Jésus à Capernaüm, sa propre ville
Jésus vient à Capernaüm et y prêche au début de son ministère
A Capernaüm, Jésus accomplit un grand nombre de guérisons
Au cours de plusieurs circonstances, Jésus enseigne ses disciples à Capernaüm
Malgré tant de miracles accomplis par Jésus à Capernaüm, les habitants de cette ville ne se sont pas repentis
A Capernaüm, Jésus accomplit un grand nombre de guérisons
Au cours de plusieurs circonstances, Jésus enseigne ses disciples à Capernaüm
Malgré tant de miracles accomplis par Jésus à Capernaüm, les habitants de cette ville ne se sont pas repentis
« Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête » (Matt. 8 : 20).
Le Seigneur n'a pas caché que son chemin ici-bas était celui d'un entier renoncement. Même les oiseaux du ciel, dont le Père céleste prend soin (Matt. 6 : 26) sont, dans un sens, plus favorisés que leur Créateur, « pendant les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7). Quel abaissement que le sien ! Il n'a pas eu sur la terre de lieu où reposer sa tête. C'est ce qui donne tout son prix aux haltes rafraîchissantes qu'il a parfois goûtées à Béthanie. Mais habituellement, animé plus que nul autre du saint désir de faire les oeuvres de Celui qui l'avait envoyé pendant qu'il faisait jour, Il allait par toutes les villes (Matt. 9 : 35 ; Ps. 69 : 9) ; il parcourait les villages « évangélisant et guérissant partout » (Luc 9 : 6). Après Bethléhem, le lieu choisi pour sa naissance (Mich. 5 : 2), vient Nazareth ; là, il va passer de nombreuses années, comme le fils du charpentier méprisé (Jean 1 : 47) et plus tard rejeté ; enfin, Il ira demeurer à Capernaüm, qui est au bord de la mer (Matt. 4 : 13).
Cette étape à Capernaüm marque l'entrée de Jésus dans son ministère public : « Il commençait d'avoir environ trente ans » (Luc 3 : 23). Capernaüm, située aux confins de Zabulon et de Nephtali, est appelée « sa propre ville » (Matt. 9 : 1). Ce sera le centre de son ministère en Galilée, une région elle-même méprisée par les Juifs orthodoxes de la Judée et où les nations pénétraient librement.
Quel grand privilège pour cette ville d'avoir le Fils de l'homme habitant au milieu d'elle pendant un certain temps. Ainsi s'accomplissait la prophétie d'Esaïe. La citation, dans l'Evangile de Matthieu, comporte une légère variante. Au temps de ce prophète, le peuple marchait encore dans les ténèbres. Il est maintenant « assis », ayant pris place loin de la lumière de Dieu, ayant perdu tout courage, toute espérance. Or, c'est précisément à ce moment-là que Dieu va intervenir. Celui qui est la lumière paraît, apportant la délivrance : « Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière ; et sur ceux qui sont assis dans la région et l'ombre de la mort, la lumière s'est levée » (Es. 9 : 1-2 ; Matt. 4 : 14-16).
Jésus vient et « commence à prêcher en disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché ». (Matt. 4 : 17). Il passe le long de la mer de Galilée, et à son appel, saisis par son amour, des Galiléens méprisés s'approchent (Act. 2 : 7 ; 4 : 13). Quelques disciples s'attachent à Lui et le suivent ; Simon, André, Jacques et Jean sont des hommes actifs, diligents. Ils quittent leur activité habituelle pour devenir des pêcheurs d'hommes (Marc 1 : 18).
Avec Lui, ils entrent à Capernaüm. Jésus, selon sa coutume, entre aussitôt dans la synagogue et y enseigne (Marc 1 : 21).
Jésus retournera visiter Nazareth, où il avait été élevé, désirant apporter aux pauvres de bonnes nouvelles, aux captifs (de Satan) la délivrance et aux aveugles, le recouvrement de la vue. Mais les habitants, incrédules et haineux diront : « Fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons entendu dire que tu as faites à Capernaüm » ! (Luc 4 : 23). Ils chercheront à le précipiter du haut de la colline.
C'est après le commencement de ses miracles à Cana - une faible partie nous en est rapportée (trente-quatre environ) – que Jésus descend avec sa mère, ses frères et ses disciples à Capernaüm et y demeure, pour peu de jours (Jean 2 : 12). Un grand nombre de ses miracles auront lieu dans cette ville-là et dans ses environs.
- un démoniaque
Un homme possédé d'un esprit immonde se trouve à Capernaüm : c'est une preuve évidente du terrible état de ruine dans lequel Israël était tombé. Dès le début de son ministère, la puissance du Seigneur est aux prises avec celle de Satan. Ce dernier tourmente les corps aussi bien que les âmes, même si l'on cherche à le cacher !
Jésus, « le Saint de Dieu », comme l'appelle ce possédé, tance l'esprit immonde. Celui-ci, ayant encore crié à haute voix, sort de cet homme. Tous les assistants, saisis d'étonnement, s'écrient : « Il commande avec autorité même aux esprits immondes et ils lui obéissent ! Et sa renommée se répandit aussitôt tout à l'entour dans la Galilée » (Marc 1 : 27-28).
- la belle-mère de Pierre
De là Jésus se rend, en compagnie de Jacques et d'André, chez Simon. Dans cette maison a lieu un miracle de grâce en faveur de la belle-mère du disciple, couchée avec de la fièvre. Jésus la fait lever, en la prenant par la main. Aussitôt la fièvre la quitte, et elle les sert (Marc 1 : 29-30). N'avait-elle pas sous les yeux l'exemple du plus grand Serviteur ?
Le soir tombe, mais pour le Seigneur, la journée n'est pas terminée. On lui amène ceux qui se portent mal et inlassablement Il les soulage et les guérit.
Quel est le secret de cette merveilleuse activité ? Où Jésus puise-t-il ses forces constamment renouvelées ? Dans la communion avec son Dieu : « S'étant levé sur le matin, longtemps avant le jour, il sortit et s'en alla dans un lieu désert ; et Il priait là » (Marc 1 : 35).
- un lépreux
Le même Evangile, celui du parfait Serviteur, montre ensuite le Seigneur guérissant un lépreux à Capernaüm. Il lui explique ensuite comment, selon l'enseignement de la Parole, il doit rendre témoignage (Marc 1 : 44 ; Lév. 14). Or, malheureusement, l'homme agit selon ses propres pensées et c'est au détriment de l'oeuvre de Dieu. « Il divulgue ce qui était arrivé, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans la ville, mais il se tenait dehors dans les lieux déserts ; et l'on venait à lui de toutes parts » (Marc 1 : 45).
- un paralytique
Là encore, à Capernaüm, ayant entendu qu'Il est « à la maison », des gens viennent à lui, apportant un paralytique (Marc 2 : 1). Mais à cause de la foule, il faut le descendre par le toit. « Voyant leur foi » active et persévérante, Jésus pardonne les péchés du malade et le guérit (Matt. 9 : 2).
- le serviteur d'un centurion
Dans une autre occasion, « comme il entrait à Capernaüm, un centurion vient à lui, le suppliant ». Son serviteur était horriblement tourmenté. Jésus lui dit simplement : « J'irai, moi, et je le guérirai ». Mais le centurion répond : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dit seulement une parole, et mon serviteur sera guéri ». (Matt. 8 : 5-8). Quelle foi chez cet homme des nations, et quelle joie pour le coeur du Seigneur, habituellement attristé par une génération incrédule et perverse ! (v. 17).
Jésus se montre étonné et il dit à ceux qui le suivent : « En vérité, je n'ai pas trouvé même en Israël une si grande foi » (v. 10). Il donne en exemple l'attitude de ce centurion : ne doit-elle pas en effet nous humilier ?
Cette circonstance est une anticipation de la grâce que le Seigneur va déployer envers les nations, à la suite du rejet dont Il sera l'objet de la part du peuple juif. « Je vous dis que plusieurs viendront d'orient et d'occident, et s'assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux » (v. 10-11).
Au centurion, Jésus dit : « Va, et qu'il te soit fait comme tu as cru ; et à cette heure-là son serviteur fut guéri » (v. 13).
C'est près de Capernaüm que Jésus monte sur une montagne et « appelle ceux qu'Il voulait ; et ils vinrent à Lui ; et il en établit douze pour être avec lui, et pour les envoyer prêcher et pour avoir autorité de guérir » (Marc 3 : 13-14). Aucun service ne peut être fructueux, si l'on ne s'assied pas d'abord aux pieds du Seigneur, pour apprendre de Lui dans sa communion.
C'est aussi dans cette ville que le Seigneur, « quand il fut dans la maison », en privé, a posé aux disciples une question qui les interpelle : « Sur quoi raisonniez-vous en chemin ? ». Ces hommes qui avaient discuté entre eux pour savoir qui serait le plus grand gardent le silence (Marc 9 : 33-34). Le Seigneur connaît tout ce qui se passe dans notre coeur, souvent à notre honte. Il leur répond, alors qu'embarrassés, ils n'ont fait aucune confession.
Sa réponse a une double portée. D'abord, Il leur enseigne que la vraie grandeur c'est de s'abaisser pour être le serviteur de tous. Cela mettait en évidence la prééminence du Seigneur qui a pris dans son humanité la place la plus humble qui soit. En second lieu, Il montre combien le serviteur a peu d'importance. Pour le leur faire comprendre, Il prend dans ses bras un petit enfant qui, à nos yeux, a souvent bien peu d'importance. Cependant, le Seigneur déclare : « Quiconque recevra l'un de tels petits enfants en mon nom, me reçoit ; et quiconque me recevra, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais c'est Celui qui m'a envoyé » (Marc 9 : 37). Il veut sonder nos coeurs, nous enseigner l'humilité avec grâce, douceur et patience. Il exhorte aussi ses chers disciples - et chacun de nous - à ne pas être occupés d'eux-mêmes mais de Lui. Veillons à ne pas nous montrer sectaires, tendance qui, très vite, peut s'installer dans nos coeurs. Or de nombreux chrétiens suivant le Seigneur de près dans le chemin du renoncement (Marc 8 : 34), sont un exemple pour nous.
C'est encore à Capernaüm, dans la synagogue, que le Seigneur se présente comme le Pain de vie. « Celui qui vient à moi n'aura jamais faim » (Jean 6 : 35-59). Il promet : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (v. 37). Mais il faut qu'une oeuvre de l'Esprit s'accomplisse dans le coeur. L'homme ne peut faire un seul pas vers Dieu sans qu'Il le tire (v. 44). Nous sommes pleinement responsables de laisser ce travail divin s'accomplir en nous. Notre âme a besoin d'un aliment et le seul qui lui convienne est le Pain de vie, la Parole, Christ lui-même (Luc 4 : 4). Jésus parle alors de ce qui semble à ses auditeurs une étrange nourriture : sa chair et son sang, c'est-à-dire sa mort. Un Christ vivant ici-bas ne suffit pas pour faire vivre notre âme ; il faut s'approprier sa mort (en figure manger sa chair et boire son sang) pour avoir la vie éternelle. Ensuite, un racheté doit chaque jour s'identifier avec Lui dans sa mort. Nous sommes morts avec Lui au monde et au péché. L'homme naturel ne peut pas comprendre ces choses. Il veut bien d'un modèle, mais il lui est difficile de reconnaître son propre état de condamnation dont lui parle pourtant la mort de Christ avec, par voie de conséquence, notre mort avec Lui.
C'est dans cette ville également qu'a lieu l'incident des didrachmes (Matt. 17 : 14-27). Une scène qui met en évidence l'humilité de Jésus. Il accepte de payer cet impôt, Lui le Seigneur du temple, en s'associant à Pierre. On peut y contempler aussi sa gloire de Créateur. Il commande à un poisson de lui apporter le statère requis pour le donner au receveur ! Avec tact, il reprend Pierre, qui l'a mis au même niveau que lui-même, en lui disant : « Donne-le pour moi et pour toi » (et non, pour nous).
Malgré tant de miracles accomplis par Jésus à Capernaüm, les habitants de cette ville ne se sont pas repentis
En réalité, que se passe-t-il donc à Capernaüm, où tant de miracles ont eu lieu ? Le Seigneur lui a prodigué ses soins, son amour ; Il a apporté aussi le saint enseignement. Hélas, Jésus doit commencer « à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties » (Matt. 11 : 20). Il dit : « Malheur à toi, Chorazin ! Malheur à toi Bethsaïda ! », mais aussi il ajoute : « Et toi, Capernaüm, qui a été élevée jusqu'au ciel (par la présence du Seigneur au milieu d'elle), tu seras abaissée jusque dans le hadès ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits dans Sodome, elle serait demeurée jusqu'à aujourd'hui. Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour du jugement que le tien » (Matt. 11 : 23-24). Ces paroles solennelles du Seigneur sont rapportées aussi dans l'Evangile de Luc. Le Seigneur y désigne soixante-dix disciples pour aller deux à deux dans toutes les villes et tous les lieux où il devait lui-même aller et il leur dit : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé » (Luc 10 : 15-16).
Les coeurs sont restés fermés, ainsi qu'Esaïe l'avait prophétisé : « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre et à qui le bras de l'Eternel a-t-il été révélé ? » (Es. 53 : 1).
Chers lecteurs, la plupart d'entre nous, sans doute, ont compris combien le Seigneur s'est plu à les bénir. Nous avons part aux très grandes et précieuses promesses. L‘oeuvre parfaite de Christ à la croix a ôté à jamais nos péchés de devant la face d'un Dieu saint. Nous sommes unis au Seigneur pour l'éternité. Nous faisons désormais partie de son épouse bien-aimée. Dès ici-bas, nous pouvons, en suivant ses traces, goûter sa communion, étant nourris de Lui par la Parole et par le Saint Esprit. Nous avons l'immense privilège de nous retrouver avec les siens dans sa présence pour présenter à Dieu un culte en esprit et en vérité.
Mais avons-nous rendus selon le bienfait reçu ? Ou bien notre coeur s'est-il élevé ? S'est-il engraissé ? A-t-il regimbé ? (2 Chr. 32 : 25 ; Deut. 32 : 15). Que peut dire le Seigneur aujourd'hui de tant de personnes pourtant élevées dans des familles chrétiennes, à l'écoute de sa Parole, et à ce titre, bien plus privilégiées mais plus responsables que tant d'autres ? S'il faut confesser que nos affections pour Christ sont devenues languissantes, faisons-le sans tarder : Il ranimera notre vie, notre foi, notre amour, à sa gloire.
Ph L le 27.03.08
Dans l'humilité profonde,
Suivant ton obscur chemin,
Tu fus méprisé du monde,
Toi qui lui tendais la main ;
Toi, dont l'amour secourable,
Compatissant et parfait,
Sur l'humanité coupable
Versa bienfait sur bienfait.
Oh ! quels trésors il nous ouvre,
Ton coeur plein de charité !
Dieu lui-même n'y découvre
Que lumière et sainteté ;
Et nous, comblés de tes grâces,
Enfants de Dieu par la foi,
Nous pouvons suivre tes traces
Dans le même amour que toi.