins de Dieu exprimés à l'avance au moyen des deux songes que Joseph a communiqués à ses proches, mais que ceux-ci n'ont malheureusement pas accepté (Gen. 37 : 7-10).
            En inspirant ces quelques pages de l'Ecriture, l'Esprit de Christ rendait par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient ( 1 Pier. 1 : 11). Avec un oeil simple et des « pieds déchaussés » (Ex. 3 : 5), cherchons à apprécier progressivement tout ce qu'il y a de précieux pour notre édification dans ces chapitres.
 
 
1- Joseph : le bien-aimé du père
 
            Premier-né de Rachel, l'épouse chérie de Jacob, Joseph est l'objet d'une affection particulière de la part de son père : « Israël aimait Joseph plus que tous ses fils, parce qu'il était pour lui le fils de sa vieillesse » (Gen. 37 : 3). Ce qui suffit à attiser la jalousie de ses frères qui vont le haïr profondément (v. 4). Et pourtant, l'amour de Jacob envers Joseph n'était pas sans fondement car, contrairement à ses frères qui avaient une mauvaise renommée (v. 2b) et qui troublaient de temps à autre leur père par leurs mauvaises actions (Gen. 34 : 30 ; 35 : 22 ; 38), Joseph faisait la joie et l'admiration de son père.
            Jacob donne à son fils une tunique bigarrée ; ce signe distinctif était le témoignage de son approbation, car une telle parure honorait l'innocence et la fidélité du jeune garçon qui se faisait connaître par ses bonnes actions (Prov. 20 : 11). L'Ecriture nous rapporte que les filles du roi David, qui étaient vierges, s'habillaient ainsi (2 Sam. 13 : 18). Dans la variété de couleurs de cette tunique, ne peut-on pas discerner l'éclat magnifique de la grâce variée de Dieu qui accorde aux croyants la force de marcher dans ses voies, en brillant comme des luminaires  (Phil. 2 : 15) ?

            Etrangers aux sentiments de leur père, les frères de Joseph éprouvent une jalousie cruelle à l'égard de leur frère, dont la laideur va paraître au grand jour. Ils finiront par agir comme Caïn qui a levé la main contre son frère cadet Abel. L'amertume et l'envie ont fait de lui un meurtrier qui a méprisé l'amour de Dieu (Gen. 4 : 8 ; 1 Jean 4 : 20).

            L'amour de Jacob pour Joseph illustre merveilleusement cet amour que Dieu a toujours eu pour son Fils bien-aimé qui faisait ses délices de tous les jours, sa joie de toute éternité (Prov. 8 : 30). Rien ne peut interrompre les flots de cet amour béni qui se manifeste d'éternité en éternité : « le Père aime le Fils » (Jean 5 : 20 ; 3 : 35). Dieu a rendu à plusieurs reprises ce témoignage au sujet  de son Fils lorsqu'il était sur la terre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3 : 17 ; 12 : 18a ; 17 : 5). Hélas, au lieu de s'attacher à Christ, l'homme naturel a manifesté plutôt son opposition farouche en Le haïssant. « Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis » (Ps. 69 : 4), dira le Seigneur Jésus par l'esprit prophétique. A la tête de cette opposition résultant d'une haine viscérale, les pharisiens, les scribes et les sadducéens ont livré par envie Jésus à Pilate (Marc 15 : 10).
 
