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NOTES SUR LE LIVRE DU PROPHETE ESAIE (1)

 
INTRODUCTION
Le plan du livre 
A - L'HISTOIRE PROPHETIQUE D'ISRAËL
           1- L'Eternel parle à son peuple : chapitre premier
           2- La parole touchant Juda et Jérusalem : chapitres 2 à 4
           3- Le germe et la bénédiction finale : chapitre 4 : 2-6
 

            Ces notes sur le livre du prophète Esaïe sont essentiellement tirées d'une étude d'Alfred Guignard, publiée pour la première fois en 1937. Selon le voeu formulé par l'auteur, que le Saint Esprit nous fasse entrer dans les richesses que contient ce livre dont la clé est la personne de Jésus. Par la lecture du chapitre 53, le Seigneur lui-même avait mis dans le coeur du grand intendant de la reine des Ethiopiens une joie plus grande que celle qu'il trouvait dans l'administration de tous les biens qu'il avait entre les mains (Act. 8 : 26-39).
            Que le Seigneur nous encourage à « sonder les Ecritures » et à y découvrir « les choses qui le regardent » (Jean 5 : 39 ; Luc 24 : 27). Soyons attentifs à la parole prophétique, « comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que... l'étoile du matin se soit levée dans nos coeurs » (2 Pier. 1 : 17-21).
 
 
 
INTRODUCTION
 
            L'Ancien Testament comporte trois grandes parties (Luc 24 : 44) :
 
                        - la loi de Moïse (le Pentateuque)
                        - les Prophètes, comprenant les livres historiques
                        - les Psaumes, avec les livres poétiques.
 
            Le livre d'Esaïe est le premier des livres prophétiques, par son importance et la variété des sujets qu'il traite. Il annonce les jugements sur Israël et sur les nations. Il parle du résidu selon l'élection de la grâce (Rom. 11 : 5), de la Rédemption, du Messie et du règne millénaire. Il nous conduit jusqu'au temps où Dieu créera les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
 
            Le nom d'Esaïe signifie « le salut de l'Eternel ». Son livre a été appelé « l'évangile de l'Ancien Testament » ; à plusieurs reprises, Christ y est annoncé. De nombreux passages d'Esaïe sont cités dans le Nouveau Testament.
 
            Esaïe a prophétisé aux jours d'Ozias, Jotham, Achaz et Ezéchias (rois de Judas) durant environ 60 ans, pendant la période où Dieu mettait fin au royaume d'Israël, celui de Juda devant subsister encore plus d'un siècle.
 
 
 
Le plan du livre :
 
            Le livre d'Esaïe est constitué de deux grandes parties qui comprennent respectivement 3 et 4 divisions distinctes :
 
                        I - Prophétie au sujet d'Israël et des nations ; l'Assyrien :
 
                                   A - L'histoire prophétique d'Israël ; la culpabilité du peuple ; l'annonce du jugement (chap. 1-12)
 
                                   B - Le jugement des nations qui ont été en contact avec le peuple (chap.13-27)
 
                                   C - L'Assyrien (chap. 28-35)
 
 
                        II - Controverse de l'Eternel avec son peuple ; le Messie, sa venue, son sacrifice et son règne en gloire :
 
                                   D - Parenthèse historique à portée prophétique (chap. 36-39) :
 
                                               - Le grand ennemi de la fin : l'Assyrien
 
                                               - Le relèvement d'Ezéchias (type de Christ mort et ressuscité et de la résurrection nationale d'Israël)
 
                                               - L'annonce de la captivité à Babylone
 
                                   E - Controverse de l'Eternel avec son peuple au sujet des idoles (chap. 40-48)
 
                                   F - Controverse de l'Eternel concernant le rejet du Messie (chap. 49-57)
                                  
                                   G - Conclusion et exhortations finales (chap. 58-66)
 
 
 
 
A - L'HISTOIRE PROPHETIQUE D'ISRAËL
 
 
            1- L'Eternel parle à son peuple : chapitre premier
 
 
                        Le premier chapitre est l'entrée en matière du livre ; il nous donne les grandes lignes du sujet qui y est traité, à savoir : l'état du peuple, sa méchanceté et sa corruption qui amènent nécessairement sur lui le jugement. Ensuite nous y trouvons l'appel de l'Eternel à la repentance, et sa grâce qui invite le peuple à être de bonne volonté. Il se termine par la gloire du royaume et le jugement qui atteindra les méchants.
 
