Les trente années qui ont précédé le ministère public du Seigneur
Matthieu 1 : 22-23 ; voir aussi 28 : 20
Luc 1 : 78-79
Luc 2 : 10-13
Luc 2 : 29-32
Matthieu 2 : 1-6
Matthieu 2 : 9-12
Matthieu 2 : 19-23 ; Luc 2 : 39-40
Luc 2 : 45-49
Luc 1 : 31-33, 35 ; 2 : 21
Luc 1 : 78-79
Luc 2 : 10-13
Luc 2 : 29-32
Matthieu 2 : 1-6
Matthieu 2 : 9-12
Matthieu 2 : 19-23 ; Luc 2 : 39-40
Luc 2 : 45-49
Luc 1 : 31-33, 35 ; 2 : 21
« Tu appelleras son nom Jésus ; Il sera grand ».
Avant la naissance de Jean le baptiseur et du Seigneur Jésus, il est annoncé qu'ils seront grands (Luc 1 : 15, 32). Toutefois Jean devait être grand « devant le Seigneur » dans l'exercice de son ministère : « Il ira devant Lui dans l'esprit et la puissance d'Elie… pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé « (Luc 1 : 17). Tandis que le Seigneur est grand dans son essence même : « Il sera appelé le Fils du Très-haut… et il régnera sur la maison de Jacob à toujours » (v. 33).
Le Seigneur Jésus est grand d'abord comme Sauveur. Dans le texte original grec, le nom « Jésus » se lit « Josué », qui signifie l'Eternel (Jehova). Dans l'Ancien Testament, le salut se présente sous des formes variées. Il peut s'agir simplement de la délivrance de la mort physique (Jon. 2 : 9), de l'affranchissement de l'esclavage (Ex. 14 : 30) ou de la délivrance des conséquences du péché (Ps. 51 : 14). Le Seigneur Jésus est le Sauveur que tous les autres annonçaient (en particulier dans le livre des Juges) et ce salut est merveilleusement intelligible, facile à saisir. Par son sacrifice expiatoire, il délivre de la condamnation liée au péché, de sa domination et finalement, même de sa présence. Cette oeuvre est si vaste que ceux qui ont été appelés à écrire le Nouveau Testament ont dû se servir de toutes les ressources du langage humain pour en donner un aperçu. Il est ainsi parlé à son sujet de justification, de pardon, de rédemption, de réconciliation, de sanctification, de glorification ; tous ces termes contribuent à mettre en évidence les résultats bénis de la mort du Sauveur.
Mais Il est grand aussi comme le Fils du Très-haut. Pour éviter que l'on puisse Le confondre avec un autre homme, Josué par exemple, l'ange parle avec révérence de sa filiation, de sorte que ses contemporains peuvent comprendre que ses droits à ce statut divin sont uniques (Jean 5 : 18 ; 19 : 7) « Nous avons une loi, et selon notre loi, il doit mourir, car il s'est fait Fils de Dieu », disent ses adversaires. Ce Sauveur est Jehova lui-même. On comprend que les écrivains des livres du Nouveau Testament joignent fréquemment à son nom terrestre « Jésus », un titre qui montre son excellence, par exemple « Seigneur ». « J'ai reçu du Seigneur ce qu'aussi je vous ai enseigné » (1 Cor. 11 : 23), dit Paul. Pierre déclare aux Juifs : « Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Act. 2 : 36). C'est une façon de faire que nous ferions bien d'adopter.
Il est aussi Souverain. La maison, le trône et le royaume de David lui appartiennent. Cette part est un accomplissement de l'ancienne alliance divine (1 Sam. 2 : 7, 12, 13, 16). Le royaume appartient de façon irrévocable à Israël dans le plan de Dieu. Durant sa vie sur la terre, le Seigneur Jésus a montré que le trône de David lui appartenait. Dieu le lui donnera quand Il reviendra ici-bas pour exercer son règne glorieux (Ps. 2 : 6-8).
« Tu appelleras son nom Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés ».