 
2- Joseph : l'envoyé du père
 
            Loin de Jacob, à Sichem puis à Dothan, les frères de Joseph paissent le bétail de leur père. Ils ne sont plus en communication avec lui ; cette distance géographique qui les sépare laisse entrevoir leur éloignement moral et spirituel. Pour s'enquérir de leur situation et par sollicitude pour eux, Jacob fait appel à celui qui se préoccupait déjà de leur état lorsqu'il rapportait à son père leur mauvaise renommée (Gen. 37 : 2b). Il envoie Joseph vers ses frères en lui faisant connaître son propos : « Viens, et je t'enverrai vers eux » ; « Va, je te prie ; vois si tes frères se portent bien… et rapporte-m'en des nouvelles » (v. 13-14). « Me voici », répond Joseph, prêt à faire la volonté de son père. L'amour qu'il a pour lui n'est pas théorique ; il s'exprime par une prompte obéissance. Son père l'envoie de la vallée de Hébron, le lieu de séjour habituel des patriarches (Gen. 35 : 27), pour visiter ses frères qui étaient initialement à Sichem, le lieu de la violence et de la corruption (Gen. 34). Dans sa quête inlassable et désintéressée, Joseph dit résolument à l'homme qui le questionne en chemin : « Je cherche mes frères » (v. 16) ; il poursuit son chemin en tenant compte des directives avérées de cet homme qui est un type du Saint Esprit (Marc 14 : 12-14).
            Dans son abaissement, le plus jeune fils est à la recherche de ses frères aînés - non pas pour les espionner - mais, bien au contraire, pour accomplir un service en leur faveur. Le serviteur de tous n'est autre que le moindre ou le dernier d'entre ses frères (Marc 9 : 35).
            David, lui aussi le plus jeune enfant, a été envoyé par son père pour servir ses frères qui étaient au front, pendant que Goliath défiait les troupes rangées d'Israël. « Et Isaï dit à David : Prends, je te prie, pour tes frères cet épha de froment rôti et ces dix pains, et porte-les vite au camp vers tes frères… et tu t'informeras touchant le bien-être de tes frères » (1 Sam. 17 : 17-18).
            « Le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Mat. 20 : 28). Pour chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19 : 10), le Seigneur Jésus s'est abaissé. Il a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort (Héb. 2 : 9). Nulle autre personne ne pouvait être digne de cette mission capitale. Jésus est descendu ici-bas quand l'accomplissement du temps est venu, prenant la forme humaine à part le péché, pour faire la volonté de son Père (Jean 5 : 30b ; 6 : 29, 38). « Alors j'ai dit : Voici, je viens, - il est écrit de moi dans le rouleau du livre – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 9 ; Ps. 40 : 6-8).
            Jésus accomplira parfaitement cette oeuvre immense que le Père lui a confiée, en étant guidé par l'Esprit Saint : « Jésus, plein de l'Esprit Saint, revint du Jourdain et fut mené par l'Esprit dans le désert... Jésus revint en Galilée dans la puissance de l'Esprit » (Luc 14 : 1, 14). La prophétie d'Esaïe trouve son accomplissement en Christ (v. 17-21 ; Es. 61 : 1, 2)
 
 
3- Joseph : le rejeté
 
            Dès que Joseph arrive, après bien des recherches, au lieu où se trouvent ses frères, ces derniers complotent contre lui pour le tuer : ils jugent insupportable le témoignage de leur jeune frère, témoignage basé toutefois sur une révélation divine. Ils sont incrédules mais révoltés à la pensée de ce qu'il leur a annoncé : son élévation et son règne futur (Gen. 37 : 8) ; en revanche, leur père garde cette parole, sans toutefois la comprendre vraiment (v. 10-11).

            Les coeurs secs et remplis d'animosité, les frères de Joseph sont prêts à verser le sang innocent, croyant naïvement arrêter le destin glorieux de leur frère en le frappant à mort (v. 20). « Le méchant fait une oeuvre trompeuse, mais celui qui sème la justice a un vrai salaire » (Prov. 11 : 18). « Et ils se dirent l'un l'autre : le voici, ce maître songeur ! Et maintenant, venez, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes » (v. 18-19).