 
                                   1.1 L'état moral du peuple (v. 2-9)
 
                        Dans les versets 2 à 9, nous avons l'état moral du peuple. De même que dans le livre du Deutéronome (32 : 1), les cieux sont appelés à écouter et la terre à prêter l'oreille ; ils sont pris à témoin de ce que Dieu va dire à son peuple. Ces mots : l'Eternel a parlé, nous révèlent ce qu'est la prophétie. Le Dieu dont la voix a fait sortir les mondes du néant parle maintenant à son peuple désobéissant, non pour l'anéantir, mais afin de le ramener à Lui. C'est sa merveilleuse grâce qui brille ici comme dans toutes les pages de l'Ecriture, même dans celles qui relatent les plus terribles jugements.
 
                        Dans sa tendre sollicitude, Dieu avait pris soin de son peuple comme un père nourrit et élève des fils. Malgré tous les témoignages de sa bonté envers lui, celui-ci s'était révolté contre l'Eternel et était devenu plus stupide que les bêtes sans raison. Nous remarquons dans ces versets une gradation dans le mal : au verset 2, ces fils se sont rebellés ; au verset 3, ils n'ont pas d'intelligence ; au verset 4, ils se corrompent et méprisent le Saint d'Israël ; et au verset 5, il est inutile de les corriger ; cela n'aurait pas d'autres résultats que de les endurcir davantage. Les frapper ne ferait qu'ajouter de nouvelles révoltes.
 
                        Les plaies vives qui n'ont pas été bandées ni adoucies avec de l'huile nous rappellent que le « Samaritain » n'était pas encore passé (Luc 10 : 30-34). La loi, représentée par le lévite et le sacrificateur, n'a rien amené à la perfection, et le coeur de l'homme qui n'a pas été régénéré est le même partout. De fait, il n'est pas meilleur en Israël que celui des habitants des villes sur lesquelles est tombé le feu du ciel.
 
 
                                   1.2 L'état religieux du peuple (v. 10-17)  
 
                        Les versets 10 à 17 nous décrivent l'état religieux du peuple. Malgré sa misère morale, il avait gardé une apparence très religieuse. Tous offraient une multitude de sacrifices ; ils foulaient de leurs pieds les parvis de la maison de l'Eternel ; ils faisaient monter l'encens devant Lui, se réunissaient en assemblées solennelles et, d'autre part, pratiquaient l'iniquité et répandaient le sang innocent. Dans tout ce mal constaté, les chefs étaient les plus coupables (v. 10).
 
 
                                   1.3 La grâce de Dieu offerte (v. 18-20)
 
                        Mais aux versets 18 à 20, nous avons la grâce de Dieu qui brille au milieu de cette scène désolée. Il vient lui-même plaider avec son peuple. S'il consentait à l'écouter, Il était prêt à lui pardonner. Même si ses péchés étaient rouges comme le cramoisi, Il les rendrait blancs comme la neige. Mais s'il n'écoutait pas cette parole de grâce, elle deviendrait le sujet de sa condamnation.
 
 
                                   1.4 L'expression de la douleur du coeur de l'Eternel (v. 21-23)
 
                        Ce court paragraphe commence par un « comment ? » C'est l'expression de la douleur du coeur de l'Eternel en constatant l'état dans lequel était tombée la ville bien-aimée qu'il avait choisie d'entre toutes les tribus d'Israël pour y faire habiter son nom. « Comment la ville fidèle est-elle devenue une prostituée ? » (v. 21).L'idolâtrie s'y était établie. La corruption s'y trouvait ainsi que la violence : des meurtriers ! N'est-ce pas aussi dans cette ville que, plus tard, le Seigneur a été mis à mort ? Solennelle prophétie touchant le meurtre de leur Messie...
 
 
                                   1.5 La fin des voies de Dieu envers son peuple coupable (v. 24-31)
 
                        Les derniers versets du premier chapitre annoncent la fin des voies de Dieu envers son peuple coupable. Il prend ici trois titres :
                                               - le Seigneur, en rapport avec son autorité
                                               - l'Eternel des armées, car Il est celui qui fait ce qu'il veut dans les cieux et sur la terre. Il dispose de toutes les armées célestes, les anges qui sont ses serviteurs (selon le Ps. 103 : 20-21), accomplissant son bon plaisir.
                                               - Le Puissant d'Israël. Quelqu'un pourrait-il mettre un obstacle quelconque à l'accomplissement de ses desseins envers son peuple ? Il va donc consumer, par le jugement, ceux qui l'abandonnent et qui transgressent ses saintes lois. Un jugement définitif et sans appel fondra sur eux. Mais, par grâce, un résidu fidèle sera conservé et purifié comme de l'argent par le feu de l'épreuve. Alors viendra le temps du rétablissement de toutes choses. L'autorité reviendra à Sion et le royaume à Jérusalem. Ce chapitre est donc comme une introduction à toute la prophétie d'Esaïe.
 