L'ange Gabriel avait annoncé à Marie qu'elle enfanterait un fils. Dans un temps où les principes fondamentaux deviennent confus, même au sein du peuple de Dieu, il est rafraîchissant de considérer ici une femme pour laquelle la maternité était vraiment un don divin. Une des conséquences de la chute avait été pour la femme : « Je rendrai très grandes tes souffrances et ta grossesse ; en travail tu enfanteras des enfants » (Gen. 3 : 16). Mais Dieu est toujours Celui qui peut tirer de la bénédiction même de la souffrance. Quand Paul définit clairement la place occupée par l'homme et la femme dans l'Assemblée, il décrit une femme pieuse, modeste et désireuse d'apprendre. Si elle porte ces caractères, elle sera sauvée en enfantant (1 Tim. 2 : 11-15). La Parole de Dieu insiste sur l'influence, bonne ou mauvaise, que peut avoir une mère. Marie était heureuse d'avoir un foyer plutôt que de poursuivre volontairement une autre activité dans ce monde (Tite 2 : 4-5).
La responsabilité confiée à Joseph, quoiqu'il ne soit pas en réalité le père, était d'appeler Jésus cet enfant qui allait naître (Luc 3 : 23). Sans murmurer, il a rempli le rôle d'un père. Fidèle à l'enseignement de Genèse 3 : 17-19, il est connu par son entourage comme « le charpentier » (Matt. 13 : 55).
La société peut changer ses façons de vivre, la pensée de Dieu à l'égard de ceux qui appartiennent à sa maison reste la même. Si un homme envisage le mariage, il doit avoir les moyens de prendre soin de sa femme et de ses enfants ( 2 Thes. 3 : 10 ; 1Tim. 5 : 8)
Le choix divin de Joseph et Marie était parfait. Quoique vivant dans la pauvreté, ils étaient animés d'un véritable désir spirituel de plaire à Dieu. Ils le montrent en obéissant à des ordres parfois difficiles à accepter, venant de la part de Dieu (Matt. 1 : 20, 24 ; 2 : 13 ; Luc 2 : 47-49). Un tel état du coeur est préférable à toutes les richesses.
Mais c'est au Seigneur Jésus seul qu'il appartient de compléter son Corps. Lui seul peut sauver les hommes. L'éducation, la plus pieuse qui soit, ne donne jamais la garantie d'être sauvé, c'est une prérogative divine d'opérer « ce miracle ». Assister à la prédication du plus zélé des serviteurs de l'Evangile ne suffit pas à produire la conversion d'une âme. Dieu seul peut l'opérer. Il intervient dans ce but à la maison, dans l'assemblée ou ailleurs. Associons-nous fidèlement à cette oeuvre, en nous appuyant sur les enseignements de l'Ecriture. Retenons que la délivrance est de l'Eternel : Jésus seul peut purifier son peuple de ses péchés.
« On appellera son nom Emmanuel ».
L'évangile de Matthieu débute par un miracle. La prophétie écrite des centaines d'années auparavant trouve son accomplissement. Le serment divin, avec les promesses faites à Abraham et à David, arrive à son terme avec la naissance du Seigneur Jésus Christ (1 : 1).
L'expression : « afin que soit accompli » occupe dans cet Evangile une place importante. Jésus de Nazareth est bien le Messie d'Israël. L'avenir de ce monde n'est pas abandonné à un hasard anarchique, n'a pas une destination amorale. Il dépend du Dieu souverain « qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté » (Eph. 1 : 11) ; la preuve en est apportée même par les détails qui entourent la naissance de Jésus ! Il importait peu que les instruments humains que Dieu employait dans cette circonstance soient conscients ou non de participer à l'accomplissement du plan divin (Matt. 2 : 15, 17) ; la Parole devait se réaliser !
L'Ecriture contient essentiellement des préceptes et des promesses. Il nous faut obéir aux premiers, Dieu veille à la réalisation des autres. Combien il y a lieu d'être reconnaissants de savoir qu'Il est toujours fidèle à ce qu'Il a promis !
