L'exploit de la foi de Jonathan et de son porteur d'armes
La foi active de Jonathan est partagée par son porteur d'armes
L'énergie de la foi des deux hommes est récompensée
L'énergie de la foi des deux hommes est récompensée
« Et il arriva qu'un jour Jonathan, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens et passons jusqu'au poste des Philistins, qui est là, de l'autre côté ; mais il n'en avertit pas son père…
Et entre les passages par lesquels Jonathan cherchait à passer vers le poste des Philistins, il y avait une dent de rocher d'un côté, et une dent de rocher de l'autre côté : et le nom de l'une était Botsets, et le nom de l'autre Séné ; l'une des dents se dressait à pic, du côté du Nord, vis-à-vis de Micmash, et l'autre, du côté du midi, vis-à-vis de Guéba. Et Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens, et passons jusqu'au poste de ces incirconcis ; peut-être que l'Eternel opérera pour nous ; car rien n'empêche l'Eternel de sauver, avec beaucoup et avec peu de gens. Et celui qui portait ses armes lui dit : Fais tout ce qui est dans ton coeur ; va où tu voudras, voici, je suis avec toi selon ton coeur. Et Jonathan dit : voici, nous allons passer vers ces hommes et nous nous montrerons à eux. S'ils nous disent ainsi : Tenez-vous là jusqu'à ce que nous vous joignions, alors nous nous tiendrons à notre place, et nous ne monterons pas vers eux ; et s'ils disent ainsi : Montez vers nous, alors nous monterons, car l'Eternel les aura livrés en notre main ; et ce sera pour nous un signe.
Et ils montèrent les deux au poste des Philistins ; et les Philistins dirent : Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils se sont caché. Et les hommes du camp répondirent à Jonathan et à celui qui portait ses armes, et dirent : Montez vers nous, et nous vous ferons savoir quelque chose. Et Jonathan dit à celui qui portait ses armes : Monte après moi, car l'Eternel les a livrés dans la main d'Israël. Et Jonathan monta avec ses mains et ses pieds, et celui qui portait ses armes après lui. Et ils tombèrent devant Jonathan, et celui qui portait ses armes, les tuait après lui. Et ce premier coup que frappèrent Jonathan et celui qui portait ses armes, mit par terre une vingtaine d'hommes, sur la moitié environ du sillon d'un arpent de terre. Et l'épouvante fut dans le camp, dans la campagne et parmi tout le peuple ; le poste et les ravageurs, eux aussi, furent saisis d'épouvante ; et le pays trembla et ce fut une frayeur de Dieu.
Et les sentinelles de Saül, qui étaient à Guibha de Benjamin, regardèrent et voici, la multitude s'écoulait, et s'en allait, et ils s'entre-tuaient… Et ils firent l'appel ; et, voici, Jonathan n'y était pas, ni celui qui portait ses armes »(1 Samuel 14 : 1, 4-15, 17).
En pensant à Jonathan, on se souvient de la scène terrible qui est rapportée au début du deuxième livre de Samuel. Sur les montagnes de Guilboa, aux côtés de son père apostat, Jonathan meurt sans gloire, frappé par les Philistins. Alors le roi David, touché dans ses affections intimes par cette fin tragique, compose une complainte : le « chant de l'Arc ». Trois fois, ces paroles solennelles y sont écrites : « Comment les hommes forts sont-ils tombés ! ». Quelle angoisse éprouve David à cause de la mort de celui qu'il appelle « son frère » ! (2 Sam. 1 : 17-27).
Or, tout jeune encore, Jonathan avait montré qu'il était animé par une foi vivante, au milieu d'un peuple égaré qui n'avait plus que « la forme de la piété ». Israël se montrait incapable de repousser les Philistins, cet ennemi « intérieur » (1 Sam. 14 : 3, 18-19).
Jonathan avait d'abord frappé un poste de Philistins à Guéba (1 Sam. 13 : 3). Il voulait secouer le joug de cette tribu guerrière habitant indûment une partie du pays de la promesse. Déjà, à la fin de la vie de Josué, Israël, malgré le commandement divin formel, se portait lâchement au combat (Jos. 18 : 3). Il s'était montré incapable de déposséder les Philistins. Ce peuple représente la prétention de l'homme « dans la chair » à s'introduire dans ce qui appartient à Dieu.