            Quelle dureté de coeur à l'égard de leur jeune frère ! Insensibles devant la détresse de son âme, ils ne l'écoutent pas lorsqu'il leur demande grâce (Gen. 42 : 21b). Peu de temps avant sa mort, Jacob dira : « Joseph est une branche qui porte de fruit, une branche qui porte du fruit près d'une fontaine ; ses rameaux poussent par-dessus la muraille. Les archers l'ont provoqué amèrement, et ont tiré contre lui et l'ont haï ; mais son arc est demeuré ferme, et les bras de ses mains sont souples par les mains du puissant de Jacob » (Gen. 49 : 22-24). Ses frères aînés (les archers) l'ont rejeté unanimement, même si deux d'entre eux, pour des raisons différentes, n'ont pas voulu le frapper à mort : Juda, par mercantilisme, et Ruben, par crainte des conséquences - il était l'aîné (Gen. 37 : 26, 30).
            Tel a été le sort de Christ. « Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » ; Il dira aux Juifs qui n'avaient pas l'amour de Dieu en eux : « Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas  » (Jean 1 : 11 ; 5 : 43). Et pourtant, c'était bien lui l'Envoyé du Père. « Ayant encore un unique fils bien-aimé, il le leur envoya, lui aussi, le dernier, disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais ces cultivateurs-là dirent entre eux : Celui-ci est l'héritier ; venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous. Et l'ayant pris, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne » (Marc 12 : 6-8). Les Juifs ont eu les mêmes sentiments à l'égard du Seigneur Jésus que les frères de Joseph vis-à-vis de ce dernier : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » ; « nous n'avons pas d'autre roi que César » (Luc 19 : 14b ; Jean 19 : 15). L'ennemi voulait en finir avec le Seigneur Jésus lorsqu'il excita cette foule qui réclamait sa mort en criant : « Ote, ôte ! Crucifie-le ! » (Jean 19 : 15a). Ils rejetèrent le témoignage du Christ, remettant ainsi en cause la mission de Celui qui venait dans le monde afin de rendre témoignage à la vérité (Jean 18 : 37b). Crucifié et hué par mille voix, sa tunique qui était sans couture fut dérobée par les soldats romains qui la convoitaient (Jean 19 : 23-24 ; Ps. 22 : 18).
            Une triste mise en scène fait de Joseph un homme dévoré par une mauvaise bête. Sa tunique est plongée dans le sang d'un bouc par ses frères, puis rapportée à leur père pour lui faire croire que son fils est mort (Gen. 37 : 31-35). Nos coeurs ne sont-ils pas étreints par l'amour de Christ en pensant à  sa mort sanglante par laquelle nous avons été rachetés de notre vaine conduite héritée de nos ancêtres (1 Pier. 1 : 18-19) ?
 
 
4- Joseph : le vrai serviteur
 
            Au lieu d'être tué, Joseph est finalement vendu comme esclave à des marchands ismaélites pour vingt pièces d'argent, soit deux pièces pour chaque frère (Gen. 37 : 28 ; Actes 7 : 9). Notre Seigneur le sera pour trente pièces, le prix d'un esclave (Luc 22 : 3-5 ; Mat. 27 : 3-4). Ainsi, Joseph va se trouver en Egypte, dans la maison de Potiphar, officier du Pharaon, chef des gardes (v. 36). Là, son service exemplaire retiendra l'attention de son maître. De même qu'il avait été soumis à son père, Joseph reconnaît sans murmures l'autorité de Potiphar, sachant qu'il la détenait de Celui qui est au-dessus de tous et qui permettait cette rude épreuve dans sa propre vie. Malgré tant d'injustices déjà subies, Joseph sert fidèlement dans l'obéissance, faisant tout de coeur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes (Col. 3 : 22-23). « Et son seigneur vit que l'Eternel était avec lui, et que tout ce qu'il faisait, l'Eternel le faisait prospérer en sa main » (Gen. 39 : 3). Dès lors que sa foi se montre par des oeuvres, Joseph répand la bonne odeur du nom de son Dieu dans la maison de cet officier païen ; celui-ci doit constater la bénédiction accordée sur sa maison par le moyen de cet esclave hébreu qui se distingue des autres (v. 3).
            Cela nous rappelle sans aucun doute la marche du parfait Serviteur, le Seigneur Jésus qui a été « fidèle à Celui qui l'a établi » sur sa maison ; « bien qu'il fût Fils », Il « a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes ; » (Héb. 3 : 1-6 ; 5 : 8). Il était saint, innocent, sans souillure, et séparé des pécheurs (Héb. 7 : 26) ; Dieu était avec lui (Act.10 : 38). Son service est de loin le plus excellent rendu sur cette terre !

