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APPRENDRE LE CHRIST (4)
 
 
 
 
Sa patience
 
 
            « Le fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité... » (Gal. 5 : 22). Remarquez que les premiers fruits sont « l'amour, la joie, la paix ». Le Saint Esprit produira sûrement les fruits pratiques qui suivent ceux-là et manifestent la vie de Christ devant les yeux des hommes, mais les fruits intérieurs, ceux qui ont Dieu pour objet, viennent en premier lieu, car ils constituent l'état d'âme nécessaire pour produire les autres » (JND).
 
            Prenons la longanimité. Qu'est-ce d'autre que la patience de l'amour, équilibrée et soutenue par la paix, stimulée par la joie du fruit envisagé ? La patience est la mobilisation de cette triple force intérieure : amour, joie et paix, pour surmonter des puissances adverses. Elle suppose donc une contrainte extérieure et l'Ecriture confirme que ce qui produit la patience, c'est la tribulation (Rom. 5 : 3 ; 12 : 12). Ou encore, selon Jacques 1 : 3, les diverses tentations par lesquelles notre foi est éprouvée. « Mes frères, nous dit le même écrivain, prenez pour exemple de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur » (Jac.  5 : 10). Puis il mentionne Job dont l'exceptionnelle patience est mise en évidence par une adversité non moins exceptionnelle.
             Le chapitre 11 des Hébreux énumère les épreuves et les afflictions des patriarches et des saints de l'Ancien Testament pour faire ressortir la patience de leur foi. Aux yeux de ce monde (qui n'était pas digne d'eux), ils ont été les plus malheureux de tous les hommes. Mais l'avenir leur donnera raison ; leur attente n'aura pas été vaine. Que Dieu nous donne de les imiter !
 
            Cependant, pour courir « avec patience la course qui est devant nous », nous sommes invités à fixer les yeux sur Quelqu'un de plus grand que les témoins des siècles passés. Soutenu par la joie qui était devant lui, Jésus n'a enduré (litt. : patienté) rien moins que la croix avec tout ce qu'elle comportait. Quel inépuisable sujet de méditation ! Attente des trente années cachées de Nazareth dans l'humble état d'un artisan de village ; jeûne de quarante jours au désert, tenté par Satan ; patience de trois années d'un ministère inlassable en Galilée et à Jérusalem, alors qu'il était « à l'étroit », ayant à être baptisé d'un terrible baptême (Luc 12 : 50).
 
            Fixons les yeux sur Jésus tel que nous le présentent les évangiles, pressé par les foules, sollicité par les multiples besoins, harcelé de questions, contredit, flatté, insulté, mais répondant à tout par cet amour qui « supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout » (1 Cor. 13 : 7).
            Nous savons bien ce que c'est que d'être exaspérés peu à peu par une succession de contrariétés. L'accumulation de petits sujets d'irritation parvient souvent à nous faire perdre le contrôle de nous-mêmes plus facilement qu'une grande épreuve. Mais voyez Jésus, par exemple au chapitre 3 de l'évangile de Marc. Ce sont d'abord les foules qui ont envahi la maison au point de L'empêcher, ainsi que ses disciples, de manger leur pain (v. 20). A aucun instant Jésus ne s'est départi d'un calme parfait. Il s'est laissé déranger, interrompre, insulter publiquement sans montrer le moindre signe de cette impatience que, pour notre part, nous connaissons si bien.
            Au chapitre 6 du même évangile, le Seigneur accueille ses disciples fatigués. Il écoute tout au long leurs récits, puis, comme beaucoup de gens vont et viennent, les empêchant cette fois encore de manger, I veut se retirer à l'écart avec les siens (v. 31). Mais leur intention est devinée et lorsqu'ils arrivent au lieu où ils pensaient être seuls, une foule les y a devancés. On peut supposer ce qu'a été la réaction des disciples. Mais quant à Jésus, quel est le seul sentiment qui l'anime ? Une profonde compassion pour toutes ces brebis sans berger (v. 34) !
            Ces deux exemples tirés de l'évangile du parfait Serviteur confirment et illustrent cette déclaration de Paul aux Corinthiens : « nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience... » (2 Cor. 6 : 4).
 
            On est frappé en lisant les évangiles de constater combien souvent le Seigneur répète les mêmes enseignements. Avec les scribes et les pharisiens, le sujet du sabbat doit sans cesse être repris, renforcé par des exemples tirés de leurs Ecritures ou de la vie quotidienne (Matt. 12 : 1-8, 9-13).
 
 
 
(A suivre)
 
 
                                 D'après J.K. – article paru dans le « Messager évangélique » (1969)