Il était sans importance que la prophétie soit ancienne, qu'elle remonte à quelques 700 ans en arrière. La Parole de Dieu ne « date » jamais, sa valeur ne diminue pas avec le temps. Beaucoup de prophéties concernant le retour du Seigneur ont été prononcées il y a maintenant à peu près deux mille ans, mais elles sont toujours d'actualité et dignes de foi, pour un enfant de Dieu. L'homme peut estimer, à tort, que la réalisation de la prophétie est impossible. Notre Dieu accomplit à sa gloire ce que l'homme est incapable de faire : « Aucune chose n'est trop difficile pour toi » (Jér. 32 : 17).
Comment une vierge peut-elle concevoir tout en restant vierge ? (Matt. 1 : 18, 25). Dieu s'occupe de cette question. Ce qui donne toute leur valeur aux prophéties de l'Ecriture, c'est leur origine divine. Elles sont prononcées par le Seigneur, qui se sert pour cela des prophètes (2 Pier. 1 : 21). Avec l'ensemble de l'Ancien et du Nouveau Testament, une courte parole prononcée par Esaïe à ce sujet fait partie de la Parole de Dieu ( 7 : 14). Elle a autant d'autorité, elle est aussi infaillible que si Dieu lui-même avait parlé depuis le ciel.
Emmanuel, « Dieu avec nous » : c'est exactement ce qu'apportait la présence du Seigneur Jésus et c'est précisément ce qu'Il est encore. Le Sauveur glorifié a promis sa présence à ceux qui, avec obéissance, se laissent guider par les instructions qu'Il a laissées au moment de son départ (Matt. 28 : 20). Quelle incitation on y trouve à réaliser une activité évangélique fidèle ! Puissions-nous servir aujourd'hui en réalisant avec joie sa proximité !
« L'Orient d'en haut nous a visités »
Chanter n'était peut-être pas facile, après neuf mois de silence forcé ! L'incrédulité de Zacharie avait jusqu'ici empêché ses louanges de se faire entendre (Matt. 1 : 20). Maintenant sa foi est ranimée : « sa bouche est ouverte et sa langue déliée » (v. 64). En conséquence, il loue Dieu. Il montre ainsi que, s'il a dû rester silencieux, son coeur n'était pas pour autant resté inactif ! Son cantique - comme celui de Jonas quand il se trouvait dans le cétacé - traduit une méditation puisée dans les Psaumes ; ceux-ci restent toujours une source propre à stimuler la louange dans le coeur du croyant.
Le cantique de Zacharie atteint un sommet quand il affirme que la venue du Seigneur Jésus est un don de la grâce de Dieu, qu'Il est la source de Sa lumière et le canal de Sa paix.
La grâce met en évidence toute la tendresse qui se trouve dans le coeur de Dieu. Elle s'est manifestée quant Il nous a donné ce qu'Il avait de plus précieux (Jean 3 : 16) ! Les pensées erronées que l'on peut avoir à son égard n'ont plus de place dès que l'on contemple, tout à nouveau, la Croix (Rom. 8 : 32).
La lumière suggère la sainteté de la marche du Sauveur sur cette terre Elle rayonnait au milieu des ténèbres, dans l'immense misère ambiante (Matt. 4 : 14-16).
La paix met en évidence la valeur infinie de sa mort. Désormais son peuple peut être réconcilié avec Dieu par ce sacrifice. Il est introduit dans une sphère de grande bénédiction divine (Rom. 5 : 1).
Le titre donné ici à Christ est tout à fait remarquable. L'Orient d'en haut évoque le soleil levant, une étoile qui apparaît ou également une racine, un germe, surgissant de la terre. Le Seigneur Jésus est cette « étoile surgissant de Jacob » annoncée par le cupide devin Balaam (Nom. 24 : 17). Il est aussi « le soleil de justice » (Mal. 4 : 2) dont le retour apportera enfin la bénédiction à un Israël repentant. Il est également ce Germe juste dont parlent les prophètes (Jér. 23 : 5). Il rendra une justice impartiale dans ce monde, quand Il établira son royaume.
