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Poursuivez la sainteté (5)
 
 
 
3- Veillée d'armes (suite)
 
 
            3.2 : Nos ennemis
 
                        Ceux qui sont nommés dans les passages qui retiennent notre attention, font partie de nos adversaires journaliers. Nous faisons bien d'y être attentifs, car si nous n'y prenons garde, nous serons sans force au jour de la tentation et de la lutte.
 
                                               - La volonté propre
 
                        On l'appelle aussi le « moi ». C'est la manifestation de la volonté de la chair qui désire dominer, diriger, jouer un rôle lui donnant de l'importance, et proteste quand elle n'y parvient pas. Tant que le « moi » commande en nous, c'est que nous n'avons pas accepté entièrement et complètement la position que Dieu nous a faite comme « morts avec Christ ». « Il n'y a pas de plus grande délivrance que d'en avoir fini avec soi, en sorte qu'on n'a pas d'importance à ses propres yeux. Alors on peut être heureux devant Dieu » (J.N. Darby). Pour Paul, ce « moi » coupable et tyrannique était tenu pour rayé de la liste des vivants. « Je ne vis plus, moi » (Gal. 2 : 20). Tout ce qui n'était pas de Christ était du « moi », et ne pouvait être tenu pour de la vie. Dieu ne nous demande pas d'améliorer le « moi » ; il nous dit qu'il est mort. Sommes-nous prêts à accepter cette déclaration par la foi ? C'est un grand privilège de savoir que, pour Dieu et pour la foi, Christ a mis fin par la croix à ce « moi » si vaniteux et détestable.
 
                        Mais l'oeuvre de Christ n'a pas eu seulement pour effet de mettre le « moi » de côté ; elle le remplace, en nous, par un autre chef, Christ. C'est pourquoi l'apôtre ajoute : « Mais Christ vit en moi ». Christ ressuscité est la vie de quiconque croit, de sorte que le chrétien vit en Christ et par Christ, devant Dieu. La puissance de cette vie, c'est le Saint Esprit qui, habitant dans le croyant (1 Cor. 6 : 19), constitue le lien qui l'unit vitalement à Christ et manifeste la vie de Christ en lui. La grande affaire pour nous, est d'accepter ces déclarations divines par la foi et alors le « moi » sera réellement détrôné, mis à mort et enseveli.
 
 
                                               - Les convoitises d'autrefois
 
                        « Ne vous conformez pas à vos convoitises d'autrefois pendant votre ignorance » (1 Pier. 1 : 14). Il s'agit ici de personnes qui ont vécu dans le monde, ignorant le Seigneur et ses pensées (1 Pier. 4 : 2). Ceux qui ont eu le privilège d'être élevés dans une famille chrétienne ont été préservés de bien des convoitises. De ce fait, lors de leur conversion, il se produit pour eux un changement intérieur, plus qu'extérieur. Nous sommes tous exhortés à ne pas nous conformer à ce siècle, mais à être transformés, parce que notre entendement a été renouvelé (Rom. 12 : 2). N'oublions jamais que « notre Seigneur Jésus Christ s'est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu'il nous retirât du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père » (Gal. 1 : 4). C'est pourquoi nous avons à renier l'impiété et les convoitises mondaines et à vivre dans le présent siècle sobrement, justement, et pieusement (Tite 2 : 12). Le monde peut trouver ce comportement étrange (1 Pier. 4 : 4), et il y a parfois de la moquerie et de l'opprobre à endurer.
 
 
                                               - Le sommeil spirituel
 
                        Si nous sommes exhortés à veiller, c'est que nous sommes toujours exposés au danger de nous laisser gagner par le sommeil spirituel. « Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir... et ta pauvreté viendra comme un voyageur, et ton dénuement comme un homme armé » (Prov. 6 : 10, 11 ; 24 : 33, 34). On n'a pas du tout l'intention de s'endormir, mais on désire seulement se reposer un peu. On renoncera, un matin, à se lever assez tôt pour se recueillir en la présence du Seigneur. « Est-ce si grave, pour une fois ? » Un soir, on n'a pas envie d'assister à une réunion ; on reste chez soi. On se laisse aller à un peu de mondanité. Et ainsi de suite, jusqu'au moment où l'on tombe dans un sommeil spirituel profond avec ses premières conséquences – la pauvreté, le dénuement – qui, au jour de la lutte, amèneront fatalement la défaite, la honte, peut-être les larmes.
 
