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LE LIVRE DU PROPHETE ZACHARIE (6)

 
 3ème partie : LES ORACLES PROPHETIQUES (suite)
              1- Le deuxième oracle : chapitres 12-13
                             1.1 Le dernier jour (chapitre 12)
                       1.2 Les mains percées (chapitre 13)

 
3ème partie : LES ORACLES PROPHETIQUES (suite)
 
 
            1- Le deuxième oracle : chapitres 12-13
 
                                             1.1 Le dernier jour (chapitre 12)
 
                        Cette dernière partie du livre commence, comme la précédente, par ces mots : « L'oracle de la parole de l'Eternel ». Mais alors que celui des chapitres 9-11 annonçait le jugement, ce dernier parle de la délivrance d'Israël.
 
                        Ces chapitres 12-14 sont remplis d'événements qui auront lieu à Jérusalem et en Juda, après l'enlèvement de l'Eglise, excepté ce qui concerne le Berger frappé du chapitre 13. Le sort des dix tribus n'est envisagé qu'incidemment, en relation avec le rétablissement de l'unité d'Israël pour la gloire de Christ.
 
                        Les mots « en ce jour-là » sont répétés 18 fois dans ces chapitres 12-14 et ils introduisent chaque fois de nouveaux détails. Il s'agit du dernier jour.
 
                        Ces révélations sont entièrement liées aux souffrances de Christ et surtout à son apparition en gloire pour son peuple. Zacharie introduit souvent la personne de Christ d'une manière très inattendue. Le Seigneur Jésus vient soudain éclipser d'autres personnages, ses faibles représentants. Il en est ainsi de Joshua (chap. 3), et de Zorobabel (chap. 4). Ailleurs, Christ apparaît comme le Roi en Sion (chap. 9) ou comme le Berger, représenté par Zacharie (chap. 11) ou encore comme celui qui n'est « pas prophète » au chapitre 13. Sa personne occupe un rôle central au milieu des événements et elle en est le point de départ. Si on lui donne la place qui lui revient, toute la prophétie en sera illuminée. « L'esprit de prophétie est le témoignage de Jésus » (Apoc. 19 : 10).
 
 
                                          - Résumé des événements prophétiques du dernier jour
 
                        Après le retour du peuple juif incrédule en Palestine (essentiellement Juda), Jérusalem deviendra pour un temps la ville de l'Antichrist. Une petite partie du résidu fidèle de Juda s'y trouve encore. Ses chefs sont martyrisés. La plus grande partie du résidu s'est enfuie et réfugiée au milieu des nations environnantes (Matt. 24 : 16-21).
 
                        Jérusalem est menacée par l'Assyrien du dernier jour, qui veut s'emparer de la Judée et s'assure des partisans dans le pays. L'Antichrist, chef temporel et spirituel du peuple apostat, et la ville de Jérusalem, pour résister à cet ennemi venu du nord, cherchent à s'appuyer sur la Bête – l'empereur romain – chef d'une confédération de dix rois, dont Rome sera la capitale (Es. 28 : 14, 15 ; Apoc. 13 : 12). Mais leur but est de livrer combat à Christ, en s'opposant à l'établissement de son royaume. Finalement le Seigneur, sortant du ciel avec ses armées, détruit ces deux chefs apostats. Ils sont jetés vivants « dans l'étang de feu embrasé par le soufre » (Apoc. 19 : 20).
 
                        Jérusalem reste encore aux mains des gouverneurs établis par l'Antichrist, qui oppriment le pauvre résidu souffrant, resté dans cette ville.
 
                        Après la disparition de la puissance occidentale, associée à l'Antichrist, le « roi du nord » et, sous sa direction, les nations environnantes, font le siège de Jérusalem. La ville est prise, une partie de sa population emmenée captive, seuls les pauvres du troupeau y demeurent. Le roi du nord, avec toutes ses troupes, fond sur l'Egypte (Dan. 11 : 40-45). Pendant ce temps, le résidu de Juda, qui s'est enfui parmi les nations, rentre dans son pays et, avec la force que Dieu lui donne, tient en échec la puissance de l'Assyrien et porte même la guerre sur son territoire. En entendant ces nouvelles, le roi du nord revient d'Egypte et, de ses armées, entoure Jérusalem. C'est alors que le Seigneur délivre son peuple et la cité bien-aimée, pour établir enfin son règne sur Israël et sur les nations.
 