La comparaison astronomique choisie pour le Seigneur évoque son origine céleste, tandis que l'image horticole rappelle la nature humaine de Celui qui a surgi de la famille royale en Israël. Il était simultanément, de façon miraculeuse : « la racine et la postérité de David » (Apoc. 22 : 16) ! L'homme attache beaucoup d'importance à la visite de petits dignitaires. Combien plus le croyant se réjouit en pensant à la visitation en grâce du Fils éternel ! (Luc 1 : 78-79).
« Aujourd'hui. . . vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ! »
Ce n'est pas sans raison que la venue sur la terre du « grand Berger d'Israël » (Ps. 80 : 1) a d'abord été annoncée à quelques simples bergers. Ils ont eu le privilège d'apprendre la nouvelle par un ange du Seigneur. Comme dans toute communication spirituelle, le message contenait, en quelques mots, une profusion de vérité.
Le ton du message était clair : « Je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple » (v. 10). Que pouvait-il y avoir de plus joyeux que ce message de grâce venant du ciel ? Israël pouvait bien gémir sous le joug des Romains et le monde entier être réduit en esclavage par le péché, Luc commence et termine son évangile avec une grande joie (Luc 24 : 52, une joie que seule la venue de Christ rendait possible ! Bien que les bergers soient les premiers à connaître la merveilleuse nouvelle, son ultime destinataire était « tout le peuple ». Elle était pour Israël d'abord, pour les nations ensuite, et pour ceux qui en faisaient partie, comme Théophile (1 : 3) ou Luc lui-même, l'auteur de l'évangile. Les bonnes nouvelles de Dieu ont un caractère trop général pour rester confinées à un seul peuple, à un seul croyant, à une seule assemblée – elles doivent être répandues au loin (Es. 49 : 6 ; Rom. 1 : 16 ; 1 Thes. 1 : 8).
Le thème de ces nouvelles était l'annonce de la naissance d'un Sauveur. Et Celui-ci n'était pas un simple libérateur national, mais « Christ, le Seigneur ». Les délivrances accordées au cours de l'histoire d'Israël remplissent tout l'Ancien Testament. Ce sont des manifestations successives de la bonté de Dieu en faveur de son peuple (Ps. 107 : 6), de faibles avant-goûts du salut éternel à venir. La Parole de Dieu corrige constamment nos perspectives humaines, déformées par le péché. Elle montre l'immensité des véritables besoins de l'homme ; celui-ci peut réclamer – et il le fait - l'aide d'un politicien, d'un stratège, d'un éducateur, mais Dieu, qui désire le guérir, lui envoie un Sauveur !
Le signe choisi pour annoncer ces nouvelles extraordinaires est vraiment étrange : un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche, Lui, le Créateur des mondes ! Néanmoins ce spectacle montre de façon indiscutable la condescendante grâce de Dieu : Il envoie son Fils exactement là où nous gisions (2 Cor. 8 : 9).
Soudain il y a avec l'ange « une multitude de l'armée céleste » pour annoncer triomphalement ces bonnes nouvelles et donner aux coeurs attentifs une idée des résultats de la venue du Sauveur : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ! » (v. 13-14). C'est toujours dans cet ordre divin. L'homme ne peut être béni que si Dieu est d'abord glorifié. Maintenant, Dieu ayant été glorifié par la vie et la mort de Christ, il en résulte une abondante bénédiction pour tous !
« Mes yeux ont vu ton salut ».
La naissance du Messie se heurte à une grande indifférence du côté de son peuple et suscite de l'hostilité de la part d'Hérode. Toutefois Dieu manifeste l'existence de quelques coeurs préparés à accueillir son Fils. Siméon en faisait partie : « il attendait la consolation d'Israël » (Luc 2: 25). Il ne nous est pas précisé depuis quand, mais en voyant l'enfant, il estime que sa vie peut s'achever : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole » (v. 29). Ayant vu le salut de Dieu, il ne désire plus rien d'autre. Si seulement la possession personnelle de Christ nous était si précieuse que nous puissions dire : J'ai Christ, de quoi puis-je avoir encore besoin ?