 
                                               - Le découragement
 
                        L'apôtre Pierre nous exhorte à « ne pas déchoir de notre propre fermeté » (2 Pier. 3 : 17). Le croyant peut traverser des périodes de découragement, que ce soit dans son service, ou par suite d'une épreuve personnelle. C'est ainsi que Paul encourageait Timothée à ranimer le don de grâce de Dieu qui était en lui (2 Tim. 1 : 6). Le Seigneur est le même dans les jours de joie et de souffrance. L'apôtre Paul, si souvent éprouvé, avait appris à être content en lui-même (non pas une attitude extérieure seulement) dans les circonstances où il se trouvait, quelles qu'elles fussent (Phil. 4 : 11). Si nous sommes découragés, examinons les causes de notre découragement et déposons notre peine aux pieds de Celui qui, ayant connu les mêmes épreuves, sympathise à nos infirmités (Héb. 2 : 18 ; 4 : 15), et nous ferons l'expérience de Paul qui, abandonné de tous, n'était pas découragé, mais disait : « Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (2 Tim. 4 : 17 ; voir également 2 Cor. 4 : 8, 9).
 
                        Ainsi, nous ne serons pas de ceux auxquels la Parole doit dire : « Si tu perds courage au jour de la détresse, ta force est mince » (Prov. 24 : 10).
 
 
                                               - Le serpent et le lion
 
                        Satan recourt à deux formes d'action, typifiées ou symbolisées l'une par le serpent, l'autre, par le lion rugissant. Sous la première forme, il emploie la ruse, le mensonge ; il se déguise en ange de lumière pour semer l'erreur. Il est le séducteur, qui s'efforce de corrompre les pensées même des croyants. Au lieu d'accepter simplement et avec foi la révélation, on y ajoute, on en retranche, on y mêle ses propres vues. Et peu à peu, les pensées sont détournées de la simplicité quant au Christ (2 Cor. 11 : 3). Le jeune croyant, en particulier celui qui fait des études, doit demeurer sur ses gardes, afin de ne pas se laisser entraîner par « l'erreur des pervers ».
 
                        Lorsqu'il se manifeste comme le lion rugissant, le diable recourt à la violence, à la persécution, au meurtre. Même si, dans nos contrées, nous ne le connaissons plus, depuis assez longtemps, sous ce caractère-là, demeurons néanmoins vigilants.
 
 
 
            3.3 : Nos ressources
 
                                                - La grâce de Dieu
                       
                        L'apôtre Pierre en avait fait personnellement l'expérience, ayant été pleinement restauré par cette grâce, après avoir renié le Seigneur Jésus. C'est pourquoi il pouvait « attester que cette grâce dans laquelle nous sommes est la vraie grâce de Dieu » (1 Pier. 5 : 12). « Le Dieu de toute grâce » affermira les siens et les fortifiera (1 Pier. 5 : 10). « Fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 Tim. 2 : 1), écrivait l'apôtre Paul à Timothée. Telle est la ressource primordiale du croyant.
 
                        La grâce de Dieu n'a pas pour but de nous soustraire aux tentations, mais de nous en faire triompher. Dieu nous promet deux choses à cet égard :
                                   * Il ne permettra pas que nous soyons jamais tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter.
                                   * Avec la tentation, il fera aussi l'issue, afin que nous puissions la supporter (1 Cor. 10 : 13).
                        Plus grande est notre faiblesse, plus manifeste est sa puissance.
 
                        Gardons-nous de chercher en nous-mêmes force et sagesse, mais abandonnons-nous entièrement à la grâce divine qui nous a pardonné, qui nous fortifie, qui nous enseigne. « Mais Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce envers vous, afin qu'ayant toujours en toutes choses, tout ce qui suffit, vous abondiez pour toute bonne oeuvre » (2 Cor. 9 : 8). « Il n'y a pas une position dans laquelle un saint se trouve, où il ne puisse chercher la présence de Dieu pour être secouru » (J.N. Darby).
 