 
 
                                          - Le siège de Jérusalem et la victoire divine (v. 1-9)
 
                                    * Les nations
 
                        Les nations sont rassemblées contre Jérusalem. La toute-puissance créatrice de l'Eternel « qui a étendu les cieux, fondé la terre, et formé l'esprit de l'homme au-dedans de lui », est d'abord soulignée. C'est le Même qui déclare ensuite : « Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement », qui fera perdre le sens à tous les peuples. L'Assyrien et les nations, situés tout autour de la Palestine, mais aussi des puissantes armées de l'Occident, l'entoureront pour la piller, mais elles seront aussitôt saisies de vertige et réduites à l'impuissance (Es. 51 : 22, 23). Nous sommes ramenés à la première et à la deuxième vision de nuit (chap. 1), où les nations, à leur aise, aidaient au mal et dispersaient Juda avec leurs cornes. L'Eternel avait dit : « Je suis revenu à Jérusalem avec miséricorde ». Il se souvient, il est jaloux à son égard. Les rôles sont inversés, c'est Jérusalem qui devient une coupe enivrante pour les nations.
 
                        La chrétienté professante, elle aussi, n'a pas hésité à mépriser et à frapper le peuple de Dieu. Aussi le jugement commencera par elle, mais seulement après l'enlèvement des vrais croyants.
 
 
                                   * Jérusalem
 
                        Ici Dieu déclare aussi : « Je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ». On essaiera de soulever la pierre, mais à cause de son poids extraordinaire, elle échappera des mains de celui qui l'aura saisie et le blessera grièvement. Ceux qui auront tourmenté Jérusalem seront molestés à leur tour. « Tous ceux qui s'en chargeront, s'y meurtriront certainement » (v. 3). Ce sera le cas pour l'empire romain comme pour les autres nations. La Bête et le faux prophète avaient pensé trouver le moyen d'empêcher le vrai Roi d'y établir le centre de son gouvernement, en prenant possession de Jérusalem. Mais en ce jour-là, l'Eternel « frappera de terreur » chevaux et cavaliers, réduisant ainsi à néant ce qui semblait faire la supériorité de l'ennemi et il « ouvrira ses yeux sur la maison de Juda », la tribu royale (elle est mentionnée neuf fois dans ce dernier oracle : 12 : 2, 4, 5, 6, 7 (2 fois) ; 14 : 5, 14, 21).
 
                        Lors du retour du peuple incrédule en Palestine, il nous est précisé par Esaïe : l'Eternel « restera tranquille » (Es. 18 : 4), et avant la moisson, il exercera le jugement sur ce peuple. Mais ici, quand toutes les nations aveuglées par la haine s'assembleront pour assiéger Jérusalem, il interviendra.
 
 
                                   * Juda
 
                        Quelle grâce de sa part ! C'était la maison de Juda qui l'avait rejeté. C'est d'elle qu'il s'occupe d'abord et c'est par son moyen qu'il commence à agir : « Les chefs de Juda diront en leur coeur : Les habitants de Jérusalem seront ma force, par l'Eternel des armées, leur Dieu » (v. 5). Ils seront fortifiés par le courage du résidu de Jérusalem, resté fidèle à son Dieu.
 
                        « En ce jour-là, je rendrai les chefs de Juda semblables à un foyer de feu au milieu du bois et à une torche de feu dans une gerbe, et ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, et Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem ». Ce combat des chefs de Juda a lieu principalement contre les nations d'alentour, ennemis traditionnels d'Israël qui se ligueront avec l'Assyrien. Dieu veut agir en faveur de Jérusalem, c'est le thème principal du livre de Zacharie.
 
                        Mais l'Eternel sauvera premièrement les tentes de Juda. Il veut que « la gloire de la maison de David (il n'est question de David et de sa maison qu'ici dans le livre de Zacharie : 12 : 7, 8, 10, 12 ; 13 : 1) et la gloire des habitants de Jérusalem ne s'élèvent pas contre Juda ! » (v. 7). C'est un exemple de cet esprit de rivalité et de jalousie amère ancré dans nos coeurs. Dieu le sait et s'en occupe. Toutefois « Jérusalem demeurera encore à sa place », parce que l'Eternel protège ses habitants (v. 8). Alors, même ceux d'entre eux qui chancellent, seront parés de la dignité royale et « la maison de David sera comme Dieu, comme l'Ange de l'Eternel devant eux », c'est-à-dire que la royauté elle-même sera revêtue d'un caractère divin, allusion à celui que l'on a appelé « le Prince » en Ezéchiel, et qui sera, sur la terre, le représentant du Roi de gloire (Ezé. 45 : 7, 8 ; 22-24).
 
