SERVITEURS DE CHRIST (1)
Les nouveaux articles que nous désirons proposer à nos lecteurs durant quelques semaines, chaque mercredi, sous le titre « Serviteurs de Christ », sont extraits d'un petit ouvrage de Georges André qui fait partie d'une collection de courtes études bibliques destinées aux jeunes croyants.
Que leur lecture soit encore aujourd'hui en bénédiction pour nous tous, chrétiens, quel que soit notre âge.
L‘apôtre Paul a écrit aux chrétiens qui habitaient à Corinthe : « Que tout homme nous regarde comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu » (1Cor. 4 : 1).
Introduction
« Le Dieu à qui j'appartiens et que je sers » (Act. 27 : 23).
Dans ses épîtres Paul ne se présente pas toujours comme apôtre, mais parfois comme esclave (en grec, doulos), soulignant par là qu'il est la propriété de son Maître, dont il dépend entièrement.
Il est aussi serviteur (en grec, diakonos) en relation avec son travail : ainsi, en 2 Corinthiens 6 : 4, il se recommande comme « serviteur de Dieu ». Tel était aussi Epaphras en Colossiens 1 : 7. Le mot a donné « diacre », correspondant entre autres à 1 Timothée 3 : 8.
Mais quand Paul ajoute : « ...que je sers », il ne s'agit plus d'un service courant ; lorsque le mot se réfère à un service envers Dieu, il implique la révérence, l'adoration (comme par exemple Act. 24 : 14 : je sers [en grec, latreuô] le Dieu de mes pères).
D'autres mots encore sont employés pour serviteur ou service. Mais celui de notre titre « hupêretês » signifie à l'origine un simple rameur. Pas même un marin, mais un subordonné qui agit sous la direction d'un autre. Ainsi sont désignés Jean-Marc en Actes 13 : 5 et Paul lui-même en Actes 26 : 16. Dans notre passage, l'apôtre souligne la position d'humilité qu'il prend avec Apollos vis-à-vis des Corinthiens, qui s'enflaient « en prenant parti pour l'un contre l'autre » (1 Cor. 4 : 6). Mais il convenait de mettre aussi en évidence que tous deux étaient des « administrateurs » des mystères de Dieu, conscients de la responsabilité confiée par le Seigneur quant à sa Parole.
Un serviteur fidèle se laissera conduire par son Maître et agira dans sa dépendance. Il se souviendra toujours qu'il Lui appartient, mais aussi qu'il est appelé à remplir soigneusement le service reçu – dans le sentiment de la grâce qui lui est accordée de pouvoir servir, ses pensées s'élèveront vers le Donateur de toutes choses qu'il adore (« sers » : 2 Tim. 1 : 3).
« Ayant ce ministère comme étant des objets de miséricorde, nous ne nous lassons pas » (2 Cor. 4 : 1).
Quand on parle de service, on croit facilement accomplir un devoir, ou, sans le dire, s'acquérir un mérite ou quelque réputation. De fait, c'est une grâce que le Seigneur accorde aux siens de pouvoir accomplir quelque service que ce soit. Si l'on en est conscient, on ne se lassera pas. Il est relativement facile de commencer, mais persévérer sans se lasser est beaucoup plus difficile. Un serviteur du Seigneur, un frère, une soeur, fidèles tout le long de leur vie apportent un précieux témoignage de cette grâce : ils ne se sont pas lassés.
« Nous ne nous lassons pas ; mais même si notre homme extérieur dépérit, toutefois notre homme intérieur est renouvelé de jour en jour » (v. 16). Sans ce renouvellement quotidien de la vie intérieure, il n'est point de persévérance possible. « Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l'excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous » (v. 7).
Il importe de discerner les occasions que le Seigneur place devant nous et de s'y engager humblement. L'apôtre dit à Timothée (2 Tim. 2 : 15) : « Etudie-toi à te présenter à Dieu : approuvé, ouvrier qui n'a pas à avoir honte, exposant justement - découpant droit - la parole de la vérité ». Qu'il s'agisse de la présentation de la Parole, ou d'un autre service, chacun sera sujet à des critiques, plus ou moins bienveillantes ! « Ne mets pas ton coeur à toutes les paroles qu'on dit », relève l'Ecclésiaste (7 : 21). S'adressant à son enfant dans la foi, Paul l'engage à s'étudier à se présenter à Dieu comme approuvé de Lui. L'approbation de nos frères dans la foi est importante mais ne compte pas avant tout ; après avoir examiné avec soin devant le Seigneur si les objections qu'on a pu recevoir sont fondées, s'en remettre à Lui, sans se laisser décourager, quel que soit le service.
« Chacun » a reçu quelque don de grâce ; nous sommes invités à l'employer « les uns pour les autres, en bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu » (1 Pier. 4 : 10). Romains 12 souligne qu'il importe de servir « selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun... selon la grâce qui nous a été donnée », et 2 Corinthiens 10 : 13 ajoute : « selon la mesure du champ de travail que le Dieu de mesure nous a départi » (voir 1 Cor. 12 : 18).
En conclusion, l'apôtre engage à « abonder toujours dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58). Mais à la base de tout, il faut l'amour (1 Cor. 13).
Nous considérerons dans les articles suivants divers serviteurs de Christ, chacun plutôt marqué par un caractère particulier :
- les premiers par leur dévouement : Stéphanas – Epaphrodite – Onésiphore.
- deux autres dont le témoignage est souligné au début des Actes : Etienne envers les Juifs, fidèle jusqu'à la mort ; Philippe envers les Samaritains puis envers l'eunuque d'Ethiopie.
- le service discret de Lydie, de Phoebé, de Tabitha, chacune dans son domaine : l'hospitalité, le service pour l'assemblée, le travail diligent pour les pauvres.
- enfin les divers compagnons de Paul :
+ Apollos, un docteur qui se laisse pourtant enseigner par Aquilas et Priscilla sa femme, sera ensuite d'un grand profit aux Corinthiens en particulier. Epaphras, plein de sollicitude pour les Colossiens, donne une grande place à la prière. Aquilas et Priscilla accueillent et font part de ce qu'ils ont appris.
+ Silas, qui a un don de prophète, participe au deuxième voyage de Paul, persévérant malgré la persécution endurée à Philippes ; Aristarque sera un fidèle compagnon de la fin de la carrière itinérante de l'apôtre ; Tychique est envoyé aux assemblées pour porter des lettres, transmettre des nouvelles et en apporter à Paul.
+ Barnabas enfin, accueille le jeune Saul à Jérusalem et le présente aux frères ; puis il va le chercher à Tarse pour enseigner avec lui l'assemblée à Antioche, avant de partager son premier voyage. Luc, fidèle jusqu'au bout, médecin bien-aimé, n'a pas abandonné Paul pendant « l'hiver » de son dernier séjour en prison.
D'après G. André
(à suivre)