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« Epée, réveille-toi contre mon berger »
 
« Blessé dans la maison de ses amis »
Le compagnon de l'Eternel frappé par l'épée « réveillée » contre Lui
Le troupeau dispersé et la main de l'Eternel tournée sur les petits
 
 
            Epée, réveille-toi contre mon berger, contre l'homme qui est mon compagnon, dit l'Eternel des armées ; frappe le Berger et le troupeau sera dispersé (Zach. 13 : 7).
 
 
            Avec un grand respect, nous pensons à ces paroles prophétiques prononcées par l'Esprit mille ans à l'avance : « Ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22 : 16). Pourquoi donc le Seigneur Jésus a-t-il dû parler de cette manière ? A cause du péché qui a séparé l'homme de Dieu. Christ est venu nous sauver. Le voyons-nous marcher dans son chemin d'entier renoncement qui L'a conduit au don total, au sacrifice de Lui-même ? (Phil. 2 : 7-8).
 
 
« Blessé dans la maison de ses amis »
 
            Jésus a connu toutes les humiliations, la grande pauvreté (2 Cor. 8 : 9), le dépouillement complet (Phil. 2 : 7). La solitude et le silence ont été sa part, au désert, sur la montagne, au jardin de Gethsémané. La coupe des souffrances était pleine pour Lui.
            Puis Jésus a été crucifié ; ses mains adorables, toujours ouvertes pour bénir – il venait encore de guérir l'oreille de Malchus - ont été percées par les clous. L'Ecriture les compare à des rondelles d'or, où sont enchâssés des chrysolithes (Cant. 5 : 14).
            Aussi, quand Jésus entre - les portes étant fermées - dans la chambre haute, au soir de sa résurrection, Il montre aussitôt aux disciples les stigmates qui rappellent pour l'éternité sa crucifixion. Il s'agit, dans ses mains et dans ses pieds, de la marque des clous et dans son côté de la blessure laissée par la lance d'un soldat. C'est de là que le sang et l'eau ont jailli, merveilleuse réponse de la grâce de Dieu au péché de l'homme !
            D'où cette question que posera plus tard le résidu repentant, sur le chemin de sa restauration : « Quelles sont ces blessures à tes mains ? ». Et le Seigneur, le Messie glorieux, répondra : « Celles dont j'ai été blessé dans la maison de mes amis » (Zach. 13 : 6). Cette maison aurait dû être la sienne, mais Il n'a pas été reçu (Jean 1 : 11).  
               C'est au mois d'Abib, le premier mois de l'année juive, au moment où le printemps commence, que ce crime sans égal a été commis envers le Sauveur, le Créateur de toutes choses. Les hommes sont tombés si bas dans leur souillure que le Psalmiste les compare à des chiens, c'est-à-dire des animaux impurs. Et si une assemblée de méchants l'entoure, c'est pour s'acharner contre Lui (Ps. 22 : 16).
            Toutefois, dans le chapitre 13 de Zacharie, il est aussi question de souffrances bien plus grandes encore que celles que l'homme, rempli de haine, s'est appliqué à Lui infliger. Il portait les infamies d'Israël, et de l'homme en général. Leurs idolâtries, leur apostasie ne pouvaient que lui attirer de la part de Dieu une juste rétribution. Il y a toujours ce qui relève de l'exercice du gouvernement de Dieu, mais il est question ici d'un jugement éternel de Dieu, suite à l'outrage commis à l'encontre de sa sainteté.
            Or seul le vrai Berger de l'Eternel pouvait satisfaire, par son parfait sacrifice, aux exigences divines. Et pour cela, l'épée de l'Eternel devait Le frapper !
 
 
Le compagnon de l'Eternel frappé par l'épée « réveillée » contre Lui
 
            La pensée de l'épée à laquelle est lié le jugement se précise avec toujours plus de solennité au cours de la Parole. Déjà quand Dieu a chassé l'homme désobéissant hors du jardin d'Eden, Il place à l'orient du jardin des chérubins, avec la lame de l'épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l'arbre de vie (Gen. 3 : 24). Si l'homme avait pu perpétuer son existence de souffrances sur la terre, l'oeuvre néfaste de l'ennemi s'en serait trouvée couronnée ! Les chérubins, qui sont représentés au-dessus du propitiatoire, leur face tournée vers le sang déposé par le grand sacrificateur, sont les gardiens de la sainteté de Dieu et les exécuteurs de Ses voies judiciaires.
            Josué, au moment de prendre possession du pays de Canaan, voit venir à sa rencontre un homme, une épée nue à la main. C'est le chef de l'armée de l'Eternel qui lui commande d'ôter sa sandale, car le lieu sur lequel il se tient est saint (Jos. 5 : 13-14). Dans sa grâce, Dieu combattra pour son peuple, selon ses promesses.
            Lorsque Dieu est obligé d'envoyer une plaie sur Israël, suite à une faute grave de son roi – l'état moral de son peuple le nécessitant sans doute aussi – David voit l'ange de l'Eternel « se tenant entre la terre et les cieux, ayant en sa main son épée nue, étendue sur Jérusalem » (1 Chr. 21 : 16). Mais Dieu la retient encore : le jugement ainsi détourné tombera sous forme de feu sur l'holocauste offert par David. Ici, la voix divine commandera de remettre l'épée dans le fourreau.
            Cette voix est la même qui, plus tard, va donner un ordre inverse. Le « compagnon de l'Eternel » sera frappé à notre place : le jugement que nous méritions tombe sur Lui.
 