                        Mais l'Eternel agira aussi en eux. C'est la repentance qui rendra le relèvement de Jérusalem possible (v. 10-14).
 
 
                                          - Les regards portés sur Celui qu'ils ont percé et les conséquences en bénédiction (v. 10-14)
 
                        Si ce texte présente le tableau de ce qui se passera pour les habitants de Jérusalem, il décrit aussi le chemin suivi par chaque vrai croyant. Dieu répand sur son peuple humilié « un esprit de grâce et de supplications ». Ce n'est que par la repentance que nous pouvons revenir vers Dieu, si le péché nous a éloignés de lui. L'esprit de grâce, en hébreu, peut se traduire par « qui cherche la grâce », donc un esprit de repentance, d'où la supplication. Une « tristesse selon Dieu » accompagne cette repentance, selon 2 Cor. 7 : 10.
                        Mais l'affliction de ceux qui regardent ici vers « celui qu'ils auront percé » (v. 10 ; Jean 19 : 37) n'est pas du désespoir. C'est une vraie repentance, qui s'apparente aux sentiments formés dans le coeur des frères de Joseph, quand ils reconnurent dans leur libérateur, ce frère qu'ils avaient vendu aux nations (Gen. 44 : 16).
 
                        Tous se lamentent, tous pleurent, mais chacun doit avoir affaire à Dieu pour lui-même au sujet de son péché (1 Rois 8 : 38). Les familles ne se présentent pas devant Dieu dans leur ensemble. Les hommes sont à part et les femmes aussi. Une vraie confession requiert que l'on soit seul avec Dieu.
 
                        Les Juifs reconnaîtront enfin leur berger fidèle, l'héritier du trône de David, le Fils unique de Dieu. Il est instructif de voir comment l'Esprit de Dieu a réuni dans ce verset 10 les deux grands noms de Jésus en tant que Fils : le Fils unique et le premier-né. C'est le « Fils unique » qui nous révèle le Père et « le premier-né de toute la création » (Col. 1 : 15).
 
                        Tous « se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique » (Apoc. 1 : 7) ; c'est la lamentation la plus grande qui soit (Jér. 6 : 26 ; Amos 8 : 10). Cette parole nous aide à comprendre le caractère que prendra leur amertume. La personne qu'ils ont rejetée et crucifiée, était la seule digne de tout l'amour du peuple. Leur contrition et leur douleur se traduiront par une humiliation générale. Il y aura alors à Jérusalem des lamentations qui surpasseront celles qui ont accompagné la mort du roi Josias, cet instrument d'un réveil extraordinaire, peu avant la fin de la royauté en Juda. Cette lamentation avait eu lieu dans la vallée de Meguiddo (2 Chro. 35 : 20-27). « Ils regarderont vers celui qu'ils ont percé » et réaliseront leur responsabilité dans la mort du Messie.
 
                        Toute la nation sera dans un très grand deuil. Toutes les familles qui seront de reste se lamenteront. Sont citées, en particulier, la famille royale, celle de David ; celle de Nathan, fils de David par Bath-Shéba, la famille sacerdotale de Lévi ou tout simplement de Nathan le prophète ; et celle de Shimhi, un fils de Guershon (Nom. 3 : 21). Elles représentent ceux qui auront les rapports les plus intimes avec le Christ dans le royaume.
 
                        Toute cette scène est la réalisation finale du grand jour des expiations. Alors seulement le peuple de Dieu comprendra toute la portée de ce type. « En ce jour-là » vous affligerez vos âmes (Lév. 16 : 29).
 
                        Alors, Dieu affirmait que, pour une année, propitiation était faite ! Pour le résidu, cette affliction aura lieu une fois. Il apprendra à connaître la vraie propitiation. Il n'y aura plus place, dans le règne millénaire de Christ, pour le jour des propitiations, mais seulement pour la Pâque ; elle aura alors le sens d'un mémorial du sacrifice de l'Agneau. La fête des Tabernacles sera aussi célébrée, il en sera question plus loin.
 