Pour éprouver Israël et voir s'ils allaient écouter ses commandements, l'Eternel avait laissé subsister des ennemis. La jeune génération pouvait ainsi apprendre ce que c'était que la guerre (Jug. 3 : 1-4). Ces Philistins idolâtres étaient toujours disposés à exploiter à leur profit les défaillances du peuple de Dieu et l'Eternel se servait d'eux pour parler à son peuple désobéissant.
Se confiant en Dieu, Jonathan prend maintenant l'initiative d'une attaque contre les Philistins. Il fait preuve, ainsi que son porteur d'armes (1, 6, 7, 12, 13, 17), d'une foi vivante et active. Il ne peut accepter la situation tragique du peuple et le déshonneur qui en résulte pour l'Eternel (17 : 26). Sans doute, si son père Saül avait été mis au courant de son projet, il aurait cherché à le dissuader, comme il fera plus tard sans succès pour David, au moment où ce dernier ira affronter Goliath au nom de l'Eternel (1 Sam. 17 : 33). Mais Jonathan ne prend pas conseil de la chair et du sang (Gal. 1 : 16). Le secret de sa force réside dans sa séparation individuelle. S'associer au monde, même sous sa forme religieuse est une grande entrave dans tout service pour Dieu.
Jonathan est encouragé de voir le jeune homme qui porte ses armes, disposé à le suivre quand il lui fait part de ses intentions ! Ce fidèle compagnon partage la même foi : tout ce récit le montre. Ensemble (Amos 3 : 3), ils quittent le camp où, inactif, Saül parade sous un grenadier au milieu d'une troupe réduite à six cents hommes désarmés (13 : 2, 22 ; 14 : 2). Le sacrificateur Akhija, frère d'Icabod, est avec lui, mais sa présence rappelle que la gloire de Dieu n'est plus associée à Israël.
Dans l'entreprise de Jonathan, tout semble favoriser les ennemis. Ils sont en grand nombre, bien armés et habilement retranchés sur une hauteur, tandis que Jonathan et son compagnon sont au fond d'un ravin. Pour atteindre l'ennemi, il fallait nécessairement monter par un étroit passage, entre deux grands rochers pointus impressionnants. Un boyau certainement soigneusement surveillé !
Pour Jonathan ces ennemis ne sont que des « incirconcis », sans relation aucune avec le Dieu vivant et vrai. Il dit à son compagnon : « Viens, et passons jusqu'au poste de ces incirconcis : peut-être que l'Eternel opérera pour nous » (v. 6). Avec humilité, il rend un beau témoignage : « Rien n'empêche l'Eternel de sauver, avec beaucoup ou avec peu de gens » (v. 6 ; 2 Chr. 14 : 11). Connaissant l'amour et la puissance de Dieu, il comprend sans commandement précis quelle doit être sa ligne de conduite.
« Fais tout ce qui est dans ton coeur ; va où tu voudras, voici je suis avec toi selon ton coeur » (v. 7) : le porteur d'armes de Jonathan va agir selon ces nobles paroles prononcées avec un grand élan de coeur ! La foi de cet écuyer répond à celle de Jonathan. Encourageons aussi nos frères qui ont à coeur de s'engager pour Dieu dans un travail peut-être difficile ; sachons les aider, selon nos capacités.
L'homme naturel se fie à lui-même, se repose sur une sagesse terrestre. L'homme de foi compte entièrement sur Dieu. Si l'on attache de l'importance au nombre, on doute implicitement de la puissance de Dieu. Devant l'excellente grandeur de sa puissance (Eph. 1 : 19), la plus grande coalition imaginable de force humaine est absolument dérisoire (Prov. 21 : 30).
La foi est courageuse : les deux hommes vont passer vers les Philistins et se montrer à eux, à découvert, en pleine lumière. Cependant, la foi n'est pas téméraire ni présomptueuse. Il n'y a pas chez ces deux combattants d'incertitude mais de la dépendance. Il faut qu'un enfant de Dieu soit prêt à agir ou à maintenir simplement une position. C'est ainsi qu'il peut devenir « un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître » (2 Tim. 2 : 21) Ce qui est importe avant tout pour un croyant, c'est l'obéissance !
