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Le lieu choisi par Dieu
 
Les caractères de ce lieu
Que fait-on dans ce lieu ?
Le prix d'un tel lieu

 
            Bien que Moïse ne dût pas entrer dans la terre de Canaan, toutes ses pensées étaient concentrées sur le pays vers lequel il avait marché quarante années, et vers le lieu où Dieu ferait habiter son Nom. Aussi, dans le livre du Deutéronome, dernier livre de Moïse, ces deux mots « le pays » et « le lieu » reviennent-ils souvent dans la bouche du législateur. Remarquons tout de suite que le pays est donné et le lieu choisi par Dieu. L'homme n'y est pour rien, ni même les serviteurs les plus éminents, tels Moïse et Josué.
 
 
Les caractères de ce lieu
 
            Lorsque le peuple entreprit son voyage à travers le désert, Dieu lui fit cette promesse : « En tout lieu où je mettrai la mémoire de mon Nom, je viendrai à toi et je te bénirai » (Ex. 20 : 24). Ainsi, de lieu en lieu, la nuée se posait et le tabernacle était dressé. Là, Dieu habitait au milieu de son peuple.
            Mais quand le peuple sera arrivé dans le pays, il n'y aura plus qu'un lieu, un seul, choisi par Dieu lui-même dans tout le pays afin d'être sa demeure.
 
            Ce qui caractérise ce lieu c'est, avant tout, la présence de Dieu : là, Il a mis son nom, là, Il habite (Deut. 12 : 5). D'où l'exhortation du Prédicateur : « Prends garde à ton pied quand tu vas dans la maison de Dieu » (Eccl. 5 : 1). Eprouvons-nous cette crainte lorsque nous entrons dans le lieu où les deux ou trois sont assemblés au nom de Jésus, sachant qu'Il est là au milieu d'eux ? (Matt. 18 : 20). Notre attitude et notre tenue elles-mêmes reflètent-elles cette crainte ? Peut-être n'est-il pas inutile, à cet égard, de relire en particulier 1 Corinthiens 11 : 6, 14.
            La sainteté sied à sa maison (Ps. 93 : 5), et ceux qui s'approchent doivent être saints comme Il est saint. Tout mal commis, toute parole légère, toute mauvaise pensée qui a occupé nos coeurs dans la semaine, doivent être jugés avant le moment où nous entrons en sa présence.
            Dieu est lumière et il veut la vérité dans l'homme intérieur (Ps. 51 : 6). En sa présence nous « mangeons des pains sans levain, pains d'affliction » (Deut. 16 : 3), « pains sans levain de sincérité et de vérité » (1 Cor. 5 : 8).
 
            Dieu est amour et la bénédiction repose sur le lieu où il se trouve lui-même : « C'est là que l'Eternel a commandé la bénédiction » (Ps. 133 : 3). Jamais les rachetés du Seigneur ne savourent l'amour divin comme au moment où, groupés à sa Table, ils se souviennent de Lui dans la fraction du pain.
            « Là, vous mangerez devant l'Eternel, votre Dieu, et vous vous réjouirez, vous et vos maisons… » (Deut. 12 : 7). Dans ce lieu, mieux encore que les Israélites, nous éprouvons les liens de la communion et nous nous réjouissons. « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20 : 20).
 
 
            Que nos coeurs, chaque fois que le Seigneur nous rassemble autour de Lui, éprouvent tout ce qui se rattache à sa présence qui manifeste la sainteté, la lumière et l'amour, et que nous jouissions ensemble, devant Lui d'une heureuse communion les uns avec les autres.
 
 
 
Que fait-on dans ce lieu ?
 
            Dans ce lieu choisi par Dieu, l'Israélite apportait ses offrandes (Deut. 12 : 6). De même, nous aussi, là, nous offrons à Dieu « nos sacrifices de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15). Nous lui présentons toute l'excellence de la personne et de l'oeuvre de son Bien-aimé. Nous faisons « le tour de l'autel » (Ps. 26 : 6) et nous disons : « Vois, ô Dieu ! et regarde la face de ton oint » (Ps. 84 : 9). Nous rappelons l'oeuvre de la croix et nous adorons : « Nous irons jusque-là, disait Abraham, et nous adorerons » (Gen. 22 : 5).
            C'est vers ce lieu que l'Israélite pieux devait se tourner quand il exposait sa prière devant Dieu (1 Rois 8 : 29-30). C'est bien ce que faisait Daniel : il s'agenouillait et priait, ses fenêtres étant ouvertes du côté de Jérusalem (Dan. 6 : 10). Le lieu où le Seigneur se trouve est celui auquel il rattache une promesse spéciale pour la prière (Matt. 18 : 19-20).
 