 
 
 
            2- La parole touchant Juda et Jérusalem : chapitres 2 à 4
 
 
                        Les chapitres 2 à 4 forment la seconde partie de la première division ; elle commence et se termine par « le jour de l'Eternel » : « Et il arrivera, à la fin des jours ». C'est la fin des jours de l'histoire du premier homme, la fin de son péché, de sa faiblesse et de sa folie ; c'est le jour où la puissance du second homme, du dernier Adam, viendra remplacer tout cela par sa justice, sa puissance et sa sagesse. Jour heureux qui amènera la bénédiction finale sur le peuple de Dieu et même sur la terre tout entière. Mais, hélas, jour qui ne pourra être établi que par le jugement, car la maison de Jacob n'a pas voulu marcher dans la lumière de l'Eternel.
 
                        Nous avons ici la première vision du prophète ; vision merveilleuse de la fin de toutes les voies de Dieu envers Juda et Jérusalem ; vision qui même nous révèle la bénédiction qui sera répandue sur toutes les nations.
 
 
                                   2.1 Ce que le Dieu de Jacob s'est proposé s'accomplira (2 : 1-5)
 
                        Le peuple s'est détourné de l'Eternel, violant ses saintes lois et fermant ses oreilles à la voix de ses prophètes ; il a rejeté et mis à mort son Messie, puis il a été dispersé jusqu'aux extrémités de la terre. Jérusalem a été abaissée, humiliée, foulée aux pieds par les nations pendant des siècles... Toutefois, rien, absolument rien ne pourra âtre un obstacle à l'accomplissement de ce que l'Eternel, le Dieu de Jacob, s'est proposé concernant cette cité où Il lui a plu de faire habiter son nom. Bientôt, Jérusalem sera élevée au-dessus de toutes les cités des nations, et tous les peuples y afflueront. Temps heureux, temps de paix !
 
                                   Seigneur, quand sera-ce
                                   Que ces temps heureux
                                   Où luira ta face
                                   Combleront nos voeux ?
 
                        L'importance du passage qui commence ce sujet est suffisamment démontrée par le fait qu'il se trouve répété presque mot à mot dans le livre du prophète Michée (4 : 1-3). Le Saint Esprit l'a dicté à l'un et à l'autre de ces deux prophètes. La foi s'en réjouit ; au contraire, l'incrédule n'y voit qu'une simple répétition et se prive volontairement de toute la bénédiction que Dieu met à la disposition de chacun.
 
 
                                   2.2 Le peuple abandonné à cause de ses iniquités (2 : 6-11)
 
                        Puisqu'une telle gloire doit devenir la part de Jérusalem, quelle devrait être la conduite de la maison de Jacob ? Hélas Israël ne connaît pas son Dieu, il est un peuple sans intelligence, et il a été abandonné à cause de ses iniquités (v. 6). N'ayant pas voulu marcher à la lumière de l'Eternel et s'étant détourné après les abominations des nations, il devra subir les conséquences de sa folie. Le pays est rempli des richesses des nations, mais aussi rempli de leurs idoles. De là l'indignation du prophète, de la bouche duquel sort cette exclamation : « Ne leur pardonne pas ! » (v. 9).
 
 
                                   2.3 La sentence irrévocable de Dieu sur la race humaine (2 : 12-22)
 
                        Le jugement fondra sur la nation, l'homme du peuple se courbera et le grand sera abaissé ; jugement qui commencera par le peuple de Dieu et qui s'étendra ensuite aux nations. Que faire avec l'homme ? Il faudra, une fois pour toutes, en finir avec lui. Son histoire s'est terminée sur le mont Calvaire ; il n'y a plus rien à attendre de lui... Il a donné la pleine mesure de ce qu'il est.
 