Notez la manifestation de la souveraineté de Dieu dans cette scène. Siméon n'avait pas pensé rencontrer cette famille à proximité du Temple ! Marie et Joseph n'avaient pas prévus de se trouver là, au moment convenable ; pour répondre par leur simple présence aux promesses faites à ce cher serviteur âgé ! Mais Dieu avait tout préparé pour sa gloire et la bénédiction de ces âmes. Le plus grand désir de Siméon a reçu sa réponse. « Fais tes délices de l'Eternel : et il te donnera les demandes de ton coeur » (Ps. 37 : 4). La foi de Joseph et de Marie est encouragée par les paroles de Siméon (Luc 2 : 23). D'autres aussi sont enrichis spirituellement en apprenant la venue du Seigneur (Luc 2 : 36-38).
De plus, on peut remarquer avec quelle exactitude la Parole de Dieu se réalise (v. 29) ! Elle est notre guide sûr dans toutes nos circonstances, grandes ou petites. L'enfant de Dieu trouve en elle un sûr fondement pour sa foi et pour sa marche (Matt. 24 : 35). L'Ecriture insiste sur la pleine suffisance de Christ. Il est présenté comme le Salut de Dieu : en Lui on trouve toute la puissance et la bienveillante grâce pour devenir une lumière pour les nations (v. 31-32). Il apporte la bénédiction universelle (Gen. 12 : 1-3). En tant que gloire d'Israël, Il déploie la grandeur de l'Eternel. Autrefois la nuée de gloire couvrait le Tabernacle ; mais ici, « manifestée en chair » la gloire elle-même est présente.
Comment, pour plaire à Dieu, un adorateur doit-il s'exprimer ? Nous avons sans doute beaucoup à apprendre à ce sujet par l'exemple de Siméon qui montre son appréciation de Christ, en quelques courtes phrases, riches en doctrine et pleines de réalité. Puisse notre adoration revêtir les mêmes caractères !
« Où est le roi des Juifs qui a été mis au monde ? ».
Le contraste entre les réactions suscitées par la venue de Jésus est mis en évidence dans l'Evangile de Matthieu. Sa naissance a stimulé dans quelques coeurs une réelle adoration (2 : 2). Mais il y a eu aussi beaucoup de crainte et d'hypocrisie. (v. 8 ; 15 : 8-9). Le roi Hérode, très surpris par cette nouvelle, voit en Lui un rival potentiel. C'est de cette manière que la venue et les droits de Christ sont perçus par les incrédules.
Le Fils de Dieu est le grand test pour chaque homme (Jean 18 : 37). Lui seul est la Vérité. Il est également le véritable Homme (19 : 5) : Il a montré par sa vie sur la terre ce que nous aurions dû être à la gloire de Dieu. Il est le seul Fils, car toute filiation humaine n'est qu'un pâle reflet d'une vérité éternelle à l'égard de la Divinité (Gal. 4 : 4). Il est le vrai Berger (Matt. 2 : 6) et aussi le Prophète par excellence ; le Souverain sacrificateur et le Roi. Il accomplit tous les offices que l'Ancien Testament avait attribué à Christ, à l'élu de Dieu (2 : 4).
Le Seigneur est tout à la fois notre test, notre victime et notre modèle (C.H.M). En tant que « test » il montre à quel point notre échec a été total. En tant que victime, il nous apporte la délivrance et comme modèle, Il met en évidence de quelle façon son peuple doit se conduire. Mais, sans le travail de la grâce dans un coeur, jamais aucun homme pécheur ne confessera ses manquements, même en présence de la lumière qui émane de la perfection de Christ. Sa venue met en évidence la comédie que représentent tous les systèmes politiques et religieux de l'homme.