 
                                               - La Parole de Dieu
           
                        Parmi les ressources que Dieu, dans sa grâce, met à notre disposition pour nous permettre d'affronter en vainqueurs le combat de la foi, la vivante et permanente Parole est bien l'une des plus efficaces. Les exhortations de la Parole font partie des soins de Dieu en vue de nous purifier de toute souillure de chair et d'esprit (2 Cor. 7 : 1). La Parole agit sur notre conscience dans la puissance de l'Esprit Saint qui produit en nous de saintes affections et nous affranchit de la domination du péché. C'est pourquoi le Seigneur lui-même demandait à Dieu, peu avant de quitter les siens : « Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17).
 
 
                                               - La prière
 
                        « Avant le jour », Jésus s'en allait à l'écart pour prier (Marc 1 : 35). Le soir sur la montagne, il priait encore (6 : 46). Que de fois il a répété aux siens : « Veillez et prier ».
 
                        Pour l'avoir négligé, Pierre est « entré en tentation », alors que son Maître, dans l'agonie du combat de Gethsémané, « priait plus instamment » (Luc 22 : 44). Ce n'est qu'à la prière de Jésus qu'il dut d'être pleinement restauré pour pouvoir « fortifier ses frères » (Luc 22 : 32), et « paître le troupeau du Seigneur » (Jean 21 : 17).
 
                        Jésus nous a laissé un modèle « afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2 : 21).
 
 
                                               - La communion fraternelle
           
                        L'affection fraternelle est une ressource très précieuse pour l'affermissement du croyant. Quels encouragements, en effet, ne trouve-t-on pas dans l'exhortation mutuelle, tant collective qu'individuelle, dans l'amitié unissant en Christ de jeunes croyants qui peuvent prier ensemble, se communiquer réciproquement leurs expériences, leurs problèmes ; convenir, par exemple, de lire chacun le même livre de la Parole et s'en entretenir ensuite par correspondance ou à l'occasion d'une rencontre ; combattre ensemble, même éloignés les uns des autres, par une intercession consciente des besoins personnels. Nous ne saurions trop insister sur la valeur de la communion fraternelle dans la vie pratique, en rapport avec la sanctification. « Ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l'un l'autre ardemment, d'un coeur pur » (1 Pier. 1 : 22).
 
 
                                               - L'espérance de la délivrance
 
                        Le croyant subit une préparation intérieure ici-bas en vue du moment glorieux où il sera introduit auprès du Seigneur. Dans la mesure où nous attendons réellement son retour, le Saint Esprit détourne nos regards de toute autre chose et les fixe sur Christ. C'est en vue de sa prochaine venue que nous sommes appelés à nous purifier. « Espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 13). « Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite » (2 Pier. 3 : 13). Le but suprême de notre salut, c'est la gloire du Seigneur. Cette gloire brillera de tout son éclat « quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10). Pleinement saisie par la foi, cette espérance glorieuse est une ressource puissante dans la voie de la sanctification : « Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme lui est pur » (1 Jean 3 : 3).
 
 
                                               - L'attachement au Seigneur
 
                        L'ultime exhortation de l'apôtre Pierre, c'est que nous croissions dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 Pier. 3 : 18). La sainteté a son modèle en Christ. Puissions-nous donc mieux connaître le Seigneur et lui ressembler toujours davantage ! L'essence de la sainteté en nous, répétons-le, c'est la vie nouvelle que nous avons reçue de Christ ressuscité, avec le Saint Esprit qui nous a unis à lui, comme le sarment uni au cep ne constitue qu'une seule plante avec lui et vit de sa vie. Cette vie de Christ est en nous ce qu'il est lui-même : invulnérable à la puissance du mal. « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu'il est né de Dieu » (1 Jean 3 : 9). Christ qui est devenu notre vie, est le modèle, la source et la force de la sanctification en nous.
 
                        La sanctification pratique découle de l'attachement du coeur au Seigneur. Cet attachement se traduit par une vie de communion quotidienne avec lui de consécration à son service. Mais le Seigneur ne contraint personne et il attend que nous lui ouvrions la porte de notre coeur. Alors, il entrera dans notre vie, la prendra en charge, en deviendra le maître. « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix, et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3 : 20).     

(à suivre)    
                                                                                  M. Tapernoux