                        La croix a mis le point final à l'expérience de l'homme en Adam. Ainsi, dès le début de son livre, le prophète Esaïe établit de façon formelle la culpabilité de l'homme et son besoin de justification ainsi que le montrent également les premiers chapitres de l'épître aux Romains. C'est dans la personne de Christ, le Sauveur, que Dieu révèle le salut qu'il offre à quiconque croit.
 
 
                                   2.4 Les jugements sur Juda et Jérusalem (3 : 1-26 – 4 : 1)
 
                        Le chapitre 3 se relie intimement au précédent ; de fait, il n'en est que la continuation. Il dépeint la ruine extrême dans laquelle sont tombés Jérusalem et Juda. L'écrasement de l'orgueil et de la méchanceté de l'homme sera universel ; mais c'est contre Jérusalem et Juda que le prophète prononce d'abord les jugements, car ce sont eux les plus près de Dieu, et, par conséquent, les plus responsables. C'est contre eux que les coups les plus redoutables de la justice sont dirigés. Qu'en sera-t-il bientôt de la chrétienté ? Elle a été infiniment plus privilégiée que le peuple d'Israël, et, pourtant, on commet, en son sein, les mêmes péchés qu'au milieu de ce peuple qui a subi de si terribles jugements.
 
                        Au premier verset, l'Eternel se présente dans toute son autorité : Il est le Seigneur. Il se montre aussi dans toute sa puissance : Il est l'Eternel des armées. Il ôte tout appui et tout soutien du milieu du peuple de Dieu, à tel point qu'il se trouve sans nourriture pour le fortifier et sans rien qui puisse le désaltérer. Il ôte aussi l'homme fort et l'homme de guerre qui peut combattre. Il n'y a plus personne qui puisse lutter en faveur du peuple ; plus de juges capables de lui enseigner ce qui est bien et ce qui est mal, plus de prophètes pour faire connaître la pensée de l'Eternel ou pour donner une réponse de sa part (Mich. 3 : 7).  Il n'y a plus d'anciens qui aient de l'expérience ; plus de chefs de cinquantaine pour conduire le peuple à la victoire ; pas un seul homme considéré dont la marche glorifie l'Eternel.  Aucun conseiller n'est là pour enseigner au peuple de Dieu comment il doit agir dans les circonstances difficiles.  Les habiles ouvriers font défaut,  il n'en reste plus que des mauvais. Personne ne s'entend aux enchantements pour mettre en fuite la puissance de l'ennemi et délivrer le peuple de ses ruses. Hélas, quelle triste description... C'est le renversement de tout ce que Dieu a établi pour le bien de son peuple, de tout ce qui est bon et bienséant.
 
                        Des jeunes gens inexpérimentés usent d'autorité sur la nation ; des enfants qui devraient apprendre à obéir dominent sur elle ; l'homme opprime l'homme et chacun son voisin. Enfin, pour compléter ce tableau, la jeunesse use d'insolence contre le vieillard. Au milieu d'une semblable ruine, il ne vient même pas à la pensée du peuple de regarder vers le seul qui pourrait le délivrer, vers l'Eternel qui, malgré tout, n'a pas changé à son égard. Non, c'est du côté de l'homme qu'il cherche du secours. « Tu as un manteau, tu seras notre chef » (v. 6). Voilà la ressource en laquelle on se confie. Pauvre ressource, en vérité ! Le peuple reconnaît bien que tout est en ruine, puisqu'il dit : « cette ruine sera sous ta main ». Malgré cela, il s'attend à celui qui ne peut lui être d'aucune utilité, car ce qui est indispensable à la délivrance du peuple fait défaut à celui qu'il a choisi pour cela. Il n'est pas médecin pour bander et guérir les blessures causées par le péché ; il n'a pas de pain pour nourrir le peuple ; il ne possède pas le manteau du prophète pour faire connaître la pensée de Dieu et dire ce qui va arriver. Ils sont tombés et leur langue témoigne contre eux. «  Malheur à  leur âme ! » (v. 9).
 
                        Au milieu de cet état complètement désordonné, l'Eternel a les yeux sur un résidu fidèle qu'il est heureux de reconnaître (v. 10). Il n'oublie rien de ce qui est fait pour son nom et Il saura le récompenser. Ce sont des paroles pleines d'encouragement pour ceux qui désirent être fidèles, et cela dans tous les temps. Malgré la confusion et le désordre, Dieu ne change rien à son gouvernement et les actions des justes et des méchants sont pesées à la balance du sanctuaire et recevront chacune leur juste rétribution.
 