La réponse d'Hérode c'est de projeter un meurtre. Le judaïsme, en dépit de ses prétentions à posséder une lumière divine spéciale, montre qu'il est, lui aussi, plongé dans les ténèbres. Ses représentants officiels pouvaient citer sans hésitation aux versets de l'Ecriture qui précisent où le Messie devait naître ( Matt. 2 : 5-6). Mais, terrible ironie, aucun d'entre eux n'a fait un effort pour se joindre aux mages, à la fin de leur voyage, en vue d'adorer avec eux le Sauveur ! Il est tout à fait possible de connaître l'Ecriture, d'être capable de la citer avec à-propos, et de rester indifférent à son sens profond.
Que Dieu permette que la lecture de sa Parole aujourd'hui n'ait pas un simple caractère intellectuel ou ne se fasse de façon mécanique et routinière ! Qu'il s'ensuive au contraire un changement profond dans notre vie, sous l'effet béni de cette Parole « vivante et opérante » (Héb. 4 :12). Quoique le Seigneur se trouve présentement à la droite de Dieu, Il peut être trouvé, par la foi, partout dans l'Ecriture (Luc 24 : 27).
« Alors, se prosternant, ils Lui rendirent hommage »
La religion et la politique n'avaient pas et n'ont toujours pas de place pour Christ. Mais ces hommes sages, venus de l'Orient sont un modèle d'adoration intelligente que chaque croyant peut et doit retenir.
Le verset 11 en donne un aperçu. Nous notons le prix que ces mages ont dû payer pour arriver à bon port. Leur expédition impliquait un difficile et très long voyage, par monts et par vaux. Combien il est plus facile pour la plupart d'entre nous d'aller se réunir avec les rachetés du Seigneur dans une assemblée locale, pour y rompre le pain le premier jour de la semaine. Peut-être, s'il y avait plus de difficultés à surmonter pour se réunir et rendre culte ensemble, notre adoration s'élèverait-elle plus haut ? Ici, on lit : « Une fois entrés dans la maison, ils virent le petit enfant » (v. 11). Ce verset met l'accent sur ce qu'ils ont ressenti. Toute vraie adoration découle de l'appréciation intérieure que le Saint Esprit donne à chacun de la personne de Christ.
Il n'y avait aucun signe visible, bien au contraire, qui puisse faire reconnaître cet enfant comme le Roi des Juifs, le Messie attendu. Mais la foi regarde toujours au-delà des apparences et elle accepte ce qu'annonce la Parole de Dieu. Alors, comme le brigand mourant sur la croix, ces sages rendent témoignage au Seigneur (Luc 23 : 42). Le fait qu'ils se prosternent est un exemple de l'humilité qui doit caractériser chaque véritable adorateur. La prosternation de ces hommes ressemble à celle de la compagnie de soldats et les huissiers, venus se saisir du Seigneur. Mais ces derniers ont dû se prosterner involontairement dans ce jardin de Gethsémané (Jean 18 : 6) !
Notons que les mages, conscients de la présence de Marie auprès de l'enfant, ont adoré Jésus seul. Il doit, en toutes choses, tenir la première place (Col. 1 : 18). Une adoration véritable perdra de vue les saints. Les pensées se fixent sur le Seigneur seul.
Ensuite, les mages ouvrent leurs trésors. Ils apportent la preuve qu'ils les ont soigneusement gardés, pour les mettre à l'abri des voleurs et de toute déprédation. Notre appréciation de Christ est le fruit d'une méditation soigneuse de la Parole de Dieu ; elle doit demeurer cachée dans nos coeurs (Ps. 119. 11), sinon des pensées spirituelles précieuses peuvent être rapidement contaminées par l'influence corruptrice du monde environnant. Ces trésors ont besoin de protection. Nous devons également apprendre à les présenter d'une façon convenable, à « exposer (ou à découper droit) la Parole de la vérité » (2 Tim. 2 : 15).
C'est une source continuelle d'émerveillement pour nos coeurs que d'apprendre que le grand Dieu des cieux désire recevoir des offrandes de la part de son peuple. De quelle manière de faibles créatures peuvent-elles apporter quoi que ce soit à Celui qui est toujours le grand donateur ? Certainement en Lui parlant avec intelligence de Celui qui est le plus précieux objet de ses pensées, de son Fils.