 
                                     1.2 Les mains percées (chapitre 13)
 
                                               - La purification par l'eau (v. 1)
 
                        Les conséquences du travail de repentance et de la restauration décrite dans le chapitre précédent sont maintenant exposées. L'activité de la grâce de Dieu produit une autre bénédiction : « En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem, pour le péché et pour l'impureté » (v. 1). Le même mot « source » est employé par le prophète Jérémie qui doit dire de la part de Dieu : « Ils m'ont abandonné, moi, la source des eaux vives » (Jér. 2 : 13).
 
                        Cette fontaine coule pour ceux sur lesquels un esprit de grâce a été versé (12 : 10). Il n'est donc pas question de la purification par le sang, qui correspond au grand jour des expiations dont parlait le chapitre précédent. Ceux qui ont affligé leurs âmes ont trouvé la propitiation par le sang de l'Agneau et, ce qui en est inséparable, ont été purifiés par le lavage de la régénération. Ils ont regardé vers celui qu'ils ont percé, vers un Christ mort sur la croix.
 
                        Mais il y a maintenant pour eux une source d'eau vive toujours ouverte pour le péché et pour l'impureté (v. 1 ; Ezé. 36 : 25-31). Elle rendra possible une purification pratique constante durant le règne millénaire de Christ. Là encore, le « lavage d'eau par la parole » (Eph. 5 : 26) opérera sur la conscience, comme aujourd'hui chez le racheté (Ps. 51 : 2-4, 7, 10, 11 ; Jean 13 : 10 ; 1 Jean 5 : 6).
 
 
                                          - Les résultats bénis de cette purification (v. 2-4)
 
                        Tout devra porter le sceau de cette purification pratique. « En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, je retrancherai du pays les noms des idoles, et on ne s'en souviendra plus (Osée 2 : 17) ; et j'ôterai aussi du pays les prophètes et l'esprit impur » (v. 2). Cette purification ne sera pas limitée à Jérusalem. Un esprit de sainteté sera répandu dans tous les coeurs.
 
                        Les idoles et les faux prophètes représentent deux moyens dont Satan s'est servi pour amener Juda et Israël à abandonner l'adoration du vrai Dieu.
 
                        « L'esprit impur » (v. 2) contraste avec « l'esprit de grâce et de supplications » (12 : 10). Dans le récit mettant en scène Achab et Josaphat, il est expressément dit que l'Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche des prophètes (2 Chro. 18 : 22). Cela veut dire, soit qu'il les a abandonnés, soit qu'il les a placés judiciairement sous le pouvoir de Satan, de sorte qu'ils soient en mesure d'égarer Achab, pour sa propre perte. Il pouvait y avoir parmi eux des personnes très attirantes, considérées en leur temps comme des « princes », réputées pour leur intelligence, mais sous la direction d'un esprit de mensonge.
 
                        Il en va de même avec les faux docteurs de la chrétienté : ce sont ceux qui, par exemple, mettent en doute l'inspiration de la parole de Dieu, qui contestent la manière dont l'Ecriture présente l'expiation. Certains nient la divinité ou l'humanité de Christ ou encore, la réalité de sa résurrection. Ce sont les faux prophètes des temps modernes !
 
                        Ce sera un jour heureux pour Juda relevé, quand il sera rendu capable de discerner entre la voix de la vérité et celle de l'erreur.
                        D'ailleurs, le peuple sera en pleine communion avec la pensée de Dieu à l'égard des faux prophètes. Zacharie déclare que si l'un d'entre eux prophétise encore, son père et sa mère lui diront : « Tu ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de l'Eternel » (v. 3). Conformément à la loi, ils seront les premiers à le mettre à mort (Deut. 13 : 6). Personne ne supportera que l'on puisse se servir du nom de Dieu pour servir Satan, le père du mensonge. La vérité aura sa vraie place dans le coeur et la conscience du peuple de Dieu relevé. La défendre aura plus de prix pour eux que la vie de leurs enfants.
 
                        Ce saint zèle aura un effet salutaire sur les prophètes eux-mêmes. Ils auront honte d'avoir pris l'apparence des vrais prophètes, de s'être revêtus de manteaux de poil pour se faire honorer et pour faire l'oeuvre de l'Ennemi.
 
 
                                          - Le Berger frappé (v. 5-7)
 
                        Le verset 5 commence par ces mots : « Et il dira : je ne suis pas prophète... » Qui est ce « il » ?
 