                        Depuis le verset 13, l'Eternel se tient là pour plaider et il se tient debout pour juger les peuples. D'abord, Il entrera en jugement avec ceux qui sont à la tête de son peuple : les anciens et les princes. Hélas ! Ils fourvoient le peuple et le pillent, afin de s'enrichir à ses dépens. Il va aussi plaider avec l'élément féminin de la nation : les filles de Sion. Il a vu jusqu'aux moindres détails ce qui les concerne, et Il fait là une longue et très exacte énumération des vanités dans lesquelles elles se complaisent et qui contribuent à la ruine morale du peuple.
             En décrivant la folie des filles de Sion (à partir du v. 16), le Saint Esprit ne dépeint-il pas, en même temps, la frivolité des femmes d'aujourd'hui au milieu de la chrétienté ? Il n'y aurait certainement rien à retrancher à ces paroles, mais plutôt à y ajouter. Etait-ce le moment de se complaire dans de telles vanités lorsque le jugement était imminent comme il l'est aussi aujourd'hui ? Avec les armes perfectionnées dont les hommes disposent maintenant, armes extrêmement meurtrières, qui peuvent être mises en action d'un moment à l'autre, combien restera-t-il d'hommes parmi les nations qui se vantent de leur civilisation lorsqu'une nouvelle guerre aura lieu ? Des deuils, des lamentations et des désolations seront le sort des femmes qui survivront à ces massacres.
 
                        Le nombre des hommes sera si réduit que sept femmes en saisiront un seul en ce jour-là, disant : « Nous mangerons notre propre main et nous nous vêtirons de nos propres vêtements, seulement, que nous soyons appelées de ton nom ; ôte notre opprobre » (4 : 1). De telles paroles se passent de commentaire ; elles nous disent, d'une façon fort impressionnante, à quoi aboutira l'orgueil des filles de Sion.
 
                        Ces choses sont aussi écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints (1 Cor. 10 : 11). Quel sera l'état de la chrétienté lorsque Dieu entrera en jugement avec elle ?
 
 
 
            3- Le germe et la bénédiction finale : chapitre 4 : 2-6
 
 
                        Avec le chapitre 4, nous arrivons à la fin de la seconde partie de la première division. Les chapitres 2 à 4 sont, en quelque sorte, la préface de tout le livre. A cause de la justice et de la sainteté de l'Eternel, ils dénoncent la culpabilité de son peuple et le jugement qui doit inexorablement l'atteindre. Mais aussi la merveilleuse grâce de Dieu éclaire cette scène et vient briller au milieu de ce sombre tableau.
                        Les premiers versets du chapitre 2 annoncent la gloire future de Sion et la bénédiction qui, de Jérusalem, se répandra sur toutes les nations. Le chapitre 4, qui termine le sujet, nous fait connaître celui qui sera la splendeur et l'ornement de toute cette scène de gloire. Il a pour nom ici « Germe ».
 
                        Le « Germe » parle de Christ ressuscité et glorifié, de la vie de résurrection abondant en fruit pour Dieu ; c'est Lui qui est le commencement ; Il est aussi la source de la vie, Celui que l'évangile de Jean nous révèle dans l'éternité de son être. C'est Lui, par qui et pour qui sont toutes choses, opérant ici puissamment en faveur des réchappés d'Israël, de ces justes dont nous parle le chapitre 3. Avec une tendre sollicitude, Il veille sur eux pendant ces temps de jugement et les conserve en vue de la bénédiction qui sera répandue sur la terre pendant son règne glorieux. En ces temps effrayants, durant lesquels le char de son gouvernement s'avancera sur la terre, les roues de ce char, qui sont pleines d'yeux, n'écraseront que les méchants (Ezé. 1 : 18).
 
                        Le verset 2 est de toute beauté. Lorsque le jugement semble avoir tout ruiné, celui qui est le « Germe » apparaît sur la scène dans toute sa gloire ; il apporte la bénédiction sur la terre d'Israël et tous ceux qui seront écrits parmi les vivants en jouiront pleinement. Alors, il y aura sur chaque demeure de la montagne de Sion et sur ses assemblées une couverture qui les protégera de la même manière qu'Israël l'était dans le désert, par la nuée de jour et par la colonne de feu la nuit. C'est l'Eternel lui-même qui, par la manifestation de sa gloire, sera la protection de la montagne de Sion. Temps heureux pour ceux qui auront été fidèles lorsque le peuple, dans son ensemble, abandonna l'Eternel...