Dans cette scène, les dons parlent symboliquement du Seigneur sous divers aspects. L'or est une image de la gloire qui émane de sa Personne divine. L'encens rappelle son sentier de lumière, tout imprégné d'un parfum précieux pour Dieu : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8 : 29). La myrrhe évoque ses souffrances et sa mort expiatoire. Du moment que le Seigneur a demandé aux siens de se souvenir de Lui, les hommes (et les femmes) sages auront le désir de s'y employer continuellement !
« Que ta mort soit toujours présente à nos yeux », dit un cantique : que ces paroles expriment aussi notre désir !
« Il sera appelé Nazaréen ».
L'ensemble des récits de la naissance du Seigneur Jésus Christ forme un témoignage éclatant rendu à l'infaillibilité de la parole prophétique. La Parole annonçait que le Messie naîtrait à Bethléem (Mich. 5 : 2), ailleurs qu'Il serait appelé « hors d'Egypte » (Osée 11 : 1). Elle affirmait en outre qu'il serait appelé Nazaréen (Matt. 2 : 23). Pour l'intelligence humaine, ces différentes déclarations semblaient inconciliables. Mais, par ses propres réflexions, l'homme est toujours dans l'erreur, tandis que Dieu a toujours raison. Une pensée que tout croyant doit bien retenir !
Tous les détails donnés par l'Ecriture montrent la perfection du témoignage divin. La même précision absolue se manifestera au moment où le Seigneur Jésus reviendra. Plusieurs prophéties apparemment contradictoires s'accompliront alors ; elles sont présentement trop complexes pour être saisies et mises en ordre par l'esprit humain.
La prophétie concernant ce titre de Nazaréen est particulièrement intéressante, car elle semble n'avoir aucune source précise dans l'Ancien Testament. Or il faut noter que le Saint Esprit se réfère « aux prophètes » en contraste avec « le prophète » (Matt. 2 : 5, 17). Il n'est pas fait référence à un passage précis, mais à une pensée qui revient chez plusieurs. Ils annoncent que le Messie sera rejeté : il sera un objet de moquerie. Il grandira dans la pauvreté, « méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 3). Il sera « l'opprobre des hommes et le méprisé du peuple » (Ps. 22 : 6). N'a-t-il pas été la démonstration de ce que la Parole annonçait dans cette parabole concernant « un homme pauvre et sage, qui délivra la ville par sa sagesse » ? « La sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées » (Ecc. 9 : 15-16). « Les outrages de ceux qui t'outragent son tombés sur moi », était-il annoncé prophétiquement (Ps. 69 : 9). Ainsi le Saint Esprit a rendu par avance témoignage du terrible rejet que « l'élu de Dieu » (Es. 42 : 1) allait connaître, ce qui s'est entièrement réalisé. Les paroles de Nathanaël expriment le point de vue, hélas habituel, d'un Israélite : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » (Jean 1 : 46). Aux yeux des Juifs orthodoxes, toute la région de la Galilée était considérée comme impure. Or Nazareth se trouvait sur la frontière de ce pays, appelé « la Galilée des nations », où le peuple est vu marchant dans les ténèbres (Es. 9 : 1-2).
Le pays de notre naissance, nos origines peut-être nobiliaires, notre religion, nos traditions, l'éducation que nous avons reçue, nos progrès professionnels ou autres, nos richesses sont autant de prétentions de l'orgueil humain qui se trouvent réduites à néant du fait que le Fils unique et bien-aimé du Père est venu de Nazareth. Demandons à Dieu qu'Il veuille permettre que nous n'ayons pas d'autre sujet de gloire que Jésus Christ et son oeuvre achevée (Gal. 6 : 14). Ceux qui appartiennent à cet humble Sauveur, doivent chercher à rester dans l'humilité (Jac. 4 : 6).
« Il me faut être aux affaires de mon Père ».