            Joseph prospère à tous égards comme prospère l'état de son âme (3 Jean 2). « Et l'Eternel était avec Joseph, et il étendit sa bonté sur lui » (Gen. 39 : 2a, 21). Fort de cette communion avec Dieu, Joseph surmonte la tentation au mauvais jour, lorsque la femme de Potiphar convoite sa beauté physique (v. 6b-12), au lieu de considérer sa beauté morale. « L'homme regarde à l'apparence extérieure, et l'Eternel regarde au coeur » (1 Sam. 16 : 7). Faussement accusé par cette femme perverse qui le calomnie pour n'avoir pas pu assouvir ses désirs infâmes, Joseph sera mis en prison. Sans protester, il se remet à Celui qui juge justement, comme Christ le faisait (1 Pier. 2 : 23). « Et tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés » (2 Tim. 3 : 12).

            Joseph est enfermé dans la tour en compagnie des prisonniers du roi (Gen. 39 : 20). La délicatesse de sa conscience et son désir de plaire à Dieu à tous égards ont été tels qu'il a préféré prendre la fuite plutôt que de sombrer dans le péché ; et cela quelles que soient les conséquences (v. 11-12). Souvenons-nous de notre divin modèle, le Seigneur Jésus qui a été « tenté en toutes choses de façon semblable à nous - à part le péché » (Héb. 4 : 15). Et du fait qu'il a souffert lui-même, « il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 18).
            Au chapitre suivant, Joseph se trouve en compagnie de deux nouveaux prisonniers : l'échanson et le panetier du roi, coupables tous les deux devant le Pharaon (Gen. 40 : 1-4). Selon l'interprétation de leurs rêves révélée par Dieu à Joseph, l'un a la vie sauve dans les jours qui suivent, tandis que l'autre est pendu à un bois (v. 20-22). La croix du Seigneur Jésus a été dressée au milieu de celles de deux brigands qui ont eu l'occasion de s'adresser à lui ; l'un d'entre eux a été sauvé de la mort éternelle après s'être rétracté dans ses paroles et repenti, alors que l'autre qui a persisté dans son incrédulité ne l'a certainement pas été (Luc 23 : 39-43).
 
 
5- La gloire de Joseph
 
            Au terme d'une série de tribulations, de la fosse à la prison, au moment convenable, Joseph est établi gouverneur de l'Egypte par le Pharaon qui le revêt de vêtements de byssus (Gen. 41 : 41-42), un lin très fin qui parle symboliquement de la justice pratique de celui qui a été mis à part (1 Chr. 15 : 27 ; 2 Chr. 5 : 11-12). « Il le fit monter sur le second char qui était à lui ; et on criait devant lui : Abrec ! », c'est-à-dire qu'on s'agenouille (v. 43). Même ses frères qui niaient cette éventualité devront venir se prosterner devant lui la face contre terre (Gen. 42 : 6 ; 43 : 26, 28 ; 44 : 14). Toutes ces circonstances par lesquelles Joseph est passé, ont permis d'atteindre le but de Dieu, car « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28).
            Du mal, Dieu peut tirer le bien (Gen. 50 : 20). Ainsi, Jacob se trompait lorsque, accablé de douleur, il disait à ses enfants : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36b). La gloire du fils rejeté le confirme.
            Dans sa providence, Dieu s'élève au-dessus des circonstances pour accomplir ses desseins d'amour et de miséricorde en conduisant par sa main puissante le cours des évènements. « L'abaissement va devant la gloire » (Prov. 15 : 33b) et « la fin de la débonnaireté, de la crainte de l'Eternel, c'est la richesse, et la gloire, et la vie » (Prov. 22 : 4). Les jours viennent où tout genou fléchira au nom de Jésus, et toute langue confessera que Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2 : 5-11) ; « Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que tes justes actes ont été manifestés » (Apoc. 15 : 4). Là où Christ a été humilié et rejeté, Il sera reconnu comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (Apoc. 19 : 16). Le gouvernement sera sur son épaule (Es. 9 : 6-7).