                                   - Serait-ce l'un de ces faux prophètes, dont il vient d'être question ? Cette interprétation paraît fort improbable.
                                   - Au contraire, il s'agit du vrai Berger, qui surgit sans préambule devant son peuple. Le chapitre précédent en parlait déjà et il est à nouveau clairement désigné au verset 7. Ce Berger a pris volontairement l'humble place de l'esclave hébreu dont parlent les premiers versets d'Exode 21. Blessé dans la maison de ceux qu'il était venu, dans son amour, visiter en grâce, il y a beaucoup souffert, pour être finalement condamné et mis à mort.
 
                        Il déclare : « Je ne suis pas prophète ». Il ne dit pas comme Amos : « Je n'étais pas prophète » et je le suis devenu (Amos 7 : 14, 15), mais : « Je ne suis pas ». Il ne fait pourtant aucun doute que Christ était prophète, comme il était docteur et évangéliste. Les évangiles, en particulier celui de Marc, font même ressortir sa qualité de prophète, mais ce n'est pas pour cela qu'il était venu dans le monde. « Je suis un homme qui laboure la terre ; car l'homme m'a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (v. 5). Tel était son caractère comme homme.
 
                        Au chapitre 3 de la Genèse, à la suite de la chute de l'homme dans le jardin d'Eden, Dieu lui dit : « Maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie ». Et « L'Eternel Dieu le mit hors du jardin d'Eden, pour labourer le sol, d'où il l'avait pris » (v. 17, 23).
 
                        Celui qui se présente ici et que l'Eternel appelle « son berger » vient prendre volontairement la place de l'homme qui était sous les conséquences du péché ; il prend, lui saint et pur, la place et la condition assignées à l'homme, sous les conséquences de sa désobéissance. Il travaille péniblement, il connaît la faim et la soif. Ces choses sont évidentes au puits de Sichar, ou quand il dort dans la nacelle, au milieu de la tourmente (Matt. 8 : 24). Il déclare : « L'homme m'a acquis comme esclave dès ma jeunesse ». S'anéantissant lui-même et prenant la forme d'esclave (Phil. 2 : 7), il devient le serviteur de l'homme qu'il a créé (Lam. 3 : 27 ; Ps. 129 : 1). Il vient lui-même s'astreindre aux conséquences du péché, les éprouver, afin de pouvoir tendre à l'homme une main secourable !
 
                        « Et on lui dira : Quelles sont ces blessures à tes mains ? Et il dira : Celles dont j'ai été blessé dans la maison de mes amis » (v. 6). Il se présente personnellement devant les siens qui le contemplent. Comme pour Thomas, lors de la résurrection (Jean 20 : 27), c'est sous son caractère de ressuscité qu'il se montre à eux. Ils voient ce que le psalmiste avait décrit : « Ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22 : 16). A leurs questions, il répond qu'il a reçu ces blessures dans la maison de ses amis.
 
                        N'est-elle pas merveilleuse cette place que le Seigneur Jésus est venu prendre ? Serviteur des hommes – pourtant les ennemis de Dieu – et ami des publicains et des pécheurs.
 
                        Ah ! comme les pharisiens et les docteurs de la loi se doutaient peu de la vérité profonde contenue dans l'injure qu'ils lui jetaient : « un ami des publicains et des pécheurs » (Luc 7 : 34). Tous l'outrageaient. Lui s'est fait leur ami, parce qu'il allait laisser sa vie pour eux.
 
                        Mais qu'a-t-il trouvé chez eux ? « Il vint chez soi » car en effet la maison de ses amis aurait dû être la sienne, « et les siens ne l'ont pas reçu » (Jean 1 : 11). Au contraire, ils vont percer ses mains et ses pieds et le mettre à mort.
 
                        Nous ne pouvons pas nous représenter ce qu'un tel amour a ressenti devant la haine de l'homme, poussé par Satan ; mais encore moins mesurer ce qu'il a éprouvé sous le jugement de Dieu.
 