            C'était aussi dans la maison de Dieu que se trouvait le livre de la loi (2 Rois 22 : 8). Sa lecture en fut souvent négligée et ses préceptes ne furent pas suivis. Mais le livre était là. Nous avons plus que le livre de la loi, nous avons toute la Parole de Dieu. Elle doit faire autorité dans le lieu où nous nous rassemblons ; tout enseignement donné et toute activité doivent supporter la lumière des Ecritures.
 
            Enfin, nous avons ce que n'avaient pas les Israélites venus dans le temple, nous avons l'Esprit saint. Il nous conduit dans toute la vérité. Il prend de ce qui est à Christ et nous l'annonce (Jean 16 : 13-14). C'est lui qui donne en vue de l'utilité, à l'un une parole de sagesse, à un autre une parole de connaissance, à un autre la prophétie. « Le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît » (1 Cor. 12 : 4-11). C'est pourquoi, dans le rassemblement, veillons chacun à ne pas éteindre ou attrister le Saint Esprit (1 Thes. 5 : 19 ; Eph. 4 : 30). Nous priverions l'assemblée de la bénédiction que Dieu veut lui dispenser.
 
            Quel privilège de pouvoir, conduits par l'Esprit Saint, adorer, prier, lire la Parole de Dieu, dans ce lieu où la présence du Seigneur est réalisée. Mais il n'est plus, comme autrefois, géographiquement fixé (Jérusalem), mais spirituellement discerné (Jean 4 : 21-24).
 
 
 
Le prix d'un tel lieu
 
            On comprend qu'un tel lieu ait du prix pour le coeur du fidèle. Hélas ! les Israélites n'en mesurèrent la valeur que lorsque, sous le jugement gouvernemental de Dieu, ils furent exilés. Alors, ils se souviennent de Sion et, aux saules de Babylone ils suspendent leurs harpes. Ils désirent que Jérusalem soit élevée au-dessus de la première de leurs joies (Ps. 137). Ils se souviennent sans doute de la promesse de Dieu : « Mes yeux et mon coeur seront toujours là » (1 Rois 9 : 3). Ils regardent vers les ruines de leur ville dévastée, détruite par le feu et « ils prennent plaisir à ses pierres et ont compassion de sa poussière » (Ps. 102 : 14).
 
            La ruine qui nous a atteints et dont nous avons à nous humilier car nous y avons participé ne change rien aux caractères du lieu où le Seigneur rassemble les siens. La faiblesse des hommes n'annule pas la fidélité de Dieu. Aussi sommes-nous exhortés à ne pas abandonner le rassemblement de nous-mêmes (Héb. 10 : 25).
 
            Un autre danger menaçait l'Israélite : écouter une voix séductrice qui lui dirait : « Allons après d'autres dieux, des dieux que tu n'as point connus et servons-les » (Deut. 13 : 2, 6, 13). D'où venait cette voix ? Peut-être était-ce celle d'un homme sorti du milieu du peuple, opérant des miracles ou songeant des songes ? Le miracle pouvait s'accomplir et le songe se réaliser, cela n'avait aucune importance. L'obéissance à Dieu importait avant tout.
            Il y a là pour nous, dans les temps de confusion où nous vivons, un avertissement de toute importance. Il ne manque pas de voix diverses pour nous attirer là où la chair trouverait mieux son compte. Mais aucune manifestation de puissance, ni aucun lien de famille, ne peuvent nous autoriser à délaisser le lieu où le Seigneur se trouve au milieu des siens.
 
 
 
            Israël était exhorté à célébrer trois grandes fêtes dans le lieu choisi par Dieu (Deut. 16). Les deux premières, la pâque et la fête des semaines, ont déjà eu pour nous leur accomplissement à la croix et le jour de la Pentecôte. La dernière, celle des tabernacles, n'est pas encore accomplie. Ce sera le repos et la joie, pour Christ (Es. 53 : 11 ; Soph. 3 : 17) et pour nous. Nous serons autour de Celui qui nous aima jusqu'à la mort infamante de la croix, et dans des accords parfaits nous lui rendrons la louange.
 
                                                        E. A. – article paru dans la « Feuille aux jeunes »