            Glorifié solennellement en Egypte, Joseph épouse une femme du pays, une étrangère nommée Asnath, de laquelle naîtront deux fils (Manassé et Ephraïm) avant qu'arrive la grande famine. Ces détails montrent à quel point l'analogie entre Christ et Joseph est frappante. En effet, l'Eglise composée de Juifs, et des Gentils qui étaient étrangers aux alliances de la promesse, est associée - comme épouse - à un Christ glorifié dans les cieux. Et les croyants de la dispensation actuelle qui sont le résultat de l'oeuvre infinie de Christ, le fruit du travail de son âme (Es. 53 : 11), naissent également avant que vienne la grande tribulation, le temps de la détresse pour Jacob (Jér. 30 : 5-7). Le Seigneur ne permettra pas que les siens soient jugés avec le monde. Leur enlèvement interviendra sans nul doute avant cette période dramatique (1 Thes. 4 : 13-18 ; 2 Thes. 2 : 1-2, 6).

            L'une des caractéristiques du règne de Joseph, c'est que tout a été placé sous sa domination, à l'exception de celui qui lui avait tout assujetti. Le Pharaon avait dit à Joseph : « Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d'après ton commandement ; seulement quant au trône, je serai plus grand que toi » (Gen. 41 : 40). Il en sera de même pendant le règne de Celui que Dieu fera régner sur les oeuvres de ses mains, le Fils de l'homme qui dominera sur toute la création (Ps. 2 : 6-9 ; 8 : 4-9). « Il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds… Or, quand il dit que tout est assujetti, il est évident que c'est à l'exclusion de Celui qui lui a tout assujetti. Mais quand tout lui aura été assujetti, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à Celui qui lui a tout assujetti, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Cor. 15 : 25, 27-28).

 
6- Joseph et ses frères
 
            La famine qui sévissait sur toute la terre amène Jacob à envoyer ses dix premiers fils en Egypte, afin de s'approvisionner en vivres. Il leur dit : « Descendez-y, et achetez-nous-en là, afin que nous vivions, et que nous ne mourions pas » (Gen. 42 : 2). L'extrémité à laquelle l'homme est réduit, est l'opportunité pour Dieu d'agir. Cette visite inattendue va renouer des liens rompus depuis plus d'une décennie. Les coeurs endurcis et les yeux obscurcis, les frères de Joseph ne peuvent reconnaître leur frère, alors que lui-même les reconnaît aussitôt (v. 8).
            Avant de se révéler à eux, Joseph soumet volontairement ses frères à une épreuve d'intensité croissante à l'issue de laquelle ils vont confesser leurs péchés, en reconnaissant leurs mauvaises voies : « vos paroles seront mises à l'épreuve, pour voir si la vérité est avec vous » (v. 16). Ceux qui prétendaient être des personnes honnêtes (v. 11) sont ainsi conduits peu à peu à porter un jugement complet sur eux-mêmes. « Et ils dirent l'un à l'autre : Certainement nous sommes coupables à l'égard de notre frère » (v. 21). Après avoir déchiré leurs vêtements, Juda et ses frères viennent se prosterner devant Joseph. La confession de Juda est sans équivoque : « Dieu a trouvé l'iniquité de tes serviteurs » (Gen. 44 : 13, 16).
            C'est seulement après cette évidente repentance à salut que Joseph ne peut plus se contenir et se fait connaître à ses frères ; dans l'intimité familiale, il laisse éclater sa voix en pleurs (45 : 1-4). Nous le voyons pleurer à sept reprises (Gen. 42 : 24 ; 43 : 30 ; 45 : 3, 14 ; 46 : 29 ; 50 : 1, 17).
            « Je vous ai écrit dans une grande affliction et avec serrement de coeur, avec beaucoup de larmes, non pas pour que vous soyez attristés, mais pour que vous connaissiez l'amour que j'ai si abondamment pour vous » (2 Cor. 2 : 4), déclare l'apôtre Paul aux Corinthiens ; ses paroles, comme ici les pleurs affectueux de Joseph, manifestent une affection profonde pour ses frères.
            Le Seigneur Jésus lui-même a pleuré au tombeau de son ami Lazare qui était retenu par les liens de la mort (Jean 11 : 35).
            Prophétiquement, les relations de Joseph avec ses frères nous parlent de l'histoire d'Israël aux derniers jours. A la suite du rejet de son Messie, « un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée » (Rom. 11 : 25). Dans leur condition actuelle, les Juifs – en tant que nation - sont incapables de reconnaître Celui que Dieu a glorifié en le ressuscitant d'entre les morts ; ils sont comparables à ces deux disciples qui se rendaient à Emmaüs (Luc 24 : 15-16). Leur entendement est obscurci et le voile demeure sur leur coeur dépourvu d'intelligence (Es. 6 : 9-10). « Mais quand ils se tourneront vers le Seigneur, le voile sera ôté » (2 Cor. 3 : 14-16). « Ils regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé ; et ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, et il y aura de l'amertume pour lui, comme on a de l'amertume pour un premier-né » (Zach. 12 12 ; Luc 24 : 31a-35). A ce moment-là, tout Israël sera sauvé car le Libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob l'impiété (Rom. 11 : 26-27). Et Israël connaîtra alors des temps de rafraîchissement de devant la présence du Seigneur, dans la jouissance des bénédictions millénaires, sous la houlette du bon Berger; le résidu d'Israël se repaîtra des délices de la bonté de Dieu sur la nouvelle terre, dans le pays de beauté, de même que les frères de Joseph ont eu le meilleur de tout le pays d'Egypte pendant le règne de Joseph (Gen. 45 : 18, 20 ; 47 : 11). La promesse de Dieu à Abraham s'accomplira en Christ, l'héritier de la promesse (Gal. 3 : 16), car en Lui toutes les promesses sont oui et amen ! (2 Cor. 1 : 20). Ainsi, le rejet d'Israël n'est pas définitif, « car les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11 : 29).
 