            Contemplons le Christ sur la croix. Des ténèbres surnaturelles se sont répandues. Dieu va régler ses comptes avec le péché. Christ est fait « péché » pour nous (1 Cor. 5 : 21). Il porte les péchés de tous les croyants « en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24). « L'Eternel a fait tomber sur Lui l'iniquité de nous tous » (Es. 53 : 6 ; Luc 24 : 26). Il a enduré le châtiment inexorable que méritaient ces péchés et Il en a connu toute l'horreur, afin que Dieu soit glorifié à l'égard du péché et que nous, pécheurs, soyons sauvés pour l'éternité !
            L'épée qui semblait sommeiller dans son fourreau, s'est réveillée et a frappé Son âme très sainte. Dans une supplication ardente, nous pouvons l'entendre dire : « Délivre mon âme de l'épée, mon unique de la patte du chien. Sauve-moi de la gueule du lion » (Ps. 22 : 20). Ces paroles seront pour les rachetés dans le ciel une source éternelle de louanges. Mais déjà un chant d'amour et de reconnaissance peut s'élever de notre âme vers Lui.
            L'épée est celle du jugement de Dieu. La patte du chien fait, avant tout, allusion à toute la méchanceté des hommes avilis par le péché, sur le point d'accomplir leur suprême forfait. La gueule du lion est une image de la puissance de Satan et des dominateurs des ténèbres, qui sont sous ses ordres. Telles sont les images saisissantes que l'Ecriture emploie pour évoquer un peu l'affreuse réalité des souffrances de Christ à la croix.
            Cette expression : « mon Unique » est magnifique dans la bouche du Seigneur. Il désigne son corps adorable, qui est en effet unique. Il a été formé » dans le sein virginal de Marie. L'ange avait dit à cette dernière : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ;  c'est pourquoi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35).
            Luc s'adresse à ceux qui « dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les ministres de la Parole » (1 : 2). C'est bien un adorable mystère : Celui qui est la Parole est désigné comme étant « l'être saint qui naîtra ». Il n'y a jamais eu de corps semblable à celui de Jésus, par Dieu même formé. Il l'avait pris pour mourir !
            Revenons au drame saisissant de Golgotha. Le corps et le coeur de Jésus sont meurtris. L'épée de l'Eternel des armées s'est réveillée contre Celui qui est appelé « l'Homme qui est mon compagnon ». Ces paroles étaient pour les saints de l'Ancien Testament une véritable énigme. Leur véritable signification ne devait apparaître que plus tard, dans la période privilégiée où nous vivons aujourd'hui, celle de la grâce !
            Quand le Fils de Dieu prend l'humanité, en sainteté et en perfection, il y a un Homme qui, ici-bas, peut être appelé le « compagnon » de Jéhovah. Un compagnon est celui qui participe à notre vie, qui partage notre activité. Tout est commun entre l'Eternel et ce Berger, pensée et travail. Dans l'oeuvre de la rédemption, ils agissent tous deux ensemble. Le Fils devenu Homme sans cesser d'être Dieu, peut prendre la place d'hommes pécheurs devant la justice de Dieu, de telle manière que l'épée du jugement divin se réveille, sort de son fourreau et le frappe ! C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé, continue Philippiens 2 : 9. Déjà, Seigneur, tes gloires suivent les douleurs qui furent ta part...
 
 
Le troupeau dispersé et la main de l'Eternel tournée sur les petits
 
            Les coups portés sur le Berger ont eu pour résultat immédiat de « disperser » le troupeau. Ce verset cité dans Matt. 26 : 31 et dans Marc 14 : 27 s'applique spécialement au « sauve qui peut » des disciples, au moment de l'arrestation du Seigneur. Il les avait avertis : « Vous serez tous scandalisés en moi cette nuit », malgré les dénégations de Pierre. Mais évidemment ce n'est qu'une application partielle ; elle n'épuise pas le sens de ce verset qui concerne le peuple tout entier et son châtiment. Après que le Berger a été frappé - en conséquence - le peuple d'Israël a été dispersé sur la face de la terre, plus qu'il ne l'avait encore jamais été, et il l'est toujours en grande partie.
            Cependant une bénédiction est apportée par cette promesse : « Je tournerai ma main sur les petits » (Zach. 13 : 7). Après avoir retiré sa main protectrice pour laisser le châtiment frapper le Berger et disperser le troupeau, Dieu tourne à nouveau sa main sur les pauvres du troupeau qui ont déjà regardé au Berger et ont cherché du secours auprès de Lui (Zach. 11 : 7). Une expression identique est reprise en Esaïe 1 : 25 ; le contexte indique clairement que c'est la bénédiction qui est en vue, alors que le jugement frappera les adversaires.
 
 
            Cher lecteur ! Le Seigneur a toujours particulièrement en vue les « petits ». Il les protège et les délivre. La lecture de la fin des évangiles et du début des Actes montre bien comment Dieu a béni les petits et veillé sur eux. Sa main s'occupe toujours des humbles, qui se sont attachés au Berger. En faisons-nous partie, par grâce ?
 
 
                                                                                  Ph. L.    21.09.08