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                                              « POURSUIVEZ LA SAINTETE » (1)
 
 
            Comme l'avait souhaité leur auteur, Marc Tapernoux, ces notes seront utiles aux jeunes croyants qui ont à coeur de glorifier le Seigneur Jésus par une vie de sainteté et d'obéissance à la Parole de Dieu. Mais elles pourront être en bénédiction également aux croyants de tout âge désireux de « poursuivre la sainteté » (Héb. 12 : 14) et de ressembler ainsi toujours davantage au divin Modèle, en attendant le jour glorieux où nous lui serons parfaitement semblables.


1- La sanctification

 

            1.1 : Qu'est-ce que la sanctification ?

 

                        La sanctification est l'action par laquelle Dieu met à part pour lui ceux qu'il appelle.

 

                                   - La sainteté absolue du croyant en Christ

 

                        Cette mise à part a lieu lors de la nouvelle naissance. Le croyant est un « saint appelé », c'est-à-dire sanctifié en vertu de l'appel de Dieu et de l'oeuvre de la croix. « Nous sommes de Dieu » (1 Jean 5 : 19). « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus » (1 Cor. 1 : 30). « Vous avez été sanctifiés » (1 Cor. 6 : 11).

 

                        Cette sainteté absolue est la part bénie et inaltérable de toute âme sauvée. Elle lui est conférée par Dieu lui-même en Christ, et le croyant la reçoit et en jouit par la foi. « Le Christ Jésus nous a été fait... sainteté » (1 Cor. 1 : 30). Nous avons été « élus en lui, avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour » (Eph. 1 : 4). Cette part repose sur l'oeuvre de la croix : « Nous avons été sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes... Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10 : 10, 14).

                        Telle est la condition du racheté : parce qu'il est en Christ, il est, aux yeux de Dieu, revêtu de la sainteté de Christ.

                        Chacun de nous peut donc, en pleine assurance de foi et dans la puissance de l'Esprit, s'emparer de cette révélation glorieuse entre toutes : Christ, ma sainteté. Ne cherchons rien hors de lui, mais réjouissons-nous d'être en lui, un avec lui et, par conséquent, de jouir de tout ce qu'il est en lui-même pour nous. Quel glorieux privilège est le nôtre de posséder la sainteté même de Christ ! Si nous acceptons ce fait par la foi, nous en constaterons la réalité.

 

 

                                   - La réalisation pratique de cette position

 

                        La même grâce et la même justice qui nous assurent une position de mise à part devant Dieu dans le ciel nous en confèrent une sur la terre, avec la responsabilité qui s'y lie.

                        La sainteté du croyant ici-bas a deux caractères distincts : la sanctification progressive –sujet de notre étude - et la sanctification dite positionnelle, c'est-à-dire procédant d'une certaine position conférée aux chrétiens (Héb. 13 : 12), ou à leurs enfants (1 Cor. 7 : 14).

                        Après avoir délivré une âme de la mort et de la puissance de Satan, Dieu la façonne pour la rendre toujours plus semblable à Christ. Il y a beaucoup de matériaux inutiles à détacher de la « pierre brute », mais Dieu agit sans relâche dans sa grâce, afin de produire progressivement, en chacun des siens, une sanctification pratique en toutes choses : affections, habitudes, marche... C'est pourquoi la Parole nous exhorte à « poursuivre la sainteté » (Héb. 12 : 14). Il ne s'agit pas de la « poursuivre » parce que nous ne la possédons pas ; au contraire, étant saints, nous avons à manifester ce que nous sommes en vertu de notre position en Christ. « Vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière » (Eph. 5 : 8). Le croyant possède une nouvelle nature, sainte (1 Jean 3 : 9 ; 5 : 18), avec des mobiles nouveaux ; grâce à cette nouvelle nature, la sanctification pratique est rendue possible. Mais celle-ci est graduelle, car la vieille nature est encore là, incorrigible. Si nous la réalisons, il y aura, dans notre vie, du fruit à la gloire du Seigneur, nous jouirons de sa communion et il sera vu en nous. Là où la sainteté pratique fait défaut, le Saint Esprit est attristé, le témoignage du croyant est entravé, il n'y a en lui ni joie, ni paix, ni puissance. Un tel chrétien est « charnel », car la chair agit en lui et non point l'Esprit ; au lieu d'être un « homme fait », il est un « petit enfant » qui ne supporte pas la viande (Héb. 5 : 12-14 ; Eph. 4 : 13 ; 1 Cor. 3 : 1-3). Il ne « voit »  pas Christ, de cette vision actuelle, privilège de celui qui « poursuit la sainteté ».


            1.2 : Comment s'opère la sanctification pratique ?