 
7- Joseph : le sauveur du monde
 
            Les deux songes qui avaient troublé le sommeil du Pharaon parlaient non seulement d'un temps d'abondance de sept ans (vaches grasses et épis gras), mais aussi d'une des pires famines (vaches et épis maigres) qui allait sévir pendant sept ans dans le monde entier (Gen. 41 : 1-8). « Et il appela la famine sur la terre ; il brisa tout le bâton du pain. Il envoya un homme devant eux : Joseph fut vendu pour être esclave. On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers, jusqu'au temps où arriva ce qu'il avait dit : la parole de l'Eternel l'éprouva. Le roi envoya, et il le mit en liberté ; le dominateur des peuples le relâcha. Il l'établit seigneur sur sa maison, et gouverneur sur toutes ses possessions » (Ps. 105 : 16-21).

            L'Egypte et le reste du monde pouvaient être sauvés de cette famine mortelle en allant à Joseph qui disposait des greniers où on avait stocké suffisamment de blé. « Le Pharaon dit à tous les Egyptiens : Allez à Joseph ; faites ce qu'il vous dira » (Gen. 41 : 55 ; 47 : 15). Le titre de « Tsaphnath-Pahnéakh », c'est-à-dire de « sauveur du monde » en égyptien, est donné à Joseph. Grâce à sa sagesse et à son intelligence exceptionnelles, il apporte une solution durable à ce grave problème. Il est le seul homme capable d'interpréter les songes du Pharaon, ce qui remet en cause la sagesse « présumée » des devins Egyptiens(Gen. 41 : 38-39).