Jonathan compte sur Dieu pour que l'ennemi, à son insu, leur montre par ses paroles le chemin qu'Il veut les voir suivre. « S'ils nous disent ainsi : Tenez-vous là jusqu'à ce que nous vous joignions, alors nous nous tiendrons à notre place… S'ils disent ainsi : Montez vers nous, nous monterons, car l'Eternel les aura livrés en notre main ; et ce sera pour nous le signe » (v. 10-11 ; voir Gen. 24 : 14). Dieu accepte le signe proposé : ce sera pour ces Philistins une « démonstration de perdition » (Phil. 1 : 28), mais pour Jonathan, une assurance de salut. La scène précédente montrait ce que la chair ne peut pas faire (1 Sam. 13 : 19-22) ; en contraste, dans celle-ci, nous voyons ce que la foi peut faire.
Quand les deux compagnons se montrent, les Philistins disent avec mépris et orgueil sans doute : « Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils se sont cachés » ! (v. 11) ; cette habitude de chercher à se cacher au lieu de combattre l'ennemi était, hélas, devenue courante (13 : 6 ; Jug. 6 : 2).
Les hommes du poste répondent à Jonathan et à celui qui portait ses armes, sans se douter qu'ils donnent eux-mêmes le signal de leur destruction : « Montez vers nous, et nous vous ferons savoir quelque chose » - nous vous donnerons une bonne leçon (v. 12) ! Ils les prenaient peut- être pour des déserteurs ?
C'est le signe attendu, et au lieu de reculer devant la menace voilée, Jonathan invite « celui portait ses armes » à monter hardiment après lui. Il déclare : « L'Eternel les a livrés dans la main d'Israël ». Il s'identifie avec le peuple. Il a ce peuple, comme Dieu, dans son coeur.
Par la foi, il faut ignorer les moqueries, hélas justifiées, proférées à l'encontre de l'Eglise en ruine. Désirons plutôt appartenir à cette compagnie d'hommes de foi qui compte dans ses rangs, entre autres, Josué, Caleb, l'apôtre Paul, et ici, Jonathan. Ne nous laissons pas gagner peu à peu par cet esprit de démission générale, en prétextant par exemple la tolérance. Dieu désire que les siens, par la foi, fassent partie de ces vainqueurs qui recevront des couronnes qu'ils jetteront aux pieds du Seigneur (Apoc. 4 : 10) !
Peu importe aux deux grimpeurs les blessures certainement causées par l'arête aiguë des rochers et le danger majeur ? Il aurait été apparemment si facile pour leurs ennemis de jeter sur eux de lourds projectiles ! Mais ils sont gardés, protégés par Celui qui les aime ! (Ps. 91) C'est un beau tableau de la croissance normale d'un chrétien. Il se trouve souvent ici-bas dans une situation précaire, mais il est l'objet constant des soins du Seigneur (Ps. 116 : 8 ; Ps. 107 : 23-30).
Parvenus au sommet, sans doute plutôt exténués, il ne leur reste plus qu'à contempler la délivrance de l'Eternel. Leur épée ne sert qu'à affirmer une victoire remportée d'avance (Ps. 18 : 39-40). A l'instant, Jonathan et celui qui portait ses armes mettent par terre une vingtaine d'hommes, sur la moitié environ du sillon d'un arpent de terre (Deut. 32 : 30). L'épouvante gagne alors tout le camp. La frayeur n'est plus du côté des Israélites (13 : 7) ; elle tombe sur les Philistins, qui dans leur folie aveugle s'entre-tuent (14 : 14-15) ! Même les Hébreux qui se trouvaient au milieu des Philistins s'empressent de se joindre aux troupes d'Israël (v. 21-22). Il y avait déjà en ce temps-là ceux qui collaboraient avec l'ennemi. « Le pays trembla (s'agit-il d'un tremblement de terre ?) et ce fut une frayeur de Dieu » (v. 15).
Un petit commencement, quand il découle de la foi, peut avoir un grand résultat. Dieu peut se servir de nos petites victoires pour encourager ses enfants qui nous entourent. « Ce qui caractérise la foi, c'est qu'elle compte sur Dieu seul, non seulement en dépit des difficultés, mais en dépit des impossibilités » (JND).
Ph.L. le 03. 06.08
C'est par la foi, que voyant l'invisible, ils se sont levés à l'appel du Seigneur
Rien avec Lui ne semblait impossible, tant sa promesse enflammait leur ardeur.
Choeur
Brûle en nos âmes, flamme sacrée ! Et nous suivrons les témoins d'autrefois
Environnés de leur grande nuée, les regards sur Jésus, Chef de la foi.