                        Le verset 7 traite de ce grand sujet. Israël était le troupeau de Dieu. Ses péchés et son apostasie ont eu un double effet. Celui d'attirer, sur la terre, un jugement immédiat mérité ; mais aussi de soulever une question beaucoup plus sérieuse encore : le jugement éternel de Dieu. C'est le vrai Berger, qui seul pouvait régler cette terrible question. Il s'est chargé de leur culpabilité et l'épée du jugement est sortie de son fourreau et l'a frappé à leur place. « Epée », réveille-toi contre mon berger, contre l'homme qui est mon compagnon, dit l'Eternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé ». C'est un spectacle qui remplit d'horreur. Son caractère de bon Berger (Ezé. 34 : 23) ne s'était jamais démenti et maintenant il accepte de donner sa vie pour ses brebis (Matt. 26 : 31 ; Marc 14 : 27).
 
                        « L'homme qui est mon compagnon » : ces paroles ont dû être une énigme pour le prophète, appelé à les écrire. Souvent, les prophètes de l'Ancien Testament ont compris que le sens de leurs paroles ne serait pas vraiment révélé avant la période privilégiée dans laquelle nous vivons (1 Pier. 1 : 10, 11). En effet, ces paroles ne sont plus une énigme pour nous. L'épître aux Romains enseigne que celui qui est né de la semence de David, selon la chair, était le Fils de Dieu, Jésus Christ (Rom. 1 : 3). Il y avait sur la terre un homme qui était le compagnon de l'Eternel. Il a volontairement pris la place de l'homme pécheur et l'épée du jugement divin s'est réveillée contre lui.
 
                        Le Berger frappé, le troupeau se disperse. Mais l'accomplissement d'une telle parole citée par Matthieu, concernant les disciples lors de l'arrestation du Seigneur, est partiel (Matt. 26 : 31). Même remarque pour la fin de ce verset 7 : « Je tournerai ma main sur les petits ». C'est ce qu'il a fait alors. La lecture de la fin des évangiles et du début du livre des Actes montre comment Dieu a béni les « petits » et a veillé sur eux. Mais ceux qui étaient haut placés parmi les Juifs ont poursuivi leur chemin d'aveuglement, jusqu'au moment où ils ont été entièrement dispersés. Dans leur grande majorité, ils le sont encore aujourd'hui, étant sous les terribles conséquences de la crucifixion de leur Messie (Matt. 27 : 25). Tout à l'heure, pendant la détresse de Jacob, ces « petits » seront les objets des mêmes soins.
 
                        Nous avons donc, ici encore, un exemple frappant de la manière dont la prophétie de Zacharie passe inopinément de circonstances liées à la première venue de Christ, à d'autres, appartenant à sa seconde venue.
 
 
                                          - Jugement pratiqué avec discernement (v. 8, 9)
 
                        Il paraît clair que toute la période actuelle, celle où la grâce se donne libre cours, doit être interposée entre ces versets 7 et 8. Un terrible jugement est tombé sur le peuple juif environ 40 ans après la mort du Seigneur. Ce n'est pas à ce moment-là qu'un tiers de la nation juive s'est tourné vers lui. L'accomplissement de cette parole est donc encore à venir.
 
                        « Il arrivera dans tout le pays, dit l'Eternel, que deux parties seront retranchées et expireront ; mais un tiers y demeurera de reste ». Les deux derniers versets de ce chapitre s'accompliront avec exactitude, au temps fixé seulement. Ils concernent des faits qui se dérouleront après la période actuelle de la grâce, sous le règne de l'Antichrist. Le prophète Daniel montre comment Dieu s'occupera d'abord du peuple dispersé au milieu des nations (Dan. 12 : 1). Un tiers seulement parviendra dans le pays, pour y former le vrai Israël de Dieu. C'est de lui que parle l'apôtre Paul en affirmant que « tout Israël sera sauvé » (Rom. 11 : 28). Mais ce résidu devra encore traverser le feu de la grande tribulation, pour être « affiné » dans un sens spirituel (Matt. 24 ; Apoc. 13 ; Mal. 3 : 3), événement évoqué par le « tison sauvé du feu » du chapitre 3. Mais, au terme de cette épreuve, ils seront amenés dans une relation vitale avec Dieu. Ils le connaîtront vraiment et il les reconnaîtra (Joël 2 : 32). D'où ces belles paroles qui, par leur spontanéité, rappellent le livre d'Osée : des lieux profonds, « ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C'est ici mon peuple ; et lui dira : L'Eternel est mon Dieu » (v. 9 ; Osée 2 : 23).
           
 
 
                                                    Extrait de «  Sondez les Ecritures » (volume 13)