            Dans ces derniers temps de la patience de Dieu (2 Pier. 3 : 9), Jésus Christ est la réponse à tous nos problèmes ; Lui seul peut mettre un terme à la famine spirituelle qui sévit sur cette pauvre terre (Amos 8 : 11). Aujourd'hui encore, la voix pleine de grâce du Fils de Dieu se fait entendre : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Mat. 11 : 28) ; « Celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors » ; « Moi je suis le pain de vie » (Jean 6 : 37, 48). Lorsque le vin est venu à manquer à la noce de Cana de Galilée, Marie a eu pour seul recours son fils Jésus qui s'y trouvait. « Sa mère dit aux serviteurs : faites tout ce qu'il vous dira » (Jean 2 : 5). En suivant ce conseil, la bénédiction sera apportée non seulement aux époux, mais à tous les conviés.
            « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 4 : 7b). Jésus est le Sauveur du monde. C'est ainsi qu'Il a été reconnu à Sichar, après son entretien avec une femme de la Samarie ; les Samaritains venus à lui suite au témoignage de cette femme ont dit : « Celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (Jean 4 : 42b).
            De même que Joseph a été conduit en Egypte afin de conserver la vie à un grand peuple (Gen. 50 : 20 ; 45 : 7), le Père a envoyé le Fils sur la terre pour être le Sauveur du monde (1 Jean 4 : 14).
            Ruinés et épuisés par cette famine extrêmement intense, les habitants de l'Egypte et du pays de Canaan sont désormais débiteurs de Joseph qui leur fournit le pain quotidien. Joseph rachète leur argent, leur bétail, leurs troupeaux, leurs ânes, ainsi que leurs terres ; eux-mêmes deviennent la possession du Pharaon. « Et Joseph acheta tout le sol de l'Egypte pour le Pharaon : car les Egyptiens vendirent chacun son champ, parce que la famine les pressait ; et la terre fut au Pharaon » (Gen. 47 : 20). Au jour du rétablissement de toutes choses, Christ régnera sur une terre qu'il a rachetée par son sang, une terre qu'il purifiera d'abord par des jugements apocalyptiques (Lév. 25 : 23-25 ; Apoc. 5 : 1-5). Comme un puissant Rédempteur, le lion de la tribu de Juda fera valoir son droit d'héritage pour la gloire de Dieu, à l'instar de Boaz au temps des Juges (Ruth 4 : 8-11). On dira alors, à l'heure du dernier Jubilé : « A l'Eternel est la terre et tout ce qu'elle contient, le monde et ceux qui l'habitent » (Ps. 24 : 1). Dès lors, le Fils de l'homme dominera d'une mer à l'autre mer et toutes les nations le serviront (Ps. 72 : 8, 11).
 
 
            Qu'il nous soit donné de penser continuellement à Christ, en contemplant ce beau tableau qui confirme une fois de plus l'harmonie des Ecritures et la prescience de Dieu, afin de raconter dans une ferme assurance la gloire du Fils au Père, « une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14b). « Et vous raconterez à mon père toute ma gloire en Egypte, et tout ce que vous avez vu » (Gen. 45 : 13), dira Joseph à ses frères : parole touchante qui devrait interpeller tous ceux que Christ n'a pas honte d'appeler ses frères (Héb. 2 : 11-12). L'oeuvre du juste est pour la vie, et sa mémoire est en bénédiction ! « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d'entre les morts, de la semence de David, selon mon évangile » (2 Tim. 2 : 8), dit Paul à Timothée. Joseph avait demandé au chef des échansons de se souvenir de lui après l'avoir fait profiter de ses loyaux services (Gen. 40 : 14). Sorti de prison, cet homme a manqué totalement de reconnaissance : « le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l'oublia » (v. 23). Plus tard, sous la containte de la nécessité, il a dû avouer ses fautes au Pharaon (41 : 8-9). Que Dieu nous garde d'une telle ingratitude ! Admirons les voies de Dieu : Il s'est servi de l'ingratitude de l'échanson pour élever Joseph à la gloire suprême (Rom. 11 : 33).
 
 
                                   Oui, nous voulons chanter dans toute notre vie
                                   Cet amour merveilleux, à nul autre pareil !
                                   Et lorsque, transmués par ta force infinie,
                                   Nous atteindrons enfin le jour du grand réveil,
                                   Alors nos yeux ravis te verront sur ton trône,
                                   Toi, Jésus, cher Sauveur, notre fidèle Ami,
                                   Quand les tiens, à tes pieds jetteront leur couronne,
                                   Seigneur, en t'adorant ! - Que ton nom soit béni !
 
 
 

                                                                                            C.  Mga