 

                                   - Par l'opération de Dieu en nous

 

                        Dieu lui-même agit en nous par sa grâce pour produire notre identification progressive avec Christ, pour que « le Christ soit formé en nous » (Gal. 4 : 19). Cette oeuvre se poursuit quotidiennement et s'achèvera au jour de Christ : « Etant assuré de ceci même, que celui qui a commencé en vous une bonne oeuvre, l'achèvera jusqu'au jour de Jésus Christ ». C'est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (Phil. 1 : 6 ; 2 : 13). Le croyant peut donc mettre toute sa confiance en Dieu et dans sa promesse de le conserver sans reproche – esprit, âme et corps – jusqu'au retour du Seigneur. « Celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera » (1 Thes. 5 : 23, 24).

 

                        Mais si nous entravons, par notre désobéissance, cette action de la grâce divine en nous, Dieu doit recourir à la discipline, pour notre profit et afin que nous participions à sa sainteté (Héb. 12 : 5-11). Il agit alors envers nous comme envers des fils, « car qui est le fils que le père ne discipline pas ? » Cette discipline est l'expression de l'amour de Dieu pour nous. « Celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu'il agrée ». Lorsqu'elle a opéré en nous, « elle rend le fruit paisible de la justice », manifestée par la sanctification pratique.

                        C'est pourquoi nous sommes exhortés à ne pas mépriser la discipline du Seigneur et à ne pas perdre courage non plus quand il nous reprend. Au contraire, nous pouvons bénir l'amour qui nous éduque et demander avec David : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi et connais mes pensées. Et regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 : 23, 24).



                                   - Par l'intercession de Christ

 

                        Christ, notre souverain sacrificateur, intercède pour les siens auprès du Père, afin qu'ils soient gardés de chutes. « Il demeure éternellement... De là vient aussi qu'il peut sauver entièrement (jusqu'à l'achèvement) ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Héb. 7 : 24-25). Il ne permettra pas qu'un seul racheté se perde durant la traversée du désert, mais, par sa puissante intercession, il les sauvera tous entièrement. Quel réconfort pour le croyant de posséder un Christ vivant qui prie pour lui !


                                   - Par l'action du Saint Esprit

  

                        C'est par l'Esprit que le croyant "fait mourir les actions du corps" (Rom. 8 : 13), c'est-à-dire les manifestations de la chair qui est en lui. Son corps est le temple du Saint Esprit et ne lui appartient plus, car il a été racheté à un grand prix : le sang précieux de Christ. Il doit donc veiller à ne pas entraver l'action de l'Esprit en lui, afin de "glorifier Dieu dans son corps" (1 Cor. 6 : 19, 20).



                                   - Par l'action de la Parole de Dieu

 

                        L'âme qui se soumet humblement à l'action de la Parole, progresse dans la sanctification. « Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du coeur » (Héb. 4 : 12). Gardons-nous de nous soustraire au tranchant de cette épée ! Dans sa prière sacerdotale, le Seigneur Jésus demande à Dieu de sanctifier les siens par la vérité, et il ajoute : « Ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17). « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3 : 16, 17).

 

                        Mais si nous voulons que la Parole opère cette sanctification de l'être tout entier, il nous fait la connaître et lui obéir. Le psalmiste pouvait déclarer : « J'ai caché ta parole dans mon coeur, afin que je ne pèche pas contre toi » (Ps. 119 : 11). Il est donc nécessaire que nous nous en nourrissions, que nous la « mangions », comme disait Jérémie (Jér. 15 : 16).

 

                        Et puis, avons-nous dit, il faut obéir à la Parole. où cette obéissance fait défaut, la Parole ne peut exercer son action sanctifiante et le coeur s'endurcit ; on se séduit soi-même. « Mais mettez la parole en pratique, et ne l'écoutez pas seulement, vous séduisant vous-mêmes » (Jac. 1 : 22). Le Seigneur Jésus a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de « garder » sa parole, les commandements (Jean 14 : 15, 21, 23, 24). Des avertissements solennels nous sont donnés à ce sujet. « Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n'est pas en lui » (1 Jean 2 : 3-6 ; voir également 3 : 24 ; 5 : 3, 4).



