Quelques paroles d'exhortation d'un serviteur de Dieu
Vous, chrétiens, qui prenez la Parole pour guide, pour conseil, qui trouvez en elle un don précieux que Dieu nous fait et une lumière parfaite dans tous les cas, ne vous découragez pas. Si vous rencontrez de l'opposition et si le nombre des personnes qui veulent suivre cette voie est petit, n'en soyez pas étonnés. « La foi n'est pas de tous » (2 Thes. 3 : 2).
Et là où il y a de la foi, que de choses, hélas, tendent à obscurcir la vie spirituelle, à empêcher que l'oeil ne soit simple, à nous faire dire : « Permets-moi d'aller premièrement... ! » (Luc 9 : 59).
La foi en la Parole de Dieu
La foi est toujours bénie. L'oeil simple jouit toujours de la douce et précieuse lumière de Dieu (Matt. 6 : 22). La Parole suffit à rendre tout homme accompli ; elle suffit non seulement à le sauver, elle suffit encore à le rendre sage à salut, et, de plus, à le rendre accompli et prêt à toute bonne oeuvre (2 Tim. 3 : 14-17).
Qui que vous soyez, chers et bien-aimés frères, confiez-vous à cette Parole. Souvenez-vous seulement que, pour en profiter, il vous faut le secours et l'instruction du Dieu vivant. Vous ne sauriez ni y apprendre la grâce et la vérité, ni vous en servir, à moins que l'Esprit de Dieu ne vous instruise. Tout le langage, toutes les idées de la foi, de la vie chrétienne, s'y trouvent ; mais vous avez les soins d'un Maître vivant et divin. Elle est, cette Parole, l'épée de l'Esprit (Eph. 6 : 17).
L'attachement aux vérités de l'Ecriture
Ceux qui s'opposent à une marche qui réclame la Parole de Dieu comme autorité en toutes choses, laissent de côté, ou repoussent et ne comprennent pas, les vérités suivantes :
- la doctrine de l'Eglise, corps de Christ, une sur la terre, Epouse de l'Agneau.
- la présence et la puissance de l'Esprit de Dieu, agissant dans les enfants de Dieu et les dirigeant ; spécialement, la présence du Saint Esprit dans le corps, l'Eglise ici-bas, y agissant et le dirigeant, ainsi que tous ses membres, au nom de Celui qui en est le Chef.
- l'autorité et la suffisance de la Parole de Dieu.
Le sérieux d'une marche dans la présence de Dieu
Il faut que nous marchions dans le sérieux, dans la modestie, dans l'amour que produit la présence de Dieu. Cela suppose la foi et la vie dans l'âme. Là où cela se trouve, la bénédiction ne manque pas à ceux qui marchent. Sans que cela justifie l'incrédulité ou l'opposition des autres, si vous présentez la vérité de manière à ne pas glorifier Dieu, vous leur donnez de la force et de l'influence contre elle. Des principes ne suffisent pas : il faut Dieu. Sans cela, des principes puissants ne sont qu'une épée dans la main d'un enfant ou d'un homme ivre ; mieux vaudrait la lui ôter, ou que, du moins, il n'en fît pas usage jusqu'à ce qu'il fût sobre. Montrons les fruits de nos principes. Soyons fermes dans la vérité. Plus les uns s'opposent à la vérité, plus les autres professent vouloir la posséder et s'accommodent, sans que leur conscience s'y soumette franchement, aux besoins qu'elle a produits en d'autres personnes, (et ces deux cas-là se présentent), plus nous avons nous-mêmes à nous tenir dans le chemin étroit que cette vérité a jalonné pour nos âmes, selon la grâce et la puissance du Saint Esprit qui nous a sanctifiés pour obéir à Christ.
Que nos coeurs soient larges et nos pieds dans le chemin étroit. Souvent, lorsqu'on parle de charité, les coeurs sont étroits et les pieds suivent le chemin qui leur convient. C'est ce qui rend le coeur étroit, parce que la conscience n'est pas à son aise, et l'on n'aime pas ceux qui mettent cela en évidence. La présence de Dieu, et c'est ce dont nous parlons, donne la fermeté, la soumission pratique à la Parole, la confiance dans les voies de Dieu, une confiance en Dieu lui-même qui tranquillise l'âme dans les peines du chemin, qui fait qu'on ne cherche pas à faire prévaloir les principes par des voies détournées et par des moyens humains ; elle donne, enfin, de l'humilité et de la droiture. Dieu saura faire prévaloir ces principes, là où Il agit dans sa grâce. Seulement, que nous en manifestions la puissance ; Il fera le reste.
Oui, chers frères, la vie, la présence de Dieu, voilà ce qui, par l'opération du Saint Esprit en nous et dans les autres, donne de la force aux vérités qui nous sont confiées, quelles qu'elles soient. Il serait préférable que ces vérités ne fassent pas de chemin, plutôt que nous ne sortions nous-mêmes de la présence de Dieu pour les faire valoir.
Combien les chrétiens devraient chérir et réaliser, plus que jamais, la venue du Seigneur Jésus ! Qu'elle soit la joie journalière de nos âmes, et un puissant moyen aussi de nous affermir dans la paix et dans une marche sûre et chrétienne. Sachons en appliquer la puissance à toute notre marche. Souvenons-nous qu'un héritage incorruptible, qui ne se souille pas, est réservé dans les cieux pour nous qui sommes gardés par la puissance de Dieu par la foi, pour le salut prêt à être révélé (1 Pierre 1 : 4-5). Et, en attendant, souvenons-nous que Christ a dit : « Mon royaume n'est pas de ce monde » (Jean 18 : 36), et que nous-mêmes nous ne sommes pas de ce monde, comme Christ n'était pas de ce monde (Jean 17 : 14). Nous sommes morts et ressuscités avec Lui (Col. 3 : 1). Appliquons ces témoignages de la Parole à toute notre marche, nous souvenant que notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus qui transformera nos corps vils à la ressemblance de son corps glorieux (Phil. 3 : 20-21). En marchant tranquillement avec Jésus, le Dieu de paix demeurera avec nous (Phil. 4 : 9). Rien ne nous sépare de son amour (Rom. 8 : 35, 39). Il peut nous laisser châtier s'il en est besoin, mais Il n'abandonne jamais le gouvernement de toutes choses. Jamais un passereau ne tombe à terre sans notre Père (Matt. 10 : 29). Le Seigneur Jésus marche sur la mer agitée comme sur la mer calme. Nous ne saurions, sans lui, marcher ni sur l'une ni sur l'autre.
Gardés dans la communion du Seigneur, bien loin de diminuer dans nos coeurs le prix des vérités élémentaires de l'Evangile, les principes dont j'ai parlé les rendent infiniment plus précieuses, et en même temps beaucoup plus claires. On les annoncera avec plus de force et de simplicité.
Ainsi, la venue de Jésus ranimera notre zèle à appeler les siens, à s'adresser aux pécheurs, à avertir le monde du jugement qui l'attend, et qui l'attend tel qu'il est ici-bas. Elle nous poussera, selon notre mesure, à une sainte activité dans l'Eglise, afin que l'Eglise se réveille et se prépare, comme aussi à une sainte activité envers le monde.
Que Dieu nous tienne près de lui et nous garde, vous et moi, mes frères, qui que vous soyez qui aimez le Seigneur Jésus, dans l'attente fidèle et patiente de Jésus qui nous a dit : «Voici, je viens bientôt » (Apoc. 22 : 12).
J. N. Darby