Un aperçu, même bref, sur les années silencieuses dans la vie du Fils de Dieu est précieux pour tous ceux qui l'aiment. La Parole ne contient pas de récit sur la plus grande partie de son séjour ici-bas, mais le Père exprime publiquement sa satisfaction sur l'ensemble de sa vie, publique et privée au début de son ministère : « Et voici une voix qui venait du ciel, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17).
Nous contemplons la perfection du Fils. Bien qu'il soit lui-même la Sagesse éternelle de Dieu (Prov. 8 : 22 ; 1 Cor. 1 : 30), Il n'enseigne pas les rabbis (les docteurs de la loi) ; dans sa condescendance, Il les écoute et les interroge. « Tous ceux qui l'entendaient, s'étonnaient de son intelligence et de ses réponses » (Luc 2 : 46-47). Il n'y avait pas, durant sa jeunesse, une précocité anormale ; tout était parfaitement à sa place (Ps. 17 : 3). Le Seigneur Jésus était admirable, impeccable dans chacune des relations de sa vie.
Que de leçons nous apprendrons dans sa compagnie ! Chaque croyant doit cultiver avec assiduité une proximité personnelle avec Christ. Nos relations avec Lui ne doivent pas reposer sur des habitudes extérieures de piété. Il ne faut pas se fier non plus à la tradition ou à la routine !
Marie et Joseph errent dans leur recherche de Jésus. Ils vivaient avec Lui mais ils ne pensaient pas qu'Il soit resté à Jérusalem. Ils croient volontiers qu'Il se trouve dans la troupe des voyageurs (Luc 2 : 44). Toutefois, ils vont comprendre bientôt que c'est à Jérusalem qu'il leur faut retourner. Dès lors, leur attitude est pour nous un exemple (v. 45). Comme la bien-aimée du Cantique des cantiques, cherchons- Le jusqu'à ce que nous l'ayons trouvé (3 : 4).
Aujourd'hui des croyants s'égarent souvent à la recherche de dons spirituels susceptibles de les mettre en avant. Ils voudraient faire des expériences, avoir des sensations nouvelles. Or la Parole nous exhorte à chercher le Seigneur lui-même (2 Chr. 34 : 3 ; Es. 55 : 6). Celui qui bénit est plus grand que la bénédiction reçue, le Donateur plus précieux que ses dons !
Il y a une attitude convenable vis-à-vis du Seigneur qui ne s'apprend que dans la Maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15). Quand des croyants s'absentent, de propos délibéré, du rassemblement des saints, ils s'éloignent volontairement de la seule sphère où le Seigneur a promis sa présence (Matt. 18 : 20). « Réunis en son nom » n'est pas une formule vide de sens, mais un grand honneur qu'Il nous accorde.
Finalement il est tout à fait clair que le but constant du Seigneur, sa priorité absolue était d'être aux affaires de Son Père. Il corrige avec douceur l'allusion que fait sa mère au sujet de Joseph dans cette parole : « ton père et moi nous te cherchions, étant en grand souci » (v. 48). Il répond en rendant témoignage à sa propre Déité, à sa relation unique avec le Père. Puis il descend avec eux à Nazareth et Il « leur était soumis » (v. 51). Il ne leur avait pas échappé par insubordination. Lui qui avait conscience de sa souveraineté du Fils de Dieu, se plie à une obéissance entière, dès son plus jeune âge, dans la maison de ses parents.
Son chemin a été continuellement caractérisé par un dévouement complet à la volonté de Dieu. Il est notre modèle : il n'est jamais trop tôt pour servir notre Dieu et pour lui obéir dans la famille, en poursuivant des études ou dans l'exercice d'une profession.
Nous touchons au terme de cette période de préparation secrète, si bénie. Déjà le Seigneur pouvait dire : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4). « Jésus lui-même commençait d'avoir environ trente ans » (Luc 3 : 23). C'est le début de son merveilleux ministère (Act. 10 : 38-39). Quel bien ce chemin nous ouvre, quels trésors de charité !
Ph.L. le 23.05.08