                                   - Par la contemplation de la gloire de Christ

 

                        La sanctification pratique se relie toujours à un Christ dans la gloire. Le Seigneur Jésus s'est « sanctifié » pour les siens, c'est-à-dire s'est mis à part comme homme dans la gloire, « afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 19). Dans la mesure où nous n'attristons pas le Saint Esprit, il attache nos affections à un Christ glorifié, afin de nous rendre ainsi plus semblables à lui chaque jour. L'apôtre Paul souhaite que le Seigneur affermisse le coeur des Thessaloniciens « sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre Seigneur Jésus Christ avec tous ses saints » (1 Thes. 3 : 13 ; voir aussi 1 Jean 3 : 2, 3). Le croyant dont Christ est le trésor aura nécessairement son coeur dans le ciel (Matt. 6 : 21). Cette contemplation de Christ dans la gloire produit dans le chrétien une conformité progressive avec son divin Modèle. « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18). Si nous faisons de sa personne glorieuse l'objet de notre contemplation habituelle, ses perfections se refléteront nécessairement en nous, par la foi qui les reproduira dans l'homme intérieur et dans notre vie. En effet, cette conformité avec Christ se manifeste dans le comportement tout entier du croyant qui devient ainsi une « lettre de Christ connue et lue de tous les hommes » (2 Cor. 3 : 2, 3).



            1. 3 : L'application de la sanctification

 

                        La sanctification s'applique à tout ce que nous sommes et à tout ce que nous faisons.

 

                                   A notre corps

                        La parole déclare que notre corps « est pour le Seigneur ». Il est le temple du Saint Esprit ; c'est pourquoi nous avons à « glorifier Dieu dans notre corps » (1 Cor. 6 : 19, 20). Le croyant est exhorté à « posséder son propre vase en sainteté et en honneur, non dans la passion de la convoitise, ...car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté mais dans la sainteté » (1 Thes. 4 : 4-7). Nous avons le précieux privilège de « présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu », c'est-à-dire de les consacrer tout entiers à son service (Rom. 12 : 1 ; voir Rom. 6 : 13, 19).


                                   - A nos pensées

                        Dieu exhorte à la sanctification de « l'homme intérieur » : « Garde ton coeur plus que tout ce que l'on garde » (lire Prov. 4 : 23-27). David proclame : « Voici, tu veux la vérité dans l'homme intérieur » (Ps. 51 : 6). L'apôtre Paul invitait les Corinthiens à se purifier de toute souillure de chair et d'esprit, « achevant la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7 : 1). La vie de Christ en nous ne saurait trouver sa joie là où Christ ne trouverait pas la sienne. L'Esprit de Christ, en nous, ne peut être différent de l'esprit qui était en Christ. « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui » (1 Cor. 6 : 17).



                                   - à nos paroles

                        La sanctification de nos paroles découlera de la sanctification de nos pensées. Nous avons à éviter trois écueils :

                                                - les médisances (1 Pier. 2 : 1)

                                                - les propos déplacés ou malséants (Eph. 4 : 29 ; 5 : 4)

                                                - le mensonge.

                        Que de troubles et de divisions ont été provoqués par les médisances ! Un de nos anciens frères a écrit : « Rien n'indique un état de coeur plus déplorable, et rien ne peut être un plus grand obstacle à la bénédiction, qu'un esprit de censure et de critique ». La Parole condamne tout aussi sévèrement les « paroles déshonnêtes, les paroles folles et la plaisanterie ». Le mensonge, enfin, dont Satan est le père, est incompatible avec la sainteté. « Ne mentez point l'un à l'autre » (Col. 3 : 9). « Rejetant tout fraude » (1 Pier. 2 : 1). Le mensonge est le reflet d'une fausseté intérieure que Dieu a en horreur, car il veut la vérité dans l'homme intérieur (Ps. 51 : 6).



                                   - à notre marche

                        Le croyant est appelé à manifester la sainteté dans toute sa marche, selon le modèle parfait que le Seigneur nous a laissé. « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6). Tout ce qui est indigne de Christ, a-t-on dit, est indigne d'un chrétien. Cette sainteté sera caractérisée par la lumière dans notre comportement tout entier. « Vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière... éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Eph. 5 : 8, 10).

                        Le but de la sanctification est donc que le croyant ressemble toujours davantage à Christ dès ici-bas. La perfection sera atteinte dans le ciel, car là « nous lui serons faits semblables ». Alors il n'y aura plus aucune différence entre le Modèle et ceux qu'il a sanctifiés. Le but glorieux de Dieu sera pleinement atteint : nous serons « conformes à l'image de son Fils », qui aura « transformé le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (1 Jean 3 : 2 ; Rom. 8 : 29 ; Phil. 3 : 21). C'est l'oeuvre de Christ à la croix qui rend possible l'accomplissement de ce dessein admirable de Dieu. Nous progresserons dans la sanctification dans la mesure où nous apprécierons la valeur de cette oeuvre. Tel est le désir du Seigneur : que tous ses bien-aimés parviennent « à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » et qu'ils croissent « jusqu'à lui qui est le chef, le Christ » (Eph. 4 : 12 et suivants).

                                                                                                                      M. Tapernoux

(à suivre)