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Le vêtement de Bartimée, l'aveugle
 

 « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi » (v. 48)
 « Bon courage, lève-toi, il t'appelle » (v. 49)
 « Alors, jetant loin son vêtement, il se leva d'un bond et vint à Jésus » (v. 50)
 « Aussitôt il recouvra la vue et le suivit dans le chemin » (v. 52)


Lire : Marc 10 : 46-52
 
 
            Quelle description vivante Marc fait de cette scène ! Voici un aveugle assis sur le bord poussiéreux du chemin. Son ouïe aiguisée perçoit le bruit encore lointain de la foule, le murmure des conversations, le piétinement des sandales. Il ne peut voir, mais il entend dire que Jésus le Nazarénien va passer, Celui dont, de toutes parts, on rapporte tant de récits qui touchent le coeur.
 
 
 
« Fils de David, Jésus, aie pitié de moi » (v. 48)
 
            Souvent sans doute Bartimée avait-il médité sur cette puissance de guérison, sur ces paroles de grâce qu'on lui avait rapportées, et qui concordaient si bien avec les anciennes prophéties et avec les promesses qu'il entendait à chaque sabbat dans la synagogue.
            Ce Jésus de Nazareth était certainement le Messie, ce Fils de David attendu depuis si longtemps. N'était-il pas né à Bethléhem, n'était-il pas en ce moment en chemin pour monter à Jérusalem, la ville du grand Roi ?
            Et voilà que Bartimée apprend que dans la foule qui passe devant lui, se trouve effectivement Jésus de Nazareth. Sentant profondément sa pauvreté et sa misère, il crie, il implore de la pitié – pitié de la part du Fils de David – pitié, à la porte de Jéricho, la ville maudite par Josué – pitié pour l'aveugle Bartimée, le mendiant, comme il y en a eu jadis pour Rahab, la prostituée – pitié pour sa cécité, comme il y en a eu pour d'autres aveugles.
            Il insiste, son cri domine le bruit de la foule, d'autant plus fort qu'on essaie de le faire taire. Aussitôt il attire la compassion du Seigneur, et sa parole de consolation et de guérison.
            Mais auparavant il entend de Celui qu'il appelait si fort, ces mots : « Lève-toi, il t'appelle ».
 
 
 
« Bon courage, lève-toi, il t'appelle » (v. 49)
 
            Merveilles de la grâce ! L'arche de Dieu, avec son propitiatoire d'or, s'arrête en passant les murs de Jéricho, et le fils de Timée est appelé dans la présence de Celui qui, humble Fils de l'homme, est Seigneur de toute la terre. Il est invité à présenter lui-même sa requête aux pieds mêmes du Fils de David et du Seigneur de David.
            En obéissant au message du Seigneur, Bartimée quitte sa posture de mendiant, et dans sa hâte à obéir, il jette loin son vêtement. Et c'est en ceci que l'aveugle nous enseigne aujourd'hui.
            Peu importe ce que ce vêtement ait pu être, haillon ou robe précieuse ou que Bartimée ait pensé que ce qui était bon pour mendier au bord de la route ne conviendrait pas dans la présence du Roi. C'est le renoncement qui est la leçon à apprendre.
            En fait le mendiant était très anxieux d'obéir à l'ordre royal. On le voit à la manière dont il se lève : « d'un bond » ! Cette promptitude à répondre à l'appel du Maître lui fait abandonner son long vêtement : il entraverait ses pas, l'empêcherait d'avancer.
            Le renoncement à soi-même est essentiel si l'on veut être véritablement dévoué à Christ. « Etre crucifié avec Christ » (Gal. 2 : 20) ne va pas sans douleur. Comme Paul nous avons besoin de la miséricorde du Seigneur pour être trouvés fidèles. A ceux qui, comme Bartimée, crient à Lui pour obtenir cette miséricorde, le même message qui a été donné au bord de la route de Jéricho, retentit encore : « Bon courage, lève-toi, il t'appelle ».
 
 
 
 « Alors, jetant loin son vêtement, il se leva d'un bond et vint à Jésus » (v. 50) 
 
            Bartimée ne s'arrête pas pour ceindre son vêtement sur ses reins. Il aura plus de liberté de mouvement sans lui. Il le jette ! « Jetant loin son vêtement, il se leva d'un bond et vint à Jésus ».
 
            Il arrive parfois que même les vêtements qui nous semblent nécessaires nous empêchent d'obéir promptement aux commandements du Seigneur. Une circonstance quelconque qui touche à nos aises et à notre confort peut être pour nous « la robe » du mendiant. Ces choses peuvent sans doute varier beaucoup, mais quoi qu'il en soit, elles nous arrêtent. Celui qui se trouve assis au bord du chemin tendant la main pour recevoir une petite aumône, ne méprise pas son vieux manteau alors que souffle un vent froid. D'autres sont mieux partagés ; il leur faut des vêtements et des fourrures splendides, de bons feux dans de belles maisons, des champs fertiles, de gros revenus et des amis riches. Avec quelle difficulté entreront-ils dans le royaume et viendront-ils vers le Roi ! (Matt. 19 : 23-24).
            Mais riche ou pauvre, combien souvent « les affaires de cette vie » (2 Tim. 2 : 4), superflues ou nécessaires, empêchent-elles une prompte réponse ou même simplement une réponse aux paroles du Seigneur Jésus ! Au jeune homme qui venait à Lui avec toutes ses richesses, Il dit : « Viens, suis-moi » (Luc 18 : 22). Mais ses richesses étaient une entrave, et le sacrifice trop grand. Il s'en alla. Il n'était pas disposé à jeter loin son vêtement de religion respectable et à suivre Jésus dans le chemin.
            L'appel du Maître montre toujours de manière décisive, s'il y a ou non dans le coeur une foi active. Ceux qui croient au Seigneur Jésus, à sa grandeur royale, à son amour ineffable, sont ceux qui obéissent avec rapidité à son appel : « Viens, suis-moi ». Alors, barque et poissons, père et foyer sont, tel le vêtement du mendiant, jetés loin comme des obstacles à devenir des disciples dévoués de tout leur coeur.
 
 
 
« Aussitôt il recouvra la vue et le suivit dans le chemin » (v. 52)
 
            Si nous ne nous ceignons pas pour la course, comment pourrions-nous courir dans le chemin des commandements du Seigneur ?  (Ps. 119 : 32). Si nous voulons suivre de près le chef de la foi, qui est aussi celui qui la mène à son accomplissement, il y a des fardeaux qu'il nous faut mettre de côté, ainsi que le péché qui nous enveloppe si aisément (Héb. 12 : 1-2). Délivrés de ces chaînes nous courrons et ne nous lasserons pas.
            Nous rendre au culte, à la réunion d'évangélisation ou de prière, à l'étude de la Parole, cela nécessite quelque effort, quelque sacrifice de nos aises. Pour nous adonner régulièrement à la prière et à la lecture de la Bible, il faut jeter par-dessus bord les oreillers du confort. « Lève-toi, Il t'appelle ».
            Cela, et mille autres formes de l'activité chrétienne attendent une réalisation de notre part. Mais pour entreprendre n'importe laquelle de ces tâches d'une manière aussi complète que nous le pouvons, il nous faut renoncer à nos heures d'agrément, d'indolence, d'indulgence pour les faveurs et les plaisirs du monde. Il nous faut jeter loin le vêtement, et être prêts pour obéir vite à la parole du Maître.
           
 
            Jetons donc loin de nous les haillons de notre inutilité et de notre pénurie, et allons au Seigneur pour recevoir « un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu » (Es. 61 : 3), et aussi ses directions continuelles pour notre service en le suivant dans le chemin où nous n'avons encore jamais marché.
 
 
 
                 W.J.Hocking – d'après un article paru dans le « Messager